No lies, no secrets ✮ THOMSPERS-LEROY

Les larmes te coulent au visage, t'en avais marre de toute cette merde. Tellement marre. C'était bien trop compliquée pour ta petite tête. T'arrivais à peine à te concentrer sur les mots de ta Caly. La réalité était douloureuse à entendre. Alors tu vas faire quoi ? Tu vas te marier à ce mec dont tu connais rien, juste pour le plaisir de ton sadique d'oncle ? Puisque je vois que c'est la seule solution possible... tu dis la voix tremblante. Putain cette solution te faisait chier, ça te faisait incroyablement mal. Ca te faisait rager de l'intérieur que cet homme puisse foutre votre bonheur en l'air. T'avais l'impression de te sentir vaincu d'un coup, totalement anéantie par cette simple nouvelle. Cela bouleversait ton coeur Franchement quel connard de foutre la merde dans notre mariage, on peut pas être tranquille deux secondes! tu souffles énervée entre deux sanglots avant de te lever. T'avais besoin de boire, de prendre l'air. De noyer ta tristesse dans de l'alcool. T'avais l'impression que le sol se dérobait sous tes pieds, t'avais l'impression de tout perdre. T'avais l'impression de perdre ta meilleure amie. J'te souhaite un bon mariage avec ce... Elio. en fait tu ne pensais pas un mot de ce que tu disais, mais tu ne pouvais plus supporter cette situation tellement elle te faisait mal. Tout ce que tu savais faire, c'était de fuir cette douleur.

J'pouvais pas supporter de la voir comme ça, j'attrapais ses mains, je me rapprochais donc d'elle. Je ne voulais pas divorcer, je ne voulais pas épouser Elio, la seule que je voulais c'était mon mariage avec elle, le meilleur choix de toute ma vie. Non, je vais me battre, pour nous. Pour mon nom, à présent, Leroy, je vais tout faire pour le garder, je vais faire tout ce que je peux... mais je ne peux rien te promettre, il faut que tu me fasses confiance, Elizabeth, s'il te plaît dis-je avant d'essuyer ses larmes délicatement. La voir dans cet état me prouvait au moins une chose : elle tenait également à moi, et à notre mariage, ce n'était pas juste une blague de passage pour elle et ça me rassurait. Elle parlait avec une ironie pesante par rapport à Elio. Mais putain arrête de dire ça liz ! ARRÊTE ! Ça me fait mal aussi tu sais. Je m'emportais, ce n'était pas la bonne solution, mais quelque chose était différent à présent, je voyais bien dans son regard qu'elle... elle m'en voulait ou quelque chose comme ça. Ça me rendait folle. Je suis désolée de te faire pleurer... tellement désolée dis-je dans un soupir, sans lâcher ses mains. Je ne savais pas comment retourner en arrière, ni comment réparer mes erreurs et les choix de mon oncle.

Tu voulais partir d'ici, mais la jeune femme te prend par les mains. Ton regard se baisse vers ses dernières. T'as un pincement au coeur, tu ne voulais pas que votre mariage soit réduit à néant à cause de ces conneries. P'être que les autres comprenaient pas votre union, mais pour toi, elle avait énormément d'importance. Caly c'était pas simplement ta meilleure amie, mais ton âme soeur amicale, ta moitié. Tu ne pouvais pas avancer sans elle, ton monde serait bien triste sans elle. Et si vous étiez contraintes de divorcer, c'est comme si on réduisait une partie de ta vie en mille morceaux. Et tu voulais à tout prix éviter cela, cette fin tragique, qui te briserait. Sa main vient essuyer tes larmes, tu fermes tes yeux, ça réchauffe ton coeur. T'essaye d'imaginer comment aurait été ta vie sans que ta femme t'annonce cette nouvelle. Tu aurais vécu dans l'ignorance et dans inconscience. P'être que c'était mieux finalement ? Ou pas. Tu ne sais pas. Tu reste sans voix en regardant la jeune femme, les yeux encore humides. Ton corps tout entier est à la fois envahie par la colère et la tristesse. C'était déroutant. T'avais plus la force pour te battre ce soir. Tu t'approches alors de ta meilleure amie, un instant hésitante, avant de la serrer contre toi. Dans ses bras, t'avais l'impression d'être invincible, que vos problèmes n'existaient plus et tu avais envie que ce moment dure une éternité pour ne pas affronter la terrible réalité. Demain sera un jour meilleur. Si seulement cela était possible.

Je sentais que la tempête était passée, et c’était mieux comme ça même si la solution n’était pas là. Le problème était toujours présent, dans un coin de notre tête et on devait vivre avec, mais j’allais trouver une solution, je ne pouvais faire autrement même si à présent je voyais un obstacle. Même plusieurs. Elizabeth me prenait dans ses bras et j’enroulais mes bras autour d’elle avant de déposer un baiser sur sa joue. Oui je l’espère dis-je calmement avant de la regarder avec tendresse. Il était hors de question que je quitte le nom de Leroy, je ne pouvais pas m’y faire, même en essayant. Puis, la voir triste comme ça, c’était la pire chose du monde, notre amitié était réellement importante pour moi et je ne pouvais pas continuer ma vie en sachant que je lui faisais du mal. J’étais déterminée, mon oncle allait voir, la famille Ferrari aussi, qui j’étais. Je ramenais Elizabeth à l’entrée, elle désirait partir à présent, puis il était tard. On se revoit bientôt ? demandai-je, timidement, elle était toujours en colère et je ne pouvais pas lui en vouloir.