What to do when you've lost your keys for dummies feat Addison

Thomas se plaisait bien, seul, dans son petit appartement. Il aurait bien tenté la colocation mais doutait de pouvoir supporter la proximité avec un inconnu, il aimait prendre son temps le matin et allumer la TV pendant qu'il courrait sur son tapis de sport. Des habitudes de vie qui lui convenaient plutôt bien jusqu'à présent, sans compter qu'il y avait un aspect pratique non négligeable ; le petit garage attenant à son appartement lui permettait d’accueillir et de garder les voitures de ses clients le temps de réparer leurs petits bijoux. L'étudiant ne savait malheureusement pas ce que c'était d'avoir un frère ou une soeur...
- Mince, c'est fou ça. Il devait reconnaitre qu'il était impressionné, c'était quand même un nom qui devait se murmurer dans le milieu du luxe ! Il n'aurait jamais deviné qu'Addison puisse être issue d'une famille aussi aisée, contrairement aux Eliots, la Quincy ne le portait pas sur elle. Thomas en appréciait d'autant plus la simplicité dont Addison faisait preuve avec lui.
- Si tu as du café...peut-être un déca vu l'heure, demanda t-il en fixant la cafetière qui ronronnait déjà. Je peux t'aider à sortir quelque chose ?   Non seulement elle venait de le sauver d'une nuit à la belle étoile, mais en plus, il avait droit à un café chaud en arrivant.
- Je pense qu'elles sont restées à la fac, certainement dans mon casier. J'ai dû les laisser entre deux cours et oublier de les reprendre...Tu vis ici avec ta soeur alors ?

Spoiler:

Et oui, je suis la soeur de Candice, la fille adoptive de la célèbre famille Swarovski. Car oui, elle est ma soeur biologique et aurait normalement dû vivre à Mexico avec moi. Le sort en a décidé autrement, et c'est il y a peu que j'ai découvert cette nouvelle soeur que je ne connaissais pas. Bref, je n'ai pas une vie familiale des plus simples finalement. Arrivés dans la cuisine de l'appartement de ma soeur, je demande à Thomas ce qu'il désire. « Un déca alors. Et non t'inquiète pas, je gère ! » dis-je, lui adressant un petit sourire. Je pars donc chercher une capsule dans un pot et met la cafetière en route. Je m'adosse contre un meuble de cuisine pour faire face au jeune homme, me rendant compte qu'il est tout de même assez tard. « Mince. On ira voir demain si tu veux ? » proposai-je, après tout je n'ai rien de réellement prévu, et mieux vaut que je sorte que de rester pour me morfondre. Je suis déjà assez mal comme ça. « Oui je suis arrivée en mars dernier ! J'étais à Yale avant ça, et c'est en grande partie pour la rejoindre que je suis venue ici. » racontais-je fièrement à Thomas, attrapant le café que je lui tendais. Je mettais alors le mien, me retournant vers le Quincy. « Et toi tu vis tout seul ? »

Il se sentait un peu idiot avec ses clés restées dans le casier de la fac. Finalement, avoir un coloc' pourrait s'avérer pratique dans ce type de situation. L'appartement d'Addison paraissait au moins 4 fois plus grand que le sien, il n'osa même pas imaginer la place qu'il aurait pour ranger ses bouquins - actuellement en vrac dans sa petite chambre d'appart - ou son tapis de course. Addison revint bientôt avec une petite capsule dans les mains et l'introduisit dans une cafetière high-tech qui trônait dans la cuisine. Celle-ci se mit en route aussitôt avec un léger ronronnement.
- Oui, je crois que ça va attendre demain maintenant. Finalement, il avait vraiment eu de la chance de tomber sur l'étudiante ce soir ; il n'avait plus qu'à se faire discret pour cette nuit.
- Mars ? Je te voyais ici depuis l'année dernière au moins... Il avait déjà croisé la demoiselle à plusieurs reprises, à la Quincy House et dans les couloirs de la fac. Il tenta de cacher sa surprise, mais Svarowski et Yale, ça faisait beaucoup en une fois. Non...Yale ? Et tu es partie de la fac pour venir ici ? Yale, c'est juste une institution ! Merci pour le café. Thomas attrapa le breuvage fumant que lui tendait l'étudiante. Le simple avec la tasse lui fit un bien fou, il avait quand même les mains gelées.
- Oui. C'est quand même bien d'avoir son propre espace, non ? plaisanta t-il.

Je n'aimerais pas vraiment être à sa place. De un, car je déteste perdre quoi que ce soit qui est essentiel à ma survie. De deux, car je suis du genre très timide et je n'aurais jamais osé demander à quelqu'un de m'héberger. Pauvre de moi. « Pas de problème, je viendrai avec toi si tu veux. » dis-je en lui adressant un petit sourire, contente de pouvoir l'aider dans sa détresse. J'aurais aimé que l'on fasse de même pour moi, c'est toujours sympa de pouvoir compter sur quelqu'un. « Et non, je suis pas là depuis très longtemps ! Avec Candice on a fait plein de démarches pour que j'entre en cours d'année. » dis-je fièrement, très heureuse de faire partie de la vie de ma soeur maintenant. N'ayant pas grandi ensembles, nous méritons une deuxième chance non ? J'attrape ensuite mon café et me tourne vers le jeune homme, toujours appuyée contre un meuble de cuisine. Je hausse les épaules en souriant. « Je me plais tellement à Harvard maintenant, et surtout à la Quincy.. Je suis même devenue présidente t'imagines ? » Malgré que ça fasse quelques mois que je sois à la présidence de la confrérie, je ne réalise pas toujours. C'est tellement d'honneur. « Je supporte pas trop la coloc à la base, mais je vis avec ma soeur donc bon. En ce moment, sa meilleure amie scoite un peu par contre. » dis-je dans un rire, ça ne me gêne pas vraiment.

Demain, à la première heure, il fouillerait son casier dans l'espoir de trouver son jeu de clé. Il les fourrait toujours dans la poche de son manteau, c'était un réflexe ; et les savoir perdues dans la nature ne le rassurait pas. Dans le pire de cas, il préviendrait le responsable de son appart', dès demain matin en proposant d'installer de nouvelles serrures. Si vraiment...
- Je dis pas non. Il croisait les doigts pour que ses clés se soient bien glissées avec les bouquins de cours qu'il avait laissés à la fac. Thomas espérait pouvoir dormir chez lui demain soir. A la façon dont Addison évoquait sa soeur, il devina une complicité certaine entre elles. Pas facile à comprendre pour ce fils unique qui n'avait rien connu d'autre qu'une grand chambre pour lui tout seul. Il n'avait jamais eu l'impression de devoir partager ses parents avec qui que ce soit, mais il avait bien vite compris qu'être fils unique avait ses limites... Piqué par la curiosité, il osa demander à l'étudiante :
- Tu as déménagé pour rejoindre ta soeur ? Il n'était pas sûr de suivre l'historique des aventures des Svarowski.
- La Quincy, c'est juste le must ! plaisanta Thomas. Il avait beau de ne pas habiter dans les locaux de la confrérie, il se sentait pourtant étrangement chez lui lorsqu'il franchissait la porte d'entrée. J'imagine très bien, on a toujours une présidence de compétition chez nous. Il décocha un sourire à la présidente et avala une gorgée de café.
La bonne humeur de l'étudiante était communicative, c'est tout sourire qu'il répondit :
- Si tu es aussi sympa avec tous ceux qui s'invitent chez toi, qu'avec moi, je crois que je comprends qu'elle prenne son temps avant de partir.

J'étais contente de pouvoir l'accompagner, de toute façon je n'avais rien de mieux à faire demain. J'ai un peu de travail mais je ne suis pas surchargée non plus donc ça devrait aller. J'acquiesce en souriant à sa question, effectivement je suis venue en grande partie pour rejoindre ma soeur jumelle. Même s'il reste des dizaines de choses à découvrir l'une de l'autre, le lien qui nous unit est indescriptible. « Oui voilà c'est ça. » dis-je, buvant une gorgée du café que je venais de me servir. J'adore littéralement cette machine à café, elle est super rapide et les cafés sont excellents. Bref, nous en venons à parler de la Quincy House, sujet bien plus qu'intéressant. J'adore cette confrérie, d'ailleurs ce n'est pas pour rien que je la préside. Aucune autre maison n'aurait pu me correspondre de toute manière. « Oh t'es gentil. » répondis-je en rougissant légèrement suite à ses paroles. J'ai peur de ne pas en faire assez ou de faire les choses mal parfois, c'est difficile à gérer. Surtout qu'en ce moment, ce n'est pas la grande forme chez moi. « Ça doit être ça ! Et puis je crois que ça faisait un bon bout de temps qu'elle n'avait pas vu Candice ! » Je ne connais pas réellement Blue-Ivy, mais je sais qu'elles s'entendaient très bien avant la "fausse mort" de Candice il y a quelques mois de cela.

Thomas reprendrait le chemin de la faculté dès 8h le lendemain, il démarrait par 2 heures de cours magistral dans l'amphi B et devait prévoir de repasser par son casier avant ! Au pire, il arriverait avec quelques minutes de retard en cours et ce serait loin d'être la première fois. « Oui voilà c'est ça. », il s'en doutait mais avait encore du mal à appréhender le lien qui unissait des frères et soeurs. Il sirota une gorgée de son café chaud en regardant de petits nuages de fumée s'élever de sa tasse. Il aurait eu mille choses à faire au lieu d'être tranquillement assis ici, mais il ferait tout demain : regarder dans son casier, appeler le propriétaire de son appartement, téléphoner au serrurier. Il était bien trop tard pour penser à tout ce qui l'attendait...
Il sourit en remarquant que le rouge montait aux joues d'Addison.
- Gentil ? Non, c'est tout simplement vrai, plaisanta t-il en riant franchement. Tant que ça ne te gêne pas, c'est bien pour tout le monde alors. Thomas avait aussi quelques potes qui passaient de temps en temps chez lui pour boire un verre ou l'aider à retaper les vieilles voitures qui étaient en attente de réparation, dans son garage. C'était important de savoir qu'on pouvait compter sur ces personnes-là.
- Tu commences à quelle heure demain ? Il allait essayer de se faire tout petit mais il faudrait bien qu'il se lève pour aller à la fac. Pour éviter de te réveiller, se justifia t-il en souriant.

Je n'ai pas l'habitude des compliments, ce n'est pas une nouveauté, et j'ai toujours la même réaction : rougir. Je suis déjà timide de base, alors quand quelqu'un me fait des louanges, je deviens rapidement gênée. Surtout quand c'est un homme qui me les fait. Bref, Thomas est un jeune homme adorable et je suis vraiment contente de l'héberger. « En tout cas ça me touche beaucoup. J'adore cette maison et j'ai envie de faire les choses bien. » dis-je en souriant, buvant ensuite une gorgée de mon café brûlant. Je viens de me rendre compte que je n'ai pas pris un décaféiné en plus de cela.. Tant pis, je ne pense pas que ça m'empêchera de dormir. « Oui, et puis de toute façon, c'est chez ma soeur ici. Je squatte moi c'est tout. » répondis-je en lâchant un petit rire, amusé par la situation finalement. Je déteste dépendre des autres mais Candice a tellement insisté pour que je la rejoigne ici que je n'ai pas pu me résoudre à refuser. « Je commence à dix heures. Mais si tu veux y aller plus tôt je t'accompagne hein, j'ai l'impression qu'on parle de mes clés à moi maintenant. » Ouais, je me mettais limite à la place de Thomas, m'imaginant que je suis celle qui a perdu ses clés d'appart.

S'il y avait bien un choix que Thomas ne regrettait pas, c'était son intégration à la faculté d'Harvard. Une nouvelle vie loin de ses parents, dans une confrérie dans laquelle il se sentait à sa place et qu'il ne vivait pas comme une étiquette. Il s'en fichait pas mal de passer pour le gentil de service, après tout, ça lui ressemblait plutôt ! ça faisait des semaines qu'il n'avait pas passé une soirée en compagnie d'une jeune femme. Il fallait qu'il perde ses clés pour se retrouver dans l'appartement de la jolie présidente Quincy, en plein stress lorsqu'il se laissait à penser au lendemain. Ses clés d'appartement étaient plus importantes que son téléphone portable...
- Rassure-toi, tu fais les choses bien. Il eut un sourire discret. Tout comme Nevada, Addison était une Quincy impliquée et par dessus-tout, une étudiante à l'écoute. Thomas se sentait comme un intrus dans une maison que même Addison semblait avoir du mal à investir. Il fallait dire que les pièces étaient tellement volumineuses qu'on pouvait organiser de grandes fêtes sans problème.
- Votre appart' est géant en tout cas. Géant dans le sens propre du terme, immense !
- La frayeur que j'ai eu tout à l'heure, heureusement que t'étais là. Il lui offrirait bien un quelque chose lorsqu'il retrouverait les clés de son appart puisque ce soir, il aura pu finir n'importe où. Et si c'est bien dans mon casier, on file fêter ça au café du coin.

« Merci c'est gentil. » répondis-je en souriant amplement, tout en essayant de cacher ma gêne. Les compliments, ce n'est pas mon truc décidément, et je crois que je n'en prendrais jamais l'habitude. Bref, je termine d'une traite mon café et commence à partir en direction du salon, j'ai envie de me poser dans le canapé tranquille. C'est que je suis un peu fatiguée, et puis l'alcool qui redescend, ça ne me tient pas vraiment éveillée. « Ouais il est immense, je sais pas comment elle faisait quand elle vivait ici toute seule ! » m'exclamais-je, me rendant compte que ce loft est vraiment très grand. Pour quatre, on s'en sort vraiment bien, et on a vécu à deux pendant un long moment avant que Blue-Ivy vienne chez nous. « On a de la chance d'habiter à côté finalement, et le jour où je perd mes clés, je sais chez qui frapper. » dis-je alors en souriant, m'affalant dans le sofa comme si ma vie en dépendait. Ouais, je commence à être un peu fatiguée je l'avoue. « Avec plaisir oui ! Avant les cours c'est toujours sympa de passer dans un café, ça me motive. »