No lies, no secrets ✮ THOMSPERS-LEROY

Dès que tu avais reçu cet sms, ton coeur avait pris panique. Pendant un instant t'avais cru à une blague de ta meilleure amie, mais en relisant mainte et mainte fois son message, tu sentais bien qu'elle était sérieuse dans ses mots. T'avais quitté ton appart en pleine nuit pour rejoindre la dunster. Mille et une questions se bousculaient dans ta tête. Il s'était passé un truc. Quelque chose dont tu ignorais l'existence. Tu en étais sure. Les minutes te paraissent incroyablement longues au volant de ta voiture. T'avais peur. Peur de ce qui était en train de se passer. T'arrive enfin devant son appart et monte les escaliers deux à deux avant d'arriver essoufflée devant la porte et tambouriner comme une folle Caaaalyyyyy! Ouvre tout de suite ! à cet instant, tu t'en fichais de réveiller tout l'immeuble.

Je ferais la déco un autre jour

Caly, va ouvrir, j’ai pas envie ! me disait Charlie alors qu’il était avec les autres colocataires dans notre jardin. J’étais dans le salon, en train de regarder la télé… je voulais me changer les idées après cette journée épuisante : rencontre avec Elio, qui était, accessoirement, mon futur époux, sympa la journée hein. Je me dirigeais donc vers l’entrée, baillant au passage, la personne derrière la porte semblait bien pressée. J’ouvrais, et là, surprise. Elizabeth… mais qu’est-ce que tu fais ici ? Il est super tard… dis-je encore endormie, je déposais un baiser sur sa joue avant de m’écarter afin de la laisser entrer, heureusement que les autres étaient dehors parce que j’allais passer un sale quart d’heure.

Qu'est-ce que tu faisais ici ? Eh bien tu étais morte de panique, morte de peur. Cette nouvelle de mariage arrangé t'avais retourné sans dessus dessous. Tu ne pouvais dormir sans avoir eu de réponses à tes questions. Ton coeur palpite dans ta poitrine, et c'est un soulagement quand la porte s'ouvre devant tes yeux Calyyyyy! tu t'exclames en voyant la blondinette. Tu fais un pas à l'intérieur de son appart et tu lui dis Je sais, je sais mais il faut que tu m'expliques cette histoire de mariage !

En deux secondes, Elizabeth se trouvait dans mon appartement, je refermais la porte avant de rejoindre le canapé une nouvelle fois. Elle allait me suivre, je lui faisais un petit signe de la main. Je m’allongeais en lui laissant un espace. Je suis fatiguée Liz… et je ne mentais pas pour le coup, j’étais exténuée, crevée. Je devais digérer tout ça et c’était franchement pas facile, parce que ces derniers temps ma vie se résumait à de la merde, il fallait le dire. Rien n’était positif depuis trois mois et j’commençais à franchement en avoir marre. Je suis fiancée avec un mec, il s’appelle Elio, c’est mon oncle qui m’oblige… est-ce que j’allais lui dire pour la prison ? Ça me faisait frissonner rien que d’en parler, j’voulais cacher tout ça, presque personne savait..

Tu le vois sur son visage que ta blonde est fatiguée, mais malgré ça, tu devais avoir ses réponses. Tu ne pouvais passer une nuit de plus dans cette intolérable attente. Ca te faisait peur cette histoire, très peur, tu ne voulais pas que ce mariage soit rompu, car il comptait énormément à tes yeux, c'était l'union d'une belle amitié depuis maintenant des années. Tu te retrouves assise sur le canapé auprès de ta meilleure amie, une boule au ventre et ses questions à n'en plus finir qui se bousculaient dans ta tête. T'allais exploser sous peu. Et son annonce à l'effet d'une bombe dans ton coeur Fiancée ? A Elio ? t'essaye de calmer ta respiration Non mais c'est qui celui-là ? tu commences à t'énerver Et d'où ton oncle te force à faire une telle chose ? J'suis désolée mais j'vais aller lui refaire le portrait pour lui montrer que jsuis contre !

Elizabeth, s’énervait, visiblement l’idée que j’épouse une autre personne ne lui plaisait pas. Je pouvais la comprendre puisque moi-même, je ne me faisais pas à l’idée. Je ne voulais pas divorcer, j’étais fière de porter le nom Leroy, c’était largement mieux que le nom d’une marque de voiture en guise de nom de famille. Néanmoins, toute cette histoire me perturbait et je ne pouvais le cacher à Elizabeth. C’est un étudiant de Harvard, le frère d’une cabot, Zita, je sais pas si tu vois dis-je à la jeune femme qui commençait à péter un câble. L’truc c’est que c’était délicat de lui expliquer le pourquoi du comment, de lui dire que je ne pouvais PAS refuser puisque mon oncle me menaçait. Mais avant de dire ça il fallait que j’explique la prison… toutes ces idées se bousculaient dans ma tête et je ne savais pas quoi faire, j’étais perdue. Moi aussi j’suis contre liz mais j’ai pas le choix bordel ! dis-je en relevant la tête, fixant le regard de la jeune femme.

Tu ne connaissais ni le mec dont elle te parlait, ni cette Zita. Harvard était tellement grand vous savez, il y avait tellement d'histoires, d'embrouilles, de potins qu'il était difficile, vraiment difficile de démêler le vrai du faux par moment. Tu te concentres sur les paroles de ta femme qu'elle te disait, mais bon sur le coup elle t'informait pas beaucoup, beaucoup. T'avais la nette, même la grosse impression qu'elle te cachait quelque chose. Un secret, un terrible secret. Mais quoi ? Et pourquoi elle ne voulait pas te le dire, se confier à toi, vous partagez tous normalement, non ? Non je ne connais pas... tu la regardes droit dans ses yeux pour essayer de comprendre et percevoir ce que la blonde te cacher Pourquoi tu ne peux pas Caly ? Pourquoi ? A ce que je sache où est libre de faire nos propres choix nous les femmes aux XXIème ! On est loin des mariages arrangés du Moyen-Age! Je comprends pas pourquoi tu ne peux pas. Ton regard se fait insistant et tu lui demandes faiblement, d'une petite voix comme si tu avais peur de poser cette question, peur que cela provoque quelque chose que tu ne voulais pas T'es sur que tu m'as tout dit Caly ? Tout... ?

Je déglutissais, visiblement mal à l’aise. Comment pouvais-je lui expliquer ? Je voulais tellement la préserver, mon but n’était pas de lui mentir seulement de ne pas l’embêter avec mes histoires qui ne concernaient que moi et ma vie de merde. Parce que ouais, dernièrement, ma vie, c’était pas un cadeau. Seulement je connaissais Elizabeth, elle était impulsive, fidèle en amitié… et je l’étais aussi. Seulement, elle n’allait pas accepter si facilement le fait que je n’ai pas parlé de tout ça. Pour moi ce n’est pas un mensonge juste un… non dit. Est-ce que c’était le bon moment ? Sûrement que non, mais je ne pouvais plus revenir en arrière. Elle savait trop de trucs pour ne pas avoir droit à l’histoire entière. Je prenais ma tête entre mes mains et je soufflais un bon coup. Non, je n’ai pas tout dit Elizabeth. Non, j’ai préféré te préserver, ne pas t’embêter avec mes problèmes et avant de t’énerver je veux que tu te souviennes que je t’aime. Elle était ma femme et même si c’était un mariage amical je tenais vraiment à elle. Je t’aime, tu entends ? À tel point que je préfère te mentir, te sourire afin que tu continues à vivre tranquillement… Je ne voulais pas te mentir, juste ne pas te perturber, parce que tu mérites pas d'être dans la merde à cause de moi. Personne mérite de connaitre mes malheurs, alors si tu veux vraiment tout savoir, j'veux pas que tu t'énerves, s'il te plaît... j’voulais tellement qu’elle comprenne ça, que ce n’était pas contre elle que j’avais fait tout ça. J'avais tellement besoin d'elle dernièrement.

Ses mots t’apeuraient, ils provoquaient en toi ses frissons qui te traversaient le corps tout entier. Tu voulais connaître cette réalité que ta femme te cachait, mais de l'autre, tu avais incroyablement peur que ses révélations créent une faille dans votre amitié. Tu connaissais par coeur la jeune famille et tu reconnaissais quand elle te cachait des choses. Vous vous connaissiez depuis tellement longtemps, votre amitié avait toujours survécu à ces millions de kilomètres qui vous séparaient par moment, la vie vous avez donné une chance unique de vous retrouver à Harvard, vous aviez vécu tellement de belles choses ensemble. Des voyages, des fous rires, des énormes bêtises, votre mariage. L'union de votre si belle amitié. Sans doute la plus importante à tes yeux. Mais là, vous arriviez à un moment délicat, fragile de votre amitié, tu avais peur de tout perdre de votre bonheur. Moi aussi je t'aime plus que tout ma Caly tu dis en un mince sourire avant de reprendre ton courage à deux mains et continuer Tu m'fais peur là... je sais pas à quoi m'attendre.. tu m'fais imaginer les scénarios les plus fous dans ma tête là tu dis la voix tremblante, car avec Caly fallait vraiment s'attendre à tout et n'importe quoi J'vais essayer de pas m'énerver, mais j'préfère pas te le promettre car j'aime pas briser mes promesses, tu le sais ma belle ? tu la cherches du regard alors qu'elle avait son visage enfoui dans ses mains. Tu t'approches doucement d'elle, prenant ses mains dans les tiennes, comme pour la forcer à relever son regard vers toi Dit moi et j'essayerais de rester calme.

Elizabeth essayait de me rassurer, elle m’aimait également, et même si je le savais, ça faisait du bien de l’entendre. Je pouvais lire l’inquiétude que mes paroles provoquaient sur le visage de la jeune femme mais je ne pouvais faire autrement, je voulais tellement être honnête mais ça me faisait peur. J’avais tellement peur. Surtout lorsqu’elle me disait qu’elle ne pouvait rien me promettre… je ne pouvais pas l’obliger à le faire, même si j’aurais préféré obtenir une réponse positive, là, je craignais le pire. Elizabeth c’était pas une tempête c’était une tornade, une vraie, le genre qui dévaste tout, bref, la catastrophe. Mais j’pouvais plus reculer, je respirais donc - vous m’direz normal, je suis pas encore un vampire - prenant une grande inspiration lorsqu’elle prenait mes mains dans les siennes. Elizabeth je… je sais pas comment le dire en fait. Ni par où commencer. Par la prison, mon oncle mafieux ? Mon mariage ? Je voulais tellement revenir en arrière, là, éviter cette conversation, je ne sais pas, sortir la carte joker. Je suis allée en prison cet été dis-je calmement en fixant la jeune homme. Boum, j’avais l’impression de lancer une bombe, c’était pas le calme avant la tempête mais le calme pendant la tempête pour le coup, puisque toutes les deux, après cette révélation, on restait dans le silence. Et merde.