falling right back into you - ashton & naomi.

C’est au travers de leurs disputes qu’il apprenait à connaitre encore mieux Naomi. Ashton considérait que pour cerner une personne il fallait connaitre ses qualités mais surtout ses défauts, afin de ne pas être surpris, et aimer une personne c’était l’aimer toute entière. Et les défauts de Naomi ne semblaient pas le déranger plus que ça. Elle s’avérait possessive et rancunière au possible, mais elle avait du tempérament, et on ne s’impose pas sans faire valoir ses défauts. Ce qu’elle faisait à merveille. Un peu trop d’ailleurs puisqu’elle dominait toujours la conversation de bout en bout, car Ashton s’énervait ou perdait le fil le premier. Elle se connaissait par cœur, et elle n’était pas prête à faire de concessions pour lui. S’il se manquait, elle ne le raterait pas. Il était prévenu. Cela aurait dû permettre au basketteur de se mettre en tête de faire les choses correctement, mais il surnageait complètement et il se serait noyé si on l’avait jeté dans le grand bain immédiatement. Bien qu’il soit en avance pour son âge sur plusieurs points et notamment au niveau scolaire, Ashton pataugeait complètement dans le domaine des relations sérieuses, et la différence d’âge entre les deux se faisait nettement sentir, car l’écart de maturité était conséquent. Naomi avait en face d’elle un gros bébé apeuré par la prise de décisions sous la pression. D’autant plus qu’il ne comprenait pas pourquoi ils se posaient des questions alors qu’ils s’étaient tout de suite bien entendus lovés dans des draps. N’était-ce pas plus simple pour s’apprivoiser ? Ils envisageraient plus tard de passer aux choses sérieuses. Du moins, c’était comme cela qu’il avait cru que ça se déroulerait. Malheureusement pour lui, elle n’était pas du même avis. Naomi voulait que les choses sérieuses débutent plus tôt. Le plus vite possible en fin de compte. Et ça, il n’était pas sûr de pouvoir le lui accorder. Il lui fallait du temps pour s’y faire, pour l’envisager, pour s’y préparer tout simplement. C’était comme subir une seconde puberté. Ca lui rappelait le jour où il avait dû apprendre à vivre en ayant atteint le double mètre. Il lui fallait un temps d’adaptation, et visiblement il peinait à lui faire comprendre, et elle s’énervait après lui, l’accusant de tout bouleverser et de tout compliquer également. Il leva les bras au ciel, comme s’il n’y était pour rien et répliqua : « Qu’est-ce que tu veux que je te dises Naomi ? Je…c’est cool ce que tu dis, mais je suis pas sûr de pouvoir m’engager comme ça maintenant… Je sais pas, j’ai besoin de temps, ça va trop vite pour moi…C’était plus simple au début… » C’était la chose à ne pas dire. Il considérait que les choses étaient simples au début parce qu’il n’y avait que du sexe. Or, il n’était pas question d’une relation basée sur le sexe, mais d’une relation à part entière. C’est ce qu’elle désirait parce que son cœur le lui ordonnait. Et Ashton aurait dû suivre le même modèle, mais il ne voulait pas que ses sentiments prennent le dessus sur la raison, et ça le perturbait trop d’avancer vers l’inconnu. A exiger n’importe quoi de lui, elle finirait par lui demander d’abandonner ses rêves pour l’épouser, et il ne pouvait penser à un tel ultimatum, car le choix s’imposait à lui : son objectif principal c’était sa carrière NBA, et le reste passait au second plan. C’est ce qui le poussait à ne pas s’engager avec elle, même si c’était le faire à regret. Finalement, contre toute attente, Naomi irritée au possible, ne supportant plus la situation, ramassa ses clés de voiture et lui balança une tirade crachant son venin telle une vipère, mais une vipère blessée. Parce que ça se sentait dans ce qu’elle lui avoua. Elle lui avait donné une sacrée chance, elle s’était ouverte à lui, lui avait offert les clés de son cœur sur un plateau en argent, et tout ce qu’il avait su faire, c’était la regarder quitter le bar pleine de regrets, déçue au possible, n’ayant en tête qu’une seule chose : qu’elle considérait que ses sentiments n’étaient pas les siens. Et là, il aurait voulu lui répondre que c’était le cas, que les sentiments de l’amérindienne n’égaleraient jamais les siens, parce que jamais ses sentiments ne lui avaient offert une telle résistance, une bataille sans relâche pour le tirailler et le détruire de l’intérieur. Mais malgré la puissance de ces sensations, il ne l’avait pas rattrapée, parce qu’il ne savait plus quoi dire, il avait besoin de gamberger, du murir, de prendre des décisions après de longues réflexions, et elle ne lui avait pas accordé ce temps précieux. Il voulait être ce gars qui allait changer sa vie, mais il voulait pour cela, le faire dans les règles de l’art. Toujours est-il qu’une fois qu’il prit conscience qu’elle était partie pour de bon, il se rendit compte qu’il avait merdé, et c’était trop tard.