DESPEN ◊ J'te jure tu vas passer par dessus bords

Non je la détestes ca c’est une certitude. Elle mérite que des baffes mais aussi pleins de câlins parce qu’elle est chou quand elle veut cette chiante. J’ai fait un sourire sadique quand elle m’a demandé de lui prouver quelque chose. Je me suis approché. Ho mais je te détestes enfaîte ! Je l’ai porté et mise en sac à patate sur mon épaule puis je me suis approché du bord du bateau. Je te déteste tellement que je vais te jeter à l’eau, mais je t’adore tellement aussi que je vais te donner un tonneau pour pas que tu te noie ! Je lui ai donné le bout d’une corde dans la main puis je l’ai jeté par dessus bord en sadique que je suis en lançant le tonneau après. RESTE BIEN ATTACHE SINON ADIEU DESPE !

Cauchemar. Voilà en quoi s'était transformé cette soirée. En fait, je n'ai pas eu le temps de comprendre les évènements qui se déroulaient devant mes yeux, que j'étais dans l'eau. l'eau. l'eau. l'eau. Attendez. En pleine mer. Dans la nuit. Des mètres et des mètres de profondeurs. Sans rien voir. Non. Jorden aurait pu faire ça à n'importe qui, il a fallu qu'il me le fasse à moi. Il n'y a personne qui n'ait plus peur des profondeurs que moi. Ne rien voir de ce qui se passe sous soi. Je vous en supplie. Faites que ce soit un cauchemar. C'est un cauchemar. Un cauchemar. Un cauchemar. Je ne comprends plus rien à ce qui se passe autour de moi.
Mais je sais bien une chose; j'aurais du mal à le lui pardonner.

Je suis tellement un sadique. Je viens de jeter Despe à la flotte dans le noire. Avec un petit tonneau histoire de vivre et une corde pour ne pas la perdre. JE tiens fermement la corde et je la regarde. Elle réagit pas des masses enfaîte c’est nul. Je l’a voit surtout tétanisé et au bout d’un moment je rigole même plus je suis presque en panique qu’elle me fasse pas une crise cardiaque en bas. Je décide a la remonté en tirant sur la corde comme je peux. Je la hisse et la remonte à bord du bateau. Je reste loin histoire de pas finir castrer ou moi même à la flotte.

Oh, la terre ferme fait son grand retour sous mes pieds. Ma symbolique peur n'a désormais d'yeux que pour une transformation en tant que colère, et dieu sait qui allait être la victime des éclairs que j'avais dans les yeux. En plus, je suis trempée, et j'avais mon portable dans la poche de mon short. C'est très bien, là. Je suis énervée, trempée, et je n'ai plus de portable, et la prochaine escale, ce n'est pas encore pour demain. Croyez-vous que le meurtre soit autorisé en pleine mer? Je me lève alors avant d'aller me mettre face à Jorden, et de "malencontreusement" faire se rencontrer ma main et sa joue. « Espèce de connard, t'as vraiment rien dans le crâne? » sifflai-je avec colère. Non, je m'amusais peut-être tout à l'heure, mais là vraiment, ça ne m'amuse plus. Je balançai mon portable à ses pieds, explosant à la fois sa vitre et sa coque. « C'est bien, très bien Jorden, j'suis fière de toi. Là, mais alors là, ne m'adresse même plus la parole, sincèrement. » Lorsqu'il s'agissait de mes phobies, il était hors de question que je ne laisse quiconque jouer avec cela sans rien dire. Particulièrement dans ce genre de situations.

J’ai peur, j’ai peur de mourir. Parce que oui moi c’est bine connu, je suis connu que pour ça enfaîte, agir t réfléchir après ! Je l’ai jeté à l’eau de façons spontanées et c’est que maintenant que je me rends compte que c’est con ! Et puis je me sens même con maintenant qu’elle m’est foutu une gifle, a je m’en suis prise quelques unes de gifle dans ma vie. J’ai rien dit, j’ai laissé passé, j’ne vais pas rechigner sur cette gifle méritée nan ? Elle m’a jeté son portable pété à mes pieds, je me suis baissé pour le ramasser. Ca c’est pas un soucis, dis moi ce que tu veux et tu l’as dès qu’on fait escale ! Facile de s’appeler Klein. J’ai relevé la tête vers elle, je la vois énervé. Je vais pas m’excuser parce que ca sert à rien tu vas me dire : haan gnagna t’es qu’un con, ca sert à rien de s’excuser c’est fait c’est fait.. !

Ca c’est pas un soucis, dis moi ce que tu veux et tu l’as dès qu’on fait escale ! « J'suis une Azlejovitch, j'ai assez d'argent pour racheter une entreprise, t'inquiète pas j'vais pas te demander la charité! » répondis-je sèchement. Je détestais me rappeler que j'étais une riche héritière, mais il n'en était pas moins, cela dit. Je vais pas m’excuser parce que ca sert à rien tu vas me dire : haan gnagna t’es qu’un con, ca sert à rien de s’excuser c’est fait c’est fait.. ! Je restais quelques secondes silencieuse, avant de me rendre compte que des larmes roulaient sur mes joues. « C'est vrai, tu pourrais t'excuser que j'en aurai rien à foutre, mais.. mais merde quoi! Le simple fait de plus toucher la terre ferme m'horrifie, je supporte pas ça! Je supporte pas ça encore moins si on est dans le noir! J'ai eu trop peur, tu te rends compte de c'que ça fait de te dire que tu préférerais mourir que de rester dans cette situation? » Cette sensation horrible qui te colle à la peau. Qui te dit que tu n'est plus sur la terre ferme. Que tout peut arriver. Que soudainement, la peur s'empare de toi, t'en empêche presque de respirer. Cette peur là, elle est tenace. Et rien de me rappeler de cette sensation, j'en avais mal au coeur.

Je comprends plus rien, y’a quelques seconde elle me demande un nouveau portable puis maintenant elle me gueule son nom difficile à dire en disant qu’elle est assez riche. Bah écoute d’accord. J’ai levé les mains en l’air genre pour dire : du calme j’viens en paix ! Puis j’ai vu une larme coulé sur sa joue puis j’ai écouté.. son spitch. J’ai soupirais puis je me suis assis en face d’elle avec toujours la carcasse de téléphone histoire de m’occuper les mains. Tu ne veux pas de moi mais je reste là ok ? Je sais pas comment faire, je sais pas si la prendre dans mes bras c’est vraiment la meilleure idée alors peut être que juste rester serait le mieux ? Elle est mal, c’est de ma faute, peut être au moins une présence peut faire du bien ? J’en sais rien..

Ce genre de sentiment te colle à la peau, tu ne peux pas l'oublier durant un moment. Ca allait me décourager à me baigner durant un petit moment, tiens. Tu ne veux pas de moi mais je reste là ok ? Assit face à moi, il avait dans les mains la pauvre carcasse de mon téléphone, défoncé jusqu'à l'intérieur. Et moi non plus, je ne disais rien, j'étais juste debout, à observer l'horizon. « Avec toi c'est pareil, j'te hais du plus profond de moi même, j't'apprécie le lendemain, j'sais pas si je dois te détester, t'apprécier, t'aimer, te haïr, parce que t'es lourdement chiant, mais t'as de bons côtés aussi, même si là, de suite, c'est loin d'être le cas. » J'avais toujours les yeux plongés dans le vide, la tête tournée vers la mer. J'allais commencer à prendre froid, avec mes vêtements trempés, malgré la chaleur. Surtout que la sensation est insupportable. « Mais là, même si j'te déteste au plus haut point, j'ai quand même besoin de toi.. » J'attendais au moins des excuses, je sais pas. Une quelconque explications. En fait, sur presque tout les sujets, je suis complètement perdue, j'sais pas quoi faire. Je me sens mal, et je déteste le montrer, surtout alors que quelques secondes auparavant, j'avais plus de rage en moi qu'autre chose. Bipolarité bonjour.

Je me suis assis histoire de porter présence au moins. Je revois la scène trois secondes avant, j’étais fière de moi. Je suis pas fini peut être ? Non de toute façons l’autre moitié de moi et dans mon jumeau ! Les jumeaux sont pas fini, ensemble ils le sont voilà tous ! Elle parle en regardant je ne sais où, au loin surement pour regarder je ne sais quoi vu que c’est noir. J’écoutes je dis rien, je comprends mais j’le montre pas. Je me suis de nouveau levé pour partir passé la petite porte qui mène à espèce de couloir pour choper un gilet qui traine de je ne sais qui. J’lui ai posé sur les épaules puis j’ai approché ma bouche de ses oreilles pour chuchoter gentiment. Désolé. J’ai coupé le contact en retournant m’asseoir à ma place pour retrouver ma carcasse de téléphone.

J'crois que j'commence à être fatiguée, pour devenir aussi faible. Je l'ai vu se lever, puis j'ai senti quelque chose se poser sur moi, puis j'ai entendu sa voix. Désolé. Tandis qu'il se rasseyait, mon pauvre téléphone toujours dans ses mains, je baissais mon regard sur lui. « Merci. » dis-je dans un murmure. J'savais pas quoi faire, ni quoi dire. Je l'observais juste jouer avec ce qui fût un temps mon téléphone, pensant à tout les numéros que j'allais devoir récupérer. J'me sens plus d'aplomb pour rien. Démotivée, totalement. En colère, et en proie à la peur. L'enfant fragile par excellence. Non mais sérieusement, qu'est ce que je fais, là? Je dois parler, ou..? Non, il a qu'à dire quelque chose, lui. Elle est oppressante, cette situation, je déteste ce silence. Je le déteste, lui aussi, à titre d'exemple.