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T'arrivais pas à te la sortir de la tête. Dans ce long trajet en train, t'avais pas arrêté de revoir cette dernière scène où vous étiez les deux seuls acteurs. Mais le film s'était terminé, et bien trop vite, comme si le lecteur DVD ne voulait plus le lire, ou encore pire : comme si le réalisateur en avait marre et y avait décidé de l'arrêter au moment le plus horrible. T'étais dévasté, détruit de l'intérieur, ton petit coeur cherchait à se raccrocher au mince espoir que tu t'étais construit : la retrouver et la reconquérir. Elle avait peut-être eu une urgence, non? Peut-être... un truc familial, personnel? Mais bon, tu te faisais des illusions, c'était horrible, c'était... dévastateur. Depuis 1 mois exactement, t'avais encore plus de mal à dormir. Ton insomnie s'était empirée, parce que tu t'imaginais la prendre dans tes bras, la serrer contre toi. Au moins, si seulement t'avais pu la faire chier encore un peu, ça te manquait de voir son sourire, de voir ses traits se tirer lorsqu'elle en avait marre de toi, ses claques qu'elle te balançait parce qu'elle voulait avoir le dernier mot. C'est ce qui t'avait fait craquer, faut croire. Tu venais d'arriver à Boston, Cambridge plus précisément, et tu t'trouvais maintenant sur le Campus d'Harvard. Pour te renseigner de l'emplacement ou elle pouvait bien s'trouver, car elle était sûrement chez elle à cette heure de la soirée, presque la nuit d'ailleurs, à moins qu'elle soit en train de faire la fête, tu t'étais arrêté à l'Accueil. Elle était dans une confrérie nommée les Mathers et l'on t'indiqua comment t'y rendre. C'était plutôt immense, ici... Tes pas, pressés, se dirigeaient droit devant, pour attendre ton but : la fille de tes rêves. Elle te manquait tant, et peut-être lui manquais-tu tout autant, non? C'tait quand même pas possible autrement... Pas vrai? T'avais le numéro de sa chambre en tête, et tu t'y dirigeas avec empressement. Dans l'escalier menant à sa chambre, tu manquas te péter la figure tellement tu escaladais rapidement ; tu t'étais pris le pied dans une marche. Quel con. Arrivé devant la chambre, tu examinas le numéro de longs instants. Prenant de très longues et grandes respirations. T'étais enfin là. T'allais revoir cette fille qui t'faisais tant chier, mais tant rêver. Au fond de toi, t'étais déjà profondément blessé, mais ton incompréhension te servait de carapace, de protection. Oui, c'est ça. Tu comprenais pas les raisons de sa fuite, donc tu pouvais pas t'imaginer le pire, même si tu aurais dû. Tu toquas alors deux-trois coups, mais en découvrant que la porte était déverrouillée, c'est sans plus attendre que tu entras, le sourire aux lèvres, le coeur battant si fort au niveau de ton torse. Tellement fort, que t'étais à peu près sûr qu'il exploserait d'ici un instant. Et t'avais raison. En pénétrant dans la chambre d'Olive, tu vis qu'elle était là. En chair et en os. C'était bien elle, tu l'aurais reconnue entre mille. Mais tes jambes faiblirent en une fraction de seconde en découvrant qu'en fait... elle était entièrement nue, avec entre ses jambes un mec qui semblait bien prendre soin d'elle comme il se devait. Et le pire? C'est qu'elle aimait ça, tu le voyais sur son visage. Tu restas figé. La bouche entrouverte, les poings serrés le long de ton corps. Tu n'arrivais à sortir aucun son, aucun mot. Mais tout à l'intérieur de toi bouillait. Toute ta joie et ton excitation de la revoir se transformaient en une seule et unique chose : de la colère. De la colère noire.
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