you kidding me, right ? ∞ marley.

J'avais entendu parler d'une soirée étudiante ce soir, et n'ayant rien de mieux à faire, je me suis dit que ce serait une bonne idée de m'y rendre un petit moment. Il y aura surement des gens que je connais, et peut-être même que je ne repartirai pas seul, chose qui m'arrive très rarement je dois l'avouer. Habillé d'un costume gris foncé, j'avais enfilé une chemise blanche juste dessous, pure classe. J'aime me sentir beau, et ça ne changera certainement jamais. Après une préparation plutôt rapide, je sors de chez moi et préfère me rendre à la soirée à pied. Si je dois boire, il vaut mieux que je ne prenne pas ma voiture, c'est plus raisonnable. Je m'allume une petite cigarette pour faire passer plus rapidement le trajet et commence à entendre la musique résonner du Lord Hobo. Il y a l'air d'avoir déjà pas mal de monde, tant mieux. Je rentre à l'intérieur et découvre beaucoup d'étudiants qui sont déjà entrain de danser ou de boire à une table, ce qui m'arrache un petit sourire. Je pars pour m'installer au bar et je découvre Marley en compagnie de quelques personnes. Il manquait plus que ça. Je lâche un soupir mais j'attend qu'elle me regarde. Et quand elle vient à enfin croiser mon regard, je ne lui adresse aucun sourire pour partir m'asseoir sur un tabouret au comptoir. Clairement, je n'ai pas envie de la voir.

Aller à une soirée qui se trouvait être sur mon lieu de travail, c'était pas la meilleure des choses. Mais de toute façon, tant que je pouvais faire la fête, m'amuser, je ne voyais pas trop le soucis et je comptais quand même y aller. Je n'allais pas me priver d'une soirée sous prétexte que j'allais connaître tous les employés quand même ! Je m'étais donc rapidement préparé avant d'aller rejoindre Maëlys et quelques-uns de ses amis. Je m'étais rapproché d'elle concernant notre secret commun sur la drogue. Ca me faisait plaisir parce que c'était vraiment une fille géniale. Même si j'aurais préféré que ce soit d'une autre façon que l'on se rapproche, bien évidemment.. Une fois arrivée, j'étais directement aller me chercher un verre puis je parlais avec eux, m'amusant, riant. Mais en observant la salle, j'avais très vite perdue mon sourire en voyant Arès. Je le regardais s'asseoir sur un tabouret près du bar, me mordillant la lèvre. Merde, je pouvais pas rester comme ça, je ne voulais pas le perdre pour ça. Je m'excusais auprès de Maëlys et je partais vers lui, m'asseyant sur le tabouret à côté du sien. Je sais que tu m'en veux et que tu ne veux pas me parler mais.. Je suis désolée.. disais-je doucement, tournant la tête vers lui pour le regarder. Je voulais qu'il me regarde dans les yeux pour voir que j'étais sincère, même si j'étais consciente que ça ne suffirait pas..

Je n'ai toujours pas compris pourquoi Marley s'est barrée comme une voleuse la dernière fois, et franchement, ça ne m'a pas du tout plu. Je déteste que l'on me résiste, surtout quand la fille en question me tient à coeur. Et puis, ce n'est pas non plus comme si je n'avais jamais couché avec la jeune femme, peut-être que si ça avait été le cas, j'aurais mieux compris son comportement. Notre discussion a dû la perturber plus que ce que je l'avais imaginé, et il faut admettre que ça n'a pas été très simple de mon côté également. Je ne sais plus quoi penser d'elle en réalité. C'est d'ailleurs sa voix qui me sort de mes pensées, et mon regard reste fixé sur le verre de whisky que je viens de commander. Je bous de l'intérieur, surtout quand elle vient me présenter des excuses. Des excuses ? Really ? Elle aurait pas pu faire mieux ? Je roule des yeux en plantant mon regard dur dans le sien. Je n'ai vraiment pas envie de lui parler, effectivement elle a raison sur ce point. « Tu veux quoi ? » demandais-je, peut-être un peu trop sèchement, bien que ce n'était pas mon intention d'être aussi froid.

Je me sentais tellement mal. Je n'avais jamais voulu le blesser, lui faire du mal et encore moins que l'on se fasse la gueule. C'était vraiment la dernière des choses que je voulais. Etre en mauvais termes avec lui me faisait comprendre à quel point je tenais à lui, à quel point j'avais besoin de lui. Et la façon avec laquelle il me répondit me faisait vraiment mal. Je ne voulais pas de ça, pas avec lui. Je veux qu'on parle de ce qu'il s'est passé. Je veux que tu me pardonnes. Je veux qu'on oublie. Qu'est-ce que je pouvais dire de plus ? Il ne voulait pas me parler, je le voyais bien, j'en étais consciente. Mais alors quoi ? Je laissais tomber ? J'arrêtais de lui parler ? Non. Je n'étais pas du genre à laisser tomber au premier obstacle qui se présentait et ça n'allait sûrement pas commencer ce soir. Je regardais autour de nous, je voyais bien qu'il était seul, qu'il n'était venu avec personne ce soir. Même s'il avait sûrement en tête de repartir avec une fille et ça, ça me plaisait pas. Mais qu'est-ce que je pouvais y faire ? T'es seul. T'as rien à perdre en me consacrant juste quelques minutes de ton temps.. rajoutais-je doucement, fixant mon verre de vodka avant d'en boire une gorgée. Il allait falloir que je sois forte, ça, c'était clair et net.

Alors comme ça, elle veut qu'on parle ? Pas que j'en ai rien à foutre, mais un peu. Elle se fout de ma gueule en fait ? Parce que revenir après un mois pour essayer de rattraper les choses, ça me plaît pas trop. J'aime pas qu'on laisse traîner les choses, ça me gave plus qu'autre chose, du coup je suis de mauvais poil. « J'ai pas trop envie d'parler là. » répondis-je dans un soupir, buvant d'une traite le whisky que l'on venait de me servir. Si elle veut vraiment qu'on discute, il vaut mieux que je boive en même temps, ça me fera moins chier. Je ne comprend vraiment pas cette fille, m'enfin. « Perspicace en plus de ça. » dis-je en ne lâchant pas son regard. Regard qui me fait toujours le même effet. Je déteste ne pas être maître de ce que je ressens, et avec Marley, c'est ce qui m'arrive. Il faudrait que je pense à me la sortir de la tête, comme elle m'a fait clairement comprendre que je n'étais pas nécessaire dans sa vie. « Bon bah je t'écoute, mais sois brève, j'ai pas trop la tête à écouter des explications débiles. »

Il était sérieux ? La façon avec laquelle il me parlait me donner envie de péter un câble. J'essayais de me retenir, parce qu'il était clair que de m'énerver ne risquer pas de régler la situation. Mais malgré tout, s'il continuait comme ça, ça n'allait pas le faire. J'allais ouvrir la bouche, qu'il sortait une nouvelle phrase qui était de trop. Des explications débiles ? Tu m'emmerdes Arès, d'accord ? m'exclamais-je en le regardant, avant d'attraper mon verre pour le finir cul sec, le reposant sur le comptoir. Il allait maintenant mettre difficile de rester calme, les quelques verres d'alcool bu avant ne m'aidant absolument pas, bien évidemment. J'en ai marre. J'aurais jamais dû venir te voir ce soir-là, quand j'allais mal. Tu sais pourquoi ? Parce que j'ai compris que tu m'faisais encore de l'effet, que je t'avais pas vraiment oublié et quand on était sur le point de le faire, même si ce n'était pas la première fois, j'ai eu peur. J'ai eu peur parce que j'déteste ce putain de sentiment parce que t'es un putain d'connard avec les filles. disais-je sèchement, le regardant droit dans les yeux pour qu'il comprenne chaque mots. J'étais sincère, j'étais glaciale, je n'avais aucune expression sur mon visage. J'haussais les sourcils, le regardant. Alors, mes explications débiles conviennent à monsieur Arès Johnson ? demandais-je plus calmement.

Ça y est, la Marley que je connais sort de ses gonds et elle n'a pas l'air contente. J’aime ce tempérament qu'elle a, et surtout cette capacité à m'en mettre plein la gueule en deux secondes. Il faut dire que de ce côté là, je ne suis pas mauvais dans le genre aussi. On s'est bien trouvé faut croire. Elle se soulage sur moi en me traitant de connard par ci, connard par là.. bref, j'ai l'habitude, ce n'est pas la première fois qu'une fille me dit une chose pareille. Je roule des yeux, la toisant de mon regard séducteur, même s'il faut avouer qu'elle n'y va pas de main morte. « J'suis un putain de connard ? Peut-être bien Marley, mais pas avec toi, et tu le sais. » dis-je d'un ton ferme, bien que je me sois adouci depuis tout à l'heure. J'avais envie qu'elle me dise réellement ce qu'elle avait sur le coeur, et c'est chose faite à présent. Elle flippe, et c'est bien ce que je me disais. Je hoche positivement la tête à sa question, attrapant délicatement son avant bras pour la rapprocher de moi. « T'as peur que j'te fasse du mal c'est ça ? » demandais-je d'une voix douce mais sincère. Je sais que je ne suis pas un exemple de fidélité, mais elle pourrait peut-être me faire changer, non ?

Je venais de péter un câble. Du grand Marley dans toute sa splendeur, bien évidemment. Mais maintenant, même si je me sentais mieux d'avoir tout balancé, j'avais un peu peur de sa réaction quand même. Je n'avais pas mâché mes mots, ce n'était pas dans mes habitudes, mais j'aurais peut-être du pour le coup, vu que le but de cette conversation n'était pas de complètement le perdre.. Je me mordillais légèrement la lèvre, il avait pas tort sur ce point-là.. Mais j'allais pas la fermer pour autant. Peut-être. Mais qui sait, si notre relation avait duré plus longtemps, tu aurais fait comme avec les autres. disais-je doucement, sans réel expression. Je m'étais toujours demandé comment ça se serait passé si on était resté longtemps ensemble. S'il aurait fait comme à son habitude ou s'il me serait resté fidèle. Mais je ne pouvais pas le savoir, personne ne pouvait le savoir. Même pas lui au fond.. Il attrapait doucement mon bras pour me rapprocher de lui, alors que je fronçais les sourcils, l'observant. Mon dieu ce qu'il était beau. Même si c'était absolument pas ce à quoi je devais penser là. Oui, c'est ça. J'en ai marre de souffrir à cause des mecs et.. Je ne sais pas si continuer de me rapprocher de toi sera bon pour moi. répondais-je en baissant les yeux. J'étais sincère, je lâchais tout ce soir parce qu'il fallait qu'il comprenne que je ne voulais pas le blesser en partant, mais juste me protéger du futur qui pourrait peut-être encore plus me détruire..

Sa réponse ne m'étonne pas du tout. Je comprend ses craintes, bien évidemment, mais je suis comme ça. Je suis infidèle, j'en suis conscient, mais il n'y a rien à faire. Du moins, c'est ce que je crois, je n'ai pas encore trouvé le remède miracle. « Peut-être ouais. » dis-je en haussant les épaules, préférant ne pas lui mentir. Certes, je ne l'ai pas trompé quand nous sommes sortis ensemble, mais ça aurait pu arriver. A l'heure d'aujourd'hui, je ne sais pas où j'en suis dans mes sentiments envers elle et c'est ça qui compromet la chose. Je n'aime pas qu'on se déchire comme ça. Suite à ce qu'elle me confie, je ne sais pas vraiment quoi dire, mais n'aimant pas mentir, je préfère lui dire ce que je pense vraiment. J'approche une main de son visage et soulève délicatement son menton pour l'obliger à me regarder. « A toi de voir. » dis-je, suivi d'un petit sourire, ne quittant pas ses beaux yeux que je ne me lasse pas de contempler.

S'il y avait bien un truc qui m'énervait chez Arès, c'était le fait qu'il restait toujours très vague dans ses réponses. Comme s'il ne voulait pas dire le fond de ses pensées, comme s'il n'avait pas d'avis, comme s'il ne voulait pas se mouiller à dire ce qu'il pensait vraiment. Je trouvais ça dingue de toujours me dire "peut-être" ou bien "c'est toi qui vois" comme si c'était toujours à moi de choisir, à moi de prendre une décision et de risquer de prendre la mauvaise. Non. Cette fois, je choisis pas. disais-je calmement, le regardant droit dans les yeux. Je n'allais pas de nouveau réfléchir à ce qui serait le mieux pour moi, pour nous, toute seule. Surtout s'il devait avoir la même réaction que ce soir. Dis ce que tu penses. Parles. Dis-moi ce que tu préfères pour toi, ce qui serait le mieux te concernant et qui te conviendrait réellement. Choisis. disais-je en le regardant, étant légèrement déstabilisée par son regard mais essayant du mieux que je pouvais de ne rien laisser paraître. Fallait pas que je paraisse totalement faible quand même..