HOLLERY ✮ I'm the architect of my own destruction

Je suis complètement perturbé, perdu, inquiet. Tout cela semble surnaturel, mais pourtant nous sommes bien dans la realité. Une réalité qui choque Holly. « Tu déconnes là ? Mais t’es malade putain ?! » Elle donne un coup sur mon épaule, « Mais.. tu te rends compte que t’as été jouer avec la mafia ? Y’aurait pu t’arriver N’IMPORTE QUOI ! Tu vois l’état dans lequel t’étais quand ta famille est morte ? Tu veux que j’me sente comme ça aussi ? Quand on serait venu me voir pour me dire qu’un malade de la mafia t’aurait tué ?! » Elle croit vraiment que les conséquences de mes actes me font peur ? J’en ai rien à cirer. J’dis pas que j’veux crever, mais si jamais un type de la mafia se pointe devant moi, je ne ferais rien pour l’empêcher de faire son boulot. « T’aurais du aller voir la police ! Tu penses pas que l’enfermement à vie c’est une punition pire que la mort ? » Je ne connais rien au système de cette organisation diabolique, mais je sais que Phoenix n’est jamais allé en taule pour tout ce qu’il a fait. Alors à moins qu’il me balance, je n’irai pas en prison. « Et tu crois quoi ? TU CROIS QUOI HOLLY ? QU’ILS AURAIENT BOUGÉ LEURS CULS POUR MOI ? J’ai aucune preuve » Les flics ne vont pas me croire surtout si je ne balance pas des noms. Et il est hors de question de balancer Phoenix ou bien même Parker.

Si je suis folle de rage, j’ai bien une raison de l’être : Avery a agit vraiment inconsciemment dans cette histoire. Il commence à se mêler d’affaires de la mafia, et je n’aime pas ça du tout. Je ne sais pas comment il a payé le type pour qu’il tue ce mec, mais il s’en est pris à quelqu’un qui était certainement connu dans le milieu et maintenant, je flippe. Je flippe que des mecs essaient de se venger. Alors je me mets à crier, parce que c’est la seule manière pour moi d’évacuer ce flux de panique qui m’envahit en pensant à cette histoire. « Et tu crois quoi ? TU CROIS QUOI HOLLY ? QU’ILS AURAIENT BOUGÉ LEURS CULS POUR MOI ? J’ai aucune preuve » Je fronce les sourcils, il veut gueuler ? Parce que je peux gueuler encore plus fort moi si c’est un jeu. « BIEN SUR QUE OUI ! Des preuves ça se trouve c’est le boulot des flics, suffisait simplement que tu leur dises ce que tu savais ! » Je soupire et je passe ma main sur mon front, « La justice n’est pas là pour faire beau. Si tout l’monde faisait sa propre justice on aurait pas fini et ça serait l’anarchie totale ! Imagines que maintenant, quelqu’un veuille se venger de la mort de ce mec, t’y as pensé ? Qu’il te le fasse payer à toi, ou alors qu’il s’en prenne à tes proches pour te faire encore plus mal ? » C’est n’importe quoi tout ça, il a complètement déconné sur ce coup là. Comme quoi, j’avais raison de m’inquiéter depuis quelques semaines. Son problème, c'est qu'il pense plus aux personnes mortes qu'aux personnes bien vivantes qui tiennent à lui.

« BIEN SUR QUE OUI ! Des preuves ça se trouve c’est le boulot des flics, suffisait simplement que tu leur dises ce que tu savais ! » Je me demande bien si elle le fait exprès ? Honnêtement, est-ce qu’un seul mec de la mafia s’est fait arrêter ces derniers jours, ces derniers mois, ces dernières années ? Si c’est le cas, il y en a peu. Je me base sur des faits. Alors j’confirme, les flics n’auraient rien apporté de plus dans l’histoire. « Si j’leur avais dit c’que je savais, j’me serais fait buter par ma source.. alors nan » Rejoindre ma famille dans ce monde inconnu ne m’enchantait pas.. du moins pas avant d’avoir envoyé l’ordure qui les as tué en enfer. « La justice n’est pas là pour faire beau. Si tout l’monde faisait sa propre justice on aurait pas fini et ça serait l’anarchie totale ! Imagines que maintenant, quelqu’un veuille se venger de la mort de ce mec, t’y as pensé ? Qu’il te le fasse payer à toi, ou alors qu’il s’en prenne à tes proches pour te faire encore plus mal ? » J’y ai pensé après coup, certes, mais j’y ai réfléchi. Et c’est pour cette raison que j’m’éloigne de tout le monde. « A ton avis pourquoi j’t’ai fait croire que j’voyais des putes hm ? Qu’il se venge, j’en ai rien à cirer, mais j’voulais pas qu’il t’arrives quoi que ce soit. Mais tu t’accroches à un cas désespéré. T’assumes » Je ferme mes yeux, regrettant immédiatement mon dernier mot. Ce qui est dit, est dit. « Mets toi à ma place une seule seconde.. imagine quelqu’un tue tes parents. Les flics sont indisponibles. Tu fais quoi ? »

« Si j’leur avais dit c’que je savais, j’me serais fait buter par ma source.. alors nan » Je n’arrive pas à écouter ce qu’il dit, ou du moins, je suis trop butée pour essayer de comprendre parce que je n’en ai pas envie. Tout ce que je vois, c’est que cet imbécile risque sa vie et celle de ses proches pour une vengeance alors que la justice est là pour punir les meurtriers. « A ton avis pourquoi j’t’ai fait croire que j’voyais des putes hm ? Qu’il se venge, j’en ai rien à cirer, mais j’voulais pas qu’il t’arrives quoi que ce soit. Mais tu t’accroches à un cas désespéré. T’assumes » Je fronce les sourcils en le regardant, n’en croyant pas mes oreilles. J’assume ? « T’es celui qui m’a fait tomber amoureuse de toi gros crétin, désolée de m’accrocher à la personne que j’aime » Je m’accroche parce que je tiens à lui, parce que je tiens à nous. Et qu’il me le reproche ça me fait énormément de peine. « Mets toi à ma place une seule seconde.. imagine quelqu’un tue tes parents. Les flics sont indisponibles. Tu fais quoi ? » Je passe ma main dans mes cheveux en soupirant, « J’en sais rien ! J’en sais rien mais.. la mafia Avery ! La mafia ! » J’aurais certainement envie de me venger mais je n’aurais jamais pu aller jusqu’au bout. Je regarde le mur avec les prénoms et je soupire, « C’est quoi ça ? » Je passe mes doigts sur son nom à lui en fronçant les sourcils, essayant de ne pas penser aux cicatrices que j’ai vu à ses poignets tout à l’heure.

« T’es celui qui m’a fait tomber amoureuse de toi gros crétin, désolée de m’accrocher à la personne que j’aime » Désolé d'l'avoir fait tomber amoureuse de moi. C'était pas prévenu dans le programme. J'étais pas censé l'être aussi. Je devais simplement vivre sans attache. J'ai prévenu Holly à plusieurs fois : je ne suis pas le meilleur petit ami du monde. Autant, je peux être un bon meilleur ami, autant je deviens néfaste quand je tombe amoureux. « Je t'avais prévenu Holly » Etre seul dans cette rue me permet de me libérer de cette histoire, de pouvoir tout raconter à ma petite amie. A vrai dire, je ne pensais pas qu'elle allait m’engueuler.. qu'on allait gueuler, mais ça me fait du bien. « J’en sais rien ! J’en sais rien mais.. la mafia Avery ! La mafia ! » Je ne suis extrémiste, je fais avec ce que j'ai. Or, à ce moment là, j'avais Phoenix. Je soupire, restant muet devant une Holly têtue et énervée. « C’est quoi ça ? » Elle passe son doigt sur mon prénom. Mon cœur se serre. J'ai l'impression qu'il s’arrête à certains moments. « C'est toute les personnes mortes.. » Mes billes azur scrutent le mur. J'ai même pas envie de deviner ce à quoi pense ma femme. C'est trop dur.

Je n’aime pas ce Avery. C’est vrai que je n’ai jamais eu l’occasion de voir cette partie d’Avery quand nous étions seulement amis. Mais… ce Avery sombre, ce Avery froid.. il me fait parfois peur. En venant ici ce soir, je ne pensais pas que je le trouverais dans cet état. « Je t'avais prévenu Holly » J’arque un sourcil en le regardant, « Tu sais très bien que tout ça, c’était pas prévu » Je ne pensais pas que je tomberai amoureuse de lui. Je ne pensais pas que je m’attacherai plus que ce que je ne l’étais déjà. Je passe mes doigts sur son prénom inscrit sur le mur. « C'est toute les personnes mortes.. » Je continue de regarder le mur en silence et je tourne la tête vers lui, « Les personnes mortes ? » Je regarde à terre et je trouve le feutre à terre. Je me penche pour le ramasser et je retire le capuchon pour faire d’abord un trait sur son nom, puis un deuxième et un troisième pour qu’on ne voie plus le nom. Je lâche alors le stylo et je me tourne vers lui en le regardant, « T’es pas mort. T’es vivant. Et j’veux plus que tu me caches quoi que ce soit, okay ? J’suis là, j’suis avec toi et j’compte pas te lâcher. » Je suis toujours en colère, mais j'ai poussé mon coup de gueule et maintenant, je dois me montrer compréhensive et lui faire comprendre que je ne lâcherai pas.

« Les personnes mortes ? » Je fronce les sourcils lorsqu'elle capture le marqueur noir gisant au sol depuis plusieurs minutes. Elle barre mon prénom à plusieurs reprises. Je la laisse faire en silence, regardant mon nom disparaître sous les traces du stylo. « T’es pas mort. T’es vivant. Et j’veux plus que tu me caches quoi que ce soit, okay ? J’suis là, j’suis avec toi et j’compte pas te lâcher. » Je reprends mon calme en soupirant. Je balaye les dernières traces de larmes d'un mouvement de doigt.  « Il est mort. » dis-je pour percer le silence. Si je ne dois plus rien lui cacher, alors autant commencer maintenant. Autant expliquer ce que j'ai commis.  « Le type qui a allumé le gaz est mort l'autre jour » Ma voix tremble lorsque je prononce la vérité à haute voix.

Je ne sais pas comment interpréter le fait qu’il ait écrit son prénom sur ce fichu mur. Je n’ai pas envie dépenser au pire : le fait qu’il veuille en finir ? Le fait qu’il se sente déjà mort ? Vu l’état dans lequel il est, je présume que c’est un des deux. Et ça me fait paniquer à mort parce que j’ai peur. J’ai déjà eu peur de le perdre, mais pas de le perdre de cette manière. De la manière la pire qu’il soit. « Il est mort. » finit-il par dire alors que je continue de le fixer. Qui est mort ? « Le type qui a allumé le gaz est mort l'autre jour » Ma gorge se serre et je peine à avaler ma salive. Je comprends maintenant pourquoi il m’a dit qu’il est un assassin. Mais à l’heure d’aujourd’hui, je me fiche de tout ça. J’veux juste qu’il aille mieux. On reparlera du bien fondé de ses actes plus tard. « Alors il a eu ce qu’il mérite », dis-je d’un air déterminé en continuant de le regarder. Je ne sais pas si je le pense : j’ai toujours été contre la peine de mort, pour moi, tuer quelqu’un parce qu’il a tué, c’est pas logique. Mais sur le coup, ça n’est pas le débat que je veux avoir avec lui. Je m’approche un peu plus de lui et j’enroule mes bras autour de son corps pour le serrer contre moi en restant alors silencieuse. Le but est, dans un premier temps, de le calmer.

« Alors il a eu ce qu’il mérite » Je m’étonne devant la jeune femme. Elle n’en a rien à  faire d’être face à un assassin ? Elle est complètement folle, ma parole. J’entrouvre la bouche, choqué et n’arrivant pas à sortir un mot de mon gosier. Doucement Holly m’enlace, serrant son emprise afin de me capturer fermement dans ses bras. Je me laisse faire, mais ne la prend pas dans les miens. Je suis là.. mais tout mouvement m’est impossible. « Tu ne le penses pas.. » dis-je dans un murmure. Holly n’a jamais été pour la peine de mort, trouvant ce système illogique. Alors pourquoi, quand moi je fais ma propre justice, elle me prend dans ses bras ? Je reste calme jusqu’à ce qu’elle brise son étreinte. « Comment t’arrives à me regarder sans vomir ? » Etant donné que je n’arrive plus à me voir dans un miroir depuis le meurtre, je me demande comment elle arrive à croiser mon regard, à me toucher, à me parler sans même avoir une once de degout sur le visage.

Je me doute bien qu’il va comprendre que quelque chose sonne faux quand je dis que ce gars a eu ce qu’il méritait. Parce que je suis contre ce genre de chose, mais la peine de mort et ce qui se passe avec Avery, c’est assez différent quand même. Ce gars était un mec de la mafia, la famille d’Avery n’est certainement pas la seule qu’il a du tuer. Et Avery n’a rien fait de ses mains, même s’il a tout orchestré en quelque sorte. « Tu ne le penses pas.. », dit-il alors qu’il ne reste figé. Je finis par me reculer pour le regarder, restant quand même assez proche de lui. « Comment t’arrives à me regarder sans vomir ? » J’hausse les épaules, « Avery.. tu crois qu’on arrête d’aimer quelqu’un quand il fait quelque chose de mal ? » C’est vrai, c’est difficile à croire mais les femmes d’assassins parfois, continuent d’aimer leur mari quoi qu’ils aient fait. Ca dépend vraiment des circonstances, chaque histoire est différente. « Mais ça ne veut pas dire que je ne suis pas furieuse contre toi parce que je le suis. J’suis furieuse que tu m’aies rien dit, j’suis furieuse de pas avoir insisté à en savoir plus, furieuse de pas avoir pu t’empêcher de faire ça. Mais ça n’empêche pas que j’t’aime et que de te voir dans cet état, ça me prouve que t’es quelqu’un de bien. T’es pas un assassin sans conscience Av’… regarde, t’es rongé par la culpabilité et pour moi, c’est vraiment important de voir que ça ne te fait pas ni chaud ni froid. Certes, c’que t’as fait est vraiment nul, t’aurais pas du mais j’peux le comprendre. Parce que si un jour, quelqu’un s’en prennait à toi, à Alex ou à ma famille, j’crois que j’serai capable d’aller loin pour vous venger, même si ça ne me ferait pas respecter tout ce en quoi je crois »