Let's play ft. Ashton

T'avais déjà pas beaucoup de temps libre quand t'étais simple étudiante, femme mariée et mère mais avec ton nouveau boulot c'était encore pire. Depuis que tu travaillais dans cette librairie à Cambridge, tu n'avais vraiment plus une seconde à toi. Mais ça personne le savait, personne ne se doutait que t'avais pris un petit boulot histoire de renflouer ton compte an banque vide depuis que tu avais du payer la rançon pour sauver ton père. T'avais beau être mariée à un homme riche, tu ne pouvais pas supporter le fait d'être dépendante de lui. Hors de question que tu vives au crochet d'Alek et sans avoir à subvenir aux besoins de votre enfant. Alors tant pis, si tu devais mentir, si tu ne dormirais que quelques heures par nuit pour réussir à jongler entre tes études, ton boulot et tes responsabilités, tu allais faire avec. Aujourd'hui t étais quelque peu chanceuse car avec ce cours de biologie moléculaire annulée, il t'était possible de souffler un peu. Mais là encore tu n'allais pas consacrer ce temps libre à ta simple personne mais à Ashton. Tu voulais être certaine qu'il allait bien en ce moment, que malgré la maladie de sa mère il arrivait tout de même à avancer. Pour t'assurer qu'il était en pleine forme, tu lui avais proposé de te rejoindre au terrain de basket non loin du parc de Cambridge. Ca vous ferait du bien à tous les deux de vous défouler à travers un peu de sport. T'avais enfilé un jogging et une simple brassière noire, histoire d'être à l'aise tout de même. En attendant qu'Ash pointe le bout de son nez, tu t'installais sur les vieux gradins, un peu tremblante parce que ce n'était pas les grandes chaleurs niveau températures en cet automne. Pour toi qui est une habituée du soleil, l'hiver risque d'être long. Peut être que devrais investir dans un ballon de basket histoire de t'entraîner parce que bon c'est pas ton sport de prédilection et ce n'est clairement pas demain que tu réussis à gagner un match un contre un contre ce géant avec qui tu avais rendez-vous.

Ashton n’avait pas de mal à se faire des amis, il était visiblement plus facile de se faire des potes par le biais du basket, qu’en étant bon élève, et il remerciait Dieu de lui avoir donné un tel talent pour ne plus être perçu comme le bon écolier de service. Depuis qu’il avait intégré Harvard il y a quatre ans, puisqu’il avait un an d’avance, il ne s’était jamais senti aussi bien. C’était un renouveau pour lui, et les opportunités d’avoir une vie normale avant la consécration en NBA se multipliaient. A chaque fois qu’il avait envie de passer du bon temps avec quelqu’un, c’était souvent sur un terrain qu’ils se retrouvaient, armés d’un ballon pour une petite partie, avant de se détendre et de passer du temps ensemble. C’était le crédo d’Ash et Nevada. Nevada, c’était un peu la grande sœur que lui fils unique n’avait pas eue, et elle ne pouvait s’empêcher de le surprotéger ayant perçu une fragilité chez le colosse d’Harvard qui malgré tout ce qu’il pouvait dire, était affreusement sensible, et en particulier sur l’état de sa mère. Nevada était une des seules personnes au courant de la raison pour laquelle il manquait parfois des cours et qu’il se rendait à Detroit. Il n’y avait qu’une seule raison valable : sa mère, la femme la plus admirable qui existe au monde, cette force de la nature qui se battait contre le cancer jour après jour, luttant seule depuis que son fils avait réalisé un de ses rêves les plus fous : elle avait toujours voulu qu’il intègre Harvard, et elle était tellement fière, mais l’un comme l’autre subissait cet éloignement d’où la volonté chez le garçon à changer sa situation financière par le biais de la NBA. Il passerait tout son salaire dans le confort de sa mère s’il le fallait. Ainsi, Nevada veillait sur lui comme une bonne fée, et quand elle lui avait proposé un basket pour se retrouver tous les deux, il n’avait pas pu refuser. Il était arrivé en voiture, dans sa vieille guimbarde, la casquette à l’envers, un bas de jogging noir et un t-shirt bleu électrique, il se fichait bien de son apparence. Quand il arriva près de Nevada, il se mit à l’enlacer dans le dos pour lui faire un câlin, et lui déposa un baiser sur la joue. « Désolé du retard ! Je t’ai pas trop fait attendre ? » Il apparaissait toujours souriant, malgré les problèmes, et elle était une des rares à outrepasser son sourire pour voir qui il était vraiment.

Cette partie de basket que tu avais proposé à Ash tu la faisais à la fois pour lui mais aussi pour toi. N'est on jamais plus heureux à passer du temps avec des gens qu'on apprécie. Mais surtout t'étais une amie attentive envers lui comme tu étais une maman poule avec ton fils, un peu trop surprotectrice. Cette haine que tu as quand tu vois la tristesse sur le visage des gens, jamais elle ne disparaitra. Tu ne pouvais pas non plus te sentir bien quand tu savais qu'un de tes proches souffrait, comme si tu étais condamné à vivre leur propre douleur, c'est ça d'être trop altruiste mais on ne te refera pas, c'est trop tard. De toute manière tu étais très bien dans ta peau et on t'aime comme ça donc à quoi bon changer sa nature. Tu étais à la fois impatiente et inquiète de voir Ash, car cela faisait un petit bout de temps que tu n'avais pas eu de ses nouvelles et cela n'est jamais bon, alors tu avais pris les devants et l'avais poussé à te voir car tu avais pertinemment qu'il ne refuserais jamais un petit match pour se divertir. Quand enfin le géant se montra, tu ne pus t'empêcher d'avoir le sourire jusqu'aux oreilles et de profiter de l'étreinte qu'il t'offrait." Désolé du retard ! Je t’ai pas trop fait attendre ? " Tu secouais la tête négativement parce que tu ne pouvais pas le blâmer pour cela, parce que la ponctualité n'est pas dans tes qualités." Je t'aurais attendue une heure, tu le sais bien. C'est seulement après que je t'aurais engueulé par téléphone pour m'avoir poser un lapin. " Tu en profitais pour lui voler son ballon des mains histoire de faire quelques dribles." On va voir si je me suis améliorée par rapport à la dernière fois où tu m'as foutu la pâtée. " De toute façon jamais tu gagnerais contre lui car contrairement à lui tu n'avais pas cet atout que de faire 2m." Bon sinon pourquoi ce silence radio depuis quelques jours ? Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ? Ou bien je dois m'inquiéter ? " T'étais franche et puis il savait qu'il allait avoir le droit à un interrogatoire.

Ashton n’avait pas l’habitude de tenir au courant les gens de ses déboires. Il préférait ne parler que du positif, oublier ce qui lui faisait défaut. Mais en même temps, parler du positif, ça pouvait agacer également, alors il était vrai qu’il ne donnait pas souvent des nouvelles, à part s’il avait la chance de croiser Nevada pour parler de tout de rien, et notamment de l’état de sa mère. A l’heure actuelle, rien à signaler de ce côté-là, la mère d’Ashton continuait de prendre son traitement et la vie suivait son cours. Il n’était pas très ponctuel, mais il avait de bonnes raisons de l’être : il avait passé plus d’une heure à discuter avec son coach sur les possibilités qui s’offraient à lui s’il continuait de jouer aussi bien en championnat. Il n’y avait pas de doute possible pour son coach, il accèderait à la NBA pour la saison prochaine. En attendant, il prenait son mal en patience, mais appréciait tout de même la vie d’étudiant. La jeune maman lui assura qu’il ne l’avait pas trop faite patienter, et il se réjouissait qu’elle soit toujours aussi agréable avec lui. Il n’y avait jamais un mot de travers, elle était vraiment comme une grande sœur pour lui, et sa présence était toujours bénéfique au géant de Detroit. « Tu sais bien que je ne t’aurais jamais posé un lapin, tu représentes trop pour que je m’abaisse à ça ! » Elle lui avait chipé le ballon, et il esquissa un sourire victorieux quand elle vanta ses mérites en lui rappelant qu’il l’avait battue à plate couture. D’ailleurs, il en rajouta une couche : « C’était pas difficile en même temps ! » Il plaisantait. Il n’avait pas besoin de se vanter pour se faire valoir, il était déjà suffisamment satisfait du niveau qu’il avait atteint. « Mais je dois dire quand même que t’es mon plus valeureux adversaire ! Tu te bats comme une lionne ! » Un petit compliment par ci par là ne fait pas de mal. Bien au contraire. Nevada finit par aborder les nouvelles fraiches, et il se pinça les lèvres, dodelinant de la tête, hésitant à cracher le morceau, même si ce n’était pas forcément de mauvaises nouvelles. « Ma mère va pas trop mal, y a pas eu de dégradations pour l’instant. Je suis désolé du silence radio, mais j’ai été pas mal occupé… » Et il choisit de cracher le morceau, malgré ses réticences. « En fait…j’ai rencontré quelqu’un. Elle s’appelle Naomi. » C’était tout nouveau pour lui, alors il apparaissait drôlement gêné d’aborder un tel sujet, parce qu’il était un coureur de jupons habituellement mais là c’était différent. Trop timide pour s’étendre sur le sujet, il essaya de passer à autre chose : « Et toi, comment ça va à la maison ? Ca fait longtemps que j’ai pas vu Quincy ! Il doit bien grandir ! » Mais il était persuadé qu’elle ne le laisserait pas s’en tirer à si bon compte.

Tu ne peux pas t'empêche d'être curieuse envers les autres bon ce n'est pas non plus de la curiosité maladive ou malsaine. T'aimes juste plus parler aux autres à propos d'eux que de toi, encore une conséquence de ton altruismes. De toute manière t'es bien trop modeste pour te mettre en valeur et tu ne sais jamais quoi dire à propos de toi que tu finis toujours par faire référence à ta famille. Cette valeur est d'ailleurs quelque chose qui te rapproche Ash et toi et c'est pour ça que vous vous entendiez si bien. Tout coulait de source entre vous, votre complicité était une évidence et tu mettais un point d'honneur à être toujours présente pour lui. Il avait beau jouer les durs en public, toi t'avais pertinemment consciente que comme tout être humain il était sensible au fond de lui. Un coeur d'or dans un corps de colosse. C'est qu'il cachait bien son jeu mais bon c'est un peu tous ce qu'on fait, cacher nos points faibles derrière une carapace infranchissable que par certains. Tu fus touché par ses mots quand il disait ne jamais être capable de t'abandonner de quelque manière qui soit. Sauf que bien évidemment il enchaîna sur une taquinerie en soulignant encore plus ta défaite. Tu lui donnais donc une légère tape sur l'épaule - parce que ouais si tu le frappais trop fort, tu risquerais de te casser la main - " Je fais avec ce que je peux ! " Heureusement pour lui qu'il se rattrapa à sa prochaine phrase, et là forcément un sourire victorieux se dessina sur ton visage." Je lâches pas le morceau tu sais bien ! Mais tu pourrais quand même penser à me laisser gagner au moins une fois. " Il pouvait bien faire ça pour toi quand même ! Et puis c'est pas comme si t'était du style à aller crier ta victoire sur tous les toits, trop modeste que tu es. Bref, vous en veniez au sujet sérieux, et tu fus nettement rassuré quand il annonçait que la santé de sa mère était plutôt stable." On va continuer de prier pour que ça continues ainsi, alors. " La suite par contre t'étonna grandement, mais tu ne pouvais t'empêcher d'être ravie de le voir attendrie mais surtout mal à l'aise à cause de l'amour." Et bien ça je ne l'avais pas vu venir mais je suis heureuse pour toi. " Il le méritait grandement, t'espérais juste que cette fille n'allait pas lui faire du mal sinon elle aurait de ses nouvelles. Demandant des nouvelles de ta famille tu commenças à répondre." Ah ben Quincy, il s'est mis en tête de marcher tout le temps sauf que c'est pas encore parfait et donc il est devenu un vrai danger ambulant, comme son père ... Et mais, non, mais ne nous fait pas changer de sujet ! " Raté, tu ne tomberas pas dans son piège." Dis moi c'est qui cette heureuse chanceuse ? " Ben oui comme toujours et comme tu sais si bien le faire, tu te renseignes.

Nevada a le cœur sur la main, et Ashton sait pertinemment qu’il pourra toujours compter sur elle, peu importe les circonstances ou ses demandes, elle veillera sur lui comme sa bonne étoile. C’était ce qui avait changé dans sa vie depuis son départ de Detroit. Avant, il n’avait pas beaucoup d’amis, parce qu’il était jalousé partout où il allait, parce qu’il était bon élève, et bon joueur de basket. A Harvard, tout avait changé, il était bien entouré, que ce soit de Nevada ou Darnell, en passant par Nathan, et les autres. Il ne manquait de rien, il était heureux dans sa vie, et il verrait la vie en rose si seulement sa mère pouvait vaincre cette putain de maladie qu’est le cancer. Nevada, c’était la première à avoir perçu chez lui ce petit quelque chose qu’il s’évertuait à garder secret. Elle devait probablement se demander pourquoi d’ailleurs, puisqu’il était au fond quelqu’un de bien, mais elle n’avait jamais posé la question, probablement par respect, et ne l’avait en plus, pas jugé quoi qu’il en soit. Elle l’avait accepté comme il était. Avec ses qualités et ses défauts, comme cette manie qu’il avait de toujours taquiner tout le monde en se mettant en avant comme le plus grand prétentieux que la terre n’ait jamais connu. Ca faisait toujours son petit effet puisque toutes les filles avaient leur accès de rage en le cognant aussi fort qu’elles le puissent sans toutefois se faire mal. Et comme d’habitude, le jeune Irving riait, fier de lui. Et comme à chaque fois, il insistait sur ce côté taquin qui pourrait s’avérer lourd à la longue. Peut-être pas avec Nevada. Cette fille était une vraie battante, elle menait une vie au rythme d’enfer et elle trouvait toujours la ressource pour venir passer un bon moment avec lui sur un terrain. C’était tout à son honneur. Cela dit, il ne la laisserait gagner sous aucun prétexte, il fallait mériter la victoire. « Tu serais satisfaite de gagner de cette façon ? C’est les faibles qui acceptent de gagner salement ! » Il avait beau être rassuré que l’état de sa mère ne se soit pas dégradé selon les dires de sa maman, il n’était pas dupe et savait très bien que sa mère minimisait les dégradations pour ne pas alerter son fils, et ça le contrariait grandement car il préférait qu’elle soit honnête avec lui. « Oui…Je sais pas trop comment elle se sent parce qu’elle évite de me contrarier, mais il est possible qu’elle ait droit à de meilleurs médecins, grâce à l’aide généreuse de quelqu’un ici… » Cette aide généreuse, c’était de Naomi qu’elle allait provenir. Cette fille était un cadeau tombé du ciel pour lui, et malgré tout, il arrivait à dire que la situation était trop complexe pour lui, et il doutait encore de ses engagements. « Ne sois pas ravie non plus, c’est assez compliqué comme situation en fin de compte… » marmonna-t-il presque dans sa barbe. Il était nettement plus expansif quand il s’agissait de parler de Quincy et de sa petite maman. Cela dit, Nevada n’était pas du même avis, et souhaitait revenir sur le sujet de la belle qui occupait les pensées de son ami. Il en fut bougon au possible : « Les joies de la parenté ! Mais je ne change pas de sujet, je demande des nouvelles moi aussi, j’ai pas le droit ?! » Il soupira alors un grand coup pour cracher le morceau et lui parler de celle qui avait fait chavirer son cœur. « C’est Naomi Braxton-Scott. C’est une Cabot. Elle a 24 ans, elle veut devenir cancérologue. Elle est magnifique, Nev’ si tu savais ! Mais c’est super compliqué entre nous… » Mais ce n’était pas compliqué à cause de l’amérindienne, Ashton se voyait plutôt comme responsable au regard des récents événements. Il aurait voulu tout lui raconter de A à Z, de sa rencontre, des disputes, des retrouvailles, de la mise au point, mais il peinait à mettre des mots sur son ressenti, et il le fit savoir en regardant le bitume au sol. « En fait, j’ai peur de m’engager avec elle. Elle me rend dingue, et j’ai peur qu’elle me fasse du mal. Ca serait ma première relation sérieuse, et je sais pas du tout comment me comporter. Je suis pathétique. »

L'amitié est une des valeurs que tu as toujours fait passer en priorité au même niveau que ta famille. La raison est simple. Sans personne à nos côtés, on est rien. Il faut savoir s'entourer dans la vie pour subir la dure réalité qu'est celle-ci. Si tu avais toujours réussi à te sortir des mauvaises passes, c'est bien parce que tu avais des personnes sur qui te reposer même si t'es du genre à ne pas accepter l'aide des autres. Tu aimes donner mais pas recevoir, trop modeste que tu es, mais c'est surtout parce que tu n'en ressens pas le besoin. Tu as toujours eu de la chance, comparée à certains donc vraiment tu n'avais pas à te plaindre de ce que la vie t'avait donné, même si elle n'avait pas té généreuse avec toi ces temps-ci, sauf qu'il n'y avait que toi même qui pouvait gérer ton problème d'argent. T'avais déjà une dette assez importante envers ta meilleure amie. Il était donc logique qu'aujourd'hui tu te préoccupes plus d'Ash que tu considérais plus comme un frère plutôt qu'un ami. Parce que oui vous aviez pas mal en commun et pas que votre couleur de peau qui pouvait vraiment faire de vous des frères et soeurs." Tu serais satisfaite de gagner de cette façon ? C’est les faibles qui acceptent de gagner salement ! " Tu reconnais bien le sportif en lui pour te dire ça, parce qu'il était loin d'avoir tort, surtout en te disant ça à toi, qui déteste par dessus tout être jugée comme faible. De toute façon, on te considère plus comme une tigresse prête à tuer lorsque l'on ose toucher à ce qui t'appartient. Les révélations d'Ash quant à la généreuse donation d'une personne pour aider encore plus sa mère qui n'était pas encore tirée d'affaire, te rendit quelque peu curieuse. Tu ne savais pas trop où il voulait en venir. D'ailleurs toi aussi tu aurais donné tout ton argent pour cette femme si seulement tu en avais encore les moyens. Hélas, tu avais déjà tout donné pour la libération de ton père. Tu oyais bien qu'il était gêné quand tu te réjouissais qu'il est enfin trouver chaussure à son pied, du moins t'espérais que ce soit le cas." T'aurais pu demander de mes nouvelles après. Mais maintenant que tu les as, je suis toute ouïe concernant cette fille qui a eu le privilège de voler ton coeur. " Car oui elle était bien chanceuse, toi tu le savais, les autres peut être pas, pour la simple et bonne raison que tu avais eu l'intelligence de lire en lui. Naomi, cabot et une canon d'après ses dires, et bien ça promet tout ça." J'espère que t'es pas en train de me dire que tu as trouvé une fille plus parfaite que moi parce que je te croirais pas ! " Il fallait bien que tu le taquines, rien que pour avoir oser de tenter d'esquiver le sujet. Le mais dans sa phrase ne te surprenait guère, parce que ce serait trop beau pour qu'il n'y ait pas de mais et puis venant de lui, ça aurait été trop facile. Ses doutes étaient fondés, personne n'apprécie être blessé par la personne à qui on confie sa vie et son coeur. Tu fis tourner le ballon de basket dans tes mains avant d'essayer de trouver les bons mots." C'est normal que tu aies peur, t'es humain et on a tous des peurs qui nous hantent. Alors dis pas que t'es un moins que rien. " Il ne pouvait pas dire ça et encre moins à toi." La vie c'est prendre des risques aussi. Parfois ça en vaut la peine. Après je peux pas te dire si tu vas gagner ou finir face contre terre. Mais ce dont je suis sûr c'est que tu dois t'accrocher au bonheur quand celui frappe enfin à ta porte. "

Il avait donc fini par lui cracher le morceau, par lui parler de Naomi. En fait, il n’avait pas eu trop besoin de le dire à Darnell, car son ‘grand-frère’ était tout aussi pote avec Naomi, et ça n’avait donc pas été une grande révélation pour lui. En revanche, pour Nevada ça l’était. Il était peut-être dur d’imaginer son petit (grand) protégé dans une relation exclusive, lui qui papillonnait toujours à droite et à gauche, mais c’était bel et bien le cas, et il s’apercevait que quand il parlait de la belle Naomi, ses yeux s’illuminaient, et il ne pouvait pas s’empêcher de la complimenter. En revanche, quand Naomi était là, il avait bien plus de mal à lui faire ce petit plaisir, et ça venait probablement de son incapacité à s’ouvrir aux gens, à laisser ses émotions transparaitre. Pourtant, quand il plaisantait, il n’avait aucun mal à dire la vérité, car c’était dit sur le ton de la plaisanterie, et par exemple, quand Nevada fit mine d’être offusquée par ce flot de compliments qui plaçait Naomi sur un piédestal, il répondit bien vite : « Je dirais qu’elle t’est équivalente. Je pense que tu pourrais l’apprécier. Elle a son caractère de cochon, mais elle est adorable. » Il lui fit un grand sourire, et encore une fois il avait encensé sa copine, sans toutefois vexer Nevada pour le coup. Après tout, elle avait de l’importance à ses yeux, et ce depuis bien plus longtemps que Naomi qui venait de rentrer dans sa vie. Ils étaient partis dans une discussion interminable sur sa nouvelle relation, et ils en oubliaient même le basketball, ce qui ne lui ressemblait absolument pas, étant donné qu’il s’agissait de sa passion numéro un. Il grimaça après avoir entendu les arguments de son amie. C’était normal d’avoir peur selon elle, mais il n’acceptait pas cette faiblesse qui le mettait à nu. « Ouais mais moi avoir peur, ça me ressemble pas. Je veux dire à quoi ça sert d’avoir peur ? A rien parce que ça empêchera pas les choses de se produire, mais elle a l’avantage sur moi. Elle peut me demander n’importe quoi, je sais que je lui refuserais rien. » Ashton ne supportait pas être influencé de quelque façon qu’il soit. Il avait toujours fait ses propres choix, et là, son comportement était soit dicté par ses émotions, soit par les réactions de Naomi. Mais Nevada trouva l’argument véridique qui mettait tout le monde d’accord. Ashton avait lui aussi droit au bonheur, il fallait qu’il profite de ces instants qui arrivent surtout quand on s’y attend le moins. « C’est pas faux. Mais c’est tellement bizarre…on s’envoie en l’air et dans la minute qui suit, on se dispute. Tu vois le genre ?! C’était comment toi au début avec Alek ? » Il était persuadé que son couple était différent de tous les autres, parce qu’il y avait des sentiments en jeu, mais l’expression de leur amour passait la plupart du temps par du sexe bestial et passionnel, le quotidien lui, était parsemé de prises de becs et de coups de gueule. Alors il se demandait si ça avait été le cas pour Nevada.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille et elle ne le sera jamais. De toute façon, ce sont les épreuves qui nous rendent plus forts, qui nous permettent d'avancer. Ce n'est jamais très agréable de souffrir pour accéder un jour à la paix mais c'est le seul moyen à notre portée. Il faut savoir faire des choix dans la vie, et notamment celui de se battre ou de capituler. La décision nous appartient à nous seul mais cela ne signifie pas qu'on ne peut pas être aider. On reconnait les amis quand ces derniers savent nous épauler dans les moments difficiles de la vie. En toute modestie, c'est un rôle qui te convenait à merveille pour toi qui pense plus aux autres qu'à toi. Tu as toujours pris à coeur ton rôle d'amie, surtout envers les personnes qui en valent vraiment la peine et autant dire qu'Ashton en fait grandement parti. Quand tu l'avais rencontré ça avait été une évidence, tu avais vu en lui une histoire et pas seulement ce mec pour qui le basket est toute sa vie. Il y avait plus que ça tu en étais certaine." Je dirais qu’elle t’est équivalente. Je pense que tu pourrais l’apprécier. Elle a son caractère de cochon, mais elle est adorable. " De toute manière tu lui en voulais qu'il te die qu'elle était meilleur que toi à ses yeux. Tu sais parfaitement ce que c'est que de rencontrer cette être que tu considèreras toujours comme TA personne, celle qui pour toi remplit tous les critères même avec ses défauts. C'est d'ailleurs ce que tu essayais de lui faire comprendre. On ne trouve qu'une seule fois son âme soeur et même si ça peut nous faire peur, la meilleur solution est tout simplement celle de suivre son coeur." Avoir peur c'est ce qui te rend plus fort. Il faut pas que tu vois cette attention particulière que tu lui portes comme une faiblesse mais comme le plus beau des cadeaux. " On pourrait te prendre pour Cupidon à ce moment, toi qui pourtant avait longtemps été une handicapée des sentiments, mais bon ce temps est révolu depuis deux ans déjà. Alors qu'il t'expliquait sa réaction avec Naomi, tu haussas les sourcils parce que c'était visiblement bien plus compliqué que prévu." Tu sais je pense ps que tu doives prendre mon couple comme objet de comparaison, non pas qu'il soit mauvais au contraire mais on a tous notre propre de façon d'aimer quelqu'un. " L'amour n'est pas universel mais bien propre à chacun et ça c'est certainement ce qu'il y a de plus difficile à comprendre." Y'a que toi qui peut savoir ce que tu ressens pour elle mais personnellement je pense pas qu'une relation destructrice soit le meilleur choix à faire. " L'amour n'est pas une chose qui devrait nous détruire mais nous rendre plus grand.

Nevada était toujours de bons conseils. Elle avait vécu suffisamment de choses dans sa vie pour savoir ce qui était juste et ce qui ne l’était pas. Ashton était encore immature, il avait beau avoir un certain vécu, un passé, il ignorait encore tant de la vie qu’il apprenait à découvrir chaque jour, qu’il préférait s’entourer de personnes pour se constituer un conseil qui lui permettrait de faire les bons choix. Ashton fixe ses pieds, parce que ça le rend timide d’être amoureux. En fait, il a l’impression d’être un adolescent stupide dans une pauvre série télé, où il demande à sortir avec la fille de ses rêves avec un appareil dentaire sur les dents. Et c’est pour cela qu’il se trouve pathétique, parce qu’il a beau se dire que ça arrive à tout le monde de tomber amoureux, il trouve ça niais, d’autant plus qu’il s’est forgé une image de beau gosse inatteignable avec qui on ne peut obtenir qu’une relation d’un soir et rien d’autre. Les choses semblent avoir changé à présent. Nevada voit l’amour, l’attention à l’autre comme le plus beau des cadeaux, et elle n’a pas tort. C’est un sentiment unique qu’on ne peut qu’adorer quand il est partagé, alors pourquoi craindre le partage ? Parce que l’autre possède les clés de votre cœur et qu’il est plus difficile de se sentir vulnérable. Il grimace. « Je sais pas Nev’… Je voudrais tellement être hermétique à ce genre de choses des fois, parce que je voudrais pas que ça m’éloigne de mes rêves, tu sais au combien je fais des sacrifices depuis le début pour le basket, je veux pas changer ça, et je sais pas si me lancer dans une relation avec Naomi, ça va pas changer mes habitudes… » Il ne visait que la NBA. Il n’avait jamais songé à la question de la fondation d’une famille, parce que sa seule famille, c’était sa mère. Or maintenant, les cartes étaient redistribuées. Ashton avait quoi qu’il en soit, besoin de temps pour faire son choix. Il voyait bien que Nevada était sincère, parce qu’elle ne lui donnait pas toujours raison. Ce n’était pas une bonne idée que de se baser sur les autres, il fallait qu’il appréhende par lui-même et il acquiesça, comprenant où elle voulait en venir. « Ouais je comprends, c’est comme au basket, ça sert à rien de copier la technique d’un autre, car on la maitrisera jamais vu que ce n’est pas la nôtre. » Et puis, elle lui avoua que se lancer dans une relation telle qu’il la décrivait avec Naomi, c’était prendre un risque et peut-être même inconsidéré. « Ouais, tu crois ? Mais on choisit pas ça, non ? Entre nous c’est le pied quand ça va, franchement le sexe avec elle, mais c’est mieux que le paradis, mais bon, elle a toujours quelque chose à me reprocher… Je sais pas trop quoi faire pour être honnête. » Il soupira, si Nevada considérait que ce n’était pas une bonne idée, alors il fallait peut-être renoncer à Naomi.