Olina ~ Dance and drink to forget.

Putain mais c'est quoi cette vie ? Cette putain de vie merdique ? Voilà exactement ce à quoi j'ai pensé en me réveillant ce matin. C'est vraiment le réveil le plus douloureux. Ce moment où tu réalises que ton rêve c'est pas la réalité. De quoi j'ai rêvé, ou plutôt de qui ? Eh bien, de Ruben. Ben ouais, le seul et unique sujet de mes rêves nocturne, le seul et unique sujet de mon cauchemar diurne. C'est là qu'il faut que je réalise que la surface de la Terre est vide de sa présence et qu'il faut que j'avance. J'ai encore passé la journée dans un brouillard mémorable. Ca fait plus de trois jours que je suis pas allée en cours, avec un mauvais départ comme ça, autant dire que je vais pas briller cette année. Qu'importe de toute façon, la médecine n'a rien pu pour Ruben, ça sert à quoi que j'étudie ça ? Pour me bercer d'illusion, bercer les autres d'illusions. De toute façon, j'ai plus aucune motivation pour rien. Mais bon, je sais pas comment j'ai fini par me retrouver au People's Republik, maquillée, habillée comme si de rien n'était. Comme si le monde était en guimauve, en coton ou je sais pas quoi, rien n'est clair, tout est flou. Je commande un verre, puis un deuxième. Je bois à l'ironie de la vie ! Puis je vais sur la piste et je me mets à danser, ce soir j'oublie tout ! Je flirte avec un mec plutôt canon, lui fait des petits sourires aguicheurs et toute la panoplie. Puis y a cette perte d'équilibre. Ah ben oui, pour un coup que ça commençait à aller un peu mieux, faut que j'ai ces putains de vertiges ! Je retourne au comptoir, laissant là mon bel inconnu. je m'assois à côté d'une fille que j'connais pas et je commande une vodka pomme.

Danser et boire pour oublier. Ouais, j'ai piquer le titre du RP en VF pour la première phrase de ma réponse. La classe hein ? Oublier quoi ? Que t'avais été lâche, que tu avais préféré partir plutôt que d'affronter cette Keli Bitch, d'affronter tes sentiments. T'avais laissé tes parents, ton petit frère qui avait déjà connu ça part le passé avec Jorden. C'était dégueulasse c'que t'avais fait. T'étais dégueulasse. Mais t'avais pensé qu'à ta gueule, personne n'avait le droit de te reprocher de vouloir te préserver de souffrir. Parce que souffrir, ça fait mal. Assise sur des tabouret autour du bar de la boîte, tu bougeais la tête au rythme de la musique. T'étais déjà bien entamée avec les quelques shoots que t'avais pris. Vodka pomme ? Prends pas ça, c'est dégueulasse. dis-tu à la jeune femme à côté de toi en lui donnant un coup de coude. Oubliez sa vodka pomme madame, mettez lui un tek'paf. dis-tu avant de sourire à la rouquine à tes côtés.

J'ai pas vraiment prévu de parler à qui que ce soit ce soir, ni jamais. J'crois que je deviens sauvage avec ces histoires. Bon, en même temps qui ne se méfierait pas des gens en ayant perdu les deux personnes les plus importantes de sa vie ? Ouais, j'ai pas beaucoup d'amies. Des filles sur lesquelles je peux compter, y en a pas des masses, et celles qui sont là pour moi, je passe mon temps à les repousser depuis... ben... depuis la lettre. Nan, mettre un mot sur ce qui est arrivé, c'est trop dur, même en pensée. Enfin bon, le truc c'est que je sursaute presque en sentant un coup de coude et en entendant la blonde me parler. Fort. On est en boîte, on parle fort, c'normal. J'ai même pas le temps d'encaisser, que ma vodka pomme se transforme en... en quoi ??? "Merde ! J'crois bien que j'ai jamais goûté ce machin !" dis-je à la fille. Bizarre, étant donné que j'ai testé beaaaaucoup de boissons alcoolisées différentes ces derniers temps. Je prends mon verre et le regarde, un peu circonspecte. "Mais bon, faut un début à tout !" Je goûte une gorgée de ce truc et ma foi, c'est pas mauvais. J'pourrai très bien en rester là au niveau de la conversation, et boire pour oublier avec quelques autre de ces machins, et au final oublier de danser quoi. Mais la blonde a l'air sympa, alors je me présente : "J'm'appelle Athina et toi ?"

T'eus un éclat de rire devant la réaction surprise de la rouquine lorsque t'avait fait changé sa vodka comme contre un tek'paf. Mettez m'en un aussi d'ailleurs. demandes-tu à la barmaid qui préparait déjà celui de ta voisine. Et hop, deux tek'paf. Tu la dévisageas entrain de porter le shooter à ses lèvres et en boire le contenu. T'attendais une réaction d'sa part, genre que c'était trop bon, dégueulasse, exquis. Au lieu d'ça, t'eu son prénom. C'est Olive. dis-tu en levant fièrement ton shooter que t'avalas d'une traite avant de grimacer. Qu'est-ce que tu fiches ici toute seule ? demandes-tu en approchant ta tête de son oreille pour mieux te faire entendre.

J'ai bu ce shooter sans me poser trop de question. Quand il s'agit de boire, je m'en pose pas, vous voyez ? Nan, y a trop de choses qui tournent dans ma tête pour que je veuille pas essayer de les oublier ! Et peut-être que parler ça me ferait du bien en fait. La fille me regarde boire et m'informe qu'elle s'appelle Olive. Elle boit son verre et me demande ce que je fais ici. J'sais pas si une dépression est le terme qui correspond. J'suis au stade après la dépression là... Restons sobres : "J'oublie. Et toi ?" Et si seulement c'était vrai, si seulement je pouvais oublier, me réveiller amnésique. Y aurait plus de souffrance. Mais sans souvenir, où serait Ruben ? Donc, non, je peux pas oublier. Je dois continuer à avancer, petit à petit, et là, ça passe par parler avec une inconnue. Qui a l'air plutôt sympa, au demeurant.

La nuit était loin d'être terminée. Tu étais venue ici, seule, pour trouver une homme avec qui repartir. Mais vraiment, après avoir fait le tour quelques minutes, aucun ne t'avait tapé dans l'oeil. Enfin, c'était la maison de que t'allais lui donner parce que toi aussi tu étais venue boire pour oublier. Oublier Warren qui ne s'échappait pas de ton esprit, malgré toutes tes tentatives. Alors c'était ça d'être amoureuse, ne jamais cesser de penser à l'être aimé ? Pouah, ce que c'était idiot. J'suis venue m'éclater. mentis-tu en lui souriant. Tu viens oublier quoi ? reprends-tu sans jamais t'éloigner de l'oreille de la jeune femme.

Au fond, ça fait du bien de parler à quelqu'un. Faut que j'arrête de me renfermer, ça me réussit pas des masses. Elle est toute proche de moi, près de mon oreille, pour qu'on s'entende sans crier. Un peu de chaleur humaine, ça m'fait du bien aussi. Elle ? Elle veut s'éclater, tout simplement. Ben oui, c'est pour ça que la plupart des gens sont ici, dans ce club. Bien évidemment. Même si beaucoup cachent des problèmes derrière cette façade. Comme moi. Sauf que moi, ma façade, elle vaut rien, j'ai juste l'air d'une paumée... Je sais pas pourquoi, mais je décide de jouer franc-jeu avec elle : "La mort de mon copain." Ouais, j'dis copain. Pour moi, on aurait jamais dû cesser d'être ensemble, alors c'est mon copain, l'homme que j'aime. A jamais. Sur ce, je redemande la même chose à la serveuse, pour Olive et moi. Un petit verre et ça repart !

Ouh, les mots qu'elle employait pour te répondre te firent froid dans le dos. C'était assez direct et elle en parlait avec une facilité déconcertante. L'alcool y était surement pour quelque chose, mais quand même quoi. Tu veux dire qu'il t'as quitté et que t'essayes de l'oublier c'est ça? Et finalement le considérer comme mort. Ca s'tenait. Remarque c'était surement ça. Tu viens pas dans une boîte de nuit si t'es en deuil, c'est complètement débile. Ou alors c'était toi qui était assez bloquée sur le principe. Elle commanda deux nouveaux tek'paf, un pour elle et un pour toi. Santé ! Le célibat, y'a rien de mieux. dis-tu en cognant ton shooter contre le sien avant même qu'elle ne t'ai affirmé ta supposition sur son copain qu'elle oubliait selon toi.

Alors là, jamais il ne m'est venu à l'esprit que l'on ne puisse pas comprendre que je viens de perdre un être cher, avec la tête de déterrée que j'ai... Bon après, je me dis que je suis peut-être un peu crue. Mais je veux pas enjoliver la vérité, la mort n'a jamais été un tabou chez moi : mon père est chirurgien, ma mère psy, ma soeur cardiologue -quelle ironie, n'est-ce pas ?- donc dire le mot "mort" ne me dérange pas. Puis je me mets à chialer quand elle insiste un peu trop. Voilà, t'as compris là ? Il est mort putain ! Mort ! "Dis pas ça Olive..." J'sais qu'elle pensait pas à mal, mais moi ça me fout en l'air ce qu'elle vient de dire. J'ajoute : "Il... Il... il est vraiment mort, j'le reverrai plus, jamais. Jamais..." Et je m'essuie les yeux avec la main, mais ça sert à rien. La cascade Athina est enclenchée.

T'avais visé à côté de la plaque, mais genre complètement. Tu pensais qu'oublier la mort de son copain c'était une métaphore pour oublier qu'il venait de la plaquer. Mais visiblement, c'était pas ça parce que vu la tête qu'elle tirait après que tu ai trinqué avec ton nouveau shooter.. Il... Il... il est vraiment mort, j'le reverrai plus, jamais. Jamais... Les larmes se mirent à couler le long de ses joues, elle essayait de les arrêter mais c'était trop tard. Elle pleurait. Et merde. Tu savais pas quoi dire pour la consoler, en plus t'étais saoule alors ça n'allait certainement pas arranger les choses. Et puis même, c'était vachement glauque de parler de ça dans un endroit aussi festif. Mort ? Genre vraiment, dans un cercueil et tout ? J'ai jamais perdu quelqu'un qu'j'aimais. Enfin, j'crois pas. dis-tu en te pinçant le menton signe que tu réfléchissais avant d'avaler cul sec le contenu du shooter.