Let's play ft. Ashton

Tu étais bien placée pour savoir que l'amour est une chose qu'on ne commande pas mais que c'est bien lui qui nous trouve. Ton couple en étant le parfait exemple. Rien mais absolument rien ne te prédestinait à tomber dans les bras d'Alek et pourtant le destin avait fait en sorte que ce soit le cas. Si on t'avais dit, quelques années en arrière, que tu allais épouser cet homme, et bien tu aurais certainement eu le plus gros fou rire de ta vie. Et pourtant c'était bien le cas, t'avais bel et bien trouvé le bonheur avec l'homme qui au départ était ta totale antithèse. Alors oui t'étais une fervente défenseuse des couples anti conformistes parce que le tien en faisait entièrement parti. Bien sûr que ça peut faire peur au départ, qu'on a un peu de mal à savoir si vraiment vous pouvez tenir mais si on ne se lance pas alors évidemment on ne pourra jamais savoir si cela vaut le coup ou non. Tu ne connaissais nullement la relation qu'Ashton entretenait avec Naomi en dehors de ce qu'il voulait bien de te dire. Tu te contentais donc de lui donner des conseils qui venait du coeur et de tes expériences sans porter de jugements sur eux, de toute façon tu n'étais pas placée pour faire des reproches et c'est loin de te ressembler. Tout ce que tu veux c'est que ton ami soit sur de son choix. Sa réticence a accorder de l'importance à cette fille était légitime mais ce n'est pas pour autant qu'il devait renoncer, enfin d'après toi." Tu sais t'as le droit d'avoir plusieurs rêves en même temps. L'amour n'empêche pas la réussite. Et crois moi je sais de quoi je parle parce que sans me vanter même avec une famille, j'arrive encore à concilier mes études et mes combats. " Et ça c'est pas dû au fait qu'une femme est capable de faire plusieurs choses à la fois contrairement aux hommes mais bien grâce à l'ambition qui t'habite. Voir le regard vide de ton ami te peinait au plus haut point alors t'espérais vivement que t'allais pouvoir lui faire retrouver sa joie de vivre qui le caractérisait tant." Tu sais une vraie relation c'est pas que du sexe, il faut les sentiments aussi sinon je peux t'assurer que ça ne marchera jamais. Je vois bien qu'elle ne te laisse pas indifférent mais c'est une chose dont tu dois être sûr. Je dis pas que ta vies est en jeu non plus mais bon fait attention quand même. " Tu te devais d'être franche avec lui et ce parce que tu tenais énormément à lui. Tu n'avais pas envie qu'il regrette son choix.

Ashton savait ce que Nevada voulait dire. Qu’il ne fallait pas mélanger la vie privée avec la vie professionnelle. Que les deux choses pouvaient fonctionner séparément et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. Seulement, le garçon savait au combien la vie d’un joueur de NBA n’était pas semblable à celle d’un employé de bureau, et il connaissait les avantages et les inconvénients de mener une telle vie, et il ne savait pas si c’était compatible avec une vie de couple aussi décousue que celle qu’il menait avec la belle amérindienne. Parce qu’au fond, les choses étaient compliquées, ils s’aimaient, mais se détruisaient tout autant, car il leur en fallait peu pour dégoupiller, et même si les retrouvailles et réconciliations venaient toujours après la tempête comme le beau soleil réapparaissant dans leur ciel radieux, ça n’était pas sans conséquences. Le jeune homme natif de Detroit esquissa une moue d’indécision. Il ne savait pas quoi faire, s’il était véritablement prêt à s’engager avec la belle Braxton-Scott. Il avait le modèle parfait en la personne de Nevada, qui filait le parfait amour avec Alek et qui avait même connu la joie d’être mère, mais il trouvait son cas légèrement différent. Il soupira : « Je sais bien…et tu sais que je suis super content que le bonheur ait frappé à ta porte. Mais moi si je parviens à accéder à la NBA, je serais en déplacement tous les deux jours, je serais jamais chez moi, j’aurais du fric, et j’ai peur que ça déteigne sur le reste. J’ai peur de pas être capable de la contenter, de la faire languir, et surtout de faire des conneries en étant loin d’elle…Je sais pas si on tiendra la distance, alors je voudrais pas me lancer là-dedans pour rien… Parce que je suis incapable d’abandonner le basket si près du but, tu le sais. » Ca avait le mérite d’être clair, et Nevada le savait sincère. Il y avait tant de raisons valables pour lui qui le poussaient à choisir le basket : pourtant, ce n’était pas faute d’avoir d’autres opportunités puisqu’il était bon élève malgré ce qu’il voulait bien le faire croire, et qu’il aurait fait un très bon mathématicien ou scientifique, mais l’appel du Hall of Fame était bien trop tentant, trop passionnant. Nevada insistait également sur le fait qu’une relation ne devait pas être basée que sur une alchimie charnelle et sexuelle. C’était pourtant ce qu’Ashton et Naomi avaient fait dans un premier temps. Ca avait été le moyen de se trouver, de se réconcilier, et de se rapprocher. Ashton connaissait le corps de la future cancérologue sur le bout des doigts alors qu’il connaissait seulement quelques détails de sa vie, et pourtant il avait l’impression de la connaitre par cœur. « Honnêtement, c’est la première fille qui me fait me sentir aussi benêt, aussi débile… donc je pense pas que ce soit que du sexe. Pfff c’est compliqué les relations ! On aurait dû s’en tenir à notre deal… On avait dit qu’on couchait ensemble, et puis qu’on se reverrait plus jamais, mais évidemment on a pas su le tenir… » Il s’empara du ballon que tenait toujours sa grande sœur de cœur, et shoota sans bouger de là où il se trouvait, le ballon atterrissant dans les filets, sans problème. « Si tu devais faire un choix à ma place, tu ferais quoi, Nev’ ? » lâcha-t-il tout simplement.

Le futur est toujours une chose incertaine, alors forcément que cela nous effraie. On prend tous un jour un l'autre, des décisions qui auront un impact important sur notre avenir, il semble donc tout à fait légitime d'y réfléchir à deux fois avant de faire une erreur, avant que notre avenir prenne une toute autre tournure par un choix qui ne dépend que nous. Tu savais Ashton ambitieux qui s'était fixé un but depuis des années, celui d'être la future super star de NBA alors forcément son avenir semblait tout tracé. Mais il avait oublié un minuscule détail, celui de voir une femme interférait là dedans. T'avais un peu de mal à saisir où résidait vraiment le problème avant qu'il ne te fasse part de ses doutes. Non certain que la belle accepte son choix de vie sauf que là ni lui ni toi ne pouvait répondre à cette énigme." Ca malheureusement, il n'y a que elle qui à la réponse à cette question. Tout ce que je vois moi c'est que t'as envie de t'engager avec elle sauf que la possibilité qu'elle te brise le coeur lorsque tu auras a atteint la NBA est ce qui te rebute le plus. " Tu aurais pu rire qu'un grand homme comme lui soit inquiété par une femme qui pourrait l'anéantir mais cela prouvait encore une fois qu'il avait un coeur qu'il souhaitait d'ailleurs préserver." Enfin je te rassure, on est tous hanté par l'idée de se faire abandonner un jour par quelqu'un qu'on aime. C'est pas facile mais c'est dommage de penser qu'à ça et pas aux bons moments que tu pourrais avoir avec elle. " A vrai dire tu ne savais vraiment pas ce que cela faisait d'avoir le coeur brisé par un homme. Dans tes quelques relations avant de te marier, c'était toujours toi qui avait eu le mauvais rôle de la briseuse de coeur, trop effrayée par l'idée de t'engager mais il faut croire que tu t'es soignée depuis. T'espérais que cela ne fasse pas de toi une mauvaise personne ... Tu ne pus t'empêcher de sourire quand le jeune homme souleva le fait que les relations homme-femme sont compliquées, il avait totalement raison, c'est un problème vieux comme le monde. Cependant tu arquais un sourcil lorsqu'il t'expliquait cette histoire de deal." Rien n'est tout rose dans un couple ! Par contre cette idée de marché, tu sais que ça n'aurait jamais fonctionner, ça amène toujours des complications. " Tu le regardais s'emparait du ballon qui ne rata pas sa cible, avant qu'il ne te pose une question dont tu n'avais pas la réponse non plus." Je pense pas qu'il y ait de solution miracle. J'aurais juste suivi mes sentiments. Il faut prendre des risques en amour. Tu peux pas savoir si Naomi est ta personne sans te donner une chance. " Tu l'avais fait avec Alek, peut être que ça fonctionnerait aussi pour celui que tu considérais comme un frère.

« T’imagines si je m’en vais à l’autre bout du pays parce qu’une équipe de la conférence ouest m’a recruté ? Je fais comment moi ? Je la laisse en plan ? Elle peut pas continuer ses études ici en me suivant là-bas, tu vois ce que je veux dire ? » La NBA est son rêve, mais aussi son problème majeur à l’heure actuelle. Il a adapté son mode de vie à son objectif, et il a peur des effets que ça pourrait avoir sur son couple, sur les choix de Naomi. La séparation était-elle inévitable ? C’était cette question qui l’empêchait d’avancer, parce que pour une fois qu’il avait trouvé la perle rare, il ne s’imaginait pas détruire ses rêves les plus fous pour autant. La distance aurait raison d’eux, il le savait parce qu’il ne se passait pas une minute sans qu’il n’ait envie de la retrouver. Ashton était plus qu’accrocher à la jeune amérindienne, et ça, Nevada l’avait bien compris. Ce qu’elle avait aussi compris c’est qu’il se freinait tout seul pour se protéger, pour éviter de souffrir. Avec leur histoire en plein milieu, Ashton craignait de connaitre le bonheur, pour ensuite dévier dans un sempiternel malheur comme si leur amour ne pouvait durer, comme si tout était déjà organisé de telle façon à ce que la rupture soit de toute façon provoquée par leurs différences et surtout par le rêve américain du gamin de 20 ans. Ashton sous ses airs de gros dur était un garçon plus que sensible, affecté par la disparition de son père puis par la maladie de sa mère. Il connaissait l’abandon, et il ne voulait plus connaitre la séparation qu’il engendrait. Nevada était une des seules, avec Baha, à connaitre toute sa vie. Aussi, il ne lui était pas facile de faire face à de nouvelles échéances, et il avait besoin de tout planifier pour se rassurer, et parfois, il en était incapable car il ne voulait pas choisir entre deux piliers de sa vie. Il soupira, comme résigné. « Ouais je sais… mais le pire c’est que je me dis que ça vient pas d’elle tout ça, mais de moi… C’est moi le joueur de NBA qui partira, c’est moi le coureur de jupons qui pourrait éventuellement faire une connerie, c’est moi le mec des mauvais quartiers qui va enfin pouvoir goûter au plaisir d’avoir des thunes… elle est juste parfaite… Elle a déjà de l’argent mais elle a le cœur sur la main, elle a un objectif magnifique qui est de sauver des vies, je la vois pas me faire du mal, mais moi en m’éloignant, je lui en ferais… » Tout se bouscule dans sa tête, et heureusement, sa grande sœur est là pour agir, pour lui expliquer que la vie n’est pas un long fleuve tranquille et que c’est son parcours semé d’embuches qui la rend appréciable. Des complications, toujours. Il fallait apprendre à vivre avec. Ashton ne dit rien, acquiesça juste, calmement. Le grand basketteur se rendit compte que Nevada était toujours dans le vrai, qu’elle avait un charisme à couper le souffle parce qu’elle trouvait toujours les mots justes. Il s’approcha alors d’elle pour lui déposer un baiser sur la joue, la serrant dans ses bras. « Tu sais que t’es géniale ? J’espère qu’Alek te le dit souvent ! » Grâce à elle, il savait qu’il tenterait l’aventure avec la trinidadienne.

Tu n'étais pas certaine que tes conseils soient des meilleurs car bon tu n'avais jamais eu à faire face à cette situation. Puis bon c'est toi qui avait quitté ton copain de l'époque pour venir étudier à Harvard, justement parce que tu savais parfaitement qu'une relation à distance ne fonctionnerait pas. Enfin bon tu étais jeune à l'époque et puis comme tu l'avais dit à Ash, aucunes relations ne se ressemblent vraiment et il faut avant tout suivre ce que nous dit notre coeur. La décision lui appartenait à lui seul, et qu'importe ce qu'il décidait, tu l'accompagnerait dans son choix. Tu secouais la tête alors qu'il était encore en train de se rabaisser." Non mais tu vas arrêter de te dévaloriser ! Je te jure que la prochaine fois que tu recommences, je te tape ! Arrêtes de penser que peu importe ce que tu fasses, ce sera mal. Il y a du positif et du négatif à chaque situation qui s'offre à toi. De toute façon, je suis certaine que tu sauras faire le bon choix. Restes toi même surtout. " T'espérais vraiment qu'il aurait le droit à l'amour et surtout au bonheur que cela offrait, car il le méritait. Il souffrait déjà assez avec la maladie de sa mère alors un peu de bien être ne serait que bénéfique pour lui. Mais c'est pas pour autant qu'il fallait s'engager dans une relation dangereuse, pour cela que tu avais tenu à le mettre en garde concernant le jeu qui s'était installé entre lui et Naomi. Tu avais donc donner ton avis sur la situation et tu n'avais plus grands conseils à lui fournir. Maintenant qu'il avait toutes les cartes en mains, c'était à lui de choisir selon ce qu'il jugeait du mieux à faire pour son avenir mais aussi pour lui. Ton devoir s'arrêtait donc là. Sentant les bras de ton ami t'entouraient, un rire s'échappa de ta bouche." Parfois je me demande comment je fais pour survivre à tes câlins, va falloir que je t'apprenne à contrôler ta force tiens ! " Même si au fond tu appréciais ces étreintes qui te faisaient toujours te sentir en sécurité vu l'homme qu'il est. Peut être devrais tu l'embaucher comme garde du corps tiens !" Ben disons qu'Alek est pas un pro pour les déclarations enflammés mais il me le fait comprendre d'une autre manière. " C'est vrai que t'avais pas besoin d'être couverte de milliers de je t'aime de la part de ton mari pour te sentir aimée, il te le prouvait par des milliers d'autres façons plus originales et ça te convenait entièrement !

« Tu risques pas de me faire bien mal, ma chère Nev’ adorée ! » Plaisante-t-il quand elle le menace de le frapper. Ca n’a jamais été quelque chose qui l’effrayait parce que sa carrure était imposante et qu’il venait d’un milieu où on apprend à se débrouiller seul. Et puis en l’occurrence, c’était juste pour rire. Il ne considérait pas se dévaloriser, il était un garçon plutôt en confiance d’ordinaire, mais il était terrifié à l’idée de commencer une vie de couple, et il craignait que ça modifie trop de paramètres, que cela perturbe sa routine, et il était plutôt rassurant de pouvoir s’adresser à quelqu’un qui connaissait cette vie-là, et qui s’épanouissait dedans. Nevada avait raison. Il n’avait qu’une chose à faire en fin de compte ; rester lui-même. Naomi devrait l’accepter comme il était, et si ça ne fonctionnait pas, c’est que les choses n’étaient pas faites pour marcher entre eux et qu’ils trouveraient chaussure à leur pied à un autre moment. L’avis de Nevada était plutôt simple, mais il lui convenait. Ses conseils valaient autant que les conseils de sa mère. Il savait qu’elle était sincère avec lui et qu’elle ne dirait les choses que pour aller dans son intérêt, qu’elle n’avait rien à y gagner, elle le faisait juste par affection pour lui. Il la regardait en souriant, le regard empli de reconnaissance, parce qu’elle lui avait été d’un grand secours. Le choix lui appartenait, mais il avait les idées bien plus claires grâce à elle. Et son affection débordante qui transparaissait dans sa tentative de câlin se transforma en éclat de rire, parce qu’il était brusque au possible, et qu’elle lui reprochait avec amusement de ne pas savoir contrôler sa force. Il rétorqua immédiatement après avoir tiré la langue : « Ma maman elle dit que je fais les meilleurs câlins du monde ! » Si ça ne lui plaisait pas, il ne lui en ferait plus. Il fit mine de bouder en lui tournant le dos. Et puis, ils parlèrent d’Alek, le grand amour de Nevada, le papa de Quincy. Il estimait que cette petite famille était parfaite à ses yeux. Que tous les trois avaient réussi à se créer un monde, et que tant qu’ils restaient ensemble, rien ne pourrait les atteindre. Nevada jugeait qu’Alek n’était pas le mieux placé pour faire des déclarations emplies de romantisme à l’eau de rose, mais qu’il avait sa propre façon de lui démontrer qu’eux deux c’était pour la vie, et Ashton haussa les épaules, la rassurant : « Tu sais, tant qu’il te rend heureuse, le reste on s’en fiche. » Un couple n’a besoin que de chaque part pour fonctionner, et puis Ashton n’imaginait pas une seule seconde que le couple de Nevada vole en éclats. Ca serait une grande surprise si ça venait à se produire.

Tout ce que tu souhaitais c'est qu'Ashton trouve le bonheur dans sa vie peu importe le choix qu'il faisait. Tu faisais partie de ces gens qui ne pouvaient pas être heureux en sachant leurs proches malheureux. Ca pouvait paraître  stupide mais tu culpabilisais toujours quand toi tu avais le sourire mais pas les autres, c'était d'ailleurs pour ça que tu voulais faire de l'humanitaire, le combat de ta vie. Bien évidemment t'étais consciente que tu ne pourrais jamais aider tous les gens de ce monde mais plus tu en aidais, plus tu te sentais bien au fond de toi. Guère étonnant que tu sois considérée par certains comme la Mère Theresa des temps modernes. Un rôle bien difficile à tenir car parfois les autres oubliaient que tu étais humaine comme tout le monde et qu'il t'arrive à toi aussi de faire des erreurs ou de craquer. Bien pour ça que tu avais toujours détesté qu'on te colle l'étiquette de femme parfaite car t'étais loin de te voir comme ça. Tu te voyais juste comme l'étudiant qui avait des rêves plein la tête mais qui surtout avait le sourire aux lèvres dès qu'elle pensait avoir accompli quelque chose. D'ailleurs tu avais visiblement réussi à remettre de l'ordre dans les pensées d'Ashton qui en guise de remerciement t'avait fait le câlin de la mort qui tue, chose que tu lui avais fait remarqué. Un moment enfantin entre vous où il avait fait mine de bouder mais sans succès. Le jeune homme était intéressé de savoir si Alek te traitait comme une princesse ou non. Question à laquelle tu avais répondu positivement, ça coulait de source." Heureuse est un bien faible mot en comparaison de ce que je ressens. Je ne saurais jamais vraiment définir ce qu'il m'apporte, car ça va bien au delà du bonheur ou même de la passion. " Tout comme Ashton, t'avais beaucoup de mal à dire à voix haute tes sentiments, t'aimais pas exposer ce coin de paradis que tu t'étais construit avec Alek et Quincy, tout simplement car t'aimais garder cela rien que pour toi. On pouvait presque dire que t'étais pudique au niveau de ta relation avec ton mari !" Bon t'avais pas dit que tu m'apprendrais à faire des paniers à trois points ! " Le sport était le meilleur exécutoire qui existe au monde et autant dire que c'était parfait pour te libérer de tout le poids que tu avais sur les épaules en ce moment et notamment celui de mentir à tes proches quant à ta situation financière. Alors bien évidemment tu n'étais pas devenue pauvre pour rien car les ravisseurs à l'origine de ta banqueroute avait enfin relâché ton père lui laissant la vie sauve mais ta fierté en avait quand même pris un coup.

Pour Ashton c’était un plaisir de pouvoir discuter sans tabou de tout et n’importe quoi avec Nevada. Il ne le faisait pas avec tout le monde. Au fond, il n’y avait que Baha pour connaitre sa vie de A à Z, et puis Nevada arrivait juste après, connaissant la majeure partie de ses déboires. Ashton avait eu une enfance assez difficile avec le départ de son père et les problèmes qui régnaient dans le quartier où il vivait à Detroit. Il n’en parlait jamais, mais ça lui avait forgé son caractère, il avait beaucoup appris de sa propre expérience. Et sa vie avait pris un tournant le jour où il avait été accepté à Harvard, car depuis, les bonnes nouvelles s’enchainaient. On lui faisait miroiter une carrière des plus alléchantes dans n’importe quelle grande équipe NBA, il avait rencontré la femme de sa vie, et il n’avait jamais été aussi bien intégré que depuis qu’il avait rejoint les Mathers. Cela dit, il restait une ombre au tableau, et elle concernait sa mère, mais il voulait croire qu’elle allait s’en sortir et qu’elle serait encore là dans dix ans. Sa mère était une battante, c’était surement pour ça qu’il avait un faible pour les femmes à caractère. Il était bien entouré. Nevada lui confiait être on ne peut plus heureuse, voire même comblée. Alek était un chic type, et de voir sa ‘grande sœur’ si épanouie le comblait de joie. Ashton ne feignait pas, il était plus que sincère et vraiment content pour elle. Quand le bonheur frappe à la porte d’une personne que vous appréciez, il faut savoir montrer que ça vous touche également, parce qu’il est préférable de voir les gens auxquels vous tenez sourire radieusement plutôt que de les réconforter quand ça ne va pas, bien qu’Ashton soit présent dans les deux cas. Il sourit, satisfait de sa réponse, et il n’hésite pas à ajouter : « Je crois que la plus belle preuve de ce qu’il se passe entre vous c’est Quincy, parce qu’il est parfait ce gosse ! » Après les discussions sérieuses, il était temps de récupérer le ballon et de faire une petite session comme c’était prévu à la base. « Allez en piste ! » Ashton partit récupérer le ballon et revint en dribblant tranquillement, marchant jusqu’à Nevada en expliquant déjà : « La mécanique est la même qu’à deux points, sauf qu’il faut y mettre un peu plus de force. Après niveau gestuelle, je peux juste te dire que j’ai pas le meilleur shoot à trois points et qu’il faudrait observer des mecs super balaises pour les mettre quasiment à chaque fois, mais j’ai un bon ratio pour un pivot ! » Il stoppa le ballon et place ses mains sur le ballon, prêt à shooter à trois points, mais il ne tira pas. Il posa le regard sur Nevada, pour lui montrer : « Tu vois, tu places toujours tes mains de la même façon, mais il faut mettre un peu plus de puissance, comme ça ! » Manque de chance pour lui, le ballon vint s’écraser sur l’anneau et ne tomba pas dans le panier : « Merde, tu vois, ça m’arrive de rater aussi ! » Dit-il en rigolant. Récupérant le ballon, il le donna à Nevada et lui fit signe d’essayer.

Pour rien au monde tu ne raterais une occasion de passer du temps avec un proche et encore plus avec un ami qui t'es cher. Ce n'est que quand les gens partent qu'on se rend compte à quel point on a raté de bons moments avec eux. Tu feras en sorte que ce ne soit pas le cas avec Ashton, d'autant plus que tu t'étais fais la promesse de rester toujours à ses côtés dans les bons comme dans les mauvais moments. C'est à ça que servent les soeurs non ? Même si vous n'avez pas le même sang et que ce n'est que le coeur qui vous relie, au contraire ça rend la chose encore plus belle qu'elle ne l'est. Il était comme ta famille et tu étais prête à tout et n'importe quoi pour lui. Quand on aime, on ne compte pas. Peut être que ta générosité et ton grand coeur te tuera un jour mais peu importe tu étais heureuse comme ça en te donnant aux autres, en les faisant sourire, en les relevant lorsque le mal frappait à leur porte. Lorsqu'Ashton décrivait Quincy comme le symbole de votre amour à Alek et toi, tu ne pus t'empêcher d'avoir le sourire jusqu'aux lèvres. Ton fils était la plus belle chose qui te soit arrivé, à égalité avec le fait qu'Alek soit entré dans ta vie." Notre plus grande fierté à tous les deux. Je pense que tu diras ça toi aussi lorsque tu auras l'immense chance de devenir père. " Ca te paraissait logique qu'un jour il veuille construire sa famille. Et puis il avait la fibre paternel, tu le voyais à l'attitude qu'il avait avec ton fils. Tu pris ton sérieux lorsqu'il disait qu'il était temps de monter en selle et qu'il était enfin prêt à t'apprendre la technique des paniers à 3 points. Il te disait ne pas être le meilleur dans ce domaine mais il était toujours mieux que toi." Attends parce que plus balaises que toi ça existe ? Je refuse de croire ça ! " Ca devait être des machines de guerre si c'était le cas. Bref tu te concentrais de nouveau pour étudier sa technique qui finalement n'eut pas le résultat attendu." Si ça peut te rassurer, je t'admire toujours autant même si t'es pas un expert concernant les paniers à 3 points. " Tu prenais le ballon, alors qu'il te pressait de tenter ta chance." J'ai le droit à quoi si je réussis ? " demandais-tu malicieusement. Tu placais soigneusement tes mains sur le ballon et te haussait sur demi pointes pour tenter le fameux panier qui bien évidemment rata sa cible de plusieurs mètres !" Je crois que ma carrière de basketteuse est réellement compromise ! "

Devenir père. C’était une chose à laquelle Ashton n’avait absolument pas pensé auparavant. En fait, il s’était toujours dit qu’il ne parviendrait jamais à tomber amoureux. Parce que ça fait mal. Il avait vu ce que l’amour aveugle de sa mère pour son père avait fait à la meilleure femme du monde. Le jour où Jahmene s’est fait la malle, sans plus jamais remettre les pieds chez lui, Ashton a balayé l’amour de sa vie. Tina avait toujours fait en sorte de cacher à son fils les moments où elle craquait, où elle laissait les larmes l’emporter sur le chemin du chagrin, elle était restée digne devant son fils, mais ça ne voulait pas dire qu’il ne savait pas au combien elle avait mal. Ashton avait idolâtré son père pour finir par le détester. Tina ne s’était pas remariée, elle avait même conservé le nom de son mari dont elle ne savait plus rien. Elle avait été tellement malheureuse, que ça avait influencé le comportement de son fils unique. Ashton s’était toujours mis en tête de ne pas s’attacher à une femme, qu’il n’aimerait jamais personne. Et puis Naomi était rentrée dans sa vie, et il en était autrement maintenant. Il se surprenait à songer à un tas de choses avec elle : il envisageait même le mariage, même s’il n’était pas tout de suite nécessaire de faire des plans sur la comète. Elle avait quatre ans de plus que lui, et il prenait ce détail en considération, mais tant qu’il n’était pas joueur de NBA, il ne lui demanderait pas sa main. Et probablement qu’un enfant ne viendrait pas avant le mariage, à moins qu’un accident ne se produise. C’est ce qu’il tint à rappeler à sa sœur de cœur : Nevada. « Surement, mais bon on va éviter d’y penser tout de suite, dans ma situation c’est vraiment pas le moment ! » L’histoire d’Ashton et Naomi était encore récente, mais peut-être que Nevada se disait aussi qu’elle était faite pour durer. Mais Ashton ne voulait pas être le boulet qui compte sur les finances de l’amérindienne, il voulait pouvoir être son pilier. Il était temps de s’éclater sur un terrain de basket, et Nevada lui avait demandé de l’aide à trois points et Ashton se vit attribuer de nouveaux compliments de la part de la jeune femme qui le fit sourire et ricaner : « Eh oui il y a bien plus balaise que moi en NBA ! Mais bon je compte remédier à ça une fois là-bas ! » Et puis il lui prouva bien qu’il n’avait pas la technique d’un Stephen Curry à trois points, ou l’adresse d’un Kobe Bryant dans n’importe quelles circonstances, mais elle le rassura tout de même, et il tint à apporter une précision : « De toute façon ce n’est pas mon job de tirer à trois points, moi je joue soit sur l’aile soit en pivot, je suis donc souvent dans la raquette pour shooter à deux points et dunker ! » Le dunk, pièce maitresse du spectacle en NBA, perçu comme de l’arrogance et de la suffisance par les européens. Ashton adorait. Nevada lui demanda ce qu’elle gagnait si elle réussissait, et Ashton sourit : « Un bon gros bisou bien baveux sur la joue ! » Voilà qui allait la dissuader de le faire passer pour une tarte. Nevada rata ensuite la cible, et Ashton s’écria : « AIIIIIIIRBAAAAALL ! » Il rit et partit chercher le ballon pour revenir et shooter de sa position de trois points, mettant finalement un panier. Il posa ensuite le regard sur Nevada pour lui dire : « En fait, il faut que tu visualises le ballon dans le cercle, et sachant qu’à trois points c’est plus loin, il ne suffit pas de faire monter ton ballon haut, mais que tu lui donnes plus de puissance. Reste bien sur tes appuis, et ne quitte pas le ballon des yeux. » Il lui redonna la balle, s’amusant : « Elle est peut-être compromise parce que t’es déjà trop vieille, ça ne veut pas dire que tu pourras pas jouer correctement ! » Il lui fit un clin d’œil pour lui montrer qu’il la taquinait.