Despe & Wyatt ► And I can see your secrecy

« Effectivement, je ne peux pas dire le contraire. » Je pouvais bien me la raconter, cela n’effaçait pas le fait que j’avais brassé de l’air devant elle pour éviter de tomber. D’ailleurs, je trouvais ça louche que la chance soit avec moi sur ce coup. Généralement, elle ne se privait pas pour me faire vivre l’enfer. « Au fait, c'est la première fois.. que tu me parles de toi aussi spontanément. » Les mots de Despe me surprenait et en même temps, j’étais gêné. Je ne savais pas qu’elle faisait attention à ce genre de détails. Nous avions déjà parlé de certains souvenirs de notre enfance. Bien que j’ai réussis à y échapper en faisant plus parler Despe que moi. Toujours est-il que cela me surprenait. Roswell me manquait, ainsi que ma famille. A une période, j’aurais aimé revenir y vivre, mais aujourd’hui, les choses avaient changés. « Tu fais attention à ce genre de détails » Un sourire étirait mes lèvres. Ce n’était pas un reproche, mais selon son interprétation, cela pouvait s’apparenter à de la taquinerie. « Je pourrais t’en dire plus, mais je crains que tu ne t’ennuis ou pire que tu es une arme que tu pourrais retourner contre moi. »

 « Tu fais attention à ce genre de détails » Tout en ayant une bonne mémoire, j'étais plutôt attentive sans même m'en rendre compte parfois. C'est à dire que je gardais tout en tête, sans forcément y repenser si l'on ne m'en reparlait pas par la suite. « Tu sais que j'attache une attention particulière à absolument tout. » répondis-je comme s'il était mieux censé le savoir que moi. Néanmoins, il était vrai que si l'on additionnait cela au fait que je réfléchissais énormément et parfois trop.. ce qui n'était, pas forcément une bonne chose. « Je pourrais t’en dire plus, mais je crains que tu ne t’ennuis ou pire que tu es une arme que tu pourrais retourner contre moi. » Je soupirais, avant de lui adresser un sourire. « Je sais que je suis redoutable, mais à ce point.. » Je riais avant de reprendre. « Mais je t'écouterai. Par curiosité d'abord, mais aussi parce que je suis sûre que ça m'intéressera. » Oui, redoutable, moi. Quelle étonnante qualification pour une fille aussi.. calme? Non, calme était bien trop gentil pour quelqu'un d'impulsif comme je le suis. Néanmoins, il était vrai que j'étais loin d'être du genre à utiliser ce que j'avais sur les autres.. à bon ou à mauvais escient.

« Je sais que je suis redoutable, mais à ce point.. » Son rire venait résonner à mes oreilles, étirant un sourire sur mes lèvres. Je ne me souvenais pas l’avoir entendu rire. Voilà, une chose de bien que j’avais réussis à faire. « Mais je t'écouterai. Par curiosité d'abord, mais aussi parce que je suis sûre que ça m'intéressera. » Despe était curieuse à mon sujet. Je ne pouvais qu’en être flatté ; mais je craignais de ne pas avoir une enfance très passionnante. Contrairement à ce qu’elle m’avait dit, la mienne s’était déroulée dans un climat presque idyllique. Bien sûr, il y avait les hauts comme les bas, mais j’étais tombé dans une bonne famille qui prônait les valeurs familiales. « Alors pose-moi une question » Posant mes yeux sur elle, je marquais une pause, avant de reprendre. « Vas-y je t’écoute. Aujourd’hui t’as le droit de me demander ce que tu veux. » C’était une façon de me faire pardonner pour mon retard. Aussi, espérais-je en apprendre un peu plus sur elle. D’accord, nous avions déjà parlé de son passé sur le yacht, mais c’était toujours intéressant de connaitre d’autre détail de sa vie. Comme par exemple une anecdote ou ce genre de choses.

« Alors pose-moi une question. Vas-y je t’écoute. Aujourd’hui t’as le droit de me demander ce que tu veux. » J'étais mauvaise en interrogatoire, désespérément mauvaise interrogatrice.  Néanmoins, je restais une personne particulièrement curieuse, alors je finissais toujours par trouver quelque chose. Un instant, je m'accordais quelques secondes de réflexion, relevant la tête par la suite. « S'il.. y avait un jour dans ton enfance que tu pouvais revivre, ce serait lequel? » La question pouvait paraître anodine néanmoins il était vrai que trouver un jour à revivre ne s'avérait pas forcément tâche aisée, pour certaines raisons comme pour d'autres. Moi-même je pensais à une quelconque réponse à ce moment-là, ignorant seulement jusqu'où je m'imposais mes propres limites en terme d'enfance. « Sinon.. dis-moi la première chose qui te passe par la tête, ça m'ira aussi. » soupirai-je tandis que je cherchais quelque chose d'un quelconque intérêt à dire ou demander. Je sentais le froid qui pesait dans l'atmosphère mais au sens climatique du terme; et il est vrai que malgré que les hivers ne soient pas chauds à Cambridge, ce genre de fraicheur me ramenait trois ans en arrière, lorsque les premières neiges tombaient sur Varsovie et que le terrain entier qui est en possession de ma famille se trouvait recouvert d'une épaisse couche de neige, chose qui me ravissait toujours. Il n'y avait pas à dire; en terme d'élément déclencheur de flashback, la patinoire était un choix exquis. Mais l'hiver étant ma saison préféré, je n'avais de problèmes avec cela, bien au contraire.

« S'il.. y avait un jour dans ton enfance que tu pouvais revivre, ce serait lequel? » Bonne question. On ne me l’avait jamais posé celle-là. Pour être franc, je ne serais dire quel souvenir d’enfance me plaisait le plus. Néanmoins, j’avais une petite idée sur mon adolescence. « Sinon.. dis-moi la première chose qui te passe par la tête, ça m'ira aussi. » Cette question était plus simple et je pourrais y répondre plus aisément. « En fait, si je devais revivre une journée, ça serait plus une chose que j’avais l’habitude de faire avec une bande d’amis. On prenait une ou deux voiture et on partait en excursion en dehors de Roswell. On faisait des feu de camps dans le Canyon…Enfin, c’était cool » Ce genre de souvenir me manquait. C’était une chose que je ne pouvais pas faire ici. La vie à Harvard était rythmée par les cours et la pression que l’université nous faisait subir. Sans compter nos histoires personnelles. « Assez parlé de moi » dis-je subitement. « Montre-moi tes talents de patineuse et moi je te regarderais de là » De la main, je montrais le rebord de la patinoire. Je ne faisais pas encore confiance à mes patins. Puis, cela me permettait de la voir faire du patin. Venant d’un pays froid, elle avait plus l’habitude que moi. Ah bien y repenser, on venait de coins totalement opposé. Surtout au niveau du climat.  

« En fait, si je devais revivre une journée, ça serait plus une chose que j’avais l’habitude de faire avec une bande d’amis. On prenait une ou deux voiture et on partait en excursion en dehors de Roswell. On faisait des feu de camps dans le Canyon…Enfin, c’était cool » N'étant jamais sortie de ma belle capitale, il est vrai que j'avais du mal à m'imaginer aller faire ce genre de choses lorsque j'étais plus jeune; néanmoins, cela me laissait rêveuse dans le sens où j'aimais à découvrir d'autres facettes de Wyatt, sachant que j'en savais pour ma part peu à son sujet. « Assez parlé de moi » Je soupirais, reprenant avant lui. « Tu sais que tu m'a dis ça à chaque fois que nous avons parlé? » fis-je remarquer, me remémorant le fait qu'il avait réussi à en tirer plus de moi que n'importe qui d'autre lorsqu'il s'agissait de parler de moi et de mon passé. Il faut croire que je suis plus bavarde qu'il ne le faut selon le contexte; et les personnes; et la situation. « Montre-moi tes talents de patineuse et moi je te regarderais de là » Parce que les hivers étaient très froids à Varsovie (et les été, très chauds à mon grand désespoir), j'avais l'habitude de patiner tout autant en patinoire que.. sur les routes lorsqu'elles gelaient. Mais sans patins, bien évidemment. « C'est un moyen subtil pour me demander de m'en aller? » demandai-je d'un ton amusé.

« Tu sais que tu m'a dis ça à chaque fois que nous avons parlé? » Pour ma défense, je me contentais de sourire. Je n’aimais pas forcément parler de moi. Je jugeais plus utile de m’intéresser aux autres. Surtout lorsque cela concernait une personne qui m’intriguait et Despe faisait partie de ses personnes. « Pour en savoir plus, il faudrait se revoir une autre fois » Lueur malicieuse dans le regard, je changeais définitivement de sujet en lui demandant de me montrer ses talents de patineuse. « C'est un moyen subtil pour me demander de m'en aller? » L’amusement touchait ses yeux, trahissant le pétillement de son regard. « Non. J’ai juste envie de te voir patiner » Quittant la chaleur de sa main, je m’éloignais doucement d’elle pour rejoindre le bord. « Aller, pour moi » articulais-je presque silencieusement. La voir patiner marquait là, un désir de la connaitre davantage et sans doute pour la regarder.   

 « Pour en savoir plus, il faudrait se revoir une autre fois » Cela voulait bien dire que je le reverrais encore, après tout. Avoir une réponse par fois où l'on se voyait, voilà un concept original que je ne manquerais pas de retenir. Quitte à définitivement le faire parler un jour.  « Non. J’ai juste envie de te voir patiner » J'aimais patiner aussi, il fallait dire. Et je ne manquais pas de lui adresser un léger sourire à l'entente de sa réplique. « Aller, pour moi » J'eus un léger rire tandis que je reculais légèrement de ma place initiale. « Si c'est pour toi! » souriais-je alors en m'éloignant un peu. En fait, c'était cette sensation de glisser qui m'avait manquée. D'être libre. Parce que le patin, l'hiver, était mon dôme de liberté à moi, et à moi seule, du moins lorsque je vivais dans ma cage dorée polonaise. Esquiver les autres n'était qu'une mince affaire, il suffisait d'anticiper leurs mouvements. C'était là, la base du fait que je calculais, ou du moins essayait de tout calculer à l'avance. C'était amusant comme le patinage se trouvait être l'un des facteurs d'une nostalgie positive; et non pas négative comme bien d'autres; envers la Pologne, bien que je n'eus jamais rien eu contre le pays de base. Cela dit, je ne passais que quelques minutes seule avant de revenir à mon point de départ. « Tu sais, c'est bien moins amusant seule. »

« Si c'est pour toi! » La jeune femme s’éloignant de moi, tandis que j’atteignais le rebord. M’y accoudant, j’observais avec finesse la délicate silhouette de Despe, se mouvez avec grâce sur la glace. Elle patinait avec agilité sans montrer aucun défaut. Perdu dans la contemplation de sa personne, je restais ébahi de ses prouesses. A côté d’elle, j’étais vraiment très médiocre. Doucement, elle revenait vers moi. Ses cheveux clairs encadraient son visage marbré et ses fines lèvres rougis par le froid. Pendant un instant, j’eu la vision parfaite d’un ange. Plutôt ridicule comme pensée, n’est-ce pas ? Mais peu importe. Je ne l’avais jamais réellement vu de cette manière ou ne s’était-elle tout simplement pas montrer. Peut-être qu’il avait fallu quelque chose de familier pour faire ressortir tout son charme. Allez savoir. « Tu sais, c'est bien moins amusant seule. » Etait-ce une proposition ? Non, parce que cela ressemblait fortement à une demande d’accident. « Je crains de ne pas être aussi doué que toi » Néanmoins, je prenais le risque et allais la rejoindre. C’est quelques minutes passés sur la glace m’avaient permises de reprendre de vieux instincts. Il était donc plus aisé pour moi de patiner. Cependant, un accident était vite arrivé. « Je veux bien me balader, mais me demande pas de faire des pirouettes. Tu risquerais d’être déçu »   

Avantageusement, j'étais mieux sur la glace que sur n'importe quelle autre matière, qu'elle fût solide ou.. liquide. Revenant vers Wyatt, je l'invitais d'une manière ou d'une autre; du moins de mes capacités d'expressions particulièrement fascinantes, à m'accompagner. « Je crains de ne pas être aussi doué que toi » J'avais un sourire amusé sur les lèvres; qu'importait après tout, je ne comptais franchement pas passer ma journée loin de la personne avec qui j'étais censée la passer. « Si tu tombes, je ferais en sorte de garder quelques réflexes pour.. rester debout. » dis-je amusé. De toute manière, et telle que je me connaissais, je trouverais un moyen pour garder l'équilibre.. et avoir un fou-rire à côté peut-être? Sûrement, d'un côté ce serait amusant, et de l'autre, un peu moins. « Je veux bien me balader, mais me demande pas de faire des pirouettes. Tu risquerais d’être déçu » J'avais gagné pour cette fois, aussi je me plaçai légèrement plus devant lui tandis que j'attendais qu'il n'avance. « Promis promis, je ne t'en demanderai pas trop. » Réfléchissant un instant, je repris alors la parole. « Si tu ne tombes pas durant un quart d'heure, je t'autoriserai à me demander n'importe quoi. Non pas que je ne doute de tes compétences! » dis-je alors, souriante. Je ne faisais que le taquiner, bien que mon pari était sérieux en lui-même. C'était un peu l'action ou vérité selon ses capacités à lui. Laissant le froid s'accrocher à mes pommettes, j'attendais une quelconque réponse.