A Glimpse of Hope ► with Talya

Talya et Nicholas

Avec toute cette histoire, Nick ne s'était pas encore présenté. Ce qu'on oublie vite des détails quand plus important vous obsède. Talya se dit enchantée et le félicitait pour sa réussite. Oui, il n'était pas à plaindre, c'est certain. Une petite amie, un bel appartement bien aménagé, un emploi, pas d'enjeu majeur de son côté, même s'il y a toujours les petits tracas du quotidien. Rien à comparer la tempête que la jeune femme près de lui a vécu. D'ailleurs, il ne pouvait pas s'empêcher d'admirer cette résilience qu'elle semblait avoir. Même si elle a traversé des événements terribles, elle restait positive quant à l'avenir. Talya employait quand même le verbe "recommencer" quand elle parlait de cette vie nouvelle qu'elle se donnait.

-Je pense que tu peux prendre tout le temps qu'il te le faut. Le monde te le doit bien.

Lançait-il, peut-être de manière un peu trop réfléchie. Puis, la jeune femme l'invitait à ne pas garder un mauvais souvenir de l'Ukraine. Il ne gardait pas un mauvais souvenir de ces gens en tout cas. Par contre, quand elle parle du calme, Nick décide de ne pas la reprendre, mais pour lui qui lit les journaux et le courrier international, il n'a pas du tout l'impression que les choses se calment. Les prorusses sont à l'aube d'une nouvelle offensive et la trêve n'a pas tenu une semaine. Non, ce pays est en guerre, le calme est loin de s'y être installé.

-Un jour, oui, je me suis aussi promis d'y retourner et d'y revoir des amis que je me suis fait là-bas.

Nick marquait une petite pause, puis ajoutait:

-Je sais qu'on ne se connait pas beaucoup, mais démarrer une nouvelle vie, ce n'est pas toujours évident. Si jamais tu as besoin d'aide, n'hésites pas à me faire signe. Je connais quand même pas mal de monde à Cambridge, j'y habite depuis plus de deux ans. Puis, ce serait la moindre des choses que je te file un petit coup de main, si j'en ai l'occasion.

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Je ne pus empêcher à un sourire de se dessiner sur mon visage. Il était plus que gentil cet homme que je ne connaissais ni en blanc ni en noir il y a encore quelques minutes et qui en savaient pourtant plus sur mon passé que la plupart des gens de cette ville. « C'est adorable de ta part ! Mais ne te sens pas obligé hein ! » Je ne voulais absolument pas qu'il se sente obligé envers moi par rapport à Alexander ou Antonn. La vie les avait pris il fallait s'y faire, s'était tout et ce n'était pas parce qu'il les avait connu à l'un des moments les pires en Ukraine qu'il devait prendre des responsabilités dans ma vie obligatoirement. « Mais en tout cas si je suis perdue ou que j'ai un service à te demander je n'hésiterai pas ! Etant nouvelle ici j'ai déjà rencontré pas mal de monde mais je me méfie encore, je ne sais pas encore sur qui je peux réellement compter. »

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Talya et Nicholas

Parce que Nicholas a beaucoup voyagé, pas seulement en Ukraine, mais sur presque tous les continents, il sait ce que c'est que de se retrouver en terres étrangères et ce sont des bons samaritains, des gens de bonne foi et généreux qui lui ont souvent prêter mains fortes quand, pour une raison ou une autre, il était en difficulté. Du coup, de pouvoir payer au suivant et de rendre la pareille à une étrangère en sol américain, pour ainsi dire, était une belle occasion pour lui. Non, il ne se sentait pas obligé de le faire.

-Ah non, je ne m'y sens pas obligé, pas du tout même. Disons juste que je sais ce que c'est que de débarquer dans un nouveau pays et si je peux aider, je trouve que c'est la moindre des choses quoi. Moi-même, je ne suis même pas Américain, je suis Canadien.

Glissait-il au passage. Ceci dit, il vivait depuis assez longtemps à Cambridge et aux USA pour savoir ce qu'il y a à savoir sur le coin quoi. Puis, Talya ne connait pas encore beaucoup Nick', mais c'est le genre de mec sur qui on peut toujours compter en cas de soucis. Finalement, Talya acceptait son offre de coup de main. À entendre parler la jeune femme des gens de Harvard avec un brin de méfiance, il eut un petit sourire. Ici, les préjugés et les apparences sont maîtres, c'est clair. C'est parfois difficile d'y trouver sa place et des amis de valeurs, pas seulement d'apparat.

-Ouais, je te comprends. Tu fais bien de te méfier, je ne te mentirai pas, tout le monde n'est pas sympa' à Harvard. Ya des queutards, des garces, sans oublier tous ceux qui portent des masques. Les cons ici ne sont pas moins cons qu'ailleurs. C'est des cons catégorie "Harvard", genre, vraiment cons. T'as l'air d'une fille intelligente, et puis tu as du vécu, j'ai confiance que tu sauras distinguer les uns et les autres.

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Depuis qu'Alexander avait disparu me laissant tout d'abord seule avec mon gros ventre et maintenant seule avec ma puce j'avais appris à me débrouiller toute seule. Heureusement j'avais mes parents pour me soulager de temps en temps afin que je profite de ma jeunesse mais je ne voulais pas en abuser. Je ne voulais pas non plus abuser de la gentillesse des gens et notamment de la personne assise à côté de moi à ce moment même. Il y a quelques minutes je ne le connaissais mais lui si et maintenant il me proposait son aide. C'était vraiment très sympa de sa part mais il restait tout de même un inconnu pour moi, même s'il connaissait bien mon frère et mon ex mari. « Mon père vit ici depuis de nombreuses années, ça a été plus facile de s'intégrer mais je ne dis pas non à quelqu'un qui est plus de mon âge ! » Même s'i n'était plus à Harvard, il n'y avait pas de mal à savoir qu'il avait plus mon âge que mon père, la différence au niveau du physique se voyait bien assez. « Oh tu sais y en a qui ont porté tellement longtemps leur masque que c'est difficile de voir la mauvaise personne derrière... Et puis je dois dire qu'Alexander me protégeait pas mal de tout cela, il faisait un peu le tri pour moi donc ce n'est pas toujours facile. Mais comme je ne suis plus la seule personne à qui je dois penser je fais attention ! »

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Talya et Nicholas

Nicholas apprit que Talya, loin d'être seule en cette terre étrangère pour elle qu'est l'Amérique, pouvait compter sur son père, qui vivait aux USA depuis plusieurs années déjà. Elle avait donc un parent pour s'occuper d'elle, ce qui n'est pas rien. C'est que Nick est orphelin alors... Finalement, le brun ténébreux fit son petit sourire charmant, ou de charmeur, c'est au choix et concluait:

-Tu peux compter sur moi.

Puis, les deux discutaient des gens de Harvard. Si Nick y a rencontré son actuelle amoureuse, même s'ils s'étaient vus à New-York avant, même s'il s'y est fait beaucoup d'amis, il s'est fait aussi des ennemis et à découvert qu'on a beau être parmi les jeunes les plus brillants de la planète, cela n'empêche pas de trouver des gens de mauvaise foi, etc. Talya se retrouvait dans ce vaste océan pour ainsi dire. Quand elle parlait qu'elle n'était plus seule, le jeune homme eut un petit sourire et jeta un regard vers son bébé.

-Oui, en même temps, ce sera un bon test, les gens d'ici ont parfois tendance à juger les jeunes mères. Ils s'imaginent tout de sorte de choses.

Torrey, par exemple, avait traversé des moments si difficiles qu'elle avait songé au suicide, ce qui n'est pas rien.

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Ah oui ça pour être un bon test, être mère était un bon test. Enfin c'était surtout lorsque certaines personnes me croyant être une étudiante lambda, une parmi tant d'autres découvrent que je suis aussi maman que le test était. En effet,j'avais vécu la situation avec Ace. J'étais assez proche de lui et du jour au lendemain, alors qu'il avait découvert l'existence de Charlie il était devenu distant et carrément méchant lorsqu'en soirée je lui avais demandé ce qu'il se passait. Les gens jugent, trop facilement, sans savoir, sans rien connaitre de la vie des autres. Triste à dire mais c'est bien notre société actuelle qui est ainsi et il est difficile de se battre contre. « Les gens jugent super vite. Si ils apprennent que t'es maman mais que tu sors quand même le soir et que tu vis ta vie, de suite t'es une mauvaise mère... On m'a déjà fait le coup mais ce genre de réfléxion ne m'atteint pas ça me passe au dessus, je sais que je ne suis pas une mauvaise mère et que j'ai juste le droit de profiter de la vie comme tout le monde surtout qu'elle ne m'a pas réellement fait de cadeau jusqu'à présent comme elle peut en faire à certains. » Les fils à papa nés avec une cuillère en argent dans la bouche, eux ils pouvaient être juger mais pas les gens qui se démènent non ça je n'étais pas d'accord.

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Talya et Nicholas

Suite à la remarque de Nicholas, Talya se livrait à un petit monologue où elle expliquait que selon elle, être mère n'était pas incompatible avec le fait de pouvoir vivre sa vie de jeune adulte, ce qui sous-entend sans doute de sortir, s'amuser, passer du bon temps quoi. Nick était aussi d'accord avec elle pour dire que vivre de la sorte n'impliquait pas d'être une mauvaise mère! Au contraire! D'après lui, c'est juste une question d'équilibre quoi. Puis, la jeune femme avait bien raison de conclure en ajoutant que jusqu'ici, la vie nous lui avait pas fait beaucoup de cadeau. Il eut un petit sourire, car elle avait raison, mais aussi, parce que cela lui faisait penser à sa propre façon de penser.

-Tu fais bien je trouve, de profiter je veux dire. Se morfondre dans son coin ne fait avancer personne.

C'était son avis et d'ailleurs, il aurait sans doute eu plus d'une raison de se morfondre dans un coin lui aussi, mais c'est loin d'être ce qu'il a fait. En tout cas, ce ne sera pas Nick qui jugera Talya parce qu'elle a un enfant, par exemple.

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Nicholas n'était vraiment pas un mec méchant, au contraire, il allait tout le temps dans mon sens, pas contraignant du temps ce jeune homme. Cela faisait du bien d'avoir quelqu'un à côté de moi qui ne me juge pas en fait, c'était tout simplement cela.« Se morfondre ça ne sert à rien mais continuer de vivre ça fait culpabiliser aussi parfois... Pas facile de trouver le juste milieu entre les deux ! » C'était assez compliqué d'un côté j'avais envie de refaire ma vie, d'avancer, pour moi, pour Charlie mais de l'autre côté je n'avais pas envie de me détacher de mon mari, celui que j'avais perdu il y a si peu de temps. « M'enfin... C'est toujours compliquée d'être celui qui vit ! » La vie est belle certes mais les épreuves la rendent moins belles et font qu'elle est difficile à vivre parfois mais les épreuves forgent aussi les gens. Un mal pour un bien en somme.

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Talya et Nicholas

Nick a bien des défauts, ils sont même innombrables, mais juger les autres n'en fait pas parti. Sa vie, ses voyages, lui ont appris à avoir l'esprit ouvert et il ne juge pas une personne, sauf si celle-ci le juge sans doute. C'est pour ça qu'il a été chez les Mathers, pour ça aussi qu'il ne supportait pas les Eliots. Silencieux, attentif, il continuait donc d'écouter Talya, qui ne trouvait pas toujours facile de profiter de la vie, sans toutefois culpabiliser pour ceux qui n'ont pas cette chance toute simple: de vivre. Finalement, elle concluait que c'était compliquée et à cela, le jeune homme eut un sourire approbateur.

-Mes deux parents sont décédés quand j'étais très jeune, j'ai vite dû apprendre à faire avec et à trouver le juste milieu comme tu dis, même si parfois, j'avoue que j'ai été dans les extrêmes.

Nick est un gars excessif, voilà tout, pour le meilleur et pour le pire, il est toujours à la recherche de ce qui est intense. Être tranquille, sédentaire, ce n'est pas du tout sa personnalité.

-En tout cas, tu sembles bien t'en sortir quand même, c'est rafraîchissant à voir. Il y en a tellement qui s'abandonne.

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Le jeune homme se confia un peu, il avait perdu ses parents, il était lui aussi celui qui vit. Son discours me fit penser à celui de Sienna après la perte de son bébé, elle avait été dans les extrêmes elle aussi, tout comme lui, était ce un passage obligatoire ? Je n'en savais rien, seul le temps me le dirait surement. En tout cas, je n'avais pas l'air d'une vieille feuille morte et séchée à première vue, d'après ce qu'il disait ce qui me fit tout de même plaisir. Et oui ce n'était pas facile mais je mettais tout de même du coeur à faire bonne figure, parfois cela me demandait beaucoup d'effort, d'autres jours cela passait tout seul.... « C'est gentil ! En même temps quand tu as un petit bout comme Charlie dans ta vie qui est un vrai petit rayon de soleil et qui demande beaucoup d'attention ça ne peut que te raccrocher à la vie et faire que tu ne te laisses pas aller ! Et puis vivre fait peut être culpabiliser, mais si je me laissais mourrir il y en a deux qui ne seraient pas bien contents ! » Je connaissais très bien mon frère et mon mari, je savais donc que continuer ma vie était vraiment la meilleure solution et que ce n'était pas parce que je ne pleurais pas tous les jours qu'ils devaient penser que je les oublie.

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