Stuck with you ~ ft. Addison

Les partiels. Sans doute ce que je redoute le plus en ce moment. Je suis une véritable stressée de la vie en ce qui concerne mes études, car je ne peux pas me permettre de rater mon semestre, c'est complètement inenvisageable. Je suis bien trop ambitieuse pour cela et je déteste louper quoi que ce soit. En dehors de mon stress, je suis plutôt confiante, j'ai bien travaillé pendant ces derniers mois. Bon, j'ai un peu relâché la cadence depuis que j'ai perdu les deux hommes que j'aimais le plus à une semaine d'intervalle mais ça va, je tiens le coup. Sortant d'un cours d'anatomie - encore - je décide de prendre l'ascenseur, flemmarde que je suis. J'appuie sur le bouton et attends patiemment que les portes s'ouvrent. Et là, je découvre la personne que j'évite depuis des semaines. Les battements de mon coeur s'accélèrent subitement et j'ai l'impression de fondre sur place. Pourquoi ? Pourquoi je le revois ? J'ai soigneusement évité de croiser son regard pendant des jours et des jours, et ça marchait. Toutes mes tentatives sont à présent réduites à néant. Je prend une grande inspiration et entre dans l'ascenseur, même si l'envie n'y est pas vraiment. « Salut.. » dis-je dans un souffle, pour tout de même rester polie. Je rive directement mes yeux vers le sol, priant pour que ce moment dans l'ascenseur ne dure qu'un temps. J'ai l'impression que c'en devient interminable.

Clairement, je n'avais pas envie de le revoir après notre dernière entrevue. Mais il faut que je me rende à l'évidence, il est à Harvard lui aussi, et les chances de nous croiser sont assez grandes. En plus de cela, je ne connais pas du tout son emploi du temps et je ne peux pas l'éviter indéfiniment.. Ce serait puérile, et je suis capable de passer à autre chose sans agir ainsi. Bref, j'entre donc dans cet ascenseur et je me sens carrément à l'étroit. Mes yeux se rivent directement sur le sol et je peux voir que le jeune homme a une atèle à la jambe. Je me demande bien pourquoi, mais je préfère ne pas parler ou le regarder sinon je vais flancher. Again. Je me contente juste d'attendre que le voyage soit terminé et je répond tout de même à sa question en tournant très rapidement mon visage vers le sien. Je ne m'attarde pas longtemps. « Oui ça va et toi ? » demandais-je, lèvres pincées, alors que de violentes secousses se font ressentir. Mon coeur rate un battement et j'ai même envie de crier de peur, mais Valentin attrape mon bras et me plaque contre lui. God, j'ai vraiment du mal à réfléchir là, et je me contente de relever mon visage vers le sien sans bouger d'un pouce. « Qu'est-ce qui se passe ? » Comme s'il allait le savoir..

Cela faisait plusieurs semaines que je n'avais pas vu Valentin, et il fallait qu'on se rencontre dans un ascenseur. Qui plus est, en panne. Je n'aurais pas pu rêver mieux pour me le sortir de la tête, vraiment. J'ai la poisse jusqu'au bout en fait. Surtout quand l'ascenseur fait des siennes et que je me retrouve complètement collée à lui. Apeurée, je ne préfère pas bouger et je lui demande bêtement ce qui se passe, et je me rend compte que je suis bien trop proche de lui à cet instant. Mon coeur me hurle de rester mais il faut que je retrouve la raison.. je ne peux pas rester comme ça. Je ne peux plus me permettre de souffrir pour un homme. Alors je me recule, tête baissée, soudainement gênée par cette proximité déconcertante. Lui aussi a l'air mal à l'aise car il s'excuse. « T'en fais pas c'est pas grave. » dis-je en relevant mon regard vers lui, haussant les épaules. Je vais ensuite me caler contre la paroi de l'ascenseur en face, bras croisés. « Qu'est-ce que tu t'es fait ? » demandais-je en référence à ce qui lui est arrivé à la jambe. Finalement, je suis bien obligée de faire la conversation, vu qu'on est coincés ici pour une durée indéterminée.

J'ai l'impression qu'on recommence à zéro, et qu'on est que des inconnus. L'atmosphère entre nous est tendue, du moins c'est mon avis, et je trouve ça pire qu'étrange. On était si complices il n'y a pas si longtemps, et ça me fait mal de me dire que tout est terminé. C'est surtout le fait de savoir qu'il est complice avec d'autres filles que moi qui me fait mal. Bref. Je grimace à l'annonce de sa foulure, n'appréciant pas le fait qu'il souffre d'une quelconque manière. « Ah mince. T'en as pour combien de temps ? » demandais-je, lèvres pincées, alors qu'il se dirigeait vers l'interphone qui n'avait pas l'air de marcher à priori. J'ai l'impression que ces trucs ne fonctionnent jamais de toute manière, je me demande bien pourquoi ils s'obstinent à en installer quand même. Valentin confirme bien ce que je pensais, et sur ces mots, je me laisse glisser contre la paroi de l'ascenseur pour me retrouver assise. S'il y en a pour trois heures, autant se mettre à l'aise. « J'ai pas trop le choix de toute façon. » dis-je en haussant les épaules, riant un peu jaune. J'avoue que je l'ai un peu mauvaise là.

J'ai essayé de penser à autre chose depuis que nous nous sommes plus ou moins expliqués par rapport à notre relation, mais ce n'est vraiment pas chose facile. On peut dire que j'ai eu un coup de coeur pour Valentin la première fois que je l'ai vu, et que mes sentiments se sont réellement développés au Summer Camp. On s'est trop rapproché, et comme une imbécile, je suis tombée dans le panneau. Bien entendu, je souffre maintenant, et je ne peux m'en vouloir qu'à moi-même. Je remonte peu à peu la pente mais ce n'est pas encore totalement guéri. « Tant mieux ! » répondis-je en souriant, tout de même rassurée qu'il n'est rien de grave. Malgré que nous ayons en quelque sorte coupé les ponts, je tiens encore à lui et je ne veux pas qu'il lui arrive malheur. Alors que je me laisse glisser sur le sol, il fait de même et un silence troublant s'installe. Honnêtement, je ne sais pas quoi dire et je trouve cette atmosphère horriblement gênante. Et comme je suis une pipelette dans l'âme, je ne peux pas m'empêcher de casser ce silence assourdissant. « Sinon quoi de beau ? » Belle tentative Addison, au moins j'aurais essayé.