drunk in love ∞ charline.

C'est quoi son problème au juste ? Me dire d'aller me faire foutre pour revenir trois jours après la bouche en coeur ? Non, ça ne marche pas comme ça pour moi, et je n'ai pas envie de revenir là dessus. Son couple me dégoûte et ce n'est pas demain la veille que je vais lui pardonner son geste. « J'veux rien entendre bordel, j'veux juste que t'arrêtes de me prendre pour un con, au moins une fois. J'suis peut-être gentil, mais au bout d'un moment, faut arrêter de me prendre pour la bonne pomme. » Clairement, je passais pour un abruti là, et j'ai pas envie que ce soit le cas. Peut-être que j'aurais dû rester le connard que j'étais plus jeune, au moins, je serai plus apte à répondre des horreurs là maintenant. Mais j'ai changé, et même si ça a du bon, ce n'est pas le cas ce soir. « Et non, j'me sentirai pas mieux tant que tu sortiras avec ce bouffon. » Charline a bien dû réaliser que je n'aimais pas son mec, j'espère qu'elle est assez intelligente pour comprendre ça quand même.

Non mais taggle l'alcool, et arrête de me faire dire ce genre de truc. C'était pas le moment de me faire faire des confidences dans ce genre putain. J'devais pas. Mais de toute manière, c'était sortit. Alors à moins de partir en courant pour ne pas entendre sa réponse, j'avais pas d'autre choix que d'assumer les propres mots qui sortaient de ma bouche. Puis fuck, autant je m'en souviendrais même pas demain. L'miracle de monsieur le whisky. « MAIS ME PARLES PAS ALORS PUTAIN. » J'faisais claquer mon verre sur la table l'explosant par la même occasion. Great, un verre en moins et du sang plein les mains. Ah bah bravo tiens, j'avais l'air maline maintenant. « T'attends quoi ? Que je le quitte pour être avec toi ? Tu peux même plus me voir en peinture alors dis pas n'importe quoi. » Ew. Ça faisait drôlement mal quand même. J'regardais le sang d'un drôle d'air comme si j'étais incapable de savoir quoi faire. Faudrait peut être que je pense à aller me nettoyer ça. Ouais. Encore faudrait-il que j'arrive à tenir debout en fait.

Et là, elle pète littéralement un câble. OMG, elle est complètement folle cette meuf en fait, peut-être qu'elle va bien avec Phoenix finalement. « Pas de souci. » dis-je alors en haussant les épaules, même si je ne pouvais pas m'empêcher de river mon regard vers sa main ensanglantée. Elle a quand même réussi à péter un verre, c'est du joli dites moi. « Ça t'arrangerait que j'en ai rien à battre de ta gueule, mais c'est pas le cas. » dis-je d'une voix froide et terriblement sincère. Mes yeux se braquent ensuite sur sa blessure et j'attrape son bras pour l'inciter à me montrer. « Viens on va nettoyer ça. » dis-je en me levant, même si j'ai l'impression que je pèse trois cent kilos à ce moment là. Être bourré assis, c'est mieux que debout, au moins on est sûr de pas tomber. Et clairement, j'ai vraiment dû trop boire car je vacille un peu. Bon, il y a toujours le comptoir pour me retenir mais il faut que je réussisse à accompagner Charline aux toilettes pour qu'elle se rince un peu. On se croirait dans Saw là.

Ouais. Parce que j'étais vraiment pas sûre de réussir à rejoindre les toilettes sans encombre. Et si je me déplaçeais pour me manger lamentablement la gueule par terre, c'était pas la peine. En gros, je préférais pisser le sang. C'était beaucoup plus sexy. Puis encore une fois, j'étais trop bourrée pour réfléchir correctement alors tant que je pourrais faire des trucs stupides, je le ferais. « Alors pourquoi est ce que tu agis comme ça ? Je sais même pas ce que tu attends de moi en fait. » Ouais, j'savais pas ce qu'il voulait que je fasse. J'étais nulle dans ce genre de relation, ou dans les relations tout court en fait. Alors comment est ce que je pouvais bien agir alors que je ne savais absolument pas comment m'y prendre ? Puis il se levait comme s'il avait décidé d'un coup qu'il allait être mon sauveur du soir. Génial. Sauf que je protestais pas. J'voulais pas que ça s'infecte et qu'on me coupe la main quoi. « Ouais, merci. » J'essayais vraiment de mettre un pied devant l'autre sans trébucher et fallait croire que ça marchait plutôt bien puisque on arrivait finalement jusqu'au toilettes. Ô miracle ! « Ça pique ! »

Le truc, c'est que je ne peux plus rien espérer d'elle maintenant qu'elle s'est mise avec Phoenix, sa question n'a vraiment pas lieu d'être. « J'attend rien de toi Charline. Si t'es heureuse, c'est le principal. » dis-je d'une voix plus douce tout à coup, me disant que l'alcool peut vraiment faire des ravages. Je pète un boulon la seconde d'avant, et là, je ressemble un bisounours. Du grand n'importe quoi. Comme la jeune femme s'est misérablement ouvert la main avec des bouts de verre, je décide quand même qu'il faut désinfecter ça. Faudrait pas que les gens prennent peur quand même. D'un pas lent et légèrement titubants, on arrive finalement aux toilettes - hommes ou femmes j'en sais rien - et j'allume le robinet. « T'avais qu'à garder ton calme aussi. » dis-je en roulant des yeux, alors que j'attrapais son poignet pour passer sa main sous l'eau. J'espère que c'est pas trop chaud, sinon elle va vraiment crier la pauvre. Enfin bon, elle est bourrée alors elle sentira peut-être pas trop la douleur, ça devrait aller.

« J'suis pas heureuse sans toi. » Ew, je venais vraiment de dire ça ? Genre vraiment vraiment ? Gosh. Fallait me taper la tête dans un mur là. Vraiment. J'étais en train de déboulonner complet. Du coup c'était la faute à l'alcool et à ma main en sang. Fallait bien trouver des fautifs dans l'histoire. Je me servirais de ça comme excuse tiens. Il finissait par me mettre la main sous l'eau et je restais pendant un moment -long moment- absorbée par la couleur rouge de l'eau. C'était beau. J'aimais bien le rouge. Un peu moins quand il sortait de ma peau mais c'était beau quand même. Et puis finalement, je réalisais que ça faisais mal. « Arrête. Aïe, aïe, ça pique Nate. » Oui, là j'avais clairement le comportement d'une enfant de trois ans mais c'était pas ma faute. J'étais à l'ouest, dans un autre monde même. Je perchais complet. L'alcool fais des ravages, moi je vous le dis. Tristesse. « Fais moi un bisous magique. Ça marche tout le temps ça. » Ok, maggle.

« T'en as pas marre de dire des conneries ? » Ouais, là je prenais plus un air amusé qu'autre chose, car Charline part un peu - beaucoup - en cacahuète là. Il faut vraiment qu'elle arrête de boire pour le reste de la soirée, et demain elle se réveillera avec les idées claires et avec un peu de chance elle aura oublié qu'elle a passé la soirée avec moi. Pour l'heure, je m'occupe d'elle un peu comme si c'était un bébé et je regarde le sang terminer sa course dans l'évier. Au bout de quelques secondes, elle me supplie d'arrêter et je ferme donc le robinet. Bon, c'est encore pas très beau mais au moins ça saigne plus. C'est ça de fait. Je pouffe de rire quand elle me demande un bisou magique. Seriously ? Euh, elle vraiment vu la vierge en fait. « Tu rêves. » Bon, avec l'alcool dans le sang, j'ai vraiment envie de lui sauter dessus mais faut que je me retienne. Elle a déjà trompé Phoenix une fois, ça serait con qu'elle recommence. Je serai terriblement déçu que son histoire avec lui ne marche pas, je crois même que je pleurerai. Tristesse.

J'en pouvais plus de moi. Vraiment. J'étais une calamité. Une boite à connerie même. C'était triste. Mais j'voulais mon bisous magique. Genre ma maman, quand elle m'en faisait, ça marchait tout le temps. Alors oui, j'en voulais un pour soigner le bobo. Putain, merde. Fallait que je reprennes mes esprits. « Mais c'pas des conneries. Tu me manques, c'est affreux. » Tellement affreux que j'arrivais pas à me le sortir de la tête. Tellement affreux que la raison pour laquelle je m'étais bourrée la gueule ce soir, c'était juste pour tenter de l'oublier un peu. Et à la place, je me retrouvais avec lui dans les toilettes -sans connotation sexuelle bien sûr-. « Maaaaaaais. Steuplait. » Je prenais un air de chien battu lui montrant ma pauvre main. J'avais quand même le droit à un bisous. Non ? C'était pas grand chose comme demande. Puis c'était sur la main alors y avait rien de grave quoi. « Si j'ai pas mon bisous magique, c'est moi qui t'embrasses. Deal ? »

Bon là, ça devient carrément strange. Elle est en couple, mais je lui manque, y'a un souci. « T'aurais pas pu y penser plus tôt ? » dis-je en lâchant un soupir, déçu de repenser à la tournure des choses actuelles. Heureusement que j'ai bu et qu'elle est trop mignonne, je lui pardonne. Je lève les yeux au ciel en souriant quand elle m'implore de lui faire un bisou. C'est vrai que c'est sur la main, alors ça craint rien.. mais non. Elle me lance un regard d'enfant et je ne peux pas m'empêcher de rigoler. On part vraiment loin là, l'alcool ne nous réussit pas vraiment. Charline me propose alors un marché et je fronce les sourcils. Hmm, j'aime pas trop ça, je veux pas retomber là dedans. Bras croisés, je m'appuie contre le mur et la toise d'un regard neutre cette fois-ci. Décidément, l'alcool n'est pas mon plus grand pote. « J'crois pas non. » Mon regard fixe le sien, peut-être avec une pointe de défi, pourtant je n'ai pas envie qu'elle m'embrasse d'un autre côté. On va trop loin, ça va pas du tout.

Ouais bah pour le coup, je le voulais pas mon bisous magique. Parce que je préférais largement la deuxième option. En même temps, comment ne pas vouloir l'embrasser encore et encore hein ? Je rêvais que de ça depuis que mon regard avait croisée le sien ce soir alors forcément, y avait un moment ou je pourrais plus me retenir. « Non, parce que ça aurait été trop facile et j'rend jamais les choses facile. Mais j'essaie de m'améliorer sur ça. Promis jurée cra.. » Ouais ben non, j'allais quand même pas cracher comme une grosse dégueulasse. C'était trop sale et avec mon état, je risquais de me cracher sur moi. Même pas en rêve. J'étais pas une racaille des bacs à sable moi. Et il refusait encore de me donner mon baiser. En fait, il refusait mon deal tout court mais j'avais l'impression qu'il me défiait. Ah ouais ? Nate était en train de me défier là ? Non mais non. T'façon, j'avais trop envie de lui sauter dessus la maintenant tout de suite comme une sauvage. Alors je m'approchais de lui doucement un petit sourire sur les lèvres. « Comme si j'allais t'écouter. » Et hop, je l'embrassais. Enfin, d'abord je me mettais sur la pointe des pieds parce qu'il était étrangement grand mais je l'embrassais quand même. A voir s'il allait me repousser ou non.