LEO ➸ you don't know the real me

Aah les baisers de Monsieur Halberstam, ça m'avait manqué mine de rien. Je crois que ce soir mon taux de crédibilité avait chuté haha. Je faisais exactement ce que j'avais dit de ne pas faire. Mais c'est comme ça, Leo me mettait tellement en confiance et à l'aise que je prenais un peu trop mes aises. J'étais pas très lucide avec cet alcool mais je savais ce que je faisais quand même, j'étais venu lui chercher un baiser et il me le rendit sans difficulté. Rien d'étonnant puisqu'il m'a bien fait comprendre qu'il voulait toujours remettre ça. Oh, on s'en fiche! dis-je en levant les yeux au ciel. Si j'ai bien réalisé un truc dans mon cerveau à moitié actif, c'était que je n'avais pas de regrets d'avoir rencontré Leo. Le seul était de l'avoir un peu utilisé au tout début pour coucher avec dans un but bien précis et cela ne me ressemblait pas. Mais là, je me sentais vivante et peu importe ma douleur de coeur, il arrivait à me faire sourire. Donc oui je l'embrassais parce que j'en avais simplement envie et c'est cool de ne pas se retenir. On pouvait être amis, le seul truc c'est que j'avais pas envie qu'on mette des limites. Je le faisais au feeling. J'espérais de tout coeur qu'on le soit, mais vouloir coucher avec un ami c'est normal? Ok j'ai couché avec Dorian, mon meilleur ami mais ça reste différent. Je suis peut être un tout petit peu bourrée, mais je sais ce que je fais et ce que je veux. un tout petit peu. Je glissais mon pouce sur sa lèvre inférieure en lui souriant.

Le brunet lui sourit, finalement, Blaise se contredisait. Elle ne devait pas tant que ça vouloir lui résister. La jeune femme jouait les filles inaccessibles, il était doublement content de ce baiser. Bon parce que embrasser une fille c'était toujours assez agréable, mais en plus de ça, venant de la fille qui refusait catégoriquement de remettre ça avec lui, il vivait ça comme une victoire. Ah ça pour être fier, il était fier ! « Des amis qui s'embrassent ? Pourquoi pas après tout. Ça me dérange pas moi. » conclut-il avec un large sourire. Il la regarda faire, il sentit son doigt sur ses lèvres. Elle savait ce qu'elle voulait ? Pourtant ce n'était pas l'impression que lui avait quand il la voyait faire. Ou alors c'était une espèce de technique pour le perdre et faire de lui ce qu'elle voulait. Non elle ne pouvait certainement pas être aussi diabolique. Instinctivement il chercha à prendre sa main dans la sienne. Il fronça les sourcils, sondant son regard, cherchant à comprendre ce qu'elle voulait vraiment justement. Puis finalement il y avait une solution toute bête : il lui demanda carrément. « Ah oui ? Et qu'est-ce que tu veux alors ? Je suis un peu perdu je t'avoue. » Il avait besoin d'être éclairé, il n'était pas sur de comprendre, ou alors il avait bien compris, mais elle brouillait les pistes, elle était bien plus douée avec les garçons qu'elle voulait le laisser croire.

Ben apparemment j'étais pas contre non plus et bien contente de l'avoir fait. Mais Leo restait un peu trop penseur si je percevais bien les choses. Il semblait pas aussi emballé que l'autre fois. J'avais fais quelque chose de mal? C'était parce que je changeais tout le temps d'avis? Je fis une petite moue. Qu'est-ce que je voulais? Ben passer du bon temps avec lui. Je suis pas du genre à chauffer les mecs, je suis pas une allumeuse et c'est déjà rare quand je fais le premier pas. Mais ça, il l'avait compris. Quelque chose me disait qu'il attendait une autre réponse que ça. Mon regard se posa un instant sur ma main dans la sienne. Est-ce que ça m'arrivait souvent qu'on me tienne la main? Bien sur que non. J'en oubliais presque de lui répondre. Je veux... profiter de mes derniers jours du summer camp avec toi parce que t'es la plus belle chose qui me soie arrivée ces vacances-ci. et c'était bien vrai. Je tirais sans cesse la gueule et depuis que je croisais Leo j'oubliais que j'allais mal. Je me sentais un peu émue, j'ai tellement versé de larmes depuis que j'avais appris que Marshall continuait de coucher avec pas mal de fille pendant que je l'attendais désespéramment. Et maintenant, je me sentais bien, plus forte c'est sur. Il n'avait peut être pas fait pleurer les filles, mais en tout cas il avait réussi à en rendre une heureuse.

Leo relâcha sa main, la remettant dans sa poche d'origine, il l'écouta parler, ou plutôt il la regarda parler. En fait, il cherchait à voir l'expression de son visage pendant qu'elle lui balançait sa .. déclaration ? Ah ben ça il s'y attendait, lui qui devait être le mec de passage, éventuellement celui qui allait la traîner dans des soirées Mather à la rentrée. La plus belle chose qui lui soit arrivée des vacances. Si elle n'avait pas un minimum l'air sérieuse il lui aurait ri au nez, disons qu'il n'était pas habitué à ce qu'on lui coltine le rôle du sauveur. On lui avait peut-être déjà dit qu'il était un excellent coup, en revanche, être la meilleure chose de quelqu'un, pire, d'une fille, ça avait quelque chose de flatteur. Surtout qu'il ne s'y attendait pas à ça, il se sentait investi d'une vraie mission maintenant. Il se rapprocha d'elle, lui relevant le menton en passant un doigt sous celui-ci. Il rit avant d'ajouter. « Les vacances ne sont pas finies, je pourrais très bien devenir ton pire cauchemar. » Enfin, avec ce qu'elle lui avait dit sur son ex, Leo avait bon espoir d'être moins terrible que lui. « Hum ami et ange gardien et ... » Il souleva ses sourcils, ça lui paraissait évident. L'avantage de voir Blaise en tenue d'Eve, vous voyez c'est dans ces moments-là qu'il aimait bien sa vie.

Je fonçais un sourcil. Mon pire cauchemar? Il avait écouté ce que je venais de dire? Je ris légèrement. Mon seul cauchemar ici c'était d'être loin de Marshall et de savoir qu'il passait d'office chaque nuit avec une fille. J'avais l'impression d'avoir sortis un poème à Leo. Mon ange gardien, mooh comme c'est joliment dit. Et bien, s'il voulait l'être, je l'adoptais sur le champ. Je ne sais pas en quoi je serais utile pour lui. S'il veille sur moi, s'il me protège, moi je ne pourrais pas lui rendre la pareille. Comme si j'allais protéger un Monsieur muscle des méchantes filles hein. et on couche ensemble. répondis-je fièrement et trop franche à mon goût. Au moins être clair, cela ne servait à rien de tourner autour du pot. Je sais pas si Leo se rendait compte de la chance qu'il avait de pouvoir me toucher. Marshall n'avait même plus droit à ça, je lui avais interdit toute relation sexuelle tant qu'il ne sera pas prêt. Je commençais un peu à désaouler au fur et à mesure d'avoir parlé et marché. J'avais envie de me poser dans mon lit dans ma cabine pour me détendre et je ne voulais pas me séparer déjà de Leo.

Il se mit à rire, elle sortait ça comme une enfant, si spontanément, alors que lui se voulait le roi des doubles sens. Au moins c'était bien, il avait l'impression de ne pas avoir besoin de prendre de pincettes pour lui parler. Et puis ça clarifiait carrément la situation. Ils couchaient ensemble, ils étaient amis, tout était parfaitement normal. Leo était plutôt content en fait, ils ne se compliquaient pas la vie, c'était bien comme ça. Le seul engagement que prenait le jeune homme à ce moment-là, c'était de servir de bouclier vivant à Blaise face à Marshall et ses attaques sentimentales. Il voyait mal comment il allait s'y prendre, mais il se sentait comme une homme de la Garde de Nuit dans Game of Thrones, sans le vœu de chasteté. Pire, il y avait carrément droit à tout ça. « Et il paraît qu'on couche ensemble, une fois en fait. On a couché ensemble une fois. En faire une généralité c'est peut-être beaucoup, à moins que ça veuille dire que tu veux remettre ça. Ce qui serait contraire à tes principes. » Il passa derrière elle, posa ses mains sur ses épaules et la poussa pour la faire avancer. « Allez, j'aimerai te ramener toute habillée sur ton bateau. »

Haha, okay j'étais trop franche aussi à son goût apparemment. Il fallait vraiment que j'aille dormir. Demain ça ira mieux et je me souviendrais qu'un gentil garçon m'a ramené dans mon lit bien en sécurité et quand je me rappellerais que c'était en réalité Leo, et bien j'espérerais ne pas l'avoir traumatisé. Il m'a vue pleurer, il m'a vue saoule, il m'a vue nue, franchement qu'est-ce qu'il a de pire? Lui vomir dessus peut être mais j'en avais pas envie. Puis je pense que j'en ferais des cauchemars toute ma vie! Je me laissais pousser par Leo, comme un vieux moteur qu'on doit aider pour mettre en marche et hop mes jambes fonctionnaient de nouveau. C'est vrai, occasionnellement alors, ça arrive quand l'occasion se présente. Et j'ai décidé que je faisais quelques exceptions dans mes principes, mais garde ça pour toi. lui dis-je en lui faisant une petite tape avec mon coude. Je lui parlais comme si c'était genre ma meilleure amie qui devait garder une confession. Manquerait plus que le petit clin d'oeil. Leo me ramena ensuite à mon bateau. C'était pas si loin en fait. Allez plus que quelques pas et je suis dans mon lit. Je me retournais pour dire au revoir à Leo. Merci... et désolé d'avoir été saoulante, d'avoir pleuré, de t'avoir embrassé alors que je puais surement l'alcool. je souris. Si jamais tu t'ennuies ou je sais pas, je suis là. je mettais ma main sur ma bouche car je venais de bailler puis je le regardais avec mes yeux un peu humides.

Donc Leo était un privilégié ? Pire que, et si la jeune femme avait changé ses principes pour les beaux yeux du brun ? Il en éprouvait une certaine fierté, le genre de truc qui le fait sourire-banane, mais étant donné qu'elle était encore à moitié bourrée, encore à moitié dépressive, Halberstam garda tout ça pour lui. Manquerait plus qu'il passe pour le mec qui profite de la fille qui pleure dans ses bras, c'était trop pas son genre … « Je serai muet comme une carpe, promis. » Ils arrivèrent devant le bateau de la brunette, le sien n'était pas si loin, et le jeune homme avait terriblement besoin de dormir maintenant. À croire que c'était épuisant de jouer les super-héros. « Aucun soucis, je suis là pour ça, repose-toi bien, et si tu t'ennuies, pareil pour moi. Bonne nuit. » Le jeune homme déposa un rapide baiser sur la tempe de Blaise avant de lui sourire et de partir, la démarche nonchalante vers son bateau et aller littéralement s'écrouler dans son lit. C'était terriblement épuisant d'être gentil.