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La soirée Pirate de son groupe battait son plein mais Zoïa avait décidé de descendre un peu du bateau afin de prendre un brin d'air. Nombre de soirées ornaient les Bahamas ce soir, chacun fêtant comme il se doit le démarrage du Summer Camp. La Rousse n'était pas en reste et était inutile de le dire un peu éméchée.  Ses escarpins foulant le sable de la plage, la Solitaire décida que ce n'était pas les meilleurs accessoires pour marcher dans cet endroit, avec quelques grammes d'alcool dans le sang supplémentaire c'était encore plus compliqué. Elle s'appliqua donc à retirer ses escarpins et ainsi baissée, une voix la héla. Cette voix, elle la reconnaissait facilement. Ses prunelles océanes se relevèrent sur Léo. Ce crétin qu'elle adorait secrètement. « Il a fallut que tu me suives jusqu'ici Halberstam! » Un sourire narquois peint ses lèvres carmines, assorties à sa robe. « Dans quel équipe es-tu Traître? » le questionne-t-elle en le parcourant de ses prunelles glacées avant de toucher son torse dédaigneusement de son index.


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Le brunet avait finit par s'éloigner du feu de camp organisait par son équipe. À vrai dire, il avait même prévu de s'incruster dans toutes les soirées organisées avant le départ des bateaux pour brouiller les pistes. En fait, le jeune homme cherchait la compagnie d'une nouvelle personne. Il s'ennuyait vite, ou plutôt, quand il était certain d'avoir embêter une personne comme pas possible il se lassait et chercher une autre proie. Rien de plus simple en somme. Il errait donc sur la plage, bouteille à la main, s'asseyant de temps en temps histoire de reprendre des forces. Quand soudain dans la nuit, telle un ange, telle sa sauveuse, il reconnut la rougeoyante chevelure de feu de Zoïa Rosenbach. Leo vérifia que sa bouteille tiendrait le choc, il plissa les yeux pour étudier le chemin à parcourir et se lança à la rencontre de la rouquine. « Zoïaaaaaaa Zoïaaaaaaa. Tu sais pas à quel point ton nom est agréable à crier. » Halberstam présenta à la jeune femme son plus beau sourire. « Je peux pas m'empêcher de croire que tu as besoin de ta petite dose hebdomadaire de Leo. » Il but une gorgée et la tendit à la rousse. « La number one. Et toi ? »
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Un de ses sourcils se haussent à l'arrivée en trombe de Léo. Ce mec a toujours le don pour faire des entrées fracassantes dans son existence et là présentement, il hurle son prénom. Si elle voulait être discrète, c'est loupé. Mais avec lui, c'est une question d'habitude. « Oh oui je le sais. » rétorque-t-elle le regard brillant. Dieu sait à quel genre de cri, elle fait référence. Oui oui, bien ça. Un sourire en coin orne son visage face à celui bien plus franc du garçon. « Mais carrément, je me languis de toi et même je pense à toi tout le temps Léo. » déclame-t-elle de sa voix douce en lui lançant un regard plein d'adoration. Avant qu'il ne redevienne glacial. « Rêve. » ajoute-elle provocante. Elle attrape la bouteille qu'il lui tend et lui donne en échange ses escarpins. Va savoir pourquoi. Elle boit d'une bonne rasade au goulot. « Toi tu sais parler aux femmes. » Et elle reprend une gorgée. «Team huit. Elle est comment ton équipe minus? » ajoute-elle avec un regard en coin.

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Son sourire s'élargit un peu plus, il aimait cette fille. En toute amitié, en fait, il la trouvait totalement géniale. Elle était chiante, pas bavarde, mais il ne s'amusait jamais autant qu'avec elle. Sérieusement, elle voulait être médecin légiste, rien que pour ça il l'aimait. D'ailleurs il faudrait qu'il ait une conversation très sérieuse avec elle un jour. Il avait eu un cours de psycho sur les tueurs en série, du coup il avait songé à entrer dans la police, il allait forcément travailler avec Zoïa, il était tout excité à l'idée de voir la rousse tous les jours. D'ici une semaine il aurait changé et allait vouloir devenir psychologue pour les couples en crise, mais là aussi il allait devoir travailler avec des médecins légistes il en était sur. « J'ai toujours su qu'il y avait une truc spécial entre nous. » Il était temps qu'elle le reconnaisse, enfin à moitié parce que cinq secondes plus tard, elle se foutait de sa gueule. Il la regarda, le visage décomposé – et pas que à cause de l'alcool – avant de retrouver des couleurs après son petit compliment. Il gonfla la poitrine de fierté. « Je sais, des années d'expérience et ça commence à marcher avec toi regarde. » Un peu coup de yeux de biche et c'était dans la poche. « Une équipe de winners, enfin il y en a des relous dedans, mais comme ils sont avec moi, ils sont sous pression quoi. Il essaye d'atteindre mon niveau tu comprends. » en même temps, il s'assit par terre, tentant d'enfiler les escarpins donnés par la rouquine, ils étaient visiblement trop petits, mais il persista à les enfiler.
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Léo l'énerve autant qu'il l'amuse. Elle désire le voir puis s'en fatigue aussitôt, et leur relation se teinte de paradoxes. Enfin, surtout aux billes métalliques de l'ancienne Eliot, puisque du côté masculin, l'affection semble bien là. « Spécial c'est tout à fait le mot. » rétorque-t-elle en posant des prunelles amusées sur le visage enfantin. Tout dépend de ce que l'on entend par ce mot. Bien entendu qu'elle plaisantait, il n'y avait pas pire dragueur que Léo. Enfin sauf si on aimait le côté un peu puéril et décalé, ce qui n'était pas vraiment son cas. Mais elle ne releva pas et l'écouta décrire son équipe. Zoïa était en vacances, mais aussi là pour gagner. Son esprit de compétition n'allait pas être rangé au placard pendant l'été. Le jeune homme se laissa choir sur le sable, tentant d'enfiler ses escarpins. Qu'attendre d'autre d'un crétin de la sorte? Mais elle prit place à côté de lui et but une nouvelle gorgée. « Tu vas les déformer. » dit-elle d'une voix calme. Si il savait combien coûtait sa paire, il arrêterait sans doute, mais elle s'en fiche au fond. « Il y a des gens que tu connaissais déjà ton équipe? » demande-t-elle intéressée, en fait, elle ne perd pas son côté stratégique, même dans les effluves d'alcool.

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La rouquine était glaçante d'effroi. Pour le jeune homme, elle représentait le côté sombre de chacun. Le brunet savait pourtant qu'elle l'adorait, c'était une certitude. Leo partait du principe que si on n'aimait vraiment pas quelqu'un il suffisait de l'éviter. Or, Zoïa persistait à rester avec lui, genre, elle devait vraiment beaucoup l'aimer. Ou alors, elle était amoureuse de lui et n'osait pas lui dire du coup elle optait pour la technique de la violence parolière. Oui c'est ça, quel génie, il allait falloir lui dire que leur amour était impossible maintenant. Ah la la, encore un cœur brisé. Il fit son petit sourire charmeur à la rousse. Lorsqu'elle le gronda comme un petit gamin parce qu'il déformait ses souliers de princesse, Leo lâcha les chaussures, l'air penaud. « Oh excuse-moi. Tu chausses du combien ? » Mais il n'était plus tant de parler cordonnerie et le jeune homme entra en grande phase de concentration. « Euh oui. Ellyn, Houna, Violet, Candice, enfin je connais aussi Max, Cody et Devyn hein. » Si c'était une fille jalouse, autant montrer un certain équilibre entre les filles qu'il connaissait et les mecs. Bah oui, s'il y avait trop de filles dans la liste, Zoïa allait se vexer.
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Parfois quand Léo lui parle, elle a l'impression d'avoir à faire à un enfant. Ça l'agace profondément, mais elle s'en amuse finalement. Le voilà qui tripatouille ses escarpins, et qu'elle lui répond aussi vite qu'il lui a demandé. « Du 38, ça m'étonnerait que ce soit ta pointure, ou alors tu aurais des pieds de nain pour ta taille. » Mais Léo n'était pas très compliqué, il suffisait qu'elle demande pour qu'il s’exécute et là elle eut un vrai sourire pour la première fois de la soirée. « C'est que tu connais du monde dis-donc. » C'était un peu hallucinant. Elle, ne connaissait pratiquement personne de son équipe. Pratiquement personne tout court. « Hum... Violet je la connais aussi, enfin nos pères sont amis, quant à Cody, je préfère même pas en parler. » C'est bien simple, elle détestait le violet, il était encore plus crétin que le spécimen en face de lui, c'est dire!

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Leo considéra les chaussures abandonnées par Zoïa. Et en effet, pas étonnant que le trente-huit taille fille ne lui aille pas quand on savait qu'il portait du quarante-trois taille homme. Bon évidemment, la jeune femme devait savoir ça, avec ses trucs d'anatomie, elle ne devait pas avoir besoin qu'il lui dise pour calculer combien mesuraient les pieds du brun. Comme toujours, il sentit une vague ironie dans le ton de la rouquine lorsqu'elle lui dit Ô combien il connaissait du monde. Enfin, aux yeux de Leo il y avait connaître et connaître, mais là n'était pas la question. Il apprit donc que la rousse connaissait vaguement Violet sa … enfin son … enfin la fille qui en théorie était son amie mais qui s'était mise à l'embrasser un jour comme ça. Preuve qu'il avait un charme irrésistible. Puis elle sembla plus sur la réserve quant à Cody, son grand copain, son poto, son cher et tendre Lowell qui captait rien à la vie. Préfèrant ne pas se lancer dans un débat lourd, il lui demanda tout guilleret. « Et toi tu connais qui de ton équipe ? »
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Zoïa ne pouvait s'empêcher que Léo était soit un peu crétin, soit extrêmement intelligent puisqu'il arrivait parfaitement à se faire passer pour un crétin. Secrètement, elle préférait pencher pour la deuxième option, puisqu'elle nourrissait à son égard une sincère affection, là où les autres l'irritaient au plus haut point. Officiellement, elle penchait pour la première et s'appliquait à le rabrouer à la première occasion. Lorsqu'il lui demanda si elle connaissait des personnes dans son équipe, elle soupira. Comment faire autrement. « Ah ça oui! » admit-elle en reprenant une gorgée dans la bouteille. « Y'a mon meilleur ami, enfin mon ex-meilleur ami? Je sais même pas en fait. » C'était si compliqué leur relation en ce moment, alors que c'était si simple avant. Fais chier. « Et sinon, non je connais pas grand monde, j'étais un peu pas là ces derniers mois. » Oui, elle avait su se faire oublier de la masse, même si Zoïa n'avait jamais été populaire. « Fais-gaffe, je vais finir ta bouteille. » lança-t-elle finalement avec un sourire en coin.

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La rouquine n'avait pas comme Leo, la chance d'avoir de nombreuses connaissances sur son bateau. Mais le jeune homme se doutait bien que de manière générale, Zoïa ne devait pas être du genre à avoir des connaissances tout court. On a qu'à voir comment elle traitait le brun, pas sur que tout le monde ait la résistance de Leo face aux piques de la rousse. Peut-être que justement, elle avait le mérite de n'avoir que de vrais amis – et un meilleur ami. Il l'aimait bien pour ça aussi. Pas du genre à faire semblant avec les gens cette fille, loin de là. « Heureusement que tu m'as n'est-ce pas? » Il savait très bien qu'elle allait dire non, blablabla, elle disait ça, mais au fond, avec qui elle irait s'il se barrait avec sa bouteille là de suite ? Alors qu'elle lui disait qu'elle était sur le point de finir sa bouteille, le jeune homme l'attrapa au vol pour en boire quelques gouttes avant que la rousse la finisse. Partager mais pas trop, telle était sa devise. Puis il lui rendit. « Tu sais quoi ? Fais-toi plaisir ! Tu vas passer trois mois sur un bateau avec des gens que tu ne connais pas. À ta place j'aurais envie de boire. » Correction : il avait toujours envie de boire, peu importe son humeur.
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