VANILLE ✗ tell me all your secrets

J'adorais le week-end, simplement parce que je pouvais y faire des grasse-matinées. Et même si le soir précédent j'avais travaillé et fini par boire avec les clients simplement parce qu'ils étaient bien sympathiques, ce samedi là, j'avais été forcée de me lever en fin de matinée parce que la veille, j'avais reçu un sms de ma meilleure amie me disant qu'elle aimerait bien me parler d'un petit quelque chose. Cela pouvait concerner tout les sujets du monde mais le ton ne semblait pas aux annonces dramatiques, et c'était d'ailleurs tant mieux. Alors une fois debout, douchée et donc, préparée, j'ouvrais les volets de mon bel appartement avant de jeter un coup d'oeil à l'heure. Elle ne devrait pas tarder à arriver, ou du moins j'espérais, car je regretterais de m'être levée tôt pour qu'elle n'arrive en retard. En plus, j'avais bien envie de savoir de quoi elle comptait me parler, curieuse comme je suis. Alors en l'attendant, je préparais du café, et je n'eus pas longtemps à attendre lorsque la sonnette tinta et que j'eus à me lever pour aller ouvrir la porte. « Bonjouuuur! » la saluai-je d'un ton enjouée. Ce n'est pas comme si je ne l'avais pas vu depuis un moment, mais j'étais toujours contente de la voir tout de même.

Le week end. Orgie humaine pour certains, glandage pour d'autre. Et pour toi, généralement, des révisions encore et toujours. La Dunster te convenait tellement bien. Parfois, tu donnais l'impression d'être une accro du travail et beaucoup avait l'impression que jamais tu ne t'amusais. Ce qui était faux. Tu n'étais juste pas adepte du principe de te mettre plus bas que terre. A quoi bon vomir tes tripes et te rouler par terre ? Puis, te lever sans garder le moindre souvenir de tes soirées n'étaient pas non plus vraiment intéressant. A chacun ses points de vue diras t'on. Bref. Fin prête, tu glissais ton cellulaire dans la poche arrière de ton jean avant de quitter la petite chambre que tu partageais avec Teddy. Pourquoi ? Pour un rendez vous avec ta meilleure amie, Artémis. Il n'en fallait pas plus pour te motiver. Habillée à la garçonne, tu te rendais à l'appartement de cette dernière bien contente de constater que tu étais à l'heure. Appuyant sur la sonnette, tu attendais quelques secondes que la porte s'ouvre et une fois fait, tu lui sautais littéralement dans les bras comme à chaque fois. Les preuves d'amour, c'était ton truc. « Comment va la plus belle ? »

Lorsque j'avais entendu la sonnette, j'étais partie ouvrir la porte, et derrière la porte se trouvait Vanille. Je l'adore, cette fille, elle me ressemble avec pourtant un grand nombre de différences, je peux parler de tout avec elle, et lorsque l'on s'engueule, ça ne dure jamais très longtemps. Autant dire qu'amicalement parlant, c'était la perle rare. Lorsque je l'eus saluée, elle me sauta littéralement dans les bras, ce à quoi je répondis en embrassant sa joue. « Comment va la plus belle ? » Dans un sourire, je répondis. « Ca va plus tôt pas mal, et toi? » demandai-je avant de me décaler de la porte pour la laisser entrer, suite à quoi je refermais la porte derrière nous, comme d'habitude. Elle égayait ma journée tout comme elle égayait l'appartement de sa présence, souriante et joyeuse qu'elle était. « Tu veux quelque chose? » demandai-je en faisant référence à quoi que ce soit qui ne se mange ou se boive. « Parce que sinon on peut tout de suite passer aux choses sérieuses. » dis-je avec un sourire amusé. Je suis curieuse, où est le problème? Et non non je ne suis pas du tout impatiente, juste.. énormément?

T'avais clairement l'impression de l'étouffer sous une tonne de tendresse mais t'y pouvais rien. C'était TA meilleure amie. TA raison de vivre. TON tout. Même si tu la voyais assez quotidiennement, tu avais toujours besoin de lui sauter dessus comme s'il y avait une éternitée que tu ne l'avais pas vu. « Ca va plus tôt pas mal, et toi? » T'engouffrant dans l'appartement d'Artémis, tu te dirigeais directement dans le salon. Avec le temps, tu avais appris à faire comme chez toi puis, tu ne comptais plus le nombre de fois ou tu avais skuattée chez elle. C'était un peu comme une habitude quoi. « Oh, tu m'connais. J'vais toujours bien. » Ce qui était vrai. Même quand t'allais mal, t'allais bien. Bizarre certes, mais c'était ta philosophie de vie. Puis c'était toujours tellement plus facile de dire que tout allait bien. L'art de contourner des centaines de question désagréable. « Tu veux quelque chose? » Fronçant les sourcils comme à chaque fois que tu étais dans une intense réflexion, tu finissais par répondre. « Du jus de fruit. » A la fraise, de préférence. Mais elle te connaissait tellement que tu savais que tu n'avais pas besoin de demander. C'était parfois effrayant de voir à quel point vous vous connaissiez sur le bout des doigts. « Parce que sinon on peut tout de suite passer aux choses sérieuses. » Croisant les jambes, t'arborais un sourire amusée feignant l'indifférence la plus total. C'était le moment de papoter de tout et rien. « On doit évoquer quelque chose de sérieux ? »

Vanille, c'est le genre de fille qui met instantanément le sourire dès lors qu'on la voit. Parce qu'elle est adorable et agréable, parce qu'elle est tout pour moi et que je pourrais toujours compter sur elle. Et cette simple pensée me donne envie de sourire. Elle venait seulement de faire irruption que j'avais l'impression qu'elle vivait presque ici. « Oh, tu m'connais. J'vais toujours bien. » Effectivement, il était bien rare de l'entendre répondre non à la question "ça va bien?" en même temps, tant mieux, je préfère la savoir heureuse que malheureuse, dans tout les cas. Je lui proposais ensuite quelque chose à boire; bien que je ne connaisse ses préférences, je la laissais répondre, qui sait, peut-être une soudaine envie de changement? « Du jus de fruit. » Lui adressant un sourire, je me tournais pour aller dans la cuisine. « Tout de suite mademoiselle! » répondis-je en pénétrant dans la pièce, sortant du jus de fraise et de l'ice tea pour moi. Je revenais ensuite dans le salon, m'asseyant sur un fauteuil et posant les verres sur la table basse, tandis que ma curiosité refaisait surface. « On doit évoquer quelque chose de sérieux ? » Devant son expression qui prouvait plutôt bien qu'elle faisait semblant de ne pas savoir, je refusais de jouer à son petit jeu. Je suis bien trop curieuse, et je veux absoooolument savoir ce qu'elle a en tête. « Alleeez, dis-moi! Bonne nouvelle? Mauvaise nouvelle? Un travail? Une bonne note? Non, mieux.. un garçon? » Je pourrais faire toutes les propositions du monde si ça ne tenait qu'à moi, mais ce serait l'empêcher de me répondre - et après tout, c'est tout ce que j'attends d'elle. -

Bon, en réalité, tu rêvais de tout raconter à Artémis. Absolument tout. Même que si t'avais pu, t'aurais commencée en l'innondant directement -comme à Montpellier- de tes paroles. Sauf que fallait préserver un peu de suspens et puis de toute façon, ça faisait à peine cinq minutes que tu étais là et déjà, la curiosité de ta meilleure amie était en place. Bordel, t'avais parfois l'impression d'être incapable de te passer d'elle. Artémis était typiquement le genre de personne pour qui tu ferais tout, qui pourrait sans aucun mal te demander n'importe quoi. Comme un coup de foudre, t'avais besoin d'elle pour exister et parfois, tu te demandais rien ce que pourrais être tes journées si elle n'avait pas sa place dans ta vie. « Alleeez, dis-moi! Bonne nouvelle? Mauvaise nouvelle? Un travail? Une bonne note? Non, mieux.. un garçon? » T'avais secouée la tête à chacune de ses questions avant de sourire à la dernière et paf. En plein dans le mille. « En réalité, j'dirais deux garçons. » C'était tout nouveau dans la vie de Vanille Vanderwal. Les garçons n'avaient jamais vraiment été une priorité mais là.. Y avait eu du rebondissement. Tu ne savais même pas par quoi commencer. Ivan ? Ivan et ses rumeurs. Ivan et son rencard. Ivan et son sourire à faire tomber. Ou bien Max. Max, le mec sur qui t'avais un crush depuis ce qui te semblait être une éternité. L'mec à qui tu n'avais jamais osée parler et qui avait fait le premier pas vers toi. Certes, rien de bien concret mais il t'avais parlé et c'était déjà un bon point. Non ? « Max Flores. Le canon des Winthrop. Tu sais celui qui me rend totalement idiote à chaque fois que je le croise ? Ben, je l'ai vu à la piscine et du coup, on a passé un petit moment ensemble. Rien de bien concret hein mais.. C'est un début non ? »

J'étais curieuse. Sûrement trop, avec elle. Mais en même temps, j'avais l'impression d'avoir le devoir de la connaître sur le bout des doigts. Ca me faisait me sentir proche d'elle, toujours plus proche. Même si, dans un sens, on pourrait déjà dire que nos têtes sont connectées car nous sommes pour la plupart du temps sur la même longueur d'ondes - gastronomiquement parlant, n'est-ce pas? -. En tout cas, j'avais hâte d'entendre la réponse à ma question, lorsque je repérais son petit sourire à l'évocation du mot "garçon". Bingo, j'ai trouvé le thème! « En réalité, j'dirais deux garçons. » Je ne sais pas quel genre d'expression s'est peinte sur mon visage, mais dans ma tête, la curiosité affluait encore plus et j'étais également étonné des aveux de Vanille, parce qu'après tout, je ne m'y attendais pas. « Dis moi mademoiselle que s'est-il passé en une semaine pour que deux garçons fassent soudainement irruption dans ta tête? » Il restait que j'étais contente pour elle, que les choses bougent, changent, aillent bien pour elle. Tant que personne ne lui brisait le coeur, alors tout allait bien. Elle m'expliqua par la suite ce qu'il en était avec Max, qui se trouvait être le frère jumeau d'un de mes amis proches. Elle est tellement mignonne quand elle parle que je ne peux m'empêcher d'avoir le sourire. « T'es tellement chou quand tu racontes ce genre de choses! » dis-je avec un rire amusé. « En tout cas, c'est effectivement un début! Et je pense même qu'un jour, je devrais t'espionner quand il est dans les parages, parce que ça doit être franchement drôle à voir! » Ce n'est pas de la moquerie, seulement, elle me fait penser à moi lorsque j'étais au lycée - ce qui est une bonne chose, don't worry - et à ma première histoire d'amour.

Ok, la t'étais peut être un peu en train de t'emporter. T'avais l'impression d'avoir débitée le tout sans même reprendre ta respiration et.. Franchement, ton excitation était palpable. C'était presque si t'avais pas fait ton discours en sautillant et tapant des mains. Une vraie gamine totalement émerveillée à l'idée que le mec de ses rêves lui aient enfin adressée la parole. Pathétique ? Ou mignon. Encore une fois, ça dépendait des points de vue en fait. Puis, au final tu ne savais même pas pourquoi tu te mettais dans cet état. Parce que maintenant que tu lui avais racontée, tu te rendais compte qu'il n'y avait absolument pas de quoi sauter au plafond. Premièrement parce que les choses s'étaient limités à une conversation dans la piscine et deuxièmement parce qu'au vu du genre de garçon, il avait sûrement quelqu'un d'autre en vue. Quelqu'un d'ô combien plus canon que toi. Ce qui était pas vraiment difficile en fin de compte. « Y en a un qui est présent depuis un bon bout de temps mais.. J'pense qu'il restera à l'étape de mes rêves. » Ouais. Max resterait certainement innacessible. « T'es tellement chou quand tu racontes ce genre de choses! » Mmh. Chou ne serait pas vraiment le qualificatif que tu aurais employée. T'aurais plutôt dit idiote. Ou stupide. Mais c'était la même chose à peu de sens près. « J'suis même pas sûre qu'il y ait une deuxième fois donc.. Et du coup bah y a Ivan.. » T'arborais un petit sourire mystérieux avant de reprendre. « La rencontre était juste trèèèès bizarre mais il m'a donné un rencard. »

« Y en a un qui est présent depuis un bon bout de temps mais.. J'pense qu'il restera à l'étape de mes rêves. » Regardant Vanille, je ne pus m'empêcher de répondre d'un air enjoué. « Mais dis pas ça, déjà s'il était resté à l'étape de tes rêves t'aurais pas pu le croiser comme tu l'as fait! » L'encourager, c'était bien tout ce que je pouvais faire, au final; je suis loin d'être la meilleure conseillère conjugale au monde, n'étant pas moi-même en couple, mais si je pouvais voir ma meilleure amie heureuse, c'est tout ce qui m'importe. « J'suis même pas sûre qu'il y ait une deuxième fois donc.. Et du coup bah y a Ivan.. » Si ce n'est pas elle qui créé cette deuxième fois, alors je n'hésiterais pas à m'immiscer là dedans lors d'une soirée, par exemple.. même si je suis sûre qu'elle m'en voudrait terriblement de la mettre dans une situation gênante; mais attendons les grandes soirées harvardiennes pour ça. Elle commençait alors à me parler du second garçon. « La rencontre était juste trèèèès bizarre mais il m'a donné un rencard. » Bizarre? Ca me met l'eau à la bouche d'entendre ça. Je veux la suite, bien entendu. « Quel genre de rencontre? » demandai-je alors avec un petit air mesquin. Si on laissait mon imagination faire, je pense qu'elle aurait sûrement de souci à se faire. Mais j'avais effectivement hâte de savoir la suite, parce que l'adjectif "bizarre"... est toujours celui qui me rend le plus curieuse.

D'ailleurs, t'étais pas sûre qu'elle aime vraiment l'explication que tu allais lui donner. Tu la connaissais sur le bout des doigts et tu savais par avance que l'adejctif "bizarre" avait retenue toute son attention. Sauf que pour le coup, de la toute base, l'histoire entre Ivan et toi était quelque peu dégradante même s'il s'était révélé être gentil et surtout innofensif. Mh, en fait, c'était vraiment très compliqué dans ta tête. Tu savais pas quoi penser, quelle décision prendre et pourtant, personne ne t'avais rien demandés. Fallait juste croire que t'aimais te créer des situations sans queue ni tête. « Mais dis pas ça, déjà s'il était resté à l'étape de tes rêves t'aurais pas pu le croiser comme tu l'as fait! » Tu souriais secouant légèrement la tête. Comme à son habitude, Artémis tentait de te remonter le moral en positivant le tout. Ouais. C'était vraiment pas pour rien qu'elle était ta meilleure amie. « Quel genre de rencontre? » Et comme tu l'avais prévue, il allait falloir que tu explique le petit faux pas qu'avait fait Ivan à ton encontre avant de finalement de proposer de sortir avec lui. « Mh, disons qu'il avait lancé une rumeur qui disait que j'étais folle dingue de lui et que j'avais couchée avec lui par la même occasion. » Ok, dis comme ça, ça faisait pas vraiment sympa mais, il s'était plutôt bien rattrapé. C'était l'essentiel non ?