Tal&Misha - J’ai pas changé de numéro de phone-tel au cas où l’évidence me rappelle

• L'enfer est sous mes pieds, et j'ai même osé y tremper les orteils, profitant de la chaleur mais aussi de la douleur de ce paradis qui était autrefois mon quotidien. J'y avais ma place, et ça, depuis mon premier souffle. Je savais très bien que je n'étais pas fait pour aller au Paradis, pour m'endormir à jamais et rêver pendant l'éternité de mon plus beau souvenir. Mon destin était de descendre en enfer, et, je m'y étais fait, cette idée qui autrefois aurait pu me déranger, ne me posait plus aucun soucis. Désormais, j'faisais juste en sorte de ne pas tomber dans le plus bas étage de l'enfer, autant réduire les dégâts tant que je le peux, non ? Pourquoi je dis ça ? Pourquoi je pense aller en enfer ? Car putain, les gars, on va pas se mentir, on va devenir réaliste un instant, sortir toutes ces conneries de poney qui cours dans une putain de plaine avec des belles fleurs, j'ai fait des conneries, je parle mal au gens, je les manipules par moment, et puis, c'est vrai que ça m'arrive de souhaiter la mort de certaines personnes dans mes moments les plus sombres, alors merde, le paradis ne m'accepteras pas, imaginer un instant que j'me retrouve au Paradis, et que la gueule d'un gars ne me revienne pas, j'vais avoir envie de lui en mettre une quoi. Bref, passons sur ma façon de penser, et venons en au sujet, j'suis là, assis à cette table dans ce bar, seul, mais, pas pour longtemps. En attendant la venue de Talulah, j'observe les gens qui sont présent ici, pas grand monde pour le moment, mais, je sais que le peuple va finir par venir réclamer sa boisson, bande d'alcoolique de merde va. Alors, j'attends, assis, regardant un à un les personnes tel un prédateur en recherche d'une proie, sauf que, pour une fois, je n'allais en attraper aucune présente ici... •

• J'étais comme un lion en cage, enfermé et ne servant que de putain de cobaye à des connard qui s'amusent à me faire faire des show dans un cirque. J'en ai rien à foutre des cirques, j'en ai rien à foutre des hopitaux, des médicaments, des médecins, des infirmiers qui étaient limites en train de nous torcher le cul, de tout ces malades, de ces deux semaines passé à voir mon corps s'affaiblir, à me sentir devenir faible, de pourrir de l'intérieur, et surtout, de me voir mourir. Putain, je déconne pas, j'me suis vu clamser entre ces putains de murs. J'ai cru que j'allais y passer, que j'étais dans un mauvais cauchemars et que j'allais en sortir, j'voulais en sortir, j'avais aucune envie de me dire que mon frère était mort, que mon cœur était mort et que ce qui me tenait en vie c'était celui de mon frère. Putain mais merde, j'vous jure que lorsque j'y pense, tout ce que je veux, c'est faire marche arrière, passer par un autre chemin, ne pas prendre la voiture du tout, faire en sorte qu'il soit encore présent aujourd'hui. Je sorti de mes pensés lorsque j'entendis une voix s'adresser à moi. « Coucou .. J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre. » Un sourire se dessine sur mes lèvres. Elle n'est pas vraiment en retard, c'est juste moi qui était en avance, et, la voir me fait plaisir, vraiment. "L'attente en valait la peine !" Ouais, non mais sérieux, la fille, elle arrive en mode bombe sexuelle, et moi, j'suis en mode... Normal. « En tout cas ça me fait plaisir de passer cette soirée avec toi. » Elle est là, s'asseyant face à moi, son jolie sourire gravé sur son visage. J'appela le serveur pour qu'il vienne à nous prendre notre commande, et, en attendant son arrivé, je répondis à sa phrase. "Et moi dont ! Prête à me supporter toute la soirée ?" Ouais, fallait me supporter par moment... •

• On s’est toujours tous demandé ce qu'était le monde avant, comment était-il fait, comment les personnes y vivaient, comment ils s'en sortaient, à cette époque où seul la chasse et la cueillette étaient le seul moyen de se nourrir et de se fabriquer des vêtements. A cette époque-là ils n'avaient pas besoin de toute cette technologie pour vivre, qu'il n'avait pas besoin d'avoir la voiture la plus puissante, la dernière veste à la mode, le dernier jean tendance, d'un ordinateur pour suivre l'actualité de sa star préféré, de se tenir au courant de l'information, ou encore d'avoir le dernier écran plat dans sa grotte pour regarder les plus grands films en très bonne qualités. Non, tout ça, nos ancêtre s'en moquait, ils n'en avaient rien à faire de tout ça, d'être à la mode, d'avoir de l'argent, d'être comme nous tout simplement. Ces ancêtres vivaient en clan, en groupe, en famille, passant leurs journées à chasser et à dessiner. Leur histoire reste présente depuis des milliers d'années, que ça soit par les livres ou par les pseudo films que l'on peut voir, car oui, détrompez-vous, mais tous ces films parlant de ces époques nous disent trois quart de mensonge, essayant de tricoter autour de ce qu'ils ont pu lire dans un petit article d'un magazine ou autre... Notre vie, mes amis, jamais elle ne serait écrite dans un putain de bouquin, jamais elle ne passerait à la télé, on vis l'instant présent, et seule nous pouvons nous en souvenir, personne d'autre. Alors bordel, arrêtez de faire vos putain de tête de con, et profiter, tout simplement. Une fois mort, nous ne seront que des souvenirs qui finiront par disparaître petit à petit, et, un jour, plus personne ne se souviendra de vous. . « Je m'étais acheté cette robe pour l'été, mais comme je n'ai pas encore eu l'occasion de la mettre, je me suis dit que c'était le moment idéal. Je suis contente si elle te plaît. » Je secoue doucement la tête de haut en bas pour lui faire savoir que j'étais totalement d'accord avec elle, puis, avant l'arrivé du serveur, je répondis. "Ouais, elle te va très bien, sérieusement !" Fallait pas se mentir, Tal était une très jolie fille, et cette robe lui allait très bien. J'aurais très bien pu lui dire qu'on dirait un putain de boudin là dedans, juste pour la faire chier, mais, on sait très bien elle et moi que c'est faux. « Prête à te supporter jusqu'au bout de la nuit, sauf si tu craques avant, je peux être sacrément chiante dans mon genre. » Lâchant un petit rire, j'fais non de la tête. "Oh non je risque pas d'en avoir marre !" Et puis, comme elle avait dit, aller jusqu'au bout de la nuit à ces côtés était loin de me déranger, vraiment. J'allais prendre la commande lorsque le serveur se pointa devant nous, mais, l'enculé se mis à plonger son regard dans le décolleter de Tal. Putain le fils de pute, il veut en prendre une lui ? Il cherche quoi ? J'm'apprêtait à lui répondre mais la jeune femme me devança, faisant croire que j'étais son petit-ami. Un léger sourire se dessina sur mes lèvres, mais, je le chassa aussitôt pour être un peu plus crédible. "On va prendre deux vodka, et quand tu viendras nous servir, tu garderas tes yeux dans ta poche okay?" Bah ouais, le gars il a cru quoi ? Faisant un signe de la tête et devenant tout rouge, ce connard alla en direction du bar. Vas'y, casse toi. J'attrapa ensuite la main de la jeune femme pour y déposer un léger baisé. "Donc ce soir on joue au couple ?" Avais-je lâché, un sourire sur les lèvres. •

• Lors de l’enfance, rien n’importe plus que s’amuser et profiter, aller voir blanche neige, se demander si les sept nains existent vraiment, et si bien sûr, la sorcière a vraiment ce gros boutons vraiment moche sur le nez, osez manger cette fameuse pomme rouge en faisant comme si vous tomber dans un long sommeil. Vous allez vous prendre pour Aladin en montant sur le grand tapis du salon et faire comme si vous voliez, mais bien sûr, vous faites plus du sur place qu’autre chose, frottant toutes les lampes que vous trouvez pour espérer voir sortir ce fameux génie, mais rien, rien ne se passe, juste votre mère qui vous demande d’arrêter de secouer ces belles lampes car étant maladroit, vous risquerez de la casser. Vous allez donc vous prendre pour un guerrier comme action man, mais vous allez plus vous faire mal qu’autre chose. L’enfance est une période sacrée, période où vous vous découvrez, où vous allez commencer à comprendre ce monde qui vous entoures, assis là à regarder le monde évoluer, vous allez comprendre mais aussi vous posez une multitude de questions existentielles, comme toutes personnes de votre âge à vrai dire. C’est à cette période que vous allez découvrir que le père Noël n’existe pas, du moins, il parait… On est innocent, on ne sait pas ce que le monde et l'avenir peu nous réserver, et, c'est seulement quand on grandi, que toutes les responsabilités nous tombent sur la gueule sans qu'on ai le temps de les voire venir. J'avais failli crever, et, tout ce que j'avais désiré ce jours là, c'était crever... Ne pas m'être reveillé, ne pas à avoir me dire que mon frère était mort, que j'allais devoir vivre avec son coeur. Avant, j'étais ce garçon gentil, qui ne faisait de mal à personne, vous savez, dans une famille, y'a toujours un frère qui va être le méchant, et l'autre sera le gentil. C'était un peu ça, sauf qu'entre nous, il n'y avait jamais eu aucune tension, c'était en quelque sorte mon modèle, et, mon modèle avait disparu... « Ouais ce soir t'es mon mec, tu m'appartiens et tu dois me traiter comme une princesse, ok ? » Je l'avais vu faire le tour de la table pour venir se poser sur mes genoux. Son bras qui entoura mon cou, je ne pouvais qu'être content en fait. "Tu seras ma princesse alors..." Avais-je lâché, retirant ces longs cheveux blonds qui étaient sur sa nuque, je déposa un baisé dans son cou devant les yeux de l'autre connard qui était en train de revenir. « Puis t'es plutôt mignon en petit-ami jaloux. » Pas le temps de répondre que le gars arriva, nous servant nos deux verres. Un signe de la tête par politesse et je le regarda se casser, tout en écoutant la dernière question de ma petite copine de la soirée. Lâchant un soupire, je répondis. "Et bien... Depuis que t'es là, tout se passe merveilleusement bien en fait, aucun soucis, à part un connard à qui je foutrais bien une table dans la gueule pour avoir voulu mater tes seins... Mais autrement, tout va bien, j'suis juste dégouté que ça se termine bientôt... Et toi alors ?!" Ouais, j'avais peut-être pas l'air du gars émotif et tout ça, mais, au fond, j'l'étais, sauf que j'le montrais pas... •

• Non, je ne suis pas d'accord. Pourquoi commencer avec un "Il était une fois..." ? Tout le monde sait que quand une histoire commence avec cette introduction, la fin sera joyeuse, les méchants seront mort, et les gentils seront heureux, marié et avec deux, voir trois enfants. Pour une fois, on va changer, chaque histoire n'est pas belle à écouter, jolie à lire. Non, je ne me plaindrais pas de la vie que j'ai eu, mais à vrai dire, j'aurais pu avoir mieux, mais comme l'a dit un philosophe "Si on avait la vie qu'on rêve, on rêverait de la vie qu'on a". Remontons vingt six ans en arrière, là ou nos parents n'avaient pas tous les soucis qu'on a, là ou ils étaient heureux et ne se préoccupait que de leur bonheur. La belle époque si l'on y réfléchi bien quelques minutes, ils n'étaient pas là à se prendre la tête pour un rien, à communiquer seulement par écran interposé, à vouloir à tout prix le dernier iphone, putain, mais arrêtez de vivre comme des moutons les gars, on va tous finir par crever un jour ou l'autre, p'tête même demain, on en sait rien bordel, on passera pas l'éternité ici, alors merde, arrêter de nous casser les couilles avec toutes vos conneries, profiter de votre vie, faite en sorte de réussir, d'avoir une belle vie. C'est ce que je fais, et, personnellement, même si ça a pas toujours été le cas, j'ai toujours remonté la tête, j'ai toujours fait en sorte de ne rien montrer et... D'avancer, même si par moment c'était à reculons, j'avançais quand même. « Je suis contente d'avoir fait la connaissance de ma sœur, je m'entends super bien avec elle, je me sens un peu moins seule niveau famille, par contre je stresse un peu à cause de la rentrée. Harvard c'est quand même plus grand que ma petite université de Lisbonne. » J'écouta la jeune femme, la regarda prendre son verre d'une main. C'est vrai qu'elle avait une sœur, jumelle en plus. Bordel, imaginer le truc, Tal fois deux, le rêve de tous les garçons en fait, mais, je chasse ces pensés de ma tête, je ne connaissais pas sa soeur, mais, j'préférais Tal de toute façon, sa façon d'être me plaisait. "J'te ferais visiter si tu veux, à moins que niveau guide j'ai été pourri ?" Bah ouais, ça se trouve, j'ai été une grosse merde en guide touristique, j'sais pas vraiment en fait. Elle leva ensuite son verre pour trinquer avec moi, accompagnant tout ça d'une phrase qui me fit sourire. « Cessons de penser à la rentrée, profitons de cette soirée. À la tienne, mon cœur. » Mon cœur... En réalité, j'crois qu'on m'a sorti ce mot deux ou trois fois dans ma vie, c'est pas le genre de truc qu'on me dit vous savez. J'étais pas vraiment habitué, et, même si c'était faux, ça me faisait plaisir. Buvant une gorgée de mon verre, je le déposa sur la table pour ensuite venir poser mes mains sur ces hanches. Laissant mon regard se noyer dans le sien, je pris la parole. "Fait gaffe j'pourrais m'habituer à ça hein..." J'approcha ensuite mon visage du sien pour y déposer un doux baisé à quelques millimètres de ces lèvres. Si on devait jouer à être en couple, autant le faire à fond non ? •