(Flashforward & futur alternatif) Qui aurait cru qu'un jour on se reverrait dans ces conditions ? (MAYLOW)

Willow semble un peu gênée en la présence de ma petite princesse, ça peut se comprendre, puis le pire dans tout ça c'est qu'elle a les yeux de Finn, du coup à chaque fois que je la regarde, je vois le regard de Finn... bref, akward.
Je commande les pizzas, on passe la soirée à manger, à rigoler, un peu mais pas trop, puis le temps passe, je donne le bain à Moon alors que Wiwi reste dans le salon, et je vais coucher la petite, qui avant est venue embrasser Wiwi sur la joue. Elle lui a même sorti le "Bonne nuit tata." Trop mignonne, je la couche, j'lui fais un gros bisou, puis demain y'a pas école, donc on passera la journée ensemble.

Je revenais dans le salon, un sourire un peu gênée en revoyant ma Wiwi...cette fois-ci on a pas bu, y'a pas de cadavres de bouteilles, mais je la trouve toujours aussi belle.

"Voilà, le monstre est couché. Tu vas un peu mieux toi ? " que je lui demande, toujours autant inquiète.

Les effets de la drogue commencent à se dissiper. Je retrouve une vision plus nette, et surtout un sens plus aiguë de la réalité. Je reste un instant de le salon de May alors qu'elle s'occupe de sa fille, et ces quelques instants de solitude font remonter un bon nombre de souvenirs. Qu'allait-il se passer maintenant ?

Elle revient, je lève vers elle un regard plus lucide, mais timide. "Ca va mieux. Désolé, ce n'était vraiment pas prévu que je prenne ce genre de choses." Je rougissais un peu en pensant aux conneries que j'avais sorties plut tôt, me demandant même s'il n'y en avait pas que j'avais déjà oublié. "Je pense que le type chez qui je suis restée dormir a voulu me rendre plus... docile." Et avec tout ça, je n'ai toujours pas de culotte sur les fesses, mais ça c'est autre chose. J'vais pas demander à May de m'en prêter une.

"Moon... Elle n'a jamais vu son père ?" Je me pose cette question depuis quelques heures déjà. Elle avait toujours été seule avec sa mère ? Si c'était le cas, ça avait du être vraiment compliqué à gérer...

Je ne comprenais pas comment Willow avait pu laisser un type essayer de la droguer, d'habitude elle était toujours méfiante non ? La distance qui s'était installée entre nous l'avait-elle faite changer à ce point ? Je culpabilisais encore et m'installais à ses côtés, en toute innocence bien sur, posant mes pieds sur la table basse de la salle à manger, et étais obligée de retenir un rire, nerveux en fait.

"Docile toi ? Alors c'est qu'il ne te connait pas comme moi je te connais..." je lui mettais un coup de coude, alors que je récupérais la télécommande de la télé pour l'allumer, le son baissé tout de même. Puis Willow me demandait si Moon connaissait son père, c'était un sujet que j'avais tendance à éviter, surtout avec mes parents, mais là il s'agissait de Willow. Je secouais la tête de droite à gauche.

"Non... je n'ai jamais dit à Finn que j'étais tombée enceinte de lui par accident, ça c'est passé comme avec toi, je suis tout simplement sortie de sa vie, j'étais incapable de l'affronter lui aussi..."

C'est vrai que je ne suis pas docile, à la base en tout cas. Mais depuis deux ans, je ne fais vraiment pas ma difficile. Tout ce qui passe est bon à prendre. En y repensant, c'est un peu... écoeurant. Quoi qu'il en soit, May n'a pas besoin de le savoir. Je souris lorsqu'elle rit nerveusement, mais mes traits se détendent lorsqu'elle répond à ma question. J'ai un peu de mal à comprendre pourquoi l'avoir caché à Finn et garder l'enfant. Mais elle devait avoir ses raisons. D'une certaine manière, je me sens mal pour lui, mais je suis soulagé de le savoir hors du tableau. Quoi qu'elle gardera toujours un lien avec lui, et un lien de sang n'est pas des moindres.

"Je vois. Mais si tu ne le regrettes pas, c'est le principal." Je ne connais qu'un aspect de cet homme, et n'y avais vu aucune tendresse. Alors l'imaginer père, c'est un sacré défi. Elle avait sûrement bien fait de ne pas le lui dire, même si le cas de conscience ne devait pas être évident. Timidement, je pose ma main sur la sienne, comme pour la réconforter.

"Maintenant je suis là, si tu as besoin de moi." Je souris légèrement, essayant de lui apporter un peu de chaleur. "Enfin, si tu acceptes de me revoir comme avant."

Je souris lorsqu'elle pose sa main sur la mienne, on retrouve peu à peu notre complicité et je dois avouer que ça m'avait manqué, même si on ne se donnait que la main, ça signifiait déjà beaucoup de choses, et puis c'était mieux que rien.
"Moon a changé ma vie, c'est ma petite princesse, mon rayon de soleil, c'est elle qui m'ai aidé à tenir le coup... à rester à Cambridge surtout..."
Parce que oui, plusieurs fois j'avais pensé à quitté cette ville, à rentrer chez moi à Séoul ou alors tout simplement partir m'installer à New York, m'occuper de ma fille, me trouver un boulot... mais surtout partir d'ici... Mais avec l'accouchement mes plans étaient tombés à l'eau et je ne pouvais décemment pas imposer un voyage en avion à mon petit bout...

Willow me réconfortait en me disant que je pouvais compter sur elle maintenant, je culpabilisais encore malgré tout...

"Tu sais... Pendant un moment après ce qu'il s'est passé ce jour-là, j'ai longuement réfléchi à faire mes valises et partir définitivement d'ici... que c'était la meilleure des solutions pour vous oublier tous les deux... Mais je me rends compte que j'aurais fait une belle connerie. Alors bien sur que je veux de toi de nouveau dans ma vie..."

Ca me fait chaud au coeur de la voir heureuse en temps que mère. Même si mon regard s'attriste lorsqu'elle laisse entendre qu'elle avait été sur le point de quitter la ville. Que se serait il passé alors ? Nos chemins ne seraient plus jamais croisés. Elle serait partie pour de bon, et je serais sans doute dans les bras d'un ou d'une inconnue ce soir. Un sourire triste s'étire sur mes lèvres alors que je la regarde droit dans les yeux, avec toute l'affection que je lui porte.

"Je suis heureuse que tu sois restée." Je pose une main sur sa joue, et avance doucement vers elle pour l'embrasser, doucement, avec la lucidité que je n'avais pas quelques heures auparavant. Et c'est infiniment meilleur lorsque ce geste s'ancre dans une réalité bien définie, bien stable. Je me demande tout de même où l'on va comme ça. Je me doute que May n'a pas connu d'autres femmes entre temps, enfin.. peut-être que si, finalement. Mais je sens que cela reste tout particulier pour elle.

" Et moi je suis heureuse de ne pas être partie..." J'avais à peine eu le temps de lui dire ça que finalement nos lèvres se retrouvaient une nouvelle fois... Je frissonnais rien qu'avec ce simple contact, parce que je savais que là elle était un peu plus lucide que tout à l'heure et ce baiser me donnait encore plus envie de la garder pour moi... Je lui rends son baiser, mais je ne sais pas si ce soir je suis capable d'aller plus loin, peut-être parce que je souhaite qu'elle soit vraiment clean et lucide... Je ne sais pas, mais peut-être aussi parce qu'il me faut du temps à me réhabituer à sa présence, à ses baisers et ses caresses. Je glisse ma main dans ses cheveux et romps le baiser pendant quelques secondes, alors que je l'embrasse sur le nez, un geste tendre.

"Tu veux rester dormir ce soir ? Je dis bien dormir hein, parce que t'as besoin de reprendre des forces... surtout après avoir été droguée..." Oui, j'ai l'impression d'agir comme une mère mais je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter pour elle, ça aura toujours fait partie de moi ça de toute façon...

Le goût de ses lèvres me fait vibrer, mais l'instant est trop court. J'en veux plus, je l'avoue volontiers. Est-ce que cela fait de moi quelqu'un de mauvais ? Non, j'ai juste un besoin irrépressible d'exprimer mes sentiments à la femme que j'aime, et sentir son corps contre le mien en est le meilleur vecteur possible. Mais elle ne le veut pas, pas encore du moins. Elle pense surement que je manque encore de lucidité, que ca ne serait pas sage. Sa fille est là, en plus, ne dort pas loin. Ce serait compliqué.

"Oui, je veux bien." Je lui parle dans un murmure, comme si le calme nous enveloppant était sacré, immuable. "Ne t'en fais pas pour moi, ça n'est pas la première fois que l'on me fait un coup comme ça." A force de sortir, j'avais rencontré des hommes aux moeurs et valeurs variées, et pas toujours des plus nobles. Mais peu importe, puisque aujourd'hui, je suis enfin avec elle.

Je me lève, lui prends les mains dans les siennes, pour l'inciter à faire de même. "Ta chambre est toujours au même endroit ?" je lui glisse la question dans un petit sourire, mais qu'elle ne s'inquiète pas, je sais me tenir. Parfois.

On quitte le salon, parce qu'on ne vas pas rester indéfiniment sur le canapé, et puis c'est pas confortable pour y dormir de toute façon. Je souris à sa question et lui met une petite tape sur le dos, mais pas trop fort non plus hein.
"Oui toujours au même endroit... à un moment je pensais déménager et changer d'appart, mais finalement je suis restée ici... malgré tout." J'étais toujours gênée de reparler du passé, puis on arrivait dans ma chambre enfin, là, j'avais juste la flemme de me changer, du coup je me laissais tomber sur le lit, un sourire aux lèvres, faisant signe à Wiwi de me rejoindre.

"Bon, tu viens te coucher ? Parce que je t'avoue que moi... je suis crevée." Je baillais déjà et ne tarderais pas à m'endormir.

Elle s'écroule sur le lit devant moi, et je souris de la voir à l'aise comme on avait pu l'être en temps que meilleures amies, à l'époque. J'avance vers elle, doucement ; mes jambes sont plus maigres qu'avant, mais ma démarche s'assume toujours aussi sensuelle quand il s'agit de rejoindre une femme dans son lit. J'y pose les mains, les genoux, avance à quatre pattes vers elle, puis sur elle, courbant le dos. Je l'allume un peu, c'est vrai, ou du moins j'essaie. Mes lèvres se posent sur sa joue, et je me laisse finalement tomber à ses côtés.

"Oui, je crois que moi aussi." finis-je par lui avouer dans un sourire amusé.