(feat. Leo) ♕ the awkward moment.

LEO FEAT. ORLANE

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Je détestais mon réveil. Ce truc n'avait même pas été capable un seul instant de sonner. Résultat: je ne m'étais pas réveillé et j'allais être en retard pour mon cours de droit. Super, il ne manquait plus que ça. J'avais vraiment la poisse ces jours-ci, et arriver en retard était la dernière chose qu'il me fallait. C'est en sursaut que je m'étais réveillée, remarquant que j'avais déjà une heure de retard sur mon planning habituel. J'aurais pu partir directement vers l'université, sans passer par la case douche et juste enfiler des vêtements, mais cette idée était inconcevable. Je ne pouvais pas partir sans me laver, c'était au-delà de mes capacités, au risque de ne pas arranger mon cas. J'avais cependant enclenché la vitesse supérieure, ne restant qu'un temps minime dans la salle de bain, courant presque dans toute ma chambre pour prendre ce dont j'avais besoin. J'avais dévalé les escaliers de la Mather House à toute vitesse, manquant même de me planter plus d'une fois ou de me tordre la cheville. Mon regard se portait toujours sur ma montre, alors que tout le monde devait déjà se trouver en cours. J'étais officiellement dans la merde. Mon arrivée dans l'établissement n'était pas passée inaperçue. Il me semble avoir bousculer plusieurs personnes sur mon chemin, trop pressée à rejoindre la salle pour faire attention aux gens autour de moi. Même pas un pardon, rien. Je n'avais pas le temps de me retourner sur ces pauvres victimes pour perdre des secondes ou des minutes en plus. Je me trouvais désormais face aux escaliers, cette terrible épreuve que j'allais devoir franchir et franchement, j'étais déjà trop crevée par ma course folle jusqu'ici pour devoir faire aller mes petites jambes. Par miracle, l'ascenseur s'ouvra juste au moment où je me préparais psychologiquement à grimper les marches. Enfin un petit signe en ma faveur. Je me glissais rapidement entre les deux portes coulissantes, juste à temps avant qu'elles ne se referment sur moi. Enfin immobile, je reprenais ma respiration, essoufflée de tous ces efforts apportés en si peu de temps. Même le trajet d'étage en étage via l'ascenseur me semblait interminable. Mon regard se balada dans tous les sens, se posant un instant sur le numéro d'étage où on se trouvait avant de tomber dans celui de Leo. Il était la dernière personne sur qui je voulais tomber. C'était officiel, j'avais vraiment la poisse.

Leo avait chaussé ses lunettes de soleil en mode beau gosse. En réalité, il croyait encore à la légende populaire qui disait que ça l'aiderait à supporter la lumière du soleil après la cuite qu'il s'était pris la veille. Mais pas de soucis, il allait gérer, c'était pas la première fois qu'il combinait gueule de bois et cours de psycho comportementale. Il se demandait s'il aurait des patients un jour, qui voudrait d'un alcoolo comme psy ? Certainement que Halberstam avait besoin d'avoir se faire suivre lui. Il n'avait juste pas pu s'empêcher de sortir, ils avaient qu'à faire des soirées moins cools. Il avait jeté son mégot de cigarette avantde rentrer dans le bâtiment, fort heureusement, il n'était pas en retard et avait réussi à se réveiller à l'heure, mais vu dans l'état dans lequel il était, il aurait mieux fait de sécher un ou deux cours et dormir. Il aurait mieux compris son cours à coup sur. C'était trop tard pour revenir en arrière, il retiendrait pour la prochaine fois. Traînant les pieds, il atteignit un ascenseur, bien content d'en être l'unique occupant. C'est pas maintenant qu'il allait roupiller, mais au moins il n'y aurait personne pour piailler dans ses oreilles. Au dernier moment une silhouette féminine se glissa dans l'ascenseur. Et ben ça pour une surprise. Derrière ses lunettes, le brunet leva les yeux au ciel, d'ailleurs il quitta sa paire de lunettes de soleil. Il grogna, marmonna dans sa barbe, pestant contre le monde entier. Cependant, la brunette n'avait pas eu l'air de le voir, avec un peu de chance, ils allaient faire tout le trajet sans devoir se parler. C'était dur se faire semblant de pas se voir à la Mather House, mais alors en plus être dans le même ascenseur, ça relevait de l'exploit. Mais Orlane finit par le voir, Leo fit un semblant de geste de la tête quand un secousse se fit sentir. Inquiet il ré-appuya sur le bouton. Mais rien ne bougeait, il fallait se rendre à l'évidence. « Et merde ! C'est pas vrai ... »

LEO FEAT. ORLANE

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Ce n'était définitivement pas ma journée. C'est comme si tous les malheurs s'abattaient sur moi, et ce en très peu de temps. D'abord le réveil qui ne sonne pas, ensuite la gamelle que je me suis prise en voulant aller trop vite, et puis maintenant lui. Non, vraiment, je pense que j'aurais mieux fait de rester dans mon lit, quitte à rater les cours, je m'en foutais maintenant. ll se trouvait que j'avais un problème beaucoup plus important en ce moment-même et il se trouvait juste derrière moi. Lorsque j'avais croisé son regard en me retournant curieusement, je m'étais tout de suite remise de face, m'approchant suffisamment des portes de l'ascenseur pour être prête à sortir de là au plus vite. Peut-être que j'aurai mieux fait de prendre les escaliers au final, quitte à atteindre le dernier étage dans un essoufflement intense. Ce que j'avais pensé être une faveur dans une premier temps, était devenu mon pire moment. Je ne pouvais me sentir plus à l'aise en ce moment-même, et l'atmosphère se faisait de plus en plus étouffante. C'était déjà difficile comme ça de ne pas croiser Leo à la Mather House, et voilà que maintenant je me retrouvais en sa compagnie le temps d'arriver là où s'annoncerait ma liberté. Sauf que le voyage allait s'annoncer plus long. L'ascenseur se bloqua brusquement, provoquant une secousse qui me fit basculer vers l'arrière. Je priais le ciel pour que ce ne soit pas ce à quoi je pensais. Pas une panne, par pitié. Pas avec lui juste là, ça n'allait vraiment pas être possible. Le silence se faisait lourd dans cet endroit qui ressemblait plus à une cage qu'autre chose. Je voyais Leo s'acharner sur les interrupteur de l'ascenseur, avant de comprendre que la poisse me suivait une fois de plus. "Et merde! C'est pas vrai..." Merde. C'était vraiment le mot idéal pour décrire cet instant, ou même ma journée. Je n'osais bouger d'un poil. Je ne savais pas vraiment où me mettre en fait, mais après une bonne bouffée d'air faire, j'osais. "C'est une panne, c'est ça?" Mon intervention était sans grande utilité, mais j'avais dans l'espoir qui me contredire et que j'allais pouvoir sortir d'ici au plus vite. En plus de ça, j'étais claustrophobe... Quoi de mieux?

Leo eut presque un mouvement de panique. Comment il était censé rester calme alors qu'il était coincé dans un ascenseur ? Déjà parce qu'il avait la vieille peur toute pourrie de l'ascenseur qui se décroche et va s'écraser au septième sous-sol avec perte et fracas, qu'il avait toujours souhaité une belle mort, certainement pas à cause d'une foutue panne d'ascenseur. Deuxièmement, il était enfermé avec Orlane. De toute les étudiantes, et même les étudiants du campus, il fallait que ça tombe sur elle. Ah c'est sur qu'au moins elle sentait bon et que s'il s'étouffait c'était à cause du manque d'oxygène dans la cabine et pas à cause d'une odeur nauséabonde. Par contre ce qui puait franchement c'était leur relation. Clairement, s'il avait su à quel point de non-complicité ils atteindraient en couchant ensemble, Leo aurait peut-être évité. Ah ben oui c'était sa meilleure amie avant … A l'époque, il pouvait bien crier sur les toits que c'était la femme de sa vie, la fille qui savait tout de lui, l'unique et la seule qui avait un droit de regard sur ce qu'il faisait, et puis il y avait eu ce jour où ils s'étaient dit qu'ils étaient si proches qu'ils devraient peut-être coucher ensemble. Il n'avait pas de copine, elle avait pas de mec, c'était cool, c'était naturel, c'était devenu régulier, peut-être une fois ou deux ils avaient fait ça en étant en couple avec d'autres, au fond, ils avaient atteint l'amitié parfaite, ils partageaient absolument tout. Peut-être un peu trop au final vu à quel point leur relation s'était dégradée en un rien de temps. C'était sûrement trop bien, Leo n'avait plus voulu partager sa chère meilleure amie pour la vie. Et voilà, maintenant il l'évitait. Sauf maintenant. Là il ne pouvait pas l'ignorer. Orlane avait d'ailleurs brisé le silence, ramenant Halberstam sur Terre. Il leva les yeux au ciel, amer. « Ben ouais ça me semble évident. » Que de l'amour … Il marmonna encore un peu dans sa barbe avant d'appuyer sur le bouton d'urgence. « Allô ? Allô allô ? Allooooooooooo ? » Le brunet secoua la tête avant de regarder Orlane dans les yeux, la première fois depuis X temps. « Ça va aller ? »

LEO FEAT. ORLANE

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Je pense que j'étais prédestinée à ne pas aller en cours aujourd'hui. Tout avait été mis en place pour faire allonger mon retard, et maintenant je me retrouvais coincée de ce maudit ascenseur avec la dernière personne que j'aurai voulu croiser au monde. Si j'avais pas l'éviter durant tout ce temps, même si je le croisais assez souvent à la mather house, cette fois-ci, il n'y avait aucune issu, aucune échappatoire qui s'offrait à moi. Le silence pesait lourdement dans l'atmosphère. Je ne me sentais pas du tout à l'aise en sa présence. Il y avait cette gêne qui restait entre nous, depuis que nous avions laissé notre relation derrière nous sur un note amer. En y repenssant, c'était vraiment dommage d'en être arrivés là, mais on avait eu d'autre choix en voyant les proposition démesurées que notre amitié avait pris. Leo semblait s'acharner sur les interrupteurs, dans l'espoir que l'ascenseur ne reprenne le cours de son trajet, mais en vin. Il fallait se rendre à l'évidence, l'ascenseur était en panne et ne faisait que s'ajouter à ma longue liste de malchance en cette journée qui ne faisait que commencer. Un long soupira s'échappa de mes lèvres, énervée par la situation, sans compter de tout ce que je venais de vivre en un laps de temps record. Das un élan courageux, j'avais décidé de briser ce silence entre nous, lui demandant s'il s'agissait bien d'une panne ou non. "Ben ouais ça me semble évident." Sa réponse avait été donnée d'une manière suffisamment claire pour me faire comprendre que ma présence ne l'arrangeait pas. Si ça pouvait le rassurer, c'était réciproque pour moi, et j'aurais mille fois préféré me retrouver coincée ici avec quelqu'un d'autre que lui. "Non, ça aurait pu être autre chose." En fait non, je ne voyais pas d'autres explications plausibles, mais c'est la seule chose que j'avais trouvé à dire pour me défendre. Leo se mit alors à appuyer sur le bouton d'alerte, mais aucun retour ne se faisait. On était condamné à rester ici, et à mon avis, il devait s'agir d'une panne de courant générale pour que personne ne nous réponde. "Ca va aller?" C'était quoi cette question? C'était assez étonnant qu'il me la pose d'ailleurs. "Depuis quand tu t'intéresses à mon bien-être?" j'avais répondu sur un ton sec, trouvant cet intérêt bien trop déplacé et osé alors que pendant tout ce temps, notre non-relation se définissait à des vents continuels.  

Le jeune homme voulait bien croire que les fêtes, l'alcool à flots, ce genre de choses dont il l'avait l'habitude et dont il savait Orlane tout aussi habituée, bref ce genre de choses n'agissaient pas en bien sur les neurones des étudiants qui, comme eux, abusaient de ces soirées. Malgré tout, il s'était toujours imaginé que la Mather était bien plus intelligente que ça. D'autres raisons pour que l'ascenseur s'arrête dans son ascension ? D'autant qu'il sache, personne n'avait appuyé sur le bouton d'arrêt pour, à l'instar de nombreux personnages de séries et films, les occupants puissent copuler. Oh non, ça ne risquait pas d'arriver, c'était bien trop froid entre eux. Et Leo ne pensait pas non plus que des gens veuillent sa mort ou celle de son ancienne meilleure amie au point de les bloquer indéfiniment dans cet ascenseur. La brune n'était véritablement pas aidée, elle avait des soucis de connexions au niveau du cerveau et ça commençait à devenir grave, très grave. Peut-être que finalement, il avait bien fait pour lui de s'éloigner de cette pauvre fille qui ne devait même plus capable d'additionner deux et un. Ou alors, Halberstam devait s'inquiéter de l'avoir laissé de toute façon, à croire qu'elle avait perdu en qualité et en profondeur la pauvre gosse depuis qu'il était sorti de sa vie. Mais pas question pour lui de culpabiliser, non monsieur ronchonnait toujours, il leva une nouvelle fois les yeux au plafond. « Ouais bien sur on y croit. » Il avait eu le malheur de s'enquérir de l'état mental de la jeune femme, et voilà qu'elle sortait les griffes, prête à mordre et pas de la façon dont Leo préférait, rahlala, heureusement qu'il était là pour relever le niveau. Le brunet la fixa. « Non je m'en fous de comment tu vas, par contre si tu crèves, on va tout me mettre sur le dos et j'ai pas envie d'aller en prison à cause de toi. » Une nouvelle secousse se fit sentir, mais pas de remise en marche de la part de l'ascenseur, et cette fois-ci Leo paniqua peut-être un peu plus.

LEO FEAT. ORLANE

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Voilà l'une des raisons pourquoi je privilégiais toujours les escaliers aux ascenseurs: la panne. Je voulais éviter ce fait qui me prendrait de court et me mettrait dans un état second. Je n'aimais pas être coincée entre quatre murs sans issues possibles, d'où le fait que je souffrais de claustrophobie. Puis la présence de Leo n'arrangeait rien à cette pression qui me pesait lourdement sur les épaules. J'avais l'impression que l'oxygène manquait dans ce petit espace, mais je le cachais tant bien que mal. Je décidais de reculer, m'appuyant contre la surface qui se trouvait derrière moi. Plus j'étais loin de lui, mieux c'était et autant dire que ce n'était pas très facile à faire vu dans quoi on se trouvait. "Ouais bien sur on y croit." Il avait dit ça en levant les ciel, me prenant clairement pour une débile mentale. Je me pinçais les lèvres, m'empêchant de contre-attaquer. Ca ne servait à rien de lui donner cette peine, ce serait de la salive gaspillée inutilement. Cette journée m'avait clairement mise sur les nerfs, et sa présence n'arrangeait rien. C'est sur un ton sec et imposant que j'avais répondu à sa question. Le pauvre n'avait agi qu'en bonne âme et conscience et voilà que je devenais plus désagréable qu'autre chose. "Non je m'en fous de comment tu vas, par contre si tu crèves, on va tout me mettre sur le dos et j'ai pas envie d'aller en prison à cause de toi." Je rigolais ironiquement, chassant mon regard du sien. "En prison à cause de moi? Evidemment, j'avais oublié à quel point tu étais égoïste." Je secouais la tête, un sourire désolé sur les lèvres. Peut-être qu'au final ça avait été mieux de ne pas se croiser, ni de se parler pendant tout ce temps à voir comment on se bouffait le nez en cet instant précis. J'oubliais à quel moment nous avons fini par nous détester. Tout ça n'avait aucun sens. Je soupirais péniblement, prenant conscience de la manière dont on se parlait. "Tu penses pas qu'on pourrait faire un effort non? On est coincés je te signale, et ni toi ni moi ne savions pour combien de temps, alors autant rendre ce moment plus vivable." Je n'avais pas envie de me battre avec lui.

Leo n'était pas égoïste, il était blessé, là était toute la différence. C'était sa meilleure amie, cette fille avait été la fille la plus importante de sa vie, bien devant toutes les autres filles, même celles qu'il avait aimé. Et lorsqu'elle avait accepté de coucher avec lui, elle l'avait trahi, ils s'étaient trahis à détruire leur parfaite petite amitié, il avait fauté mais elle avait fauté aussi. Ils avaient tout gâché, ils auraient du s'en tenir à une fois, qu'ils auraient mis sur le compte de l'alcool et de leur perfection. Mais pas deux fois, trois fois, ça devenait trop compliqué, avec n'importe quelle amie mais pas elle, elle aurait du rester jusqu'à la mort du jeune homme, ils auraient du être amis pour la vie, c'était comme ça que c'était écrit. Ils ne devaient pas se bouffer dans un foutu ascenseur, parlant panne d'ascenseur et du casier judiciaire de Leo. Il aurait aimé lui parler de tout ce qu'il se passait dans sa vie, là il aurait été égoïste, lui dire combien c'était dur d'être lui, au fond, elle lui manquait, mais ça il n'était pas prêt de l'avouer ni de se l'avouer. Puis maintenant il avait Athina et tout un tas d'autres amies avec qui c'était bien plus simple. Ou pas. « Oh parce que tu l'es pas toi ? Tu te fous que j'aille en prison tant que c'est pour sauver tes petites fesses. Regarde-toi dans un miroir. » Ce que balança Orlane après laissa le jeune homme bouche bée. Sans blague ? Maintenant c'était elle qui voulait qu'ils fassent des efforts ? Très sincèrement, il ne se souvenait pas lequel des deux avait pris la décision en premier de cesser de voir l'autre, autant ça pouvait être lui, autant la brune n'avait pas cherché à renouer des liens avec lui avant. « Il te faut un ascenseur en panne pour revenir vers moi ? Félicitations ! J'apprécie l'effort. »

LEO FEAT. ORLANE

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Comme si cette journée ne pouvait pas être pire, il fallait que cette panne d'ascenseur intervienne. La poisse était définitivement devenu mon fidèle allié pour aujourd'hui. Je détestais cette tension qui pompait mon air et m'empêchait de respirer pleinement. Cette situation me rappelait à quel point je ne pouvais plus apporter Léo et que sa simple présence me mettait mal à l'aise. "Oh parce que tu l'es pas toi ? Tu te fous que j'aille en prison tant que c'est pour sauver tes petites fesses. Regarde-toi dans un miroir." Les sourcils froncés, je soupirais d'exaspération. Il avait le don de me mettre sur les nerfs, et j'étais bien contente de l'avoir évité durant tout ce temps à en voir comment il me parlait. "Je t'emmerde Léo." C'est tout ce que j'avais trouvé à dire pour éviter de s'étaler sur cette conversation inutile qui rapportait des faits insensés. A croire qu'on allait à chaque fois trouver quelque chose à dire pour faire savoir à l'autre que sa présence était pesante. Et si j'essayais de détendre l'atmosphère par une bonne approche, sa réponse me refroidit aussi vite. "Il te faut un ascenseur en panne pour revenir vers moi ? Félicitations ! J'apprécie l'effort." Je serrais les dents, mon regard roulant vers le ciel. C'était vraiment une tête de mule ce gars, au point de toujours voir le mauvais côté des choses. "Tu te fou de ma gueule là? Parce qu'il me semble que tu n'ai fait aucun effort non plus de ce ton côté pour qu'on se reparle." C'était un peu l'hôpital qui se fou de la charité. Apparemment, ça semblait plus facile pour lui de tout remettre sur moi que pour essayer de trouver sa part des choses. J'avais presque honte de reconnaître qu'il me manquait, et c'était d'ailleurs complètement stupide. Je ne savais même pas comment je pouvais avoir encore un peu de sympathie pour sa part.

Le brunet ricana, c'était plus fort que lui. En fait, c'est qu'il trouvait ça triste, plus qu'autre chose, il y avait une époque où c'était un jeu pour eux de s'envoyer des vannes, maintenant il se vexait, elle boudait, ils se crachaient dessus sans vergogne, ils cherchaient à se blesser l'un l'autre. Situation qui ne plaisait pas à Halberstam, il avait beau se dire quelques fois que c'était pour la bonne cause, que c'était certainement mieux comme ça et qu'il n'allait pas pleurer dix ans, des amitiés brisées c'est monnaie courante, le Mather avait quelque fois du mal à être méchant et haineux envers Orlane. Il subsistait une sorte d'affection, parfois il avait entendu quelques petits malheurs qui lui étaient arrivés et le brunet aurait voulu intervenir, la consoler, en rire avec elle, boire une bouteille de tequila avec elle, l'écouter se lamenter, faire la misère au mec ou à la fille origine de ses tourments. Ne serait-ce que lui donner un sourire de soutien, mais même ça il en était incapable. Il savait que la brunette lui répondrait avec un regard froid, se foutrait de sa gueule, peut-être qu'il avait imaginé tout ça aussi. Il ne savait plus vraiment quoi penser de la situation si ce n'est qu'il avait fallu attendre d'être enfermé dans un ascenseur avec elle pour être mis devant le fait accompli. Il lui reprochait de ne pas avoir fait d'efforts, mais elle avait raison, elle n'en avait pas fait non plus. Le jeune homme pinça les lèvres en s'asseyant contre la paroi face à elle. Il lâcha un long soupir. C'était dur de lui faire la guerre alors qu'il savait qu'il suffisait qu'elle revienne vers lui pour obtempérer. « Et alors on a tord tous les deux de toute façon depuis le début. Depuis que ça a commencé à se dégrader, tu es aussi fautive que moi, je le sais bien. Mais … » Mais il ne serait pas le premier à s'excuser, tête de mule qu'il était.