I'm not okay but I pretend I am ( PHOENIX)

Finalement Phoenix me voyait pleurer, ça c'était pas prévu, déjà quand il était arrivé chez moi j'avais les yeux rouges, ça suffisait, mais non, apparemment mes larmes avaient décidé de se laisser aller. Devant un invité. Génial. Après ça je ne pouvais plus être crédible à ses yeux. J'étais persuadée même qu'avec tous mes chagrins d'amour que j'avais vécu jusqu'ici je n'étais plus capable de pleurer, mais si y'avait toujours des réserves en larmes pour ce genre de choses.

Mais quand Phoenix se leva pour essuyer les larmes perlant sur mes joues, je me surprends à rougir, frissonner même, et sursauter, le tout e en même temps. Si je suis troublée ? Je crois que oui, mais ça c'est à cause de mes hormones de femme triste. Je crois. Et la phrase qu'il me sort n'arrange pas les choses. Je souris, bêtement, puis finalement j'ai un fou rire.

"Classe, mais au moins t'as réussi à me faire rire. Merci Phoenix." Je lui fais un sourire et me lève presque sur la pointe des pieds pour venir l'embrasser sur la joue. Il mérite au moins bien ça pour son déplacement jusqu'à chez moi.

Le fait que May pleure ne me dérange absolument pas, des filles j'en ai vu pleurer et je ne suis plus à une près. Alors que ma phrase n'était pas censée faire rire, elle éclate tout de même, et d'un côté je me sens content de l'avoir un peu sorti de sa souffrance, si on peut appeler ça ainsi. Elle me remercie alors, et elle se met sur la pointe des pieds pour venir poser ses lèvres sur ma joue. Je fais un sourire parce que je trouve ça mignon mais aussi parce qu'elle se met à rougir. Je pose ma main sur sa joue, et attrape ensuite ses lèvres pour lui donner un chaud baiser. Ce baiser est furtif, mais léger. Pas d'échanges de langues puisque pour le moment aucun de nous ne veut se jeter l'un sur l'autre comme des bêtes. Je la relâche alors lui fais un petit sourire et lui dis « En guise de réconfort. » Je la relâche alors et repose mes fesses sur le canapé. Chaque chose en son temps, et puis il faut se faire désirer dans la vie. « Pour ton super programme "changement d'idées", tu veux commencer par quoi ? » J'ai parlé avec beaucoup d'entrain et d'un air assez jovial, au moins j'espère qu'elle va ôter cet air maussade, je ne veux pas d'un zombie pour représenter la Eliot House. Je termine d'un trait mon verre de whisky et passe la langue entre mes lèvres pour garder le goût encore quelques instants dans ma bouche, c'est tellement savoureux.

Je ne m'y attendais pas, mais alors pas du tout. Je crois bien que même mon visage s'est figé après ce baiser furtif. Le bug total, comme si tout mon corps s'était bloqué et qu'il ne voulait plus bouger, du moins pas de suite. Alors qu'il se repose sur le canapé, moi j'ai encore du mal à y croire, surtout qu'il me sort qu'il avait fait ça en guise de réconfort. Bizarrement je n'avais pas trouvé ça désagréable, loin de là, mais plutôt surprenant, surtout que ça m'avait troublée. Un peu trop. Et je rougissais comme une ado de 15 ans.

"Je...j'en sais rien. C'était quoi ça ? " Rien que dans ma voix ça s'entendait que j'étais plus que troublée et je le rejoignais sur le canapé, nos deux corps se touchant presque. Peut-être que là tout de suite j'en voulais plus, mais finalement je me servais un verre de whisky pour en boire quelques gorgées... Mais j'sentais encore ses lèvres sur les miennes. Genre troublée à 100%.

Visiblement le baiser l'a surpris, alors que pour c'est presque une réaction normale. Les femmes sont tellement incompréhensibles que moi-même je n'ai pas envie d'y réfléchir et de me justifier. Je souris simplement « Je te l'ai dit, c'est juste un baiser de réconfort. » Je ne suis certainement pas le genre de mecs à écrire un poème pour dévoiler mes sentiments, surtout lorsqu'ils ne sont pas présents. Bien sûr que je trouve May attendrissante et sexy mais ça en reste là, pour le moment. Elle se sert un second verre et je lui arrache presque la bouteille des mains pour m'en resservir un. Je sors de nouveau mon paquet de cigarettes, en porte une à bouche puis l'allume pour ensuite la donner un May. J'en remets une autre à mes lèvres mais cette fois la garde pour moi. Après tout je n'ai pas pu terminer ma première cigarette alors celle ci je suis bien décidé à la terminer. Je vois bien la manière dont elle me regarde depuis le baiser, et je ne sais pas pourquoi elle est troublée. Il y a une minutes elle pleurait à chaudes larmes à cause d'Owen et maintenant je la trouble ? Mais merde je suis vraiment une nullité en femmes. « Pourquoi tu m'as fait venir moi, et pas un autre ? » lui demandais-je tout en recrachant ma fumée.

Je devrais pas me laisser troubler comme ça aussi facilement alors que ça fait à peine une semaine et quelques jours que Owen n'est plus là. Je n'avais pas envie de l'oublier aussi rapidement alors que lui et moi on était censés se marier en Décembre, c'était avec lui que j'avais vécu ma plus longue histoire d'amour sur le campus, que y'avait vraiment un truc de concret. Donc quand Phoenix m'expliqua que c'était juste un baiser de réconfort, je me sentais encore plus stupide de m'être laissée troublée de la sorte.

Il me tendait une cigarette, je ne fumais pas et là je n'avais pas envie de fumer, surtout pas dans mon état... "C'est gentil mais je ne fume pas...désolée." que je lui faisais en éteignant du coup la cigarette pour éviter qu'elle se consume pour rien. Puis il me demandait pourquoi je l'avais appelé lui et pas un autre, à vrai dire j'en savais trop rien.

"Parce que je pense que tu es vraiment le seul à être honnête avec moi, même si parfois ce que tu me dis est blessant. Mais au moins ça me secoue."

Je propose gentiment -pour une fois-, une de mes cigarettes mais elle n'en veut pas. Je soupire alors et la regarde éteindre ma cigarette dans le cendrier. Je lui lance un mauvais regard, qui se fait rapidement plus doux, surtout lorsqu'elle complimente mon franc parlé. Je tire une taffe et recrache la fumée avec un sourire malin dessiné sur le coin des lèvres. Je sais que c'est blessant, mais si personne ne lui dit clairement les choses, jamais elle n'ira de l'avant. Je m'approche d'elle et plante mon regard bleu dans le siens. Je penche ma tête sur le côté et souris « Ravi de t'aider alors. » Je lui tire une mèche de cheveux de façon joueuse et lui tire la langue ensuite. Cigarette dans la main, verre dans l'autre je me cale dans le canapé et invite May à venir se coller à moi. « Viens. » lui dis-je dans un mouvement de tête. Je sais que j'arrive à la troubler, il ne faut pas croire elle me trouble aussi, je ne saurais dire dans quel sens, et je ne veux pas qu'elle s'imagine l'impossible avec moi car je ne suis pas parfait. Son Owen devait l'être sinon elle n'aurait pas prévu de l'épouser. Beurk rien que d'y penser je trouve ça d'un ridicule. « Parle moi de ta vie.. » demandais-je à la brunette. Habituellement je me fiche de la vie des gens, mais je me dis que May c'est différent. En attente d'une réponse je bois une gorgée de mon verre, et retire sur ma cigarette.

Il semble agacé que je refuse de fumer une cigarette venant de son paquet, il devrait le savoir pourtant que je ne fume pas, que ça n'est pas mon genre, jamais de ma vie je n'ai touché au tabac, et ça n'allait surement pas être aujourd'hui que je commencerais. Il me taquine finalement et je ne m'attends pas non plus à ce qu'il me demande de venir me caler contre lui. Je n'arrive pas à le cerner, et en fait c'est surtout ça qui me trouble chez lui. Je lui souris, curieuse de savoir ce qu'il a derrière la tête, mais je ne me fais pas prier, je me décale pour me retrouver posée contre lui. J'arrive à ressentir la chaleur de son corps contre mon épaule et finalement je prends son bras pour qu'il le passe autour de mon épaule. Il veut que je lui parle de ma vie, je ne sais pas par où commencer, je ne veux pas non plus l'ennuyer avec des détails insignifiants.

"Eh bien, mes études se passent plutôt bien, je fais de la danse surtout, mais ça fait un petit moment que je n'ai rien fait. Je me suis remise au taekwondo aussi."

Je marque une courte pause, je ne sais pas si je dois lui raconter toutes mes déceptions amoureuses depuis que je suis sur le campus, puis ça n'est pas si intéressant que ça...

"J'ai... perdu ma grand-mère l'année dernière, j'étais très proche d'elle et sa mort m'a beaucoup affectée..."

Dans un sens le moindre petit truc m'énerve alors que May ne se méprenne pas voyons. Alors qu'elle se pose enfin près de moi, elle me parle d'elle. C'est vrai que venant de moi ce petit moment câlin peut paraitre idiot mais disons que j'ai un coeur malgré ce que l'on peut penser.. Je prends une dernière taffe et écrase la cigarette dans le cendrier. Elle s'y connait en arts martiaux donc.. Par contre concernant la mort de sa grand-mère je ne préfère pas y penser, à cause de la mort de mon père qui est une souffrance quotidienne même encore maintenant. « Dans ce cas concentre toi dans tes études pour oublier ce qui te fait de la peine. » C'est peut-être un mauvais conseil mais c'est le seul qui me vient à l'esprit. Je ne peux pas lui dire de tuer des gens, elle me prendrait pour un fou, enfin j'en suis un. Je lui tire une mèche de cheveux et lui dis « Comme ça tu sais te battre ! » Je me lève du fauteuil doucement puisque May est posée contre moi, sers les poings et me mets en position de bagarre « Je t'en prie montre moi ! » Bien entendu je ne vais pas la frapper fort, je sais me contrôler.

Phoenix savait me faire sourire plutôt facilement, du coup, ça me troublait, parce que même si mon chagrin était vraiment terrible, j'arrivais à oublier le départ d'Owen plutôt facilement. J'sais pas, Phoenix avait un truc en plus et même si on avait deux ans d'écart, parfois j'avais l'impression qu'il était plus mature que moi. Et là ce soir c'était le cas. Puis il me provoquait, il voulait voir de quoi j'étais capable alors que je venais de lui dire que je savais me battre. Je souriais et décidais de répondre à sa provocation, me levant de mon canapé, en position d'attaque.

"Haha, tu ne vas pas être déçu alors !" m'exclamais-je alors que je m'apprêtais à le frapper au niveau de l'épaule, mais doucement hein, parce que je ne voulais pas non plus lui faire du mal.

Je sais parfaitement que j'ai un charme naturel presque inné, ça plait toujours et dans la plupart des cas j'arrive à mettre la jeune femme dans ma poche, voire même dans mon lit. Je me demande parfois ce que je ferais sans les femmes et leurs jolis minois.. Je ne me lasserais jamais de dire que May est jolie. Malgré ses yeux rouges par les larmes, et son petit air morose j'ai tout de même réussis à voir un sourire se dessiner sur ses lèvres et c'est ma foi, une belle victoire. Je la provoque alors ayant été interpellé par le fait qu'elle sache se battre. Je me doute bien que ses techniques ont bien plus un côté sportif que vouloir faire mal, quoique je pourrais être surpris. Elle me lance un petit pic et me frappe au niveau de l'épaule. Comment dire... Je n'ai rien senti alors je ne peux m'empêcher d'exploser de rire « J'ai dit frapper May, pas me caresser. Sinon on se fout à poils dans le lit ça ira plus vite ! » lui dis-je toujours aussi hilare. Ce n'est pas de ma faute si des coups je m'en prends souvent et qu'à force la douleur ne me fait plus vraiment mal. Après je pense que si elle avait frappé mon autre bras où je me suis pris une balle il y a quelques temps j'aurais ressenti un petit picotement mais rien de très violent. « Frappes où tu veux sauf dans mon entre-jambe, ça serait dommage pour toi.. » J'ai le droit de faire des sous-entendus, non mais !