Jade&Misha - You got me so high

Et dire qu'en arrivant à Harvard, je me disais que j'entrerai chez les Mather pour leur état d'esprit, leur liberté d'agir et de penser et non pas pour leur vie de débauche, de dépravés. Je m'étais mentit à moi-même ce jour là. Je ne sais pas ce que j'essayais de faire croire en disant que je n'étais pas comme eux, que je ne buvais pas, ne me droguais pas et j'en passe. J'étais exactement comme la plupart des personnes appartenant à cette confrérie. Je faisais la fête quasiment tout les week-ends et ça ne m'aidait pas. Je me réveillais avec une gueule de bois horrible et une tête à faire peur. Heureusement que je rentrais seule la plupart du temps. Car oui, on a beau penser ce que l'on veut à mon sujet, je ne suis pas une Marie couche toi-là ! J'aime m'amuser, mais pas à ce point, j'ai mes limites. Cette nuit, je m'étais donnée pour limite de rentrer avant 5h. Je savais parfaitement que si je rentrais après, je dormirai quasiment toute la journée et ce n'était pas une vie. A 3h, j'étais chez moi. J'avais pris une douche, ne voulant pas dormir avec cette odeur de cigarette froide, d'alcool et transpiration. Dégueulasse en y repensant.
Je m'étais endormie il y a à peine 2h, sans aucune difficulté. Le réveil aurait surement lieux entre 11h et midi. Je n'avais pas entendue la porte s'ouvrir, ni une quelconque présence à mes côtés dans mon lit. J'ai le sommeil lourd parait-il. J'espère que j'arriverai à m'en rendre compte si on en vient à cambrioler mon domicile pendant mon sommeil. Se serait tellement ridicule que je m'en rende compte de la chose seulement à mon réveil. En parlant de réveil, j'ouvrais les yeux, posant mon regard sur mon réveil. Il était 11h, comme je l'avais imaginé. Je sentais cette présence, cette chaleur contre moi et surtout ces bras autour de moi. Je reconnaissais les mains, l'avant-bras, l'odeur aussi. Comme si j'avais l'habitude de l'avoir à mes côtés au réveil. Je me retournais vers lui pour lui faire face. Je passais une main dans ses cheveux, puis sur sa joue. « Misha... t'es là depuis longtemps ? ». Je me demandais s'il avait dormi avec moi ou s'il était arrivé dans la matinée, pendant que je dormais et qu'il m'avait laissé dormir, sachant que le week-end, je reste généralement pas chez moi à ne rien faire.

Est-ce possible d'aimer son meilleur ami plus qu'on ne s'aime soi-même ? Je pense que oui. C'était mon cas. Il faisait abstraction de tout. Du fait que je sois une mather et lui un eliot, du fait que je me drogue -quoiqu'il ne devait sûrement pas être au courant de ça- de mes sorties beuveries et j'en passe. Et il acceptait tout sans me juger. En même temps, je ne suis pas le genre de fille à qui on donne des ordres. On m'en donne et je gueule. Je ne supporte plus aucune forme d'autorité. Mon père m'a donné tant d'ordres durant mon enfance, mon adolescence et j'ai tellement obéit, sans rien dire alors que sa façon d'agir avec moi était injustifié. Il faisait tout ça pour cacher son mensonge, la preuve de sa tromperie, c'est à dire moi. Et depuis, je me suis jurée de ne plus jamais me taire, depuis que je sais la vérité, je fais tout pour pouvoir dire à tout le monde ses 4 vérités en face. J'en ai marre d'être la petite fille timide, solitaire et surtout envieuse qui n'ose pas aller vers les autres, qui n'ose pas adresser la parole à sa demi-soeur par peur de s'en prendre une par son père. Putain il m'a vraiment fait chier et gâcher la vie ce con. Il a fallut qu'il m'envoi à Harvard pour que je puisse enfin vivre une vie normale et digne d'être appelée vie. Mais je ne pouvais pas penser à ça dès mon réveil ou j'allai vraiment passer une salle journée. Et à part mon paternel, je n'avais aucune raison d'être en colère ce matin. Même si j'avoue que j'avais bu un peu plus que d'habitude hier soir à cause du message que j'avais reçu de sa part. Il ne voulait pas que je parle à Aaliyah pour le moment, tant que son divorce n'était pas prononcé, que sa femme ou Aaliyah elle-même n'intervienne pas durant la procédure et se serve en quelque sorte de moi comme preuve de sa tromperie. Mais j'en avais strictement rien à carrer de son mariage, de son divorce et de tout ce qui allait avec. Il m'avait assez privé de ma soeur comme ça. Il avait qu'à savoir ranger son engin dans son pantalon. Il n'y aurait peut-être pas de divorce aujourd'hui !
La colère s'était dissipée en ouvrant les yeux, en voyant les mains de Misha et surtout en sentant son parfum, son souffle sur mes cheveux. Je m'étais retournée, passant ma main dans ses cheveux puis sur sa joue et apparemment, ces quelques gestes l'avaient réveillés. Ainsi que ma question je pense. "J'ai du arrivé avant 6h...J'voulais dormir avec toi..." A 6h, il ne dormait pas encore ? Je le connaissais par coeur. Il est comme moi et je vois quand quelque chose ne va pas. J'ai beau essayer de le cacher, quand ça ne va pas, ça se voit. Je suis différente. Mais là, le soucis, ce n'était pas moi, mais ce qui n'allait pas chez lui. Bien que je sois contente de la voir à mes côtés au réveil. Il me rapprochait un peu plus de lui et je ne sais pas pourquoi mais je pris ses lèvres un instant. J'en avais besoin. Je ne voulais pas parler mais juste être le plus proche de lui possible. « Tu veux parler de ce qui n'va pas ? ». J'étais obligée de décoller un instant mes lèvres des siennes pour parler mais aussi pour le laisser répondre correctement.

Etait-ce la fierté ou la connerie qui poussait les hommes à mentir aux femmes ? A ne pas montrer leurs réels sentiments ? "Y'a rien t'inquiète, c'est juste que j'me suis réveillé en pleine nuit et j'ai pas réussi à ma rendormir... Pis j'avais vraiment envie d'être avec toi, alors j'suis venu en sachant que j'pourrais retrouver le sommeil..." Le fait qu'il m'avoue vouloir réellement être avec moi pendant la nuit, ça j'y croyais parce que ce n'était pas la première fois et certainement pas la dernière. Mais me dire qu'il n'y avait rien, que je ne devais pas m'inquiéter, je n'y croyais pas. Il ne savait pas mentir, du moins, il ne savait pas le faire avec moi. Comment mentir à une personne qui vous ressemble tant ? Le seul truc qui nous différenciait, c'était notre sexe et encore heureux, se serait dur de l'embrasser sinon. Se serait dur de faire tout un tas d'autre truc aussi en y réfléchissant bien. Mais je me disais qu'il fallait que je passe au-dessus car de toute façon, il n'avait pas l'air décidé à en parler. Ca m'énervait intérieurement et pourtant je devais sourire et faire comme si ça ne me faisait rien, comme si je croyais à chacune de ses paroles alors que ce n'était pas le cas. Je croyais à 50% de sa réponse. « T'es super sexy et excitant quand tu parles comme ça ! ». Il avait l'air si fragile, parlant d'une voix toute douce. Mes ses gestes étaient doux. Sa main sur ma joue, l'autre au bas de mon dos. Il m'embrassait à son tour. Cette scène était vraiment réelle ? Non parce qu'aux dernières nouvelles j'étais en couple et lui, bah lui je sais pas. Mais j'étais dans ses bras, je profitais de sa gentillesse, de son calme, de sa douceur alors j'avais pas tellement envie de lui poser ce genre de question et puis me connaissant, je risquerai de prendre la mouche et d'aller asséner la filles de multitudes de questions pour savoir si elle est fiable et digne d'entrer dans le petit coeur de Misha. Une folle furieuse et jalouse oui. Mais j'aime pas savoir une fille trop proche de mes hommes, surtout quand il s'agit de mon meilleur ami et mon petit ami et je trouve ça tout à fait normal, logique même.
Mes bras autour de son cou, je retira l'un des deux pour poser ma main sur son torse et le faire basculer en arrière. En espérant qu'il ne soit pas au bord du lit, la scène serait beaucoup moins excitante s'il atterrissait sur le sol. Quoiqu'elle serait quand même très marrante, du moins, pour moi. Mais revenons-en à la scène. Quand il fut enfin sur le dos, je m'asseyais sur le lit, à califourchon, me penchant pour aller de nouveau goûter à ses lèvres. Si cet instant pouvait durer des heures, se serait parfait. Mais cette question me démangeait et je me demandais au fond de moi si je devais la lui poser maintenant ou plus tard. Qui sait, peut-être qu'il me répondrait qu'il n'avait personne dans sa vie, dans son petit coeur. Même si Misha avec aucune fille en vue, je trouvais ça... impossible on va dire. Mais non, je continuais de l'embrasser. Je ne pouvais pas rompre cet instant en posant ma question stupide.

Spoiler:

J'avais la sensation de vivre dans un putain de cercle vicieux. De n'être qu'un pion dans ma propre vie. Une marionnette qu'un idiot tyrannique s'amusait à torturer, faire souffrir. J'avais cette horrible sensation que le jour où je réussirai à me libérer de son emprise, de ses chaînes ou de ses cordes qui contrôlent chacun de mes mouvements, je trouverai enfin une issue, une porte de sortie mais que derrière cette porte se trouverait un vide immense, un vide dans lequel je tomberai la tête la première. J'ai peur... Il n'existe pas un jour où je ne me réveille pas avec cette peur de ne rien savoir. Je ne sais pas si je ne ferai pas une overdose ce soir à cause de mes conneries. Je ne sais pas si je ne me ferai pas agresser au coin d'une ruelle sombre en me rendant à l'une des répétitions de la troupe de danse. Je ne sais pas si je ne me réveillerai pas demain avec un nouveau message de Nolwenn me disant que ma soeur a attenté à ses jours et qu'elle n'y a pas survécus cette fois. J'ai peur d'absolument tout et les gens qui m'entourent ne m'aident absolument pas à vivre paisiblement. Misha me disait que tout allait bien, qu'il était là car il n'arrivait pas à dormir et qu'il voulait être à mes côtés. Je voulais y croire mais j'avais du mal. Effrayée par le fait qu'il me cache peut-être quelque chose. Je suis une angoissée de nature. Je n'irai pas jusqu'à dire que je le suis depuis ma naissance car je sais que c'est faux. Je sais que cette angoisse est apparue subitement dans ma vie à cause de mes parents. Mais j'en suis bel et bien une. Ca m'empêche parfois de dormir. Alors je tente de croire en leurs belles paroles. Dans le cas présent, j'essayais de croire en ce que me disait Misha. Il allait bien alors autant le croire. Et je ne sais comment ni pourquoi, j'approchais mes lèvres des siennes, mon corps du sien, échangeant un long et doux baiser avec lui. Je me retrouvais au-dessus de lui, assise à califourchon. Ses mains descendaient lentement le long de mon dos, arrivant jusqu'à mes fesses. Il rapprocha le haut de mon corps du sien. Comme si on était pas déjà assez proches comme ça. Mais je ne pouvais rien lui refuser. Je n'y arrivais pas, c'était plus fort que moi. Alors que je savais au fond de moi qu'actuellement, il y avait une certaine limite que je ne devais pas franchir. Pas vis à vis de nous deux, mais vis à vis de Jacey. J'y pensais pas. C'était tellement habituel avec Misha. Bien avant que je me mette en couple et j'avais du mal à y mettre un terme. Misha était même devenu un sujet tabou entre Jacey et moi. Je ne voulais pas en parler. Je savais qu'il le ferait en mal et je savais aussi que je ne le supporterai pas, alors on évitait d'en parler. « Crois tu que c'est bien de faire ça actuellement ? ». Quand je faisais certaines pauses avec l'homme, ça ne me dérangeait pas, mais là, si. Et connaissant le caractère de Misha, je savais qu'il passerait outre, qu'il s'enfichait royalement.

Possessif ? Surprotecteur ? J'en sais rien, en tout cas, je trouvais que ces mots lui allaient comme un gant. Il était apparemment pas gêné de me toucher un peu partout, de m'embrasser alors qu'il savait que j'avais un homme dans ma vie. Quoique, vu ma façon d'agir, pour le coup, ça m'importait peu aussi d'être en couple. Mais disons que ça avait toujours fonctionné comme ça entre lui et moi et j'avais donc énormément de mal à savoir comment agir désormais. Alors je gardais mes bonnes vieilles habitudes. Enfin, bonnes, pas sûre, mais ça faisait partie de mes habitudes. « Misha romantique, Misha possessif, Misha protecteur, Misha jaloux. T'as d'autres facettes de ta personnalité comme celles-là ? ». Je trouvais ça amusant et beau. Enfin non, pas beau, mais mignon. Mignon était le mot exact. C'était tellement étonnant, surprenant et jouissif de le voir ainsi, j'avais pas tellement l'habitude. Je pense que dans le fond, il n'avait pas non plus l'habitude d'être ainsi, d'être ce genre de mec. Je me demande s'il lui faut pas un effort surhumain pour agir ainsi. Dans la vie de tout les jours, il n'agit pas ainsi et moi non plus. Quoique, avec lui si. Je faisais tout plus facilement. Je pleurais plus facilement, je m'énervais plus vite et je m'attachais plus vite aussi. La preuve, c'était un Eliot et pourtant, j'avais accroché dès le début, jusqu'à être dans ses bras aujourd'hui. Jusqu'à lui donner la clef de ma chambre et lui permettre de me rejoindre à n'importe quel moment, du jour ou de la nuit. Relation étrange vous avez dit ? « Que va penser la fille qui se trouve dans ton petit coeur ? ». C'était une façon de lui demander s'il n'avait pas une fille en vue sans réellement le lui demander. Vous avez vu la subtilité un peu.