Jade&Misha - You got me so high

Les gens autour de moi m'avouaient facilement leur sentiment envers moi, me prenait facilement dans leurs bras, allaient rapidement vers moi, me disait Je t'aime plus facilement que moi. Mais moi, j'avais ce putain de blocage en moi qui m'empêchait carrément de m'attacher à quelqu'un. Ça peut être une qualité comme un défaut, mais dans mon cas, je trouve que c'est un gros défaut, parfois handicapant. Et pourtant, avec Misha, tout roulait et ce, depuis pas mal de temps. On était allé au-delà du conflit à la con entre Mather et Eliot, on était bien plus proche que d'ordinaires meilleurs amis le seraient. « Oh tu m'aimes, c'est mignon ! ». Je lui mordillais la lèvre inférieure. Je ne suis pas du genre à dire Moi aussi ou Je t'aime tout simplement. Fallait vraiment luter et/ou patienter pour les entendre sortir de ma bouche. Je l'avais lancé sur le sujet petite amie. Je voulais savoir s'il en avait une. Je ne suis pas du genre à jouer dans la cour des autres, à empiéter sur leur terrain car je n'aimerai qu'on fasse la même chose. Je deviendrai folle si ça devait m'arriver. « Oh mais je suis pas dans ton coeur moi ? ». Intérieurement, j'étais super heureuse. Je suis aussi possessive et s'il devait finir sans réelle copine à ses copines, tant mieux, il ne serait rien qu'à moi comme ça. Même si moi, de mon côté, je n'étais pas seule. Mais sans commentaire, on parle de Misha actuellement. Et là, ce qu'il me dit me stoppa net dans ma lancée. Je ne parlais plus. Je me contentais de le fixer droit dans les yeux, jusqu'à ce que je retrouve enfin mes esprits. Je riais légèrement, « Actuellement oui, c'est très grave et tu sais pourquoi ! ». Je n'avais pas besoin d'entrer dans les détails, il savait parfaitement pourquoi on ne devait rien faire tout les deux. Même si j'étais à califourchon sur lui, que je l'embrassais à pleine bouche, on ne devait pas aller plus loin. Je ne voulais pas être la femme qui trompe ouvertement son homme, qui couche avec un autre.

Je pourrai avoir des milliers de raisons de détester Misha. La première serait nos confréries respectives. Selon les Eliot, nous Mather, sommes beaucoup trop délurés, beaucoup trop fêtards, drogués et j'en passe. Beaucoup trop ouverts d'esprit quoi. Et selon à peu près... tout le monde, les Eliot étaient tout simplement des gosses de riches snobs et arrogants. Je me dis que les Eliot ne réunissent pas les plus riches ou les plus à même de réussir leurs études et leurs futures carrières professionnelles. En faite, cette confrérie réunit le plus grand nombre d'arrogants, de snobs, de crétins. Mais, à mes yeux, Misha était loin d'être tout ça. Je comprenais même pas ce qu'il foutait chez les bleus sérieusement. Il y avait des jours où j'avais envie d'aller le chercher là-bas et de l'en sortir par la peau du cul. Mais j'y tenais à son cul. Dans le sens où je tenais à chaque partie de son corps. J'en chérissais chaque centimètre et je ne m'imaginais pas lui faire du mal, être méchante avec lui. Je n'arrivais même pas à imaginer que quelqu'un puisse l'être avec lui. Je ne pense pas que je pourrai laisser une chose pareille se produire. Je souriais, affichant toute mes dents, en entendant ce qu'il venait de dire. Je tenais tellement à lui. Je l'aimais, mais différemment d'un petit-ami. C'était trop compliqué à expliquer. Tout ce que je pouvais dire, c'est que je l'aimais. Je pris de nouveau possession de ses lèvres, pour, en quelque sorte le remercier de ce qu'il venait de dire à mon sujet. J'espérai bien être à tout jamais dans son coeur. Avoir une place bien à moi, spéciale, qui m'est réservée et que personne ne pourra jamais prendre. « T'as intérêt à ne laisser personne prendre ma place ! ». J'étais bien capable de sortir les griffes pour éjecter la pétasse qui oserait se mettre entre ce qu'il y avait entre nous. N'empêche que je n'arrêtais pas de parler de filles mais, Misha me rappela rapidement qu'il y avait un homme entre nous deux, sans réellement le vouloir. Il me dit avec sa plus belle voix qu'il avait envie de moi et là, je me souvenais de Jacey. Par moment, je me demandais si on allait pas trop loin Misha et moi. Et, une fois dans ses bras, j'oubliais tout, tout le monde. C'était pas normal et surtout injuste envers mon petit-ami. J'agissais mal, égoïstement et je ne m'en rendais compte qu'après coup, à chaque fois. Pourtant, j'avais pas envie de me relever, de le lâcher. J'étais bien dans ses bras. Je me sentais en sécurité, loin de tout soucis, de toute prises de tête. J'étais pas faite pour être en couple. Ca ne durait jamais bien longtemps avec moi et pourtant, avec Jacey, ça faisait 2 ans. 2 longues années et j'avais peur. Quand je suis avec Misha, j'oublie tout ça. Je me dis qu'au fond, je suis une fille libre, comme avant, sans responsabilités et sans mec sur le dos qui me dirait que j'agis mal. « C'est grave, mais c'est tellement bon... ». C'est ce genre de chose que je ne devrais pas dire, pas faire et pourtant, j'arrivais pas à m'en empêcher. Et puis, sa façon de m'attraper, de m'embrasser avec fougue. J'arrivais pas à résister. Je pris l'une de ses mains dans la mienne, la ramenant jusqu'au bas de la nuisette que je portais. « Si je reste qu'en sous-vêtements, tu fais quoi ? ». La provocation est mon jeu favoris et je voulais pousser le jeu loin, pour voir où étaient ses limites.

Evidemment que personne ne prendrait jamais la place de Misha dans ma vie. Si je disais ça, c'est qu'il y avait une bonne raison. N'empêche que ça me faisait rire. Je doutais un peu de ce qu'il me disait. C'était bien beau de dire qu'en effet, je serai irremplaçable dans sa vie, encore faudrait-il qu'il le pense... Voilà que je doutais à présent de mon meilleur ami. Mais disons que tout ce qu'il m'arrivait avec les hommes en général ou même avec le mien me mettait vraiment dans le doute. J'étais sans doute pas faite pour être en couple, comme ma mère. Elle n'avait connu que de courtes histoires d'amour, ou des histoires de cul, sans lendemain, appelez ça comme vous voulez. J'étais prête à mettre ma main à couper que son histoire avec mon père avait été la plus longue et plus... longue en faite. Ouais, juste longue. Je passais mes doigts dans les cheveux du bel Eliot, approchant mes lèvres des siennes, sans pour autant les toucher, ni même les effleurer. « Personne pourra jamais prendre ta place... Il n'y a que toi qui me connait à la perfection, qui sait comment me faire perdre la tête, comment atteindre l'orgasme... ». Je me demandais si je n'allai pas finir par me brûler les ailes à force de jouer avec le feu. Misha avait tout à gagner dans cette histoire alors, céder à la tentation n'allait lui poser aucun problème, bien au contraire, un jeu d'enfant pour lui. Mais moi dans tout ça ? Je provoquais, sans même penser aux conséquences de mes actes. Je savais que si on allait plus loin, j'allai m'en vouloir, j'allai culpabiliser et à cause de ça, j'allai être super désagréable avec Jacey, ce qui allait certainement conduire à une autre rupture, mais définitive cette fois-ci. La culpabilité peut vous retirer absolument tout en un claquement de doigts. Et pourtant, je le savais. Je connaissais tout les chemins dangereux que j'empruntais, je savais où ils me menaient mais en quelque sorte, je n'avais pas peur. J'avais envie de foncer, tête baissée.
Je laissais ma main sur la sienne. Elle se trouvait sur la couture de ma nuisette, entre mes cuisses. Pendant que ses lèvres parcouraient les miennes, jusqu'à mon cou, je remontais sa main sur l'un de mes seins. « T'en es incapable... ». La seule phrase provocante qui sortait de ma bouche avant de venir prendre possession des siennes. Je ne réfléchissais plus. J'avançais les yeux fermées et tant pis si je me blessais en route. De toute façon, je ne le savais pas encore mais la personne que je tentais d'épargner ne m'épargnais pas elle, et ce, avec l'une des amies de ma soeur. Quelqu'un de proche. Alors pourquoi ne pas lui faire de mal ? Parce que je suis gentille, honnête, sage ? Une pauvre conne naïve en gros ! J'en avais un peu marre d'agir comme l'idiote du coin. J'avais le droit de me faire plaisir et de faire plaisir à celui qui ne m'avait jamais fait souffrir jusqu'ici. Merde au reste !

Ce que je faisais était mal. Je ne cesserai de le répéter. J’essayais pourtant de me convaincre du contraire. Pourquoi ? Parce que d’un côté, j’avais envie de lui. Je voulais avoir ce contact physique avec quelqu’un de proche. Sachant que la personne la plus proche de moi s’éloignait de jour en jour. Et pourtant, je suis quelqu’un de fidèle. Je ne vais jamais voir ailleurs quand je suis en couple. C’est mon principe de base. Et puis, ça me paraît tellement logique. On ne va pas voir ailleurs quand on est en couple. L’autre personne du couple pourrait en souffrir et je ne voulais pas que ce soit le cas de Jacey. Je l’aimais beaucoup trop pour lui faire du mal. Mais d’un côté, j’aimais Misha. Différemment certes, mais je l’aimais. Et puis, j’étais bien dans ses bras, entre ses mains, ses lèvres contre les miennes. Il me faisait oublier mon chagrin. Non, en réalité, il me faisait tout oublier, absolument tout. Même ce que je ne devrais pas oublier. Comme cette barrière physique que je venais de briser en permettant à Misha de me caresser. C’était un jeu très malsain auquel je devais mettre fin et très rapidement. J’aimais jouer avec le feu mais comme tout le monde, j’avais horreur de me brûler et pourtant, j’étais sur le point de le faire. J’étais limite au bord des larmes, rongée par la culpabilité. Je pris sa main dans la mienne, celle qui touchait des endroits normalement interdit à n’importe quel homme. « On n’a pas le droit Misha, on ne devrait pas ! ». Il avait tous les droits, il était célibataire. Je n’avais pas le droit, je ne devrais pas le faire. J’avais d’ailleurs provoqué, commencé ce jeu excitant mais mauvais et voilà que j’y mettais un terme pour avoir bonne conscience. Pour me dire Tu as provoqué, tu l’as laissé te toucher, mais tu n’es pas allé plus loin, gentille fille ! Alors que j’étais loin d’en être une. Je me relevais, tentant de me défaire de son emprise. « Je suis désolée, j’aurai pas dû ! ». Je n’aurai pas dû aller aussi loin. Allumer cette flamme, cette envie. Elle était aussi présente en moi et si je pouvais faire taire cette voix qui me disait Fais-le, il n’en saura rien ! Je le ferai volontiers en l’étouffant avec mon oreiller. Mais cette voix faisait partie de moi. Cette voix avait raison. Et je ne pouvais pas me tuer pour la faire taire. Je ne suis pas suicidaire, contrairement à certain dans cette pièce. Je le regardais dans les yeux, passant ma main dans ses cheveux. J’avais tellement envie de retirer mes vêtements, de retirer les siens, de ne faire plus qu’un avec lui. J’en riais nerveusement à l’intérieur de moi. Mais, devant lui, je me contentais de sourire.

Il pouvait dire ce qu’il voulait, mal réagir si ça le chantait, mais je savais parfaitement ce que je voulais, ou plutôt, ce que je ne voulais pas. Faire souffrir Jacey ne me plaisait pas et en couchant avec lui, en le trompant, je savais que ça finirait mal entre lui et moi, ce qui est totalement normal. Je veux dire, une relation où il y a tromperie ne mène absolument à rien. La confiance est rompue car, l’un ne peut plus laisser l’autre vaquer tranquillement à ses occupations sans avoir peur qu’il aille voir ailleurs. Je savais parfaitement que si je couchais avec Misha et que ça arrivait aux oreilles de Misha, je n’aurai plus de petit ami et ce n’est pas Misha qui deviendrait le mien. Lui préfère se faire tout en tas de filles. Je devrais d’ailleurs peut-être le mordre, par ci par là. Laissez des séquelles sur son corps, histoire de montrer à toutes les filles qui se le tapent qu’elles ne sont qu’un nom sur un liste qui s’agrandit de jour en jour et que dans le fond, si je lui demandais de toutes les envoyer chier, il le ferait sur le champ. « Fais pas chier, je sais très bien ce que je veux ! ». En effet, mais comme une enfant, j’avais du mal à faire un choix, sauf que maintenant que j’étais debout, je ne comptais pas me rasseoir, m’allonger à ses côtés ou sur lui, loin de là. Je voulais même mettre une certaine distance physique entre nous aujourd’hui, pour être sûre de ne pas franchir cette ligne invisible de la tromperie. Mais lui insistait, avec ses mots qui allaient me rendre vraiment dingue. Puis, dans le fond je me disais qu’il fallait donc que je me montre ferme dans mes propos pour qu’il comprenne une bonne fois pour toute, ou du moins, une bonne fois pour aujourd’hui. « Non tu n’as pas le droit de m’embrasser. T’en as peut-être rien à carrer de Jacey mais c’est pas mon cas ok ! T’es pas censé me pousser au vice et à la tromperie comme ça putain Misha… ». Et me voilà à m’énerver contre lui alors que dans le fond, il avait juste répondu aux multiples signes physiques que je lui avais lancés.