WE CAN LIVE UNDERWATER ❋ CALYPSO

Si on regarde comme ça, en passant, il n'y avait pas de raison pour que Leo aille à la piscine. Surtout sur le campus. Certes regarder l'entraînement de l'équipe féminine de natation était particulièrement enrichissant pour les yeux, mais cette fois-là, c'était lui en maillot, et en plus de ça, c'était les heures d'ouverture au tout public. Il faut croire que le jeune homme était soudain touché d'une crise de sportivité aiguë, qu'il avait besoin de se dépenser. Il sortit des vestiaires, regarda les quelques personnes qui se baignaient, ou qui faisaient semblant un peu comme lui, il jeta sa serviette dans un coin. Les mains sur les hanches, il détailla le complexe aquatique, abandonna l'idée de nager dans la piscine 'olympique' et préféra le bassin plus petit et plus cool. On commence en douceur vous croyez quoi ? Le brunet finit par rentrer dans l'eau, petit à petit, pas au point de ressembler à une fifille. Enfin, il se jeta complètement à l'eau, ressortit, secouant la tête pour se débarrasser des cheveux dans les yeux et se retrouva nez à nez avec une blonde pas si inconnue que ça. Un large sourire mesquin naquit sur les lèvres de Leo, c'était un véritable plaisir de croiser la Dunster ici, vraiment. Se relevant et posant ses pieds bien à plat sur le sol de la piscine, l'eau jusqu'à la taille, il croisa les bras, détaillant sans gêne la jeune femme. « Et ben alors ? Calypso s'entraîne à aller à la pêche aux petits poissons ? Ici c'est la piscine requin, va voir dans la pataugeage si tu trouves pas quelqu'un pour toi. » Il contourna la jeune femme, se faisant un malin plaisir pour l'éclabousser, priant pour que l'eau pleine de chlore atteigne ses yeux et la rende aveugle. Quoiqu'elle ne pourrait plus profiter du spectacle de Leo en maillot.

Outre ma dernière escapade sur le stade de l'université afin de faire quelques exercices, j'avais décidé de laisser tomber le sport dans les locaux universitaires. En effet ma première expérience en tant qu'étudiante sportive s'était terminée en catastrophe : habits volés, je m'étais retrouvée à me balader presque nue dans les vestiaires avant de tomber nez à nez avec Cody, lui était complètement nu évidemment. Bref, une galère, il semblait donc évident que je retourne à mes anciennes habitudes : les salles privées, très chères, certes, mais il était hors de question que je reprenne le risque d'attraper des verrues. Seulement, mes comptes étaient encore gelés suite à mon passage en prison, apparemment malgré ma nationalité américaine, l'état trouvait étrange que je sois arrêtée en Russie puis remise en liberté comme par magie. S'ils trouvaient ça bizarre, c'est parce qu'ils ne connaissent pas la Russie de toute évidence. Donc, au final je me retrouvais à la piscine, celle de l'université bien évidemment. Lorsque je rentrais une première jambe dans l'eau, je pouvais sentir tous les microbes traverser mon épiderme, infecter mon corps tout entier, je fermais les yeux un instant et je faisais abstraction de tout cela afin de rentrer dans l'eau. La fieré que j'éprouvais face à mon acte de bravoure n'allait pas être de longue durée : Léo venait d'apparaitre dans mon champ de vision. Je fronçais les sourcils, il me regardait avec son petit air insupportable. Et le bassin des têtards tu connais ? Il rassemble tous les cons d'Harvard et se trouve loin d'ici, j'te conseille de le rejoindre, et si tu es trop bête pour comprendre ça, ça veut dire dégage dis-je d'un ton sec. Dieu ce que je pouvais le détester, avec son humour... non il avait pas d'humour en fait. Mais en même temps, j'avais quand même envie de me retourner et de le regarder dans son petit maillot de bain. C'est officiel, je DÉTESTE la piscine.

Cette fille était adorablement insupportable. Non mais, elle se la jouait, il ne voyait même pas pourquoi il l'avait rencontrée un jour tellement il ne pouvait pas se la voir. Pour être exact, si la jeune femme se contentait de fermer la bouche et de sourire, Leo pouvait tout à fait se la voir, comme à cette instant même où il devinait son corps à travers le maillot de bain. Et comme il ne pouvait pas l'encadrer et qu'il savait pertinemment qu'elle trouverait un truc à redire sur son attitude, il continua de plus belle. Bien sur, comme il aurait pu s'y attendre, Calypso répliqua, venimeuse la vipère, toutes griffes dehors. Un sourire mutin aux lèvres, le brunet s'appliquait à l'écouter jusqu'au bout, prenant un malin plaisir à la défier du regard. Elle pouvait bien parler, des deux c'était sûrement celle qui ressemblait le plus à un têtard. À quelques détails près, elle était tout de même plus canon qu'un têtard. « Oh chérie, m'oblige pas à faire pipi pour marquer mon territoire, tu sais que j'en suis capable. » En réalité, il trouvait ça absolument dégoûtant et était pris de panique chaque fois qu'il sentait un courant d'eau chaude dans une piscine, mais si la situation l'exigeait, il n'hésiterait pas, parole de scout. Le Mather s'approcha d'elle avec un regard carnassier, ne cachant même pas son intention de faire une connerie. Tentant de détourner son attention il posa sa main sur son bras, le caressant vaguement. « Pauvre Calypso, ça doit pas être facile d'entretenir ces longs cheveux. Il paraît que les filles passent un temps incroyable à s'en occuper, c'est pour ça que certaines mettent des bonnets à la piscine. Surtout les piscines publiques, il y a plein de petites bactéries qui circulent, après les cheveux sont tout dégueu. » Après l'énonciation de sa petite théorie coiffure, Leo se baissant, passa ses mains autour de la taille de la Dunster, en profitant pour un léger passage de ses mains sur ses fesses puis la souleva avant de la relâcher lourdement dans l'eau. Il la tira par le poignet pour la sortir de l'eau et dégagea une mèche de devant ses yeux. « Là tu es bien plus belle. »

J’en pouvais plus de lui, il était insolent, insupportable et pouvait rassembler tous les adjectifs négatifs du monde. Je me demandais quel était son problème avec moi, parce que franchement entre nous deux ça passait pas. Et même s’il me plaisait au fond, j’pouvais pas me le voir en peinture plus d’une dizaine de minutes et encore j’étais gentille en disant ça. Voilà qu’il me menaçait de pisser dans la piscine, franchement sur le coup je savais pas s’il était sérieux ou non. Rien que d’y penser, je ressentais tous les microbes de la piscine autour de moi et je frémissais un instant. Vas-y te gènes pas, j’te rappelle que moi aussi j’peux faire pipi et j'hésiterais pas non plus dis-je. Évidemment je n’étais pas sérieuse, mais pourquoi seuls les hommes pouvaient marquer leur territoire ? Puis il partait dans une explication étrange, m’expliquant que je ferais mieux de mettre un bonnet, mais avant que je puisse comprendre l’utilité de cette intervention je sentais ses mains sur mes fesses. Je levais ma main, prête à la faire valser sur sa joue mais la seule chose qui valsait, c’était moi. Je me retrouvais tête dans l’eau. Il venait de me faire tomber. Je me relevais, en colère. Mais vas te faire foutre Halberstam ! Tu te crois drôle ? J’vais commencer à croire que tu en pinces pour moi à force de me faire chier dis-je en me dirigeant vers l’échelle, j’étais pas du genre à me laisser faire. Il faisait vraiment froid une fois dehors en fait, j'enroulais mes bras autour de mon corps avant de marcher vers les plongeoirs. Par chance, Léo se trouvait relativement près. Je rabattais mes cheveux en arrière, le fixant du regard, avant de me boucher le nez puis je sautais sur lui, l’éclaboussant et essayant de le couler, j’hésitais à lui pisser dessus pour le coup, il méritait pas mieux.

À l'instar de Halberstam, la jeune femme menaça de faire ses besoins dans la piscine. Argh ce qu'elle pouvait l'énerver quand elle ouvrait la bouche celle-là. Puis elle pouvait pas trouver un autre moyen d'attaque que de le copier ? Ah j'vous jure ces blondes ça a rien dans la tête. À part Leo of course. Le jeune homme allait finir par la taper, lui tirer les cheveux comme à la maternelle. Comment une fille aussi jolie lui paraissait aussi insupportable ? Il ne voyait pas, il ne comprenait pas. « Non seulement t'es conne mais en plus t'es sale, t'as vraiment que ton physique pour toi Thomspers tu le sais ça ? » Un rictus moqueur passa sur ses lèvres avant qu'il ne décide de la mettre pour de vrai à l'eau. Le brunet éclata de rire en la voyant dans l'eau, aussi jolie qu'une méduse. Mais fort heureusement, sinon il l'aurait quand même eu sur la conscience, elle daigna remonter à la surface, son courroux ne rendant que plus hilare Leo. Puis il se calme, se contentant de sourire, tout fier de lui et de sa bêtise. « Oh non t'inquiètes pas, pas de risque que j'en pince pour toi, je peux pincer plein de choses regarde ton bras là je le pince, mais en pincer pour toi ? Jamais. » dit-il en pinçant le bras de la blonde. Seulement, il n'eut pas le temps de la torturer plus fort puisqu'elle s'enfuit, sortant du bassin, laissant le Mather mort de rire. Il se calma pour crier à la jeune femme qui n'était pas si fière que ça sur le carrelage. « Allez Calypso, reviens, boude pas ! » Sauf qu'avant qu'il comprenne ce qui lui arrivait, la blonde jaillit sur le plongeoir, sautant sur lui et le noyant à moitié. Il but la tasse et remontant en toussant. « Merde ! Il y a des façons plus agréables de monter sur les gens ! » Il plongea la tête sous l'eau pour aller attraper sa cheville et la tirer violemment, remettant la blonde sous l'eau.

Je levais les yeux au ciel, il me faisait une réflexion sur le fait que je voulais uriner dans cette piscine - chose que je ne voulais pas hein, j’avais juste menacé le jeune homme de le faire -, alors qu’il était le premier à proposer l’idée. Je pouvais vraiment pas supporter ses manières, ou il réfléchissait pas, ou il avait un problème de mémoire… ou il était con, ouais, ça devait être ça, il était con. Au moins, moi, j’ai quelque chose dis-je avec un sourire malicieux. Bim Halberstam, dans tes dents, tu vas voir bientôt je vais venir toutes les casser. J'étais vraiment énervée, il se prenait pour je ne sais pas quoi alors qu'il ressemblait plus à un caniche qu'à un mannequin en maillot de bain. Bon, d'accord, j'exagérais, mais c'était mieux de le voir comme un caniche pour le coup. Une fois que monsieur avait décidé de me mettre la tête sous l’eau, j’avais quitté le bassin avant de lui sauter dessus. Il était à présent mouillé à son tour, et il buvait la tasse, j’avais envie de vomir sur le coup. Il venait de boire de l’urine, puisque, ne soyons pas fous, certaines personnes urinent réellement dans une piscine. Il sortait de l’eau et j’affichais un sourire victorieux. Alors, c’est bon le goût de pipi ? dis-je à l’égard du jeune homme, seulement il m’attrapait par la cheville et une nouvelle fois, je rencontrais l’eau. Sous l’eau, j’envoyais plusieurs coups de pieds à l’aveugle sur le jeune homme, espérant toucher ses parties génitales, il méritait pas mieux. Tu fais chier putain ! Tu sais pas ce que c’est la galanterie un peu ? dis-je une fois hors de l'eau. Je vais te faire boire toute l’eau de la piscine si tu continues comme ça menaçai-je. Bon j’étais pas musclor mais j’allais faire de mon mieux.

C'est vrai que la jeune femme avait de la chance, énormément de chance. C'était une fille, une fille avec des boobs, des longs cheveux, a priori équipé d'un phénotype sexuel féminin, ce qui empêchait clairement Leo de la frapper au visage. « Oui un physique atypique, c'est con de se démarquer des gens normaux comme ça. » La blonde avait décidé de transformer la séance natation de Halberstam en véritable cauchemar. Le jeune homme était dégoûté, vraiment, c'était lui, c'était son idée de l'emmerder, c'était lui qui devait réussir. Et voilà que Calypso se révélait être incroyablement bonne – laissez-moi finir la phrase on s'emballe pas – dans l'art de lui gâcher la vie. Non sérieux, elle avait du talent la blondasse, elle était forte, elle lui avait cassé le dos et maintenant, la Dunster lui rappelait que si eux avaient été assez sage pour pas faire leurs besoins dans le bassin, ce n'était pas le cas de toute le monde. Puisque de toute façon si on en crois les dire de miss Thomspers il avait avalé de l'urine, il en reprit dans sa bouche pour cracher le tout sur Calypipi. « J'aimerai avoir ton avis. » Ah mais c'est qu'elle s'énervait de nouveau. Ça y est, Leo était heureux, il était content, il était comblé, pour le coup il l'embrasserait presque pour la remercier … ou paaaaas. Il était mort de rire, face à la blonde de plus en plus hystérique. « Oui je connais, mais pas avec toi. » Il s'avança un peu, sourire aux lèvres, déjà content de sa prochaine bêtise. Il la prit dans ses bras, genre gros câlin amical. « Allez on fait la paix. » Puis sans prévenir il la refit basculer dans l'eau, appuyant gentiment sur sa tête. Elle avait qu'à goûter à l'urine chlorée elle aussi.

Mais il était vraiment dégueulasse ce type ! Il se penchait afin de prendre de l’eau de la piscine - où devrais-je dire de l’urine - dans sa bouche, puis il me crachait le tout dessus. Je grimaçais, en effet le mélange urine, microbes et bave de Léo, ce n’était pas ce que je préférais. Mon dieu ce que j’avais envie de le tuer, de m’énerver, seulement je n’étais pas bête : son but était justement de m’énerver. Je devais donc faire tout le contraire, rester calme, impassible, j’affichais donc un sourire satisfait malgré les microbes qui se trouvaient sur mon corps à présent. Vous m’direz, c’était toujours moins pire que le grand que j’avais devant moi. Tant que c’est pas en contact avec ma cavité buccale tout va bien… dis-je lorsqu’il décidait, une nouvelle fois, de me mettre à l’eau, après m’avoir fait un câlin, auquel évidemment je ne répondais pas. Jama… avant même de pouvoir terminer mon mot, je sentais l’eau autour de moi. Je réfléchissais un instant, il fallait que je me venge sans m’énerver. Puisque j’avais été surprise, j’avais bien évidemment de l’eau dans ma bouche, je décidais donc de la garder à mon tour. Même, si sur le moment j'avais envie d'avaler une bouteille d'alcool à 90 degrés afin de me désinfecter. Une fois hors de l’eau - avec l’allure d’une marmotte, joues gonflées -, je m’approchais du jeune homme, qui rigolait, déposant mes lèvres sur les siennes, avant de déverser le liquide dans sa bouche. Je sais que tu en rêvais, alors en plus avec de l’urine, tu dois être aux anges ! dis-je sur un ton malicieux.

Leo croisa les bras, bon sang ce qu'elle était chiante quand elle parlait. La jeune femme piaillait, elle parlait pour rien dire, elle pouvait pas appliquer le 'sois belle et tais-toi' ? Parce que là franchement le Mather commençait à péter un plomb, elle pouvait pas se mettre à pleurer, lâcher les armes, Halberstam s'occuperait de la ramener chez elle et de la consoler c'est pas un soucis. Mais là il n'en pouvait plus, elle gueulait, elle parlait pipi à longueur de temps. Il y avait bien des mecs pour contrôle la composition de l'eau ? C'était ce que sa maman lui avait toujours dit et dans sa tête de petit garçon, sa mère avait forcément raison. Calypso ne faisait pas le poids face à elle. L'avantage quand il la foutait à l'eau, c'est pas qu'elle était entre la vie et la mort, dans la possibilité de se noyer et de mourir, non il n'était pas si cruel que ça. En revanche, elle fermait sa grande bouche. Elle refit surface et Leo fit ses lèvres rentrer en collision avec les siennes. Si au moins c'était agréable, le jeune homme pensait vraiment que la blonde avec des lèvres très douces. Seulement, la jeune femme avait raté leur unique chance de réconciliation en recrachant le contenu de sa bouche dans celle de Leo, eau chlorée, urine, bave, langue non-inclue. Il se retint de la frapper, recrachant à son tour mais dans le bassin, il n'allait lui faire l'affront de lui donner de faux espoirs. « Tu te trompes, je rêve de voir ton cadavre au fond de cette piscine meuf ! » Leo secoua la tête pour enlever ses mèches gênantes, finissant par aller s'asseoir sur le bord de la piscine. Puis après un moment de réflexion, il donna un coup de pied dans l'eau pour éclabousser la blonde un peu plus loin.

Lorsqu’il réalisait ce que je venais de faire, assez rapidement, il recrachait de manière pas vraiment classe le tout dans la piscine. Je souriais devant cette scène qui était, avouons-le, hilarante. Lui qui faisait toujours le beau sous ses grands airs que je pouvais pas supporter. Je comprenais pas comment un mec pouvait être aussi chiant, mal élevé et arrogant à la fois. Sa beauté ne pouvait plus le sauver le pauvre, c’était trop tard, il avait un caractère de merde, c’était comme ça. C’était un imbécile. Mais je devais avouer que je rigolais bien même si j’avais envie de lui en coller dix à chaque fois qu’il ouvrait la bouche - quoique, il avait pas besoin de parler, j’avais juste besoin de le regarder et ma main me démangeait -. En plus il devenait agressif, rouh j’avais énervé monsieur Léo, je tremblais de peur devant son énervement, hahaha… ah. Bref, voilà qu’il continuait à me balancer de l’eau avec son pied, j’suis sûre qu’au fond je lui plaisais, puisque malgré le fait que je l’embêtais, il restait là, et il n’avait pas refusé mon baiser qui n’en était pas un. Il était vexé en fait, ça peut se comprendre, tout l'monde rêve d'embrasser Calypso Thomspers. Ça marche, j’y vais alors ! dis-je, plongeant sous l’eau. Puis je me dirigeais vers lui, attrapant ses pieds qui étaient sous l’eau et je le tirais en direction de la piscine. Puis je sortais de l’eau, face à lui, sûrement trop près. Je jetais ma tête arrière afin de dégager mes cheveux. Bon, maintenant, tu vas m'expliquer c'est quoi ton problème avec moi ? demandai-je avec un sourire espiègle.