HOLLERY ✮ I'm the architect of my own destruction

Quand on touche le fond, il parait que l'on remonte. C'est une loi physique. Pour moi ce n'est qu'un espoir. Et je l'ai persu. Je touche ce fond, je suis allongé dessus, j'ai froid, j'ai mal. Mon corps tout entier se retrouve briser par mes choix, par mes erreurs, par ma vie. Je ne suis plus qu'un cas perdu dans une foret de problèmes et d'abominations. Ce soir, j'ai décidé de sortir dehors, de rejoindre mon endroit favori quand je suis mal. C'est une petite ruelle, éloigné de la WH et complètement perdue, dont une partie du mur est remplie de tags. Par tag j'entends prénoms. Ceux de toutes les personnes qui m'ont quittés. Evidemment, est inscrit tous les membres de ma famille. On peut aussi y décrypter le prénom de Candice, mais barré. Puis en gros, il y a un 'R.I.P Faith' en l'honneur de la meilleure amie défunte de mon ex, Ace. C'est d'ailleurs la seule qui est venue ici en ma présence. Je sors un marqueur de ma poche, tremblant comme une feuille, puis marque mon prénom sur la pierre. Après tout, je suis mort, je ne suis plus rien, juste la pale copie d'Avery Silver. Quand je finis mon Y, le stylo tombe au sol. Le bruit faiblard s'attaque à mes oreilles. Je me laisse glisser le long de ce mur, en sanglotant. Je vais tellement mal qu'une fois retroussé, mes manches laissent apparaître des scarifications. Hésitant dans un premier lieu, je finis par prendre mon portable pour envoyer un sms à Holly afin qu'elle me rejoindre dans ce lieu. Je tente de lui expliquer l'emplacement de cette rue, mais j'doute qu'elle comprenne. Dans le fond, je ne suis même pas sûr de vouloir voir ses yeux braqués sur moi.  

Allongée sur mon canapé, un saladier pleins de pop corn dans les mains, je m’endors à moitié en regardant une série avec Marley qui elle, a l’air d’être à fond dedans. Mes paupières sont lourdes. Très lourdes, mais je ne m’endors pas car je sens mon téléphone perdu sur le canapé vibrer, me faisant bondir en sursaut et renversant la moitié du pop corn au passage. Je grogne en cherchant mon téléphone et je vois un sms d’Avery. Je fronce les sourcils en lisant son sms qui est.. assez bizarre. Il me demande de le rejoint quelque part et je ne comprends pas trop où, mais je ne cherche pas à comprendre et je met mes chaussures, mon manteau et je prends les clefs de ma voiture pour aller jusqu’à Residences Hall en promettant à Marley de faire attention, vu tout ce qui se passe en ce moment on est jamais trop prudent mais j’ai mon spray au poivre avec moi au cas où. Je me gare près de la Winthrop House, sortant mon téléphone pour relire le sms d’Avery histoire d’essayer de comprendre où il se trouve. Au final, je passe devant chaque ruelle pour essayer de trouver mon petit ami avant de finalement voir son ombre dans l’une d’entre elle. « Avery ? » Je m’aventure dans la ruelle pour finalement le trouver, à terre et j’accélère le pas. Je m’arrête à sa hauteur je me met à croupie près de lui, remarquant alors l’expression sur son visage qui me fait froid dans le dos. Il a l’air.. aussi mal que quand je l’ai récupéré à la petite cuillère à la mort de sa famille.  « Mais qu’est-ce que tu fais là ? » Je lève les yeux vers le mur et je fronce les sourcils en voyant ces inscriptions. Je reconnais les noms des membres de sa famille morts, mais.. pourquoi y a-t-il son nom à lui aussi ?

Mes yeux se ferment doucement. Je lutte contre ma fatigue, mais rien y fait, j’vais bientôt partir dans les bras de Morphée.. en pleine rue. Sauf qu’une voix me tire de mon repos préliminaire. Holly, elle est là, elle m’a trouvé. Comme prévu, son regard intrigué se pose sur moi. Comme prévu, elle me pose mille questions par l’intermédiaire de son expression. Comme prévu, elle me rejoint, et me demande ce que je fais ici. J’ose la regarder sachant parfaitement que mes yeux sont embués. Pour une fois, ma fierté est mise de côté, et j’accepte qu’elle puisse entrer dans mon univers de tristesse. « Désolé.. » dis-je dans un murmure. Mes billes sombres retrouvent le sol. Une main passe sur l’ensemble de mon visage puis dans mes cheveux.  « Désolé.. » que je répète encore et encore.

Le voir ici, assis contre ce mur, ça m’étonne. Mais ça ne fait que confirmer le fait que je dois réellement m’inquiéter pour lui. Ça fait plusieurs semaines que je m’inquiète à cause de ses activités secrètes, mais je me sens encore plus paniquée quand je vois l’état dans lequel il est. Pourtant, j’essaie de rester calme et de ne pas lui montrer. Il faut bien qu’un de nous deux ait la tête froide là maintenant tout de suite. « Désolé.. » Je baisse mon regard vers lui de nouveau en secouant la tête. Pourquoi est-ce qu’il s’excuse au juste ? Il passe ses mains sur son visage en répétant,  « Désolé.. » Je prends ses mains et je réalise qu’elles sont glaciale. En même temps, il fait un froid de canard surtout quand on ne bouge pas et je ne sais pas depuis combien de temps il est ici. « Mais non.. t’as pas à t’excuser » Je lâche ses mains pour les passer sur son visage histoire de lui donner un peu de chaleur et je me penche pour le prendre dans mes bras. « J’suis là.. », dis-je tout doucement à son oreille en le serrant fort.

Je clame haut et fort que je vais bien à qui veut l’entendre. Ils mordent à l’hameçon, ne se soucient pas de mes problèmes, du moins ne les approfondissent pas. Sur le coup, j’en suis bien heureux, mais voilà qu’à cet instant je regrette d’avoir mis à l’écart tout le monde. Ma famille, mes amis, ma femme. J’aurais voulu qu’ils soient tous au courant, qu’ils m’empêchent de passer à l’acte, mais non. Personne n’était là pour me retenir. Personne. Pas même ma propre lucidité. « Mais non.. t’as pas à t’excuser » Pardon ? Je n’ais pas à m’excuser ? C’est une bonne blague. Holly se rapproche de moi, me prends dans ses bras. Je n’arrive pas à la repousser. A croire qu’il est impossible d’éloigner la personne que l’on aime. Nous en sommes le parfait exemple. « J’suis là.. » Je profite de cette étreinte pour humer une dernière fois son parfum. J’anticipe son futur comportement, et malheureusement elle commencera par s’éloigner. Alors je mémorise tout ce que je peux sentir, voir, toucher, avant de m’écarter d’elle. Je me lève, laissant ma femme au sol, puis fait plusieurs pas en arrière. C’est comme si je ne voulais pas qu’elle entende la vérité, comme si cette éloignement physique allait l’empêcher d’écouter mes aveux.. « Je suis un assassin » Mes mains s’accrochent à mes cheveux pour les tirer. Mon corps tout entier est brisé, mais je veux sentir ce mal physique. « Un putain d'assasin, alors éloigne toi de moi, j't'en prie.. t'approches pas » Une nouvelle fois, des larmes s’imprègnent de mes yeux avant que les billes d'eau s'écrasent lâchement au sol.

Il est dans un état pas possible et je ne sais absolument pas quoi faire. Je ne sais pas comment réagir non plus. Il s’excuse et je ne comprends pas pourquoi il s’excuse. Il n’a rien fait de mal, enfin.. officiellement. Est-ce que son état actuel a un rapport avec tout ce qui se passe ? Avec.. ses activités dont il ne veut pas parler ? Je n’en sais rien, mais ça me fait encore plus peur. Il finit par s’écarter de moi avant de se lever et il se recule, comme s’il voulait me tenir éloigner, encore et toujours. Je me redresse à mon tour pour lui faire face. Je ne comprends rien du tout. « Je suis un assassin » Mes sourcils se froncent et je ne le quitte pas du regard. Ça me fend le cœur de le voir dans cet état. « Un putain d'assasin, alors éloigne toi de moi, j't'en prie.. t'approches pas » Je secoue la tête et je fais un pas vers lui, « Mais de quoi tu parles Avery ? Pourquoi tu veux pas que j’t’approche ? » Je lui souris pour essayer de le rassurer, « J’te connais. T’es pas un assassin, t’es quelqu’un de bien et tu ferais pas de mal à une mouche, et tu me ferais encore moins de mal » Le voir pleurer, c’est le pire de tout, vraiment. « Viens, on va rentrer au chaud et tu vas m’expliquer ce qui se passe okay ? »

Je regarde Holly faire un pas vers moi avant d’en faire deux en arrière. « Mais de quoi tu parles Avery ? Pourquoi tu veux pas que j’t’approche ? » Pour ce que je t’ais dit deux secondes plus tôt bon dieu. Faut qu’elle ouvre les yeux. A ce rythme, prononcer une nouvelle ce que je suis va m’anéantir. « J’te connais. T’es pas un assassin, t’es quelqu’un de bien et tu ferais pas de mal à une mouche, et tu me ferais encore moins de mal » Elle ne me connait pas aussi bien qu’elle le prétend. Elle ne soupçonne pas cette partie sombre. On en a tous une, et malheureusement la mienne est sortie il y a de cela quelques jours. « Menteuse » dis-je en signe de défense. « Viens, on va rentrer au chaud et tu vas m’expliquer ce qui se passe okay ? » Comme un enfant, je remue activement la tête de droite à gauche. Je ne bougerai pas d’ici. Je ne veux pas. Il fait peut-être froid, mais c’est ici le seul endroit où je veux être. « Nan » Mes mains abandonnent mes cheveux pour se loger dans le creux de mes yeux. Puis pris d'une pulsion violente, je donne un grand coup dans le mur près du prénom de Jarell. Ce n'est pas fait exprès, mais tout est de sa faute. Ce connard. « La fuite de gaz, chez moi, c’était pas un accident. C’était de sa faute ! Connard ! » Ma voix tremble de haine alors que je tape contre le mur sans cesse.

« Menteuse » Je fronce le sourcils en el regardant. Je me sens complètement paumée, vraiment et je ne comprends rien. Comment est-ce que je pourrai mentir au juste ? Je ne le vois réellement pas comme un assassin. Il a toujours été le mec le plus doux du monde avec moi, alors j’ai du mal à voir autre chose en lui. Il n’a pas l’air de vouloir venir avec moi pour qu’on discute de tout ça. C’est quoi ce lieu au juste bordel ? « Nan » Il donne un coup dans le mur et je susaute, surprise par ce geste vraiment… violent. « La fuite de gaz, chez moi, c’était pas un accident. C’était de sa faute ! Connard ! » Je m’approche à nouveau de lui, me mettant juste à côté en regardant le mur et son poing qui ne cesse de taper dedans. Je finis alors par attraper son poing pour qu’il arrête de cogner dans le mur parce qu’il va finir par réellement se faire mal. « Sa faute ? La faute à qui ? Ton frère ? » Je regarde le nom de son frère sur le mur, gardant son poing dans ma main, « Jarell ? C’est les gars qui vous ont réclamé l’argent en Mars qui ont provoqué la fuite de gaz ? » Si c’est ça, je comprends mieux son humeur, sa tristesse et sa colère. Mais je ne comprends pas ce que ça a à voir avec son comportement mystérieux depuis plusieurs semaines. « Avery.. racontes moi ce qui se passe.. tu sais que j’peux tout entendre, j’suis ta meilleure amie j’te jugerai pas.. »

Tous les mots qui sortent de la bouche de ma femme n’arrivent pas à mes oreilles. Je suis bien trop énervé pour écouter ses questions et pour y répondre. Je suis bien trop en colère pour stopper mon acharnement sur le prénom de Jarell. Néanmoins Holly saisit mon poing quelque peu ensanglanté. Mes yeux mouillés et noirs se posent sur elle. « Jarell ? C’est les gars qui vous ont réclamé l’argent en Mars qui ont provoqué la fuite de gaz ? » Je la fixe étonné et déconcerté. Elle a compris une bonne partie de l’histoire. J’hoche très faiblement ma tête. « Avery.. racontes moi ce qui se passe.. tu sais que j’peux tout entendre, j’suis ta meilleure amie j’te jugerai pas.. » Ma lèvre inférieure s’engouffre dans ma bouche pour être mordillé. « Meilleure amie, femme, ou ce que tu veux ça changera rien. Tu pourras pu me voir comme maintenant » Tout le monde juge. Dire le contraire est un mensonge. Pris d’honnêté, je commence avec une voix faible et tremblante. « La fuite de gaz.. c’était pas un accident. Les dealers de Jarell n’arrivant pas à récupérer l’argent.. ils ont fait appelle à la mafia » Je m’arrête m’écartant de la jeune femme. « C’est un mafieux qui a laisser le gaz s’échapper dans toute la maison » Je clos mes yeux, soupire et  tremble. Je suis terrorisé à l’idée de raconter la suite à voix haute.. pourtant il le faut bien. « J’ai demandé à un gars de tuer ce mafieux »

Je pensais qu’on avait dit qu’on aurait plus de secret l’un pour l’autre et clairement, Avery m’a fait pleins de cachoteries ces dernières semaines. Mais j’ai été patiente et maintenant, quand je vois dans l’état dans lequel il est, je m’inquiète encore plus. Parce que cette histoire m’a toujours inquiétée, mais ce soir je me rends compte que j’avais raison de m’inquiéter. « Meilleure amie, femme, ou ce que tu veux ça changera rien. Tu pourras pu me voir comme maintenant » Je fronce les sourcils en le regardant. Si je lui dis que je ne le jugerai pas, c’est le cas.  « La fuite de gaz.. c’était pas un accident. Les dealers de Jarell n’arrivant pas à récupérer l’argent.. ils ont fait appelle à la mafia. C’est un mafieux qui a laisser le gaz s’échapper dans toute la maison » Je continue de le fixer et je déglutis, je me doutais que c’était une histoire comme ça maintenant mais.. je reste quand même sur le cul pour le coup.  « J’ai demandé à un gars de tuer ce mafieux » J’écarquille les yeux et je sens mon cœur louper un battement. « Tu déconnes là ? » Je ferme les yeux en inspirant, « Mais t’es malade putain ?! » Je donne un coup sur son épaule, « Mais.. tu te rends compte que t’as été jouer avec la mafia ? Y’aurait pu t’arriver N’IMPORTE QUOI ! Tu vois l’état dans lequel t’étais quand ta famille est morte ? Tu veux que j’me sente comme ça aussi ? Quand on serait venu me voir pour me dire qu’un malade de la mafia t’aurait tué ?! » Je passe mes mains sur mon visage, « T’aurais du aller voir la police ! Tu penses pas que l’enfermement à vie c’est une punition pire que la mort ? » J’suis folle de rage. Parce qu’il a voulu faire justice tout seul et que ça pourrait avoir des conséquences. Avec la justice mais aussi avec sa vie. Si des gens remontent jusqu’à Avery, c’est un homme mort. Et j’suis totalement paniquée par cette idée.