MARSHALL ➸ are you kidding me

Ces deux crétins? Donc il était au courant pour Dorian. Mais ça, c'était prévisible hein depuis Paris. Puis bon, c'est pas pour ça que j'allais remettre le couvert. Ce qui est fait était fait et au moins il a passé un bon moment. Leo, pff, c'est une autre histoire. Je ne compte pas le nombre de filles que Marshall s'est fait, je pense qu'on pourrait y passer la nuit. Tais-toi, tu me saoules. répondis-je pour rester polie. J'avais pas de contre-argument et j'en avais marre d'essayer d'avoir le dernier mot donc je préférais fuir. Je soupirais puis je ris nerveusement. Quand je pense que tu m'as dit que tu m'aimais... j'y crois plus. j'étais désespérée, franchement je savais plus quoi faire. J'attends pour rien, c'est pas une fille comme moi qu'il te faut, c'est toutes les filles du campus. et selon moi, c'était la triste vérité. Je sais qu'il ne s'arrêtera jamais, qu'il y aura toujours des tentations... et Leyna.

«Tais-toi, tu me saoules. » Je ne relevai pas le commentaire, je présume que je méritais même plus que cette simple remarque de sa part. «Quand je pense que tu m'as dit que tu m'aimais... j'y crois plus. » Wô, quoi? Là, elle poussait un peu. Je la dévisageai en silence, attendant la suite. Parce qu’elle ne pouvait pas simplement me balancer ça comme ça. «J'attends pour rien, c'est pas une fille comme moi qu'il te faut, c'est toutes les filles du campus. » J’avalai de travers, qu’est-ce que j’étais censé répondre à ça? J’avais envie d’être doux avec elle, de lui faire comprendre la raison de mes agissements, mais en même temps, j’étais tellement remonté qu’elle ait fait ça, merde! « Tu sais quoi? T’as peut-être raison Blaise… » Je me relevai, descendant quelques marches pour que mon visage soit à la hauteur du sien. « J’ai pas besoin d’une fille qui fait semblant de m’aimer et qui ne peut pas respecter la seule chose que je lui ai demandé; attendre. C’est trop dur pour toi tout ça. »

J'en étais arrivé au stade où j'en avais marre de me battre, de me justifier, de faire des efforts, là j'en avais ma claque. J'avais besoin d'avancer mais tant que j'avais Marshall dans la tête, j'avais l'impression d'être commandée par une télécommande qui bloquait sur le bouton pause. Tout ce que j'attendais c'était son feu vert, qu'il appuie sur play et puis merde, qu'on construise enfin quelque chose ensemble, là j'étais désespérée. Je fronçais mes sourcils en plantant mon regard dans le sien. Je m'attendais pas à cette réponse de sa part. On voulait tous les deux remettre la faute sur l'autre. Je devais lui avouer mais... en aucun cas cela ne voulait dire que je faisais semblant. Pourquoi je devrais faire semblant, pourquoi me priver? Je suis certaine qu'il y a pas mal de garçons qui feraient n'importe quoi pour avoir mon coeur mais je n'y prêtais pas attention car Marshall finirait bien par bouger son cul.Enfin, c'est ce que je me disais. Je baissais les yeux en jouant nerveusement avec mes mains. C'est trop dur... et c'est tout ce que j'arrivais à dire. Putain j'avais envie de chialer.

«C'est trop dur... » Je serai la mâchoire, baissant mon regard sur elle alors qu’elle fixait l’escalier. Pourquoi devait-elle toujours être aussi vulnérable? J’étais incapable de m’emporter contre elle quand elle était comme ça. Pas même quand je savais que, pour notre bien à tous les deux, j’aurais mieux fait de tourner les talons. Mais j’en étais incapable. Comme elle était incapable d’arrêter de penser à moi je présume. Nous étions deux idiots se blessant l’un l’autre sans savoir quelle était la marche à suivre. Je ne lui avais demandé qu’une chose; attendre. Et même ça c’était trop difficile pour elle. Alors quoi? Qu’arriverait-il si, enfin, nous décidions de passer à l’étape supérieure? Délicatement, j’attrapai son menton, l’obligeant à me regarder et me penchai pour poser un baiser au coin de ses lèvres, me ravisant au dernier instant pour l’embrasser sur le front. « Je ferais mieux d’y aller… » lâchai-je finalement avant de tourner les talons.

J'en pouvais plus, c'était plus fort que moi. J'en avais marre d'attendre et j'étais désolé de baisser aussi vite les bras. Mais peut être que si on s'éloigne il se rendra compte que je lui manque et... j'en sais rien, ça me désespérait. Mentalement, j'y arrivais plus, sentimentalement j'étais perdue car j'avais beaucoup de haine et de rancoeur. Mais c'était mon Marshall, je l'aimais comme personne ne l'avait aimé aussi fort je pense, mais j'étais juste incapable de lui montrer tellement j'étais triste. Je fermais les yeux lorsqu'il rapprocha son visage du mien. Ses lèvres s'arrêtèrent une première fois au coin de ma bouche puis elles se posèrent sur mon front. J'en frissonnais. J'ouvris mes yeux et je voyais qu'il s'éloignait. Attends... je me relevais et je descendis les marches jusqu'à sa hauteur. Si ça c'était un baiser d'adieu, d'abandon, de pause ou de je sais pas quoi, autant qu'il soit bien fait. Je tirais sur son t-shirt pour qu'il se penche vers moi et je capturais ses lèvres pour l'embrasser de toutes mes forces.

J’allais partir. Même si mon cœur me disait de rester et que même ma tête me disait que j’étais un imbécile, j’allais partir. Et c’était exactement là où mes jambes me portaient; loin d’elle. Jusqu’à ce qu’elle dise ce simple mot. « Attends... » Je me retournai lentement et, comme dans tous bon drame romantique, la scène sembla se passer au ralenti. Elle attrapa mon t-shirt, me tirant à elle et je me penchai pour lui permettre de m’embrasser de toutes ses forces. Passant une main sur sa joue, j’appuyai finalement les doigts derrière sa nuque, tenant sa tête bien en place pour lui rendre son baiser. Au bout d’un moment, je reculai enfin, la regardant dans les yeux en silence. Je baissai ensuite la tête, reculant d’un pas et la regardant à nouveau. « Prend soin d’toi Blaise. » Allez savoir ce que ça voulait dire, mais je devais partir d’ici maintenant.

J'embrassais Marshall depuis quelques mois déjà sans avoir regoûté à ses lèvres et il est clair que ça m'avait manqué. Tout son être m'avait manqué, il était une partie de moi, il était mon coeur. Je ne trouvais pas le baiser agréable car il ne voulait rien signifier de concret. Ma poitrine me fait mal, une douleur fait saigner mon coeur alors qu'il glissa sa main sur ma nuque. Une fois le baiser terminé, il me dit de prendre soin de moi. C'est ce qu'on se dit toujours mais bon, on faisait tout le contraire en fait. Je voyais bien qu'il avait envie de partir, alors je n'allais pas le faire chier plus longtemps. Qu'il parte, qu'il aille voir ailleurs, moi j'ai assez donné. Peut être qu'un jour je trouverais quelqu'un qui saura prendre soin de moi. un reproche? Oui, et je n'avais pas peur de le dire. Je fis un faible sourire et je fis demi-tour pour revenir à la bibliothèque dans l'espoir de quand même prendre des autres livres et m'excuser surtout.