Toutes les femmes de ta vie !

C'était peut-être une attitude de lâche que de fuir devant la difficulté, mais Ricardo en avait assez de se battre. Après son accident le blessant au genou et la mort de sa mère, il n'avait déjà plus était le même homme. Lui qui avait toujours eu la joie de vivre, qui était le premier à faire la fête et qui était capable de donner le sourire à n'importe qui se sentant mal, c'était à son tour de se trouver dans une pente descendante. Le problème, c'est qu'il n'avait rien trouvé pour la remonter. Alors oui, il s'occupait de ces chers enfants, et c'est d'ailleurs la principale raison du fait qu'il restait ici. Mais il était venu un moment où il fallait qu'il recommence tout à zéro, cependant il se sentait incapable de le faire ici, à Harvard. "Et tout laisser tomber ? J't'ai connu plus combatif Ric.. Ca te ressemble pas de fuir". Il hocha la tête. "Je sais bien.. Seulement je n'ai plus la force de combattre". Il regardait un instant les enfants avant de finalement reposer son regard sur elle. "Tu peux tout recommencer ici, prendre une autre voie". Il soupira avant de hocher négativement la tête. "J'ai franchement pas grand chose qui me retient ici. La meilleure solution est e repartir à zéro, mais autre part". Malgré son image de séducteur, cela faisait bien longtemps que Ric n'avait pas couché avec une femme. Bizarrement, ça ne lui manquait pas tant que ça. "Euh... Oui oui ça va.. c'est.... j'ai glissé, c'est con". Il sourit en la regardant dans ses yeux bruns. Bon sang, elle était toujours aussi parfaite. "Je crois que ça suffit pour une première séance !" Il hocha la tête avec un petit sourire. "Comme tu veux". Il ne lâcha pas sa main pour autant, passant même son pouce dans sa paume pour lui caresser doucement.

"T'as.. pas grand chose ?" C'était peut-être un peu dur de dire ça, mais c'est ce qu'il avait en tête. Si sa passion ne le retenait plus ici, alors quoi ? Il n'avait pas de famille aux Etats-Unis, pas de petite amie non plus. Les enfants comptaient sur lui, mais ils étaient très bien entourés. Au Brésil, d'autres enfants dans le besoin sont nettement moins bien encadrés. Si Ricardo retourne là-bas, il sait très bien qu'il passera la plupart de son temps à s'occuper d'eux. Le rêve de la plupart des Brésiliens pour s'en sortir c'est le foot, pour Ric ce fut le football américain grâce à son beau-père. Il avait beaucoup de choses à apprendre aux jeunes des favelas, venant lui même de là-bas, il en était sûr. "T'as quasiment tous les gens sur la glace pour te retenir". Il arqua un sourcil avec un petit sourire en coin. "Quasiment tous ?" Ouai, il aurait bien aimé savoir si elle en faisait partie aussi. Maxym n'était pas vraiment du genre à s'exprimer sur ses sentiments, mais il l'a connaissait trop bien pour qu'elle ne lui cache quoi que se soit. Ils arrêtèrent de patiner mais Ric ne la lâcha pas pour autant, se montrant même encore plus tendre avec elle. "Ric... Arrête ça !" dit-elle avec un petit rire avant de le repousser doucement. "Pourquoi ?" demanda t-il en se rapprochant encore plus d'elle. Il l'a regardait encore droit dans les yeux, dans le but de la déstabiliser. Enfin, il préférerait qu'elle reste debout tout de même cette fois.

"Quasiment". Bon, il allait devoir se contenter de cette réponse alors. Mais c'était déjà largement suffisant, puisqu'il savait ce qu'elle pensait sur le coup. Il y avait toujours eu une réelle connexion entre eux, c'est d'ailleurs pour ça qu'ils avaient très vite été complices et q'il y avait eu ce rapprochement. Il voyait qu'il la déstabilisait un peu. Tant mieux, ça prouvait qu'elle tenait encore beaucoup à lui. Ces derniers mois prouvaient le contraire, pourtant il fallait croire qu'il y avait une différence entre ce qu'elle faisait et ce qu'elle pensait vraiment. "Tu sais pourquoi". Il ne la quitta pas du regard, tandis qu'elle essayait de fuir le sien. Finalement, elle finit par le soutenir avant de prendre un ton un peu plus sérieux. "Y a rien qui a changé. Enfin si, je veux plus qu'on s'ignore mais.. Qu'est-ce que tu veux ? T'attends quoi de moi ?" Il hocha la tête. "Si, moi j'ai changé". Il passa sa main sur sa joue avant de lui sourire un peu, tandis que son autre main continuait de jouer avec la sienne. "Je suis un peu perdu en ce moment. Je ne sais pas si je dois rester ici ou rentrer, je ne sais pas si je dois aller au bout de mon rêve ou servir une cause plus noble. Tout ce que je sais, c'est que je veux t'avoir près de moi". Il baissa légèrement les yeux. "Tu as raison par contre. Il y a quelque chose qui n'a pas changé. C'est l'affection et les sentiments que j'ai pour toi". Il leva à nouveau les yeux vers elle puis sourit. "Je crois que j'ai jamais vraiment pu t'oublier".

"Moi je suis ici.." Ouai, et c'est bien ça le problème. S'il n'était pas autant troubler par ce qu'il pouvait ressentir pour elle, tout serait tellement plus facile. Le brésilien n'est pas à l'aise avec cette partie de sa personnalité, celle capable de n'être attachée qu'à une seule fille. Ca n'a jamais été son truc, du moins c'est ce qu'il a toujours voulu faire croire. L'amour l'a brisé une fois, quand il était ado et qu'il avait quittait la fille qu'il aimait pour venir vivre ici. Cette même fille qui était venu le rejoindre aux Etats-Unis quelques années plus tard et qui était décédée dans un accident de voiture. Revivre ça serait l'enfer, pourtant il avait essayé avec Aaliyah, sans succès. Qui pourrait croire que ça marcherait avec Maxym alors ? Vraiment rien. Mais il en avait marre de ne pas être sincère avec elle. "Et ? C'est quoi la suite ? On oublie qu'on est aussi instable l'un que l'autre et on se met en couple ? Ric.. Qu'on.. s'apprécie ou non, on serait une catastrophe". Il hocha la tête en l'écoutant. "Je suis pas d'accord avec toi". Il marqua une petite pause avant de reprendre, la gorge nouée. "On a jamais essayé, on ne peut pas savoir ce que ça donnera. Tu penses que ça sera une catastrophe ? Peut-être, mais je m'en voudrais toujours de ne pas avoir tenté quelque chose capable de changer ma vie". Parce qu'il a beau être un coureur, ou un tombeur, ce que vous voulez, Ricardo n'est plus le même avec quelqu'un à ses côtés. "Refait-moi une place dans ta vie et.. on verra ce qui se passe. D'accord, monsieur Rafael ?" Elle mit alors ses mains dans son dos pour qu'ils se rapprochent. Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. "Il n'était pas question de se mettre ensemble aujourd'hui. Je n'ai pas envie de précipiter les choses, je veux qu'on se laisse le temps aussi.." Il planta son regard bleu azur dans le sien. "Mais je n'ai pas à te refaire une place dans ma vie, tu y as toujours été". Il s'approcha d'elle lentement avant de déposer un baiser sur le coin de ses lèvres puis de se reculer.