LEO ➸ you don't know the real me

Je savais déjà d'avance que Leo aura tôt ou tard des soucis avec Marshall et il devait plutôt me refroidir au lieu de faire des sous-entendus. C'était du suicide mon coco! En plus avec l'alcool que j'avais dans le sang et mes neurones pas très fraîches, j'étais facilement influençable. Je souris en le regardant d'un air curieux. Des choses pires? Il me défiait là. Rien qu'avec ça j'aurais pu l'embrasser et remettre le couvert mais je ne le faisais pas. Puis depuis quand je recouchais avec la même personne? J'essayais de me souvenir. Hormis Marshall et mes exs, je ne couchais jamais plus d'une fois avec la même personne. Je fronçais difficilement les sourcils en essayant de comprendre ce qu'il me disait. Aie ma tête. Je me retirais de notre étreinte et je m'appuyais sur mes genoux pour lui faire face. Retiens-bien une chose Leo-je-console-les-filles-avec-mon-corps. j'ai cru que j'allais trouver un surnom moins classe mais celui-ci faisait l'affaire. Je ne remets jamais le couvert avec la même personne. T'as beau être canon, irrésistible, grand ténébreux et incroyablement bien foutu, tu ne feras pas l'exception. je me pinçais les lèvres tout en le regardant. Me contredire? Pas du tout, mmh. C'est un peu comme une règle d'or. il comprenait? Parce qu'il fallait qu'il arrête de me regarder comme ça, ça me rendait folle. Je souris en baissant le regard, pas très crédible.

Il écouta Blaise jusqu'à la fin sans broncher, il attendit d'être sur qu'elle ait fini de parler pour dire quoique ce soit. Un sourire mesquin aux lèvres, il hocha la tête, se moquant franchement de ce que venait d'annoncer la jeune femme. Oh comme ça, mademoiselle avait mis un poing d'honneur à ne plus salir sa réputation, à jouer les filles sages. Blaise se mettait à inventer des règles. Très bien très bien. Niveau crédibilité, il avait vu mieux. C'est sans doute pour ça qu'il ne cessa pas de sourire, la défiant du regard. « Après autant de compliments j'ai du mal à y croire, Blaise adorée, mais soit, c'est ton choix je le respecte. » dit-il la main sur le cœur, son fameux sourire toujours collé aux lèvres. Puisqu'elle s'était décollée de lui, il était libre de ses mouvements. Il se leva donc, frottant rapidement son pantalon pour faire tomber le sable de ses vêtements. Puis Leo se plaça face à elle, se penchant légèrement pour se mettre un peu plus à sa hauteur. Il s'appuya sur son genou d'une main et tendit l'autre en direction de la brune. « Puisque c'est comme ça, on a qu'à devenir amis. » Il haussa les sourcils, la main toujours tendue vers elle. Il s'amusait de tout ça, qu'elle ose lui dire qu'elle n'en avait pas envie, il ne la croyait pas, mais puisqu'elle ne voulait plus de tout ça, il n'allait certainement pas insister.

J'observais Leo avec des petits yeux. C'est dingue toute la concentration qu'il me fallait pour l'écouter et surtout comprendre ce qu'il dit. Je pouvais faire un petit effort, il m'a quand même consolé à l'instant et maintenant que je me sentais un peu mieux, je pouvais pas faire la sourde oreille. Je ris un peu. Pourquoi je ris mon dieu? Il était temps de me foutre au lit là. Pas sure à cent pour cent qu'il respectera ça. Faut pas qu'il oublie que je suis saoule et que des conneries pouvaient aussi sortir de ma bouche. Je le vis se relever et me tendre sa main. Je riais de plus belle en attrapant sa main mais en faisant aucun effort pour me relever, heureusement que monsieur avait de la force. Pfff, amie avec un mather! répondis-je d'un air amusé. Je savais pas trop ce qu'était Leo pour moi mais il avait quelque chose que j'appréciais et qui me mettait en confiance. Mine de rien je me sentais en sécurité. Je me tenais à son bras en cherchant la direction où pouvait bien être mon bateau. J'ai perdu mon bateau. lui lançais-je avec l'air le plus désespéré du monde, mes yeux sortant de leurs orbites.

« Et malheureusement, seulement amie, qu'est-ce que tu rates à renonçant à tout ça. » Leo soutint la jeune femme pour l'aider à marcher. Vu qu'elle était visiblement dans un état second, leur progression sur la plage ne fut pas chose aisée. Lui avait trouvé une solution toute simple, suivant le bord de mer, ils finiraient bien par atterrir sur le port. « Tu l'as pas perdu, faut juste qu'on retrouve le port, tous les bateaux du Summer Camp sont ensemble, tu n'auras qu'à me dire ton équipe et tu arriveras sur ton bateau en moins de temps qu'il en faut pour le dire. » Il secoua la tête, ça lui semblait plutôt évident, heureusement que l'un des deux n'avait pas bu, ou du moins tenait l'alcool. Ah ça c'était sur, Blaise ne devait pas avoir l'habitude de boire très souvent vu l'état dans lequel elle était après une simple petite soirée avec des Mathers. S'ils devaient vraiment devenir amis, puisqu'elle y tenait tant, Leo n'était pas sur qu'il allait pouvoir la traîner dans ses soirées. Quel dommage ! Il aurait bien aimé la faire boire lui-même. Il continua à marcher, souriant comme toujours, tournant légèrement la tête vers elle. « Puis si on trouve pas le tien on ira sur le mien, en toute amitié. »

Je me retenais de rire encore. Il était sérieux ou c'était juste une manière d'essayer de draguer? Il semblait être si sur de lui. Il voulait jouer? J'étais curieuse tout à coup. Je marchais droit, c'était déjà ça, le sable me semblait tellement doux, comme si je marchais sur une guimauve. Décidément, Leo était vraiment trop gentil. Il voulait bien me ramener. Je devais juste trouver le nom de mon équipe. J'suis chez les... mmh... crânes cerises... chez les crâneurs... Attends je sais plus. Je perds la mémoire, ça y est je commence à vieillir. je serrais mes doigts dans son bras puis je soupirais. J'en ai marre de marcher... je suis fatiguée. je me plaignais comme une gamine qui demandait aux parents 'quand est-ce qu'on rentre?'. Je sais pas ce qui est le pire. Chercher pendant des heures mon bateau ou aller sur celui de Leo et fort probablement se retrouver dans une chambre qu'avec des mecs? Tant que j'étais avec Leo, ça me convenait. Je jetai un coup d'oeil au garçon et je remarquais qu'il me regardait. En toute amitié hein? Je crois pas que tu le penses vraiment. Tu m'as sauvé d'une méduse, tu m'as soignée avec tes petites mains, tu m'as offert une limonade, tu m'as envoyée au septième ciel, tu me trouves sur la plage, tu me rassures même si je sais que dans ta tête tu devais en peu te moquer de moi... et maintenant tu tiens à me raccompagner je sais même pas où. je plissais les yeux en essayant de faire mon air de détective. Tu ne fais pas ça avec tes amis. Tu peux pas être aussi gentil, tu caches quelque chose.

Oula oula, qu'est-ce qu'elle racontait là ? Elle était bien mignonne la petite Blaise, mais grand Dieu, elle était difficile à concentrer quand elle avait bu. Heureusement que le jeune homme s'était renseigné sur les noms des équipes du Summer Camp. Il sourit donc, la tenant fermement par la taille. « Les Crâneberries. » Ils avaient à peine avancé de quelques mètres que la jeune femme se plaignait déjà de la longueur de leur voyage. « Tu veux que je te porte peut-être ? Grimpe sur mon dos ? Attendant tu devrais peut-être te rafraîchir, je propose que tu ailles dans l'eau, je peux t'aider si tu veux. » dit-il avec un regard malicieux, oui oui, il se proposait pour la mettre à l'eau. Pas la noyer évidement, ce serait une bien trop grosse perte. Et là, bam, attaque de la part de la brune en plein dans la face de Leo. Il riait intérieurement, elle n'était pas aussi rapide d'esprit qu'on pourrait le croire. Vu qu'ils étaient arrêtés, il la regarda, les bras croisés sur le torse, écoutant son petit discours. Quand elle eut fini il s'approcha, prit son menton avec sa main. « Parce que ma maman m'a bien éduqué ? Voyons, ne cherche pas à savoir les plus sombres motivations de Leo Halberstam, ce que j'ai à cacher tu l'as vu je crois. » Il laissa retomber sa main, retrouvant un sourire banane, tellement Leo avant de se reculer d'un pas, attendant qu'elle se décide à répondre, ou à avancer. Ou les deux.

Ah oui, c'était bien ça, les crâneberries, dont mon meilleur ami était le capitaine. S'il m'avait entendue il me tuerait sur le champ. J'hochais positivement la tête pour confirmer la chose. J'y étais presque quand même et j'arrivais à me faire comprendre. Je me plaignais de marcher, je sais pas si j'avais la flemme ou si j'avais réellement mal aux jambes en fait. En réalité, je sentais presque rien, j'avais l'impression que tout mon corps était moud. J'eus un air d'effroi lorsqu'il me proposa de me foutre à l'eau. ça va pas la tête? Pour me faire encore attaquer par une méduse, jamais de la vie! il me faudra un peu plus que ça comme encouragement pour oser remettre les pieds dans la mer. Je m'étais amusée à essayer de le déstabiliser avec mon discours de psychologue comportemental mais Leo trouvait encore quelque chose de plus intéressant à dire. Il s'approcha de moi et me tenait la mâchoire. Mmh, qu'est-ce que je devais comprendre? Je faisais des petits plans dans ma tête et ça chauffait beaucoup trop que pour réfléchir. Il s'écarta de moi, l'air presque fier. J'ai rien compris. lançai-je en le prenant pour un taré. Cet air qu'il avait, cette façon de jouer de ses charmes, de s'exprimer, ça me faisait penser à quelqu'un. Oh mon dieu je sais. C'était le hasard ou pas? J'eus un petit rictus en réalisant qu'il pouvait limite être le jumeau de Marshall. C'est dingue... je le vois seulement maintenant... mais tu lui ressembles beaucoup. Vous êtes pratiquement pareil. je pense qu'il comprenait de qui je parlais et ça me faisait chier en fait.

Roh c'est bon c'était arrivé une fois l'affaire des méduses, c'est pas comme s'il y avait de ces bêtes partout, puis au pire le jeune homme la sauverait encore une fois avec ses petites mains comme elle dit. Il allait répliquer, son petit sourire aux lèvres comme toujours quand Blaise lâcha une bombe. Comme lui ? Comme qui ? Son ex-petit ami ou ce qui s'en rapprochait le plus ? Leo avait comme l'impression que ce n'était pas le meilleur compliment que la brune pouvait lui faire. Son sourire se figea sur ses lèvres, il était incapable de répondre de suite. Il n'était pas vexé, mais un peu gêné, lui même s'accordait à dire que ce fameux mec qui faisait visiblement souffrir la jeune femme n'était pas un modèle, être comparé à lui … Il fourra ses mains dans les poches, fixant la brune. Merde alors, pour le coup de l'amitié on était mal partis. « Pratiquement, je ne demanderai jamais à une fille de m'attendre gentiment sans rien faire, regarde, j'ai couché avec toi, c'était génial, un truc à refaire, mais tu m'appartiens pas pour autant, tu fais ce que tu veux de ta vie, je suis pas comme lui, la seule chose que j'ai en commun avec lui c'est toi, et encore … » Il sourit de nouveau, son éternelle nonchalance dans la démarche. « Par exemple aucune gentille fille n'a passé sa soirée avec des Mathers après que je l'ai quittée, hum aucune fille n'a pleuré à cause de moi aux dernières nouvelles. »

Je déraillais sans doute. Maintenant je prenais presque Leo pour Marshall. Oui je le pensais et ça m'enchantait guère mais encore une fois, le jeune homme trouva les mots pour me remettre dans le droit chemin, pour remettre mes idées en place. C'est vrai, j'avais tout faux, à part l'idée de plaire et d'aimer la gente féminine, Leo n'avait rien d'un Marshall. Un petit sourire de s'élargit sur mon visage au fur et à mesure qu'il parlait. C'est vrai, je sais pas pourquoi j'ai pensé ça... pardon. par contre, il semblait tellement sure qu'aucune fille n'avait pleuré pour lui que ça paraissait faux. Leo était un mec qui plaisait aux femmes, la preuve, il me plaisait sinon je n'aurais jamais couché avec lui. Je couche pas avec des thons, j'en suis pas à ce stade. J'étais persuadée qu'il en avait déjà fait pleurer pas mal de femme, sans s'en rendre compte ou sans le savoir. J'avais envie de le taquiner avec ça, mais bon, je voulais pas le faire culpabiliser pour quelque chose que je n'avais pas vérifier. Je me rapprochais de lui et je l'observais pendant un instant. Je montais sur la pointe des pieds pour pouvoir atteindre ses lèvres. J'aurais pu le serrer dans mes bras ou lui dire tout simplement merci de m'avoir repêché sur la plage, mais je préférais le contact de sa bouche. Savoir que je plaisais était quelque peu réconfortant. Car depuis que je suis en mode pause au niveau sentimental, j'ai vraiment l'impression de ne plaire à plus personne, d'avoir le droit de ne rien faire et avec Leo je retrouvais un peu cette liberté. Il allait peut être me demander pourquoi je lui sautais au cou subitement, mais j'ai vraiment pas envie de réfléchir et de lui dire pourquoi je fais ça. C'est... réconfortant.

« Ça va t'excuse pas, j'ai vu pire comme comparaison. » Bon voilà, le sujet 'tu ressembles vachement à ton ex, et c'est encore plus bizarre parce qu'on a couché ensemble' était clôt, il allait ramener Blaise en un seul morceau sur son bateau, ils risquaient bien de se recroiser, mais il avait presque fait le deuil de l'espoir d'une nouvelle fois avec elle, où elle voulait. Il s'en remettrait, en fait il s'en était déjà remis lorsqu'elle l'embrassa. D'abord, le jeune homme resta bras ballants, pas certain de comprendre. C'était bien la même fille qui quelques minutes avant lui disait qu'elle ne risquait certainement pas de recoucher avec lui, de l'embrasser de nouveau parce qu'elle ne remettrait jamais le couvert avec lui ? Même s'il était canon blablabla … Il faut croire que les qualités physique de Leo avaient fini par avoir raison des principes de Blaise si bien qu'il ne sut pas trop comment réagir. Puis en fait si, ça lui paraissait évident comment il fallait réagir et il glissa ses bras autour de la jeune femme pour lui rendre son baiser, la soulevant légèrement vers lui, puis il finit par la relâcher, comme s'enffuyant de leur étreinte. Trois fois, trois fois qu'elle était censée être la jeune fille toute gentille toute sérieuse et qu'elle l'embrassait et se laissait embrasser. Leo n'était pas contre bien au contraire, mais surpris ça par contre il l'était. « Je croyais que tu n'allais certainement pas recommencer une nouvelle fois … Et notre bonne résolution d'être amis ? » Il sourit, remettant en place une des mèches de la jeune femme puis il fit quelques pas à reculons, toujours souriant.