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Maintenant que j'avais le M vert Mather sur le poignet, je voulais à mon tour dessiner quelque chose sur Jeno : du coup j'avais trempé mon doigt dans le liquide vert à mon tour, me concentrant pour tracer deux traits sur ses joues, en essayant de rester droite, tout en lui répondant sur son surnom : Ravie de voir que mes idées te plaisent, lachais-je, super concentrée. Je me reculais un petit peu pour voir le résultat, avant de me pencher pour rendre le trait de la joue gauche un peu plus épais, dérapant un peu trop vers le haut lorsqu'il parla, et bougea légèrement. Je ris légèrement, en l'entendant parler, avant de lui donner un petit coup dans l'épaule. N’importe quoi toi, j'vais pas te dessiner une bite sur la joue, je voulais te faire des traits, comme les joueurs de football américain, soupirais-je avec un sourire amusé. Secouant la tête, j'ajoutais : c'est raté là, ça remonte trop haut, comme t'a bougé. Pour la peine, tu sera ridicule ! Je ris, fière de mon idée, avant de me mettre à genoux devant lui pour avoir une vue de face. Une vraie œuvre d'art, voilà ce qu'il allait être ! Concentrée, je reprit la bombe pour remettre un peu de couleur liquide dans sa main en lui ordonnant, d'une voix amusée : Ne bouge surtout pas. trempant mon doigt dans la couleur, je le glissais ensuite sur sa joue, en partant de vers le nez pour aller vers ses oreilles, mais un trait pas trop long. Je refis ensuite deux traits sur cette joue, avant de changer, me mordant la langue pour ne pas me tromper, ou ne pas faire de bavure. Ravie du résultat, je pris de la couleur une dernière fois, pour le poser sur son nez. Riant, satisfaite de l'air que je lui avais donné, je me moquais tendrement de lui : Et voilà, un petit chaton ! Oui, les traits, ce sont les moustaches. C'est pas brillant vu le peu de lumière dans la rue, mais moi j'aime beaucoup, puis je me suis amusée en le faisant, et il s'est laissé faire, ce dont je doutais un petit peu au début, alors.. merveilleux. Limite ça méritait une photo, pou l’encadrer dans Harvard ! Un chat, c'est plus mignon que deux bites sur les joues, franchement, j'étais fière de moi, il paraissait presque attendrissant comme ça.
J'étais fière de moi, en le voyant sourire à la fin de mon dessin, mais je n'étais pas certaine qu'il puisse dire que mon dessin lui plaisait : j'avais transformé Jeno Carpenter en chat, c'est clair qu'il n'y a aucune logique là dedans : mais c'était venu comme ça, et moi, j'aimais vraiment le résultat. Retenant mon souffle en le voyant s'observer dans son téléphone, je me mordais la lèvre pour me retenir de rire, attendant sa réaction. Peut-être y étais-je allée trop fort, peut-être que l'amusement avait une limite ce soir, et que je l'avais franchie? Lorsqu'il répéta pour la deuxième fois le mot chaton d'un air étonné, j’acquiesçais d'un léger hochement de tête et d'un sourire timide. Oui, un chaton murmurais-je, avant de glousser en le sentant se coller à moi en affirmant qu'il savait ronronner. Je ris lorsqu'il se frotta à moi, remuant en riant à gorge déployée, en cherchant à le repousser, puisque ses cheveux dans mon cou me chatouillaient, et qu'il allait tâcher mon T-shirt avec la peinture : c'était sûrement déjà fait d'ailleurs, mais je m'en foutait tellement j'appréciais chaque seconde de cette soirée. Après m'être tortillée dans les sens pour qu'il recule, je repris mon souffle alors que lui reprenait un air sérieux. Il sortit son paquet de cigarette quand je tentais de remettre de l'ordre dans mes cheveux en bataille, en souriant. Me redressant correctement contre le grillage contre lequel nous étions appuyés, je laissais un rire s'échapper en le voyant fumer avec toujours ses moustaches et son nez vert. Fermant les yeux quelque secondes pour retrouver mon calme, je l'écoutais en silence, profitant tout simplement. Sans ouvrir les yeux, la tête vers l'arrière, je lui répondis : en effet, je pense qu'on est devenus complètement tarés. Mais ça me fait du bien, je crois. Merci pour cette soirée .. particulière. Accrochant un petit sourire à mes lèvres, j'ajoutais d'une voix faible, hésitant à lui dire. Par pudeur, peut-être, ou par principe parce qu'il est Mather.. T'es vraiment amusant comme mec. Mais pas que , j'crois que t'es aussi moins sombre que je le pensais en te rencontrant ajoutais-je, avant d'ouvrir les yeux pour tourner la tête vers lui, et sa cigarette. La désignant du doigt, je lui soufflais aussi : Par contre tu fumes vraiment trop... ça fait les dents jaunes, tu sais. Oui, j'allais pas lui sortir que ça allait le tuer, il le savait, et je savais qu'il s'en moquait sûrement.
Je sais pas trop si je devais être blessée qu'il critique les réceptions dans lesquelles j'avais grandit toute ma vie. Je ne voyais pas ça d'un oeil totalement neutre du coup, j'avais beaucoup d'amis dans cette sphère, je m'étais amusée, beaucoup, d'ailleurs, à certaines de ces soirées. D'autres moins, mais globalement.. j'aimais ça. Malgré tout sa remarque ne paraissait pas me viser moi en particulier, mais plutôt mes proches, ou les organisateurs de ce genre de soirée. Des Eliots, sûrement. En effet, ça me change.. répondis-je avec un petit sourire un peu forcé. Même si ça me faisait plaisir qu'il le prenne en riant, j'avais peur qu'en fait ce soit un message caché pour me dire que je ne savais tout simplement pas m'amuser. Que j'avais loupé ma vie à me faire chier à des bals de charité, quoi. Malgré tout, je voulais pas songer à tout ça, mais plutôt à la super soirée que j'étais en train de vivre. Du coup, prise d'une élan de sincérité et voulant me faire pardonner en quelque sorte de l'avoir rapidement jugée alors qu'il n'était pas que le cliché réducteur du dealer, je lui fis.. oui, des compliments, on pouvait dire ça. Lorsqu'il me demanda si c'était l'heure des compliments, je ris un peu pour dissiper mon malaise, parce que faire des compliments c'était pas vraiment mon habitude. Mais d'un certain côté, il l'avait mérité, alors.. alors merde. Oui, je l'avais complimenté, et je me sentais mieux après l'avoir fait, moins cruelle, moins bourgeoise qui juge. Souriant légèrement en l'entendant marmonner un petit désolé, je compris que lui, les compliments, c'était encore moins son fort que moi. Ou alors il n'avait tout simplement pas changé d'avis sur moi, et me prenait toujours pour une gamine pourrie gâtée bourgeoise, saint nitouche et répugnée par la drogue. Je voulais pas spécialement savoir, alors j'enchainais, sans laisser le temps à un blanc de s'installer, lui reprochant de fumer en lui annonçant la fatalité pour ses dents : elles allaient virer au jeune. Riant lorsqu'il me dit que en disant ça je ressemblais à sa mère, je secouais la tête : C'était pas volontaire, excuse moi ! Mais c'est la vérité, c'est dommage. Encore plus si tu fais attention pour les garder blanches.. Mais ce qui me fait le plus peur dans la cigarette pour ma part c'est les cancers, les problèmes respiratoires.. je suis trop fragile et trop peureuse pour me mettre à fumer, je pense. Réalisant que je parlais pour parler, je ris en le voyant m'interrompre en me montrant ses dents et en prononçant un truc.. incompréhensible. Je secouais la tête en riant avant de tendre une main pour la poser sur sa pommette, appuyant tout doucement pour accentuer son sourire toutes dents dévoilées: on dirait un monstre comme ça ! lançais-je en riant, amusée. Un des monstres dans les livres d'enfants, qui va vous croquer avec toutes ses dents !
Toute petite on m'avait formée à être la petite Jones parfaite, et la cigarette ne faisait pas partie de l'uniforme requis pour satisfaire mes parents, ils m'avaient apprit à être vraiment dégoutée de ces "choses mortelles", que ma mère ne supportait pas. Oh, je n'en avais pas touchée jeune, trop respectueuse, et je n'avais rien dit quand j'en avais trouvé dans le bureau de mon père, après le départ de ma mère, qui l'avait quitté, lui, mais elle avait gardé son nom, pour partir vivre au Japon. Je pensais à l'époque que c'était à l'un de nos domestiques, mais en grandissant j'avais comprit que c'était bien à lui, et que mon même mon père avait des failles. Malgré tout, je l’idolâtrais encore, du moins, jusqu'à il y a deux ans, jusqu'à ce que je prenne ma liberté en quittant Jack. En quittant le fiancé choisi, j'avais quitté la vie toute tracée pour moi par mon père, mais encore aujourd'hui j'étais fière de ma décision, pas facile aux moments des fêtes lorsque tout le monde retourne vers ses parents, pas facile lorsque je vois partout que c'est la fête des pères, mais je vis mieux qu'avant, chaque jour. Maintenant je vis pour moi, je souris pour moi, plus pour les autres : je suis loin d'être parfaitement épanouie, mais je suis mieux. Alors la phrase de Jeno sonne juste à mes oreilles : on doit faire ce que l'on veut pour nous, pas pour les autres. Mais son sourire denté me tira de mes réflexions et de mes souvenirs, me faisant rire, comme une enfant. Me moquant doucement de lui, je tirais ses joues doucement, quelques secondes à peine, comme une gamine. riant de plus belle en l'entendant grogner, je répliquais, essayant de parler entre des éclats de rire : Houla oui, tu fais vraaaaaiment peur comme ça, je pense que tu es le monstre du placards des cauchemars de tout les enfants du monde là ! Et hop, il sort par la porte, comme dans Monstre et Compagnie. Cessant de rire, je repris mon souffle, en le voyant faire le culbuto à côté de moi pour se lever. Hum, ça signifie sûrement que la soirée est finie ça. J'espère par contre qu'il va pas partir et me planter assise, si il m'aide pas à me relever je vais peiner, en jupe. Heureusement, après réussi, il me tendit la main pour que je me lève à mon tour, sans passer par la galère, et je lui en étais plutôt reconnaissante. Attrapant sa main, j’acquiesçais, amusée. Oui, elle est laaaaaargement dépassée, comme tu dis, d'un certain côté on se demande qui m'a donné rendez-vous en plein milieu de la nuit pour faire de moi une délinquante. Mais j'suis pas cendrillon moi, ma voiture ne se transforme pas en citrouille, mes souliers resteront à mes pieds ce soir, je ne vais pas me retrouver au douzième coup d'horloge vêtue d'un sac poubelle, et Jeno ne va pas me chercher à travers tout Harvard pour me retrouver. Sortant mon téléphone de mon petit sac, je regardais l'heure, avant d'envoyer un sms à mon chauffeur pour qu'il vienne me chercher dans la grande rue, pas très loin de notre position actuelle. Je vais y aller, merci beaucoup pour cette soirée, dis-je en rangeant mon téléphone, avant de m'approcher de lui avec un sourire amusé aux lèvres. Ouais, j'ai pas oublié son au revoir tout à l'heure, devant le bâtiment des amphi. Me hissant sur la pointe des pieds, j'embrassais sa joue doucement, avant de partir en faisant quelques pas en arrière, secouant ma main droite : Bonne nuit, Jeno.