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We were born to be bad in love
Mes pieds nus frôlaientt le sol du bateau d’un mouvement léger. L’air nocturne s’enroulait autours de mon corps tel un voile sacré. La soie blanche de ma nuisette se froissait à chaque pas, laissant ma longue robe de chambre en soie glisser sur le sol lisse du bateau. Mes fines mains nacrées se posaient sur la rambarde du pont supérieur. De cette place, je pouvais admirer les cieux qui étaient illuminés par la luminescence des étoiles. Mes yeux émeraudes se perdaient dans cette contemplation comme si c’était la première fois qu’ils voyaient réellement le monde qui les entourait. Perdu dans cette immensité, l’impression de n’être qu’une vie quelconque s’emparait de mon esprit. A travers les milliards de vue, qu’étions-nous face aux forces de la nature ? Comment pouvait-on être blessé et ressentir de la douleur, alors que nous n’avions qu’une chance de vivre ? Pourquoi se préoccuper de telles chaines ? Et pourquoi, avais-je mal, alors que cette trahison ne devrait rien représenter ? Des amours, nous pouvions en connaitre des centaines, alors pourquoi s’interdire le bonheur à cause d’un seul être ? C’était pour moi, des questions dont je n’arrivais pas à saisir la complexité. Soudain, une bourrasque de vent venait caresser mon visage, me faisant baisser les yeux sur une silhouette sombre. Sur le bateau voisin, un homme se tenait droit et fier à l’abri des regards indiscrets. Pendant un instant, je restais fixé sur cette étrange apparition. Un subtil mouvement le faisait apparaître à la lumière. Les fins rayons lunaires venaient éclairer la blondeur de ses cheveux, révélant son regard ombrageux comme les eaux noirs de la mer. Entre tous, je l’aurais reconnu. Aucun être ne pouvait me faire ressentir se perceptible vide au fond de moi. A chaque fois que je le regardais, je voyais là celui qui me manquait, mais aussi, celui qui m’avait trahis. C’était un éternel combat intérieur qui se faisait de plus en plus douloureux. Je ne le reconnaîtrais certainement jamais, mais j’avais besoin de lui à mes côtés. Seulement, je ne pouvais lui pardonner son mensonge. Pourtant, ce soir, j’étais comme guidé par une force mystique et avant que je ne m’en rende compte, j’étais descendu de mon bateau, les pieds nus sur le sol rugueux. Ma longue veste de soie glissait comme une âme limpide. Empruntant le passage du bateau voisin, je montais sur celui-ci, jusqu’à atteindre cette silhouette familière. Je ne saurais dire, si j’étais guidé par une sorte de somnambulisme des sentiments. Tout ce que je savais, c’est que je me retrouvais face à un Andrew stupéfait. Posant une main nacrée sur la rambarde, je la laissais glisser jusqu’à lui au fur et à mesure de mes pas. A présent, je me retrouvais à quelques centimètres de son visage. Autour de nous, le silence se faisait de plus en plus lourd, occultant le bruit des vagues. « Andrew… » murmurais-je d’une voix presque indistincte, laissant paraitre pour la première fois, le manque qu’il générait.
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