NUIT DOUCE NUIT, ON T'APPELLE BELLA NOTE ❋ MAXINE

Presque Leo se sentit rougir. Pourquoi trouvait-il ça mignon ? C'était tellement personnel, presque sentimental, qu'il ne savait pas trop quoi lui répondre. Il ne voulait pas lui mentir, et puis il l'avait invité, elle devait se douter que ça comptait pour lui, il avait presque envie de la laisser entrer dans sa tête pour de vrai. Si le Mather ne cachait à personne qui il était, il avait beaucoup plus de mal à partager ce qu'il avait sur le cœur. Le vrai cœur, avec les feelings et tout ça. Il haussa les épaules, voyant le serveur se rapprocher de leur table. Avant que celui-ci ne prenne leur commande, le brunet lâcha. « Parce que c'est rare qu'une fille envisage plus qu'une nuit avec moi. Une fille qui me plaît. » Whouuuuh comme c'était mignon, gnangnan, gâteau, meringue, kinder, œuf de Pâques, beurk il allait se faire venir, le voilà qui devenait sentimental, non mais on aura tout vu. La réaction de Maxine face à l'hésitation de Leo le fit revenir sur ses positions. Il voulait bien la croire, puis si monsieur allait se marier c'était encore mieux. Il sourit en lui faisant un clin d’œil. « Danger écarté alors, même si pour le coup le mariage de ta cousine tombe à pic. » Il ne savait pas qui était la-dite cousine mais il ne la remercierait jamais assez. Ciao Elio, ils étaient tranquilles. Le serveur revint avec leurs plats, Halberstam toujours plus concentré sur la fille face à lui plutôt que le contenu de son assiette. Ce qu'il voyait lui arracha un sourire avant qu'il ne se reprenne ne voulant pas troubler princesse Maxine dans sa dégustation.

Mignon. Maxine. Error 404. Quand on disait le mot "mignon" à Maxine, elle pensait directement au film Moi, Moche et Méchant. Ces petits monstres tout "mignons". Oui, les petits monstres tout jaunes. Maxine déteste les films trop niais, elle ne s'était jamais considérée comme étant "mignonne". Et puis, fidèle ne veut pas dire niais. Enfin, passons. La jeune blonde regarda autour d'elle et vit le serveur revenir. Cependant, son attention fut détournée. Leo avait lâché quelque chose qui avait retenu son attention. C'est rare qu'une fille envisage plus d'une nuit avec lui. Ca l'était encore plus vu que la fille en question lui plaisait. Attendez. A+B=C. Plus d'une nuit + fille qui lui plaît = Maxine ? On pouvait comparer le cerveau de Maxine à un champ de bataille. Le serveur qui prit leurs commandes la fit revenir à la réalité. Elle n'osait pas répondre. Elle ne savait pas quoi répondre. Un doux sourire s'afficha sur son visage mais son regard semblait un peu perdu. C'est si rare que ça ? demanda-t-elle en relevant les yeux vers lui. Elle posa ses coudes sur sa table et joue un peu avec ses doigts, en repensant à Calypso et Elio. Elle avait pris clairement position dans leur situation. Ils étaient contre ce mariage, elle aussi, pour les mêmes raisons. Maxine les soutenait volontiers, surtout qu'il s'agissait de Calypso. Sa cousine. Elle la soutiendrait toujours de toute manière. Son sourire s'allongea quand elle le vit lui prendre un clin d'oeil. Je ne suis pas sûre que Calypso et Elio se sont marieront, mais le danger est tout de même écarté. Autant tout lui dire, elle pensait qu'il n'aimerait pas qu'elle lui cache ce petit détail qui avait son importance. Le serveur arriva avec les deux plats, Maxine s'empara de ses couverts. Bon appétit ! La blonde commença à manger, le sourire aux lèvres. Cette soirée commençait bien.

S'il faisait le compte, Leo n'avait été que peu de fois en couple : sa première petite copine, il y avait peut-être eu une autre fille avant qu'il n'arrive à Harvard, mais ensuite il n'avait été que deux fois en couple et ça avait été plus que tumultueux, des histoires soit disant pas exclusive qui avaient toujours explosées en mille morceaux. Maxine était à l'opposé de ce qui l'attirait d'habitude, la jolie fille, bien sous tout rapport, Leo qui apparentait souvent ses relations avec les femmes à une bon mélange de conflit et d'attirance, voilà qu'il se trouvait face à une fille sans éclats, qui ne le rabaissait pas pour tenter d'obtenir ce qu'elle voulait de lui. « Non, on s'amuse une nuit avec Leo Halberstam, mais tenir plusieurs jours c'est tout un art. » Il manqua de s'étouffer avec une tagliatelle, mettant fin à tout le romantisme puant qui pouvait ressortir de la situation. Calypso, sa cousine, Calypso comme Calypso Thomspers ? Ça c'était une moins bonne nouvelle, il espérait vraiment qu'elles n'étaient pas du genre cousines-amies qui échangeaient sur les mecs en général, si son escapade à la piscine avec la Dunster pouvait ne pas parvenir aux oreilles de Maxine, Leo serait comblé. Il avala finalement le contenu de sa bouche avant de boire un verre d'eau, prenant ça avec beaucoup de philosophie, pas la peine qu'elle s'imagine quoique ce soit. « Ah, tu m'en vois ravi, j'ai libre champ du moins pour ce soir. » Il lui sourit avant de lui répondre. « Bon appétit belle Maxine. » Maintenant, tout reposait sur la façon dont il arriverait à faire parvenir le contenu de son assiette jusqu'à sa bouche, tout en regardant la blonde sans en mettre partout. The challenge.

Maxine était habituée aux relations qui se passaient bien, qui commençaient et terminaient bien. Elle a toujours été fidèle, sa mère lui avait inculqué cette valeur, et Maxine considérait que c'était une valeur très importante. La confiance aussi. Sans doute que certaines personnes diraient que la vie sentimentale de Maxine est une ligne droite, sans perturbations ni rien. Elle serait d'accord avec eux, mais elle n'a jamais signifié l'envie d'avoir des perturbations. Non. Qui chercherait à avoir des problèmes dans sa vie sentimentale, sans rire ? Personne. Ou alors, ils sont masochistes. Bref. Quand Leo reprit la parole, Maxine ne put s'empêcher de froncer un peu les sourcils. Elle ne savait pas ce qu'il entendait par là, ou alors elle avait une hypothèse. Voulait-il dire que les femmes qui l'approchait voulaient simplement coucher avec lui et l'abandonner comme s'il n'avait jamais existé ? Si c'était le cas, Maxine trouverait ça tellement horrible, qu'elle en haïrait toutes les femmes qui avaient osé faire une chose pareil. La cabot se mordit l'intérieur de la joue avant de laisser son éternel sourire gagner son visage. Je suppose qu'elles ne savent pas ce qu'elles ratent. Maxine fronça légèrement les sourcils quand il manqua de s'étouffer mais elle ne dit rien. Avait-elle dit quelque chose de mal, d'étrange ? Il devait connaître Calypso, il avait l'air d'être très étonné qu'elle soit la cousine de la cabot. Néanmoins, elle ne dit rien pour l'instant, le laissant continuer. Un mince sourire éclaira le visage de la blonde. Pas que ce soir. Elle haussa les épaules puis le regarda avant d'entamer son plat. Merci beau Leo. Elle commença alors à manger doucement en buvant de l'eau quelques fois. C'était bon, voire même très bon.

La jeune femme n'était que douceur, une espèce de petite rivière, elle coulait tranquillement, quand on regardait sous la surface ça bousculait plus qu'on y croyait. Les paroles de la blonde glissait doucement contre lui, il sourit en l'entendant. Quelle bien charmante image elle avait de lui, à vrai dire, Leo se serait presque laissé convaincre par ce que proposait Maxine. C'était assez édulcoré comme version, en vérité il aurait été plus juste de dire que le brunet ne leur laissait jamais entrevoir ce qu'elles pouvaient avoir, alors elles se contentaient d'une nuit avant de partir au petit matin, le recroiser de temps en temps sur le campus ou dans des soirées, lui lancer un sourire, presque rien, juste assez pour montrer ce qu'ils avaient pu partager le temps de quelques heures. Il se contentait de moins en moins de ça, il voulait arriver à avoir une situation assez présentable pour obtenir plus qu'un rencard à la Cabot. Plusieurs rencards, tout ce qu'elle voulait. « Tu es sure de ça ? Qu'est-ce qui te laisse croire ça ? » Oui parce que bon, ce soir il l'emmenait au restaurant, il faisait le beau, mais il se souvenait avoir été beaucoup moins fin quelques semaines auparavant quand il avait fait sa rencontre. Genre la drague lourde ça le connaissait, voilà que maintenant elle trouverait ça dommage que tout le monde ne succombe pas à ces soi-disant charmes et veuille passer plus de quelques secondes avec lui. « Tu es incroyable comme fille Monroe. » dit-il. Néanmoins, que personne ne marche sur ses plates bandes l'arrangeait plutôt. « Mais tu as d'autres exs dont je devrais me méfier ? » demanda-t-elle avec un sourire malicieux aux lèvres.

Spoiler:

Maxine observait Leo, tentant de lire en lui, de savoir qui il était réellement. Ce qu'il lui montrait était vrai ? Ou il se montrait ainsi pour l'avoir plus facilement ? Elle devait se faire cette réflexion. Elle ne devait pas se laisse avoir, elle s'était déjà fait avoir, elle ne recommencerait pas. Au fond, Maxine avait peur d'avoir son petit coeur brisé. Se cacher derrière des valeurs était le seul moyen pour elle pour préserver son coeur. Elle avait vu plusieurs filles le coeur brisé, et ça ne donnait vraiment pas envie d'avoir son propre coeur brisé. En se "préservant", elle ne laissait personne briser son coeur. Personne ne brise son coeur, et personne ne le brisera jamais. Maxine ne laissera jamais ceci arriver, elle avait bien trop peur après tout. Je ne sais pas. A toi de me le dire peut-être ? Après tout, elle voulait bien croire que Leo ne soit pas totalement libertin, couchant à droite et à gauche, mais peut-être que c'était à lui d'en dire plus à la cabot. Maxine fronça doucement les sourcils quand il reprit la parole, ne comprenant pas pourquoi il lui disait ça. Tu es incroyable comme fille Monroe. Ces mots résonnèrent dans sa tête, elle en cherchait le sens. Rien ne lui venait, et ça avait le don de l'énerver. Alors, abandonnant sa recherche, elle lui demanda. Pourquoi tu me dis ça, Halberstam ? en faisant exprès d'utiliser son nom de famille, vu qu'il avait utilisé le sien. Quand il lui posa la question sur ses exs, elle sourit doucement.Tu veux que je te les liste ? demanda-t-elle en gardant son sourire.

Il devait pas lui cacher, il ne devait pas lui donner une image édulcorée de Leo Halberstam. Le jeune homme avait toujours assumé ce qu'il était, il ne l'avait jamais caché à aucune fille, sauf que la plupart du temps, il tombait sur des filles dans le même genre que lui, il était un habitué des relations libres, des non-relations. Mais il ne voulait pas la faire fuir, il voulait la voir rester, que ce repas dure indéfiniment si c'était possible. « J'ai jamais eu de vraie relation de couple, sûrement demain tu apprendras quelque chose qui va te décevoir, mais t'es une fille qui en vaut la peine, je crois. Je me trompe ? » conclut-il en souriant, allégeant ses petites confidences. C'était désormais à elle d'être sur le fil, lorsqu'elle réclama quelques explications à la phrase lancée par le brunet. « Parce que tu l'es. Tu sors du lot, t'es pas le genre de fille à rester dans son coin, on te voit même quand tu voudrais pas. Tu … tu es juste tellement toi. » Le Mather lâcha sa fourchette avant de se boucher les oreilles en rigolant. « Non je veux pas savoir tais-toi ! Je crains la concurrence. Imagine si ces mecs sont trop bien et qu'ils mettent la barre trop haute ? » Il termina son assiette, but encore un verre avant de la regarder finir à son tour.

Maxine avait l'impression que Leo était une sorte de coquille. Il lui montrait une bonne image de lui, qui sait ce qui se cachait derrière ? Une mauvaise image ? Autre chose ? Maxine voulait connaître Leo Halberstam, le vrai, même s'il avait mauvais fond ou alors que cette face qu'il lui montrait n'était pas la vraie. La blonde a toujours été curieuse, mais Leo l'intriguait réellement. La blonde croisa les bras sur la table, écoutant attentivement le mather. Ses paroles résonnèrent dans sa tête. Maxine sourit doucement, répondant avec une voix douce. Peut-être. Mais je ne suis pas un flic, Leo, t'auras pas de compte à me rendre. Aux dernières nouvelles, tu fais ce que tu veux. Qui te dit que t'apprendras rien sur moi qui va décevoir ? J'ai pas toujours été... cette fille que tu as sous les yeux. Elle murmura alors à elle-même. On fait tous des erreurs, et on fait en sorte de pas recommencer. Maxine souffla un peu pour elle même puis écouta de nouveau le mather. Son sourire s'élargit, presque émue par ce qu'il lui disait. Là, ce n'était pas de la drague lourde. Loin de là. Tu places la barre trop haute, Leo. Je... La blonde fit une pause avant de reprendre. Je m'en voudrais si un jour je fais quelque chose qui te déçoives. L'image qu'il avait d'elle était tellement... touchante ? Si c'était vraiment de la drague, il l'avait eue. Maxine éclata de rire quand il le vit faire, puis sourit largement. Fallait pas poser la question ! Tu ne peux t'en prendre qu'à toi même, jeune homme ! Elle l'imita en terminant son assiette à son tour, continuant de sourire largement.

Maxine se serait probablement bien foutue de sa gueule s'il lui avait dit qu'il avait presque été intimidé. Car même si elle lui disait ne pas avoir à surveiller ses fréquentations, il n'était pas certain qu'elle apprécie non plus qu'il l'invite ce soir au restaurant pour demain batifoler avec une autre fille. Elle pouvait bien dire ce qu'elle voulait, c'était suffisamment symbolique, ce dîner, pour que Leo s'excuse d'avance d'agir comme si de rien était les jours suivants. Personne n'était cool avec ce genre de comportement. Au lieu de voir son visage se fermer comme il s'y était mentalement préparé, la blonde donnait presque l'impression de vouloir se mettre sur un pied d'égalité. Elle, ne pas être l'exacte image qu'il en avait ? Il en doutait, pourtant maintenant qu'elle le disait, le Mather se posait vraiment la question de savoir si il y avait une ancienne Maxine Monroe qui avait des choses à cacher. Mais ça ne le regardait pas après tout … quoique. « Il y a quelque chose que je dois savoir ? Tes erreurs en sont-elles vraiment sur l'échelle d'Halberstam ? » Il riait, mais c'était pas bien loin de la vérité. Il ne s'attendait pas non plus à une telle réaction de sa part. Il fit rapidement le calcul dans sa tête, la Cabot devrait travaillé dur avant de le décevoir, rares étaient les choses qui pourraient vraiment le blesser – du moins il n'en avait pas conscience. « Me décevoir ça doit pas faire partie des choses dont tu dois avoir peur par rapport à moi. » dit-il avec un sourire avant de rire. « Le simple fait que tu me proposes une liste laisse entendre que t'as mal de choses à mettre dessus, je veux pas en savoir plus c'est bon ! » Le serveur vint ensuite les débarrasser, tandis qu'il se concentrait sur la carte des desserts.

Il fallait dire la vérité. Maxine n'a pas toujours été la belle fille bien rangée qu'elle était aujourd'hui. Et oui, elle avait couché avec Silas, par exemple. Certes une seule fois, et elle a arrêté de le voir (et a commencé à l'éviter) dès qu'elle a sut qu'il était le frère de Maxence. Maxine ne regrettait pas ça, mais elle ne voulait pas recommencer. Cette période était derrière elle, c'est tout, elle ne cherchait pas plus loin. La blonde sourit doucement en le regardant. Cette période est devant moi. Je ne sais pas trop, je ne connais pas ton échelle. Elle rit légèrement après avoir parlé. Maxine déteste décevoir les gens en général, ses amis, proches, famille encore pire. Mais apparemment, le mather n'avait pas l'air de s'en soucier. Ou du moins, il n'avait pas peur d'être déçu. Vraiment ? Je dois avoir peur de quoi alors ? Elle rit en l'entendant, puis fit un grand sourire. Mais non, voyons. Il n'en y a pas eu énormément, je t'assure. Elle sourit au serveur quand il vint débarrasser les assiettes. Maxine prit ensuite la carte des desserts, parcourant la carte, puis releva les yeux vers lui. Parle moi un peu de toi, pas de tes fréquentations hein. De ce que tu aimes, de ta famille peut-être, ce que tu aimes pas, etc. Maxine ferma alors la carte, la posant sur la table, le regardant en souriant. A moins que tu ne veuilles pas, je peux comprendre. Même si elle voulait bien l'avouer, elle était très curieuse.