Qu'est ce qui va nous arriver encore ? (PANKIRA)

J'lui avais proposé de venir chez moi, histoire que je lui prépare un truc à manger, parce que qu'il veuille le cacher ou non, ça se voyait qu'il était pas en forme... Il avait beau jouer les durs avec moi, ça ne prenait pas, ou du moins plus, j'm'y étais habituée secrètement, mais je n'allais pas non plus le lui dire.
On venait de quitter l'hôpital après qu'il ait récupéré le reste de ses affaires, et c'est seulement dans le taxi qu'il se reposait un peu, du moins pendant le reste du trajet. Quand il dormait, il avait encore du charme, peu importe l'état dans lequel il était... Akira avait son charme, peu importe les situations, et c'était surtout ça qui me plaisait chez lui, malgré son caractère de cochon, qui il fallait l'avouer me plaisait aussi...

J'devais pas être humaine pour être amoureuse d'un type pareil, mais le simple fait de l'avoir à mes côtés me suffisait pour me faire sentir vivante, l'amour est vraiment étrange, surtout quand ça nous tombe dessus pour la toute première fois. On arrivait en bas de mon immeuble, un des rares du quartier d'ailleurs, mais j'étais bien installée, donc ça me suffisait largement. Je posais ma main sur l'épaule du jeune homme, histoire de le réveiller doucement "Akira... on est arrivés."

"Hm..." Je sentais une main se poser sur mon épaule, et ouvris doucement les yeux. Pendant une seconde, je me demandais où est ce que j'avais bien pu atterrir, pourquoi j'étais dans une voiture. Mais le fil se reforma dans mon esprit. On arrivait chez Pandora.

On sortit du taxi pour entrer dans son immeuble. J'avais bien du mal à garder les yeux en face des trous, à avoir l'esprit clair. J'étais fatigué, affamé et encore sous le coup du stress. Mais je me laissais guider par la jeune femme jusqu'à son appartement. "Je m'attendais à un château, de la part d'une duchesse. Je suis déçu." lui fis-je en plaisantant, pour essayer de rompre un peu la lourdeur de l'atmosphère. Pas facile cela dit de faire comme si de rien n'était après avoir eu une crise cardiaque. A vrai dire, j'pensais pas en faire l'expérience avant mes 50 ans, si j'eu la chance de les atteindre. Mon égo et ma fierté en avaient pris un bon coup. Enfin, bref... on entra chez elle.

"Un château ? Vraiment ? " Ouf il était encore vivant et capable de sortir ce genre de phrase, même dans la pire des situations. Je levais les yeux au ciel, puis payais le chauffeur de taxi pour que celui-ci ne reparte pas bredouille. On arrivait dans le hall de l'immeuble, puis on prenait l’ascenseur pour se rendre au dernier étage, dernier étage occupé seulement par moi puisque j'avais tout l'étage comme appartement. Du coup c'était beaucoup trop grand pour moi toute seule et en réalité je n'y dormais pas souvent. J'n'aimais pas la solitude, donc parfois je revenais dormir à la Lowell House.
Je tournais la clé dans la porte, et je ne savais même plus si à l'intérieur c'était rangé ou pas... On verra bien. "Voilà, on y est, entre je t'en prie."
Je lui adressais un sourire puis le laissait passer pour qu'il puisse entrer dans mon appartement, quant à moi j'en profitais pour enfin retirer mes chaussures.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle habite dans un endroit si grand... Cela contrastait vraiment avec les chambres des confréries sur le campus, telle que la mienne chez les Mather. Je retirai mes chaussures en entrant, déposant ma veste le porte-manteau près de la porte. Et j'avançai, le regard un peu curieux, pour finalement assez vite repérer le canapé sur lequel je m'assis sans plus tarder. J'avais beau avoir dormi, je me disais que quelques jours complets de sommeil ne seraient pas pour me faire de mal... Enfin, ça allait attendre. Même si je ne me gênais pas pour faire comme chez moi, je n'allais pas la lâcher si tôt. Je laissai ma tête reposer sur le dossier, tournant les yeux vers la jeune femme.

"Qu'est ce que tu comptes faire pour manger ? Je peux probablement te donner un coup de main..." Même si en soit, j'aurais préféré un bon verre plutôt qu'un repas, ç'aurait sans doute été faire encore davantage violence à mon corps. Evitons de finir trop mal, pour une fois.

Je lui avais proposé de venir manger chez moi, mais je n'avais absolument aucune idée de ce que je pourrais bien lui préparer à manger. Je ne savais pas si j'avais des trucs dans mon frigo... Je le laissais s'installer sur le canapé alors que j'étais dans la cuisine ( cuisine style à l'américaine ) qui donnait vue dans le salon, encore beaucoup trop vide. Il y avait le strict nécessaire, un canapé, une table basse, une télé, puis quelques chaises autour d'une petite table à manger. J'ouvrais le frigo et voyais de quoi faire des spaghettis bolognaise, j'avais des tomates fraîches, de la viande hachée, et tout ce qu'il fallait pour faire ce plat facile à cuire.

"Des spaghettis bolo, ça te va ? " lui demandais-je alors que je sortais une carafe d'eau fraîche du frigo. J'attrapais un verre pour servir de l'eau dedans et je rejoignais le jeune homme, m'installant à coté de lui "Tiens, bois ça, ça devrait te faire du bien...Si jamais tu as mal à la tête j'ai aussi des dolipranes dans la salle de bain..."

Je déposais le verre sur la table basse et je commençais à me relever du canapé, puis je fus prise d'une violente douleur au niveau du ventre. J'affichais une grimace mais n'en dit pas un mot au jeune homme, et je repartais rapidement dans la cuisine...

J'avais pas l'intention de faire le difficile sur la bouffe. Alors quand elle m'apporta un verre d'eau, je le pris en acquiesçant. Les medicaments aussi me tentaient bien.. Même si je me disais bien que ça ne changerait pas grand chose. Je me relevai en même temps qu'elle, et remarqua son visage qui se crispa d'un coup avant qu'elle ne reparte vers la cuisine. "Ca va ?" lui fis-je en emboîtant le pas derrière elle, inquiet. J'voyais bien qu'elle faisait la forte à essayer de cacher quelque chose qui n'allait pas. Manque de chance pour elle comme pour moi, on avait la même stratégie et cela ne pouvait pas me berner... Et dans mon état plus que d'habitude, je me faisais davantage de soucis.

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Akira se leva juste après moi, il avait vu que je ne me sentais pas bien mais je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi, et surtout pas dans son état. J'me tournais vers lui alors que je commençais à sortir les ingrédients pour nous préparer à manger "Oui oui, j'ai juste un peu mal au ventre, mais ça va."
Je cherchais des oignons pour commencer à les découper, et bien évidemment ça me faisait pleurer, j'avais horreur de ça, de pleurer juste en coupant des oignons. C'était tellement stupide comme réaction. J'allumais le feu de la plaque électrique et je commençais à faire cuire les oignons, puis je rajoutais la viande, suivie des tomates coupées en petits morceaux. J'avais l'impression que ça faisait une éternité que je n'avais pas préparé à manger. Puis pendant la cuisson du reste du plat, j'ressentais encore des douleurs au niveau du ventre, peut-être un début de crise d'angoisse j'en savais trop rien... "Aïe..." Cette fois-ci je me tenais le ventre et j'sentais que j'avais du mal à respirer, c'était la première fois que ça m'arrivait...

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Elle tenta de me rassurer. Et je ne pu faire autrement qu'acquiescer. J’espérais qu'il ne s'agisse de rien de grave, juste un léger coup de stress ou des trucs de filles... Oui, cela expliquerait qu'elle veuille éviter les détails.

Je fis un détour par la salle de bain tandis qu'elle préparait le repas. J'y trouvai sans mal quelques comprimés qui soulageraient ma douleur persistante. A vrai dire, je ne savais ce qu'il fallait que je prenne ou non, mais ça n'allait pas me faire de mal de toutes façons. Une fois gobés, je revins dans la cuisine. Mais je surpris Pandora crispée sur elle-même, se tenant le ventre. Je m'approchai rapidement, posant une main sur le haut de son dos. "Tu devrais te reposer." lui fis-je, inquiet, en baissant le feu des plaques de cuisson -on se passerait bien d'un incendie-. Et doucement, je l’entraînai avec moi sur le canapé, la faisant s'asseoir à mes côtés. "C'est le stress, tu crois ?"

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La main posée sur mon ventre, je commençais à avoir des sueurs froides, Akira arriva pile à ce moment là, du coup il me força plus ou moins à aller me reposer, ce que je fit en le suivant sans broncher pour m'asseoir sur le canapé... Je ne savais pas exactement ce qu'il m'arrivait, donc autant mettre ça sur le compte du stress, après tout la soirée avait été éprouvante, non ? J'avais failli perdre le garçon que j'aimais et je ne savais pas dans quel état je me serais retrouvée sans lui... Je relevais mon visage vers lui, un sourire faible aux lèvres "Possible...en tout cas c'est pas un truc de filles, au cas où si tu te posais la question." Parce que récemment j'avais vu que j'avais du retard dans mes règles et je commençais à m'inquiéter. Mais je ne voulais pas lui en parler parce que déjà j'étais pas en état de l'affronter une fois de plus.

"Merci...de t'inquiéter pour moi." fis-je un sourire un peu plus convainquant aux lèvres avant de venir l'embrasser timidement sur la joue, sentant que ça allait un peu mieux. Mais pas trop non plus.

Je lui fis un sourire amusé quand elle me répondit. "Je me la suis posée, c'est vrai." Mais c'était légitime, non ? Enfin, ça me rassurait un peu de voir qu'elle ne perdait pas le Nord. Je la laissai venir m'embrasser sur la joue. Je m'inquiétais, c'était vrai. J'aurais voulu qu'elle ne le remarque pas, allez savoir pourquoi. Mais c'était dur de le cacher. Je lui répondis juste d'un léger sourire plus tendre, le regardé planté dans le sien. Et je me levai. J'prendrais le relais pour la cuisine. Mais avant de la laisser, je me penchai vers elle pour la faire basculer, l'obligeant un peu à s'allonger.

"Je m'occupe de tout." Car dans l'immédiat, j'étais sûrement celui qui tenait le mieux sur ses pieds. Et parce que je culpabilisais toujours autant. Donc autant profiter du peu de choses que je pouvais faire pour me rendre utile. Je retournai donc aux fourneaux, achevant ce qu'elle avait commencé, du mieux que je pouvais... Même si je n'avais toujours aucun talent de cuisinier.