(flashforward) Toriony ✗ et bam, c'est le coup d'foudre.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

C'était une drôle de sensation. Se sentir si léger et si lourd à la fois. La légéreté de se sentir compris et le poids d'avoir été percée à jour. Deux sentiments qui entraient en conflit. Pourtant, pour une des rares fois dans ma vie, je regrettais pas. Je ne remettais pas en doute ce moment. J'me disais juste que c'était comme ça, que ça devait arriver et que j'devais juste me sentir bien d'avoir eu cette chance. J'savais pas ce qui l'avait bouffée. Parce que y avait pas de toute, cette fille avait été rongée par des tas de trucs, mais j'savais que ça la rendait plus belle. Plus forte aussi. Peut être qu'elle souffrait à cet instant présent, mais elle finirait par en sortir grandit. Et puis oui, ça la rendait vraiment belle. Dans nos silences, j'pouvais percevoir des tonnes de chose. Des non dits et un énorme besoin de soutien aussi. Peu de gens survivaient à la solitude. Elle n'aimait pas ça. Elle n'aimait pas se retrouver seule. J'pouvais le sentir mais c'était poutant le dur lot des gens malheureux. Personne n'essayait de comprendre les gens détruits comme si c'était le genre de tristesse contagieuse. Je me laissais envelopper par tout ça. Par tout ces ressentit et finalement, j'posais une nouvelle fois mes doigts sur ma guitare. Pas de médiator, ça perdait de son authenticité. Et les sons s'élevèrent à nouveau racontant une nouvelle histoire.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

Le silence n'était pas forcément lourd, au contraire, j'avais l'impression qu'il était beau. Il était pas forcé, il était pas génant, ni imposé. Il était juste là et c'était comme si j'lui parlais, comme si on se découvrait un peu plus. C'est étrange, c'est bizarre mais ça m'plait. J'le voyais, juste à côté de moi, il était bien là, il profitait de l'instant présent, sans se soucier des autres, sans se soucier du regard qu'ils pouvaient avoir sur lui, sur nous. C'tait un loup solitaire, qui n'a pas peur d'être seul. Il s'est peut-être habitué à sa douleur depuis le temps, il a l'habitude de ce genre de moment, de sa souffrance et de sa tristesse. J'avais pas envie de le laisser seul, ni même envie de briser ce moment en allant en cours. Il reprit sa guitare, sans dire un mot. Il m'avait dit qu'il composait que quand c'tait le moment. C'tait notre musique du coup, celle de notre rencontre, de nos premiers et peut-être derniers échanges aussi du coup. La mélodie me touchait et faisait battre mon coeur à son rythme. J'étais bercée. Mes yeux se fermaient, simplement. Comme si c'tait dans l'ordre des choses. J'tais juste bien, une bulle de laquelle je ne voulais pas partir. Il continuait de jouer, ses doigts frôlaient les cordes, le son s'envolait. C'tait beau, intemporel. Parfait. Le message était des plus clairs. Etre des écorchés vifs n'est pas facile, on apprend à grandir avant les autres et d'une manière plus.. dure. Mais on est pas seuls dans cet apprentissage mais avec d'autres qui peuvent se trouver. Captivant. murmurais-je finalement quand il termina. Pas beau, ni triste, ni adorable, ni rien. Juste captivant.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

C'était toujours des histoires. Plus ou moins durs. Plus ou moins mélancoliques. Mais ça restait des histoires. Le histoires de la vie. Pûrement et simplement. C'était concret, réel et peut être avec une touche d'ironie. J'savais qu'elle comprenait. J'avais même pas besoin de la regarder pour savoir qu'elle avait saisit le sens de la mélodie. C'était comme si dans ma solitude infini, on avait finit par m'envoyer quelqu'un qui me ferait sentir moins insignifiant. Et ce n'était peut être que pour quelques minutes, peut être que pour quelques heures mais c'était le genre de moment qu'on ne pouvait oublier. Au fond de moi, j'savais que par la suite, j'pourrais me raccrocher à ce souvenir. Comme pour me dire que je n'étais peut être pas si seul. Qu'on était deux. J'crois que peu de gens saisissent l'ampleur de tant de détresse. L'autodestruction. Ca part lentement du coeur se propageant jusqu'au cerveau. Zone terminale faisant perdre le contrôle sur tout. Parce que c'était ça la réalité. On s'auto détruisait. Moi en refusant l'aide et elle en ne se sentant pas aider. Deux différences qui s'accordait une fois de plus. J'avais mal pour elle. Mal pour moi. Trop de douleur en somme. Et pourtant, je me sentais vivant. J'me sentais vivant parce qu'elle me rapellais que des gens étaient encore apte à comprendre. Parce que sans le vouloir, elle venait de me donner un semblant d'espoir. Et réaliste. Triste réalité. Un soupir et je poussais la guitare vers elle, comme ça, par envie. Laisse tes émotions sortir.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

On nous disait toujours de se méfier des inconnus quand on est tout petits. Parce qu'ils peuvent nous faire du mal, nous kidnapper, nous voler ce qu'il nous appartient ou bien plus simplement changer de manière négative notre vie. Sauf que j'étais pu une enfant. J'tais une adulte responsable qui venait de se lier avec un inconnu. Dont je connaissais le nom et la vie en grande partie sans avoir échangé un mot. J'pourrais me demander ce que mes proches penseraient de cette rencontre, de mon inconscience ptete même sauf qu'ils pourraient juste pas comprendre. Ou ptete Andy vu qu'il est l'une des seules personnes que j'connaisse qui a autant douiller que moi. Mais j'pense que le style de Tobias ne lui plairait pas. Trop badass. Et réaliste. C'est vrai. Il avait raison bien malheureusement. Laisse tes émotions sortir. J'regardais la guitare qu'il me tendait et forcément, j'pensais à Hendrix. Mon Hendrix avec son instrument, son bébé. J'me sentis mal d'un coup. J'avais presque envie de vomir tellement j'tais triste et que j'souffrais. J'posa l'instrument contre moi et commença à composer. Doucement. En hommage à Hendrix. En hommage à toutes les personnes que j'connais qui sont décédées. Pour tout.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

C'était le genre de truc qui me relâchait un peu. Qui laissait sortir un minimum de tension. J'savais que ça me faisait du bien, que ça me rendait les choses plus facile aussi. Parce que j'avais trouvé le moyen d'extérioriser quand tout partait trop en vrille. Alors peut être que je pouvais partager. Partager un peu de réconfort avec elle. C'était la deuxième fois que je lui donnais quelque chose alors que pour habitude, je n'offrais rien. Pas même un regard. C'était comme si elle, elle méritait tout ça. Elle méritait le peu que j'avais. En fait, elle méritait certainement des tonnes de choses à commencer par le bonheur. Parfois, je trouvais la vie injuste. Moi, j'avais appris à vivre en étant pas aimé. J'savais que je valais rien et que ça changerait jamais. Mais elle.. Elle méritait tellement plus que ça. De sa simple présence, elle rendait les choses plus belles que ce qu'elles n'étaient, elle enveloppait les gens d'une certaines importance et elle ne s'en rendait même pas compte. Triste réalité encore une fois. Et ses doigts fin se posaient sur la corde laissant sortir une mélodie chargé de souffrance, de destruction. J'écoutais, j'disais rien mais j'comprenais. J'comprenais sa peine, sa haine et son envie d'être écoutée. Alors quand elle arrêta finalement, que sa souffrance fut étendu, je posais ma main sur la sienne. Doucement, comme ça. C'était rien. C'était tout.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

J'digérais pas encore sa crise cardiaque, j'digérais pas que l'amour de ma vie, celui qui aurait pu être le papa de mon bébé était mort. Mon premier amour, mon premier, mon Hendrix. J'pouvais pas encore supporter cette douleur, le deuil était trop dur à faire, toute seule qui plus est. J'voulais pas qu'Andy soit avec moi, ça le mettrait mal à l'aise. J'étais seule. J'avais pu personne à qui me raccrocher, ou peu de personnes qui se souciaient juste de moi alors que j'aurai aimé avoir un pilier, quelqu'un, un confident ou juste un ami. J'l'avais trouvé lui. Pour quelques minutes, heures au maximum. Mais c'tait tout. La guitare me faisait du bien et me faisait extérioriser. J'avais hésité à me scarifier de nouveau puis j'avais craqué. Une. Deux. Trois fois. Plus ptete. Tout se perd dans mon esprit, tellement malmené. Il pouvait pas suivre le rythme de cette tristresse. Puis je sentis cette main contre moi. Ce contact, ce soutien. Lui. Mon coeur se serrait. Fort. Trop fort. Mes yeux s'embuaient. C'tait trop de gentilesse d'un coup, un trop grand cadeau d'un inconnu. J'avalais difficilement ma salive et jlui jetais un regard, en esquissant un fin sourire pour le remercier. Il avait fait plus qu'un tas d'autres personnes. J'lui rendis sa guitare, j'me sentais mal à l'aise, j'avais besoin de pleurer mais pas devant lui, j'voulais pas craquer, j'avais peur. J'rassemblais mes affaires, prête à partir.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

J'attendais rien en retour. J'faisais pas ça pour recevoir quelque chose. Elle m'avait déjà donnée sans le savoir et rien que c'est quelques minutes avait suffit à me faire sentir un peu plus humain. J'sentais une euphorie encore jamais ressenti embrouiller mon cerveau. Terrifiant comme sentiment. Terriblement nouveau. Pourtant, c'était la meilleure chose qu'on pouvait m'offrir. De l'attention, de la compréhension. Elle m'avait tout donnée en s'asseyant en face de moi. C'était plus que quiconque. En vingt quatre ans d'une foutu vie, j'avais rien eu de plus. Et elle finissait par me sourire. C'était étrange et beau. Sincère et hypocrite à la fois. Elle allait mal. Je le sentais à travers chacune de ses respirations. La tristesse l'avait envahit peut être trop violemment d'un coup. La musique la faisait extérioriser. Je l'avais sentit. Sa mélodie n'était pas commune. Et pour le coup, j'avais envie de récupérer sa souffrance. De prendre tout ce qu'elle gardait en elle pour qu'elle puisse se sentir mieux. J'men foutais, j'avais l'habitude. J'aurais pas plus mal que la plupart du temps. J'voulais la soulager. Au bord du gouffre. Elle ramassait ses affaires luttant pour ne pas sombrer. J'savais pas ce qui était le pire. La savoir comme ça où la laisser tomber. Parce qu'elle allait tomber et qu'elle était desespérement seule. Mais les mots n'étaient pas mon fort. Il ne l'avait jamais été. Les gestes non plus d'ailleurs. Pourtant, j'voulais pas la laisser comme ça. J'pouvais pas. J'étais tiraillé et en proie à un démon que je ne connaissais pas. Alors simplement, je l'entourais de mes bras cherchant à lui donner quelque chose que cette fois je n'avais pas. Je la serrais juste contre moi avant de murmurer : Hurle. Pleure. C'est humain.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

C'est facile pour toutes les personnes de dire que c'n'est qu'un temps, qu'un jour la douleur s'apaisera et que le deuil se fera, que mes cicatrices se refermeront et que j'réussirais à avancer correctement dans la vie. C'est facile de le dire sans comprendre ce que j'ressentais, sans même imaginer, ou en se mettant à ma place. Des beaux parleurs. Qui en ont rien à foutre de moi, de nous autre qui avons mal. Ils ont juste l'impression de devoir nous rendre un service, se sentent obligés d'avoir bonne conscience puis après ils se cassent dès qu'ils ont fini en se disant qu'ils pouvaient pas faire mieux ou plus. Ils ont qu'à nous laisser crever sous des ponts, ça ferait moins mal que le sentiment d'abandon. Cocktail qui a déjà été nocif pour plusieurs personnes. J'avais mal. J'me sentais coulée. J'me sentais mourir et dépérir encore plus que ces derniers mois, ces dernières semaines. Me mettre autant à nue avec cette chanson faisait péter ma carapace totalement, celle que j'avais depuis l'entente de la nouvelle. Mon deuil n'avait même pas commencé, j'acceptais pas la nouvelle, j'acceptais pas que son coeur ait arrêté de battre. Il était mort à cause de moi et de mes conneries. J'avais tué Hendrix. Pourquoi est-ce que notre bébé est mort.. ? On aurait encore une trace de lui.. ? Tout est de ma faute putain. Tobias me prit alors dans ses bras. Il me serra contre lui, contre son coeur, son souffle dans mon cou. Lui il était là. Il était bien vivant, avec moi. Hurle. Pleure. C'est humain. Me dis pas ça. Pourquoi tu m'dis ça ? Pourquoi tu veux que j'sois qu'une pauvre femme qui pleure ? J'ai pas l'droit. Sinon, on me perd totalement, sinon, j'suis qu'une loque.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

Les gens avaient tendance à l'oublier. A oublier que nous étions humains aussi. Qu'on était comme tout le monde avec une vie peut être plus difficile. Des situations peut être plus dur. On était pas seul responsable de tant de douleur. On avait pas décidé de se laisser partir à la dérive. C'était l'abandon des autres qui nous coulaient encore plus. Parce que qu'ils le veulent ou non, ils ne faisaient qu'enfoncer un peu la détresse infini qu'on pouvait ressentir. Ils abandonnaient. Ils laissaient tomber. Ils nous laissaient seul face à une douleur insurmontable et on finissait par se sentir seul contre tous. Alors au final, ce n'était pas nous les faibles. C'était eux. Ce qui clamait être nos amis pour finalement nous laisser tomber dans le trou. Ce qui juraient avoir tout fait alors qu'au final, ils n'avait juste pas compris. Et j'étais là, avec elle. Cette inconnue qui avait surgit de nul part. Cette inconnue qui m'avait comprit mieux que quiconque. Celle qui étrangement, me faisait penser à moi. Les mêmes douleurs, les mêmes peurs. J'ai pas le droit. Les mêmes réactions. J'pleurais pas non plus. Parce que si j'pleurais, j'marrêtais pas. J'préférais refouler les émotions de ce genre. Tu peux. Personne ne t'en empêche à part toi. Elle était seule à se bloquer. Je ne lui interdisais pas. C'était normal. On pouvait se montrer faible parfois. Et j'continuais à la tenir contre moi. Respirant son odeur qui la rendait plus réelle. T'es pas seule.

Briony et Tobias

et bam, c'est le coup de foudre.

J'avais envie de me prostrer contre lui. Il était pas Andy, il était pas Alexander, ni même Jude. Il était pas une des personnes chez qui j'avais l'habitude de me tourner quand j'tais au fond du trou, il était rien pour moi, juste un inconnu qui avait réussi à mettre mes faiblesses sur le devant de la scène et qui m'aidait à aller mieux sans le savoir, sans même ptete l'imaginer une seconde. Mais j'tais dans ses bras, contre lui. Et j'me sentais protégé, à l'écoute et loin de tout ce qui me faisait mal. Tout en étant près. Il faisait ressortir ma fragilité, faisait tomber toutes les protections que j'avais construit avec des mots, des gestes, des attentions. Il était lui, il jouait pas un rôle, il voulait sincèrement m'aider. Tu peux. Personne ne t'en empêche à part toi. Ma respiration se fit alors plus douloureuse, mon ventre se tordait et mes mains devenaient moites. Non, j'avais pas l'droit de craquer. Il devait pas m'voir comme ça, mes émotions me dominaient. C'tait juste pas possible. T'es pas seule. J'me tourna alors totalement vers lui pour l'entourer de mes bras, dans un dernier effort avant de laisser une puis deux larmes couler le long de mes joues avant d'aller mourir sur ses épaules. Un poignard dans le coeur, une multitude de cicatrices qui s'ouvraient sans prévenir. Un gouffre face à moi. Faut que j'sois forte. Faut que j'affronte tout. Seule. murmurais-je. On est dans un monde où si tu montres un peu de faiblesse, tu te fais bouffer. Capitalisme, le profit avant toute chose, ton bonheur perso tu le fais passer après. J'ai pas le droit de me faire dominer par des ressentis.