[x Theophyl] ­─ « un mois plus tard »

Cela ne faisait pas si longtemps que ça que j'étais en compagnie de Théophyl et dans ce laps de temps s'étaient pourtant passés un certain nombre de choses, et rien qui ne pourrait particulièrement me déplaire; j'avais après tout retrouvé un ami que j'appréciais réellement. Nous en étions donc au fait d'aller faire un tour ailleurs plutôt que de rester sur notre banc de fortune, un muret séparant la plage à la rue, après que j'eus accepté de suivre Théo à un endroit qu'il semblait connaître - ou du moins connaître l'emplacement, ce qui n'est déjà pas si mal en soi -, mais en chemin, celui-ci m'avait emmenée avec lui en direction d'un marchand de glace, ayant attrapé ma main et changé notre destination sans même que je ne percute de suite. Cela dit, il m'invitait, alors comment dire non, n'est-ce-pas? « Ah..donc à quelle genre de proposition dirais-tu non ? » Je soupirai tout en riant face à l'air qu'il affichait. « Pas celles qui impliquent quelque chose à manger en tout cas. » dis-je, ayant très bien comprit ce à quoi il faisait allusion. N'empêche, si j'avais seulement imaginé que le début du summer camp se déroulerait ainsi, j'aurais été encore plus contente à l'idée de m'y rendre. J'espérais que le reste de l'été se passerait tout aussi bien, et que la dose de problèmes que j'avais cumulé à Cambridge.. resterait tout bonnement à Cambridge. Par la suite, Théophyl s'adressa au marchand, avant de se retourner vers moi.  « Alors quel parfum aimerais-tu ? » Je n'avais pas réellement besoin de réfléchir pour répondre à ce genre de questions, j'avais des goûts qui n'avaient pas changés depuis ma plus tendre enfance et je supposais qu'ils ne changeraient jamais, en réalité. « De la vanille, c'est de loin ce que je préfère le plus. » répondis-je en souriant. Et oui, comme quatre vingt quinze pour cent des gens, j'ai toujours été une accro de tout ce qui était parfumé à la vanille, tout comme j'avais toujours détesté la pistache. Là étaient les seuls points communs que j'avais avec ma mère, d'ailleurs, les goûts alimentaires. La plupart des choses qu'elle n'aimait pas, je n'aimais pas non plus, et inversement. Ca m'avait toujours amusée durant mon enfance, alors qu'aujourd'hui, j'aimerai presque faire l'inverse de ce que je faisais étant enfant juste pour aller contre elle. Mais c'était un désir égoïste et j'en avais conscience, bien que ce soit rare que j'ai ce genre de pensées. Depuis que j'avais emménagé à Cambridge et que j'avais rencontré tout ceux qui m'entourent aujourd'hui, ma famille était passé totalement au second plan; c'est également pour ça que je n'en parlais jamais.

Heureusement que quatre-vingt dix pourcent de la population aimait les glaces. Évidemment, dans mon raisonnement, je ne comprenais pas ceux qui ne pouvait pas en manger pour cause d'obésité ou alors à cause de certaine allergie et autres obstacles... Pourquoi je songeais à ça moi ? Ah oui, car je venais limite de forcer Despe à venir se coltiner une glace en ma présence. Heureusement qu'elle semblait aimer ça...J'étais littéralement tellement heureux de reprendre une amitié avec elle, que je ne me contrôlais pas vraiment, je devais le reconnaître. Lorsqu'elle me murmura ne pas pouvoir refuser ma proposition, je me montrais légèrement osé et entreprenant avec mes propres propos. « Pas celles qui impliquent quelque chose à manger en tout cas. » Bonne répartie qu'elle avait dans tous les cas ! Je ne pus que sourire face à cela, avant de lui répondre avec un grand sourire. « J'en prends bonnes notes. » Me retrouvant ensuite main dans la main avec elle face au marchant de glace, je lui demandais le parfum qu'elle aimerait pour sa boule. « De la vanille, c'est de loin ce que je préfère le plus. » Simple et banale comme parfum, je me demandais si le reste de sa personnalité, à part le fait de ressembler à une bombe à retardement lorsqu'elle s'énervait, y ressemblait aussi. Après tout, elle ne semblait ni superficielle, ni mauvaise, au contraire, plutôt du genre simple et sans prise de tête -en omettant évidemment notre dernière dispute- et tandis que le glacier s'occupait de sa glace et de la mienne après avoir demander à mon tour le parfum chocolat, je me surpris à songer et à me demander s'il arrivait à la jeune femme de se lâcher durant ce Summer Camp. Payant les glaces en remerciant le glacier, je tendais celle à la vanille à la jeune femme avec un sourire. « Glace à la vanille pour la belle demoiselle ! » J'avais repris mon ton un brin ironique et je me sentais de nouveau moi-même avec une personne de plus à mes côtés, m'étant toujours très bien senti en présence de Despe. Nous décalant quelque peu, je jetais un coup d’œil à nos alentours tandis que je tentais une première léchouille sur ma boule de glace, réalisant un petit gémissement par la suite en fermant les yeux. « Hum...c'est bon. Tu veux pas goûter ? Le chocolat est excellent...Avec des gros morceaux et tout. » N'attendant pas sa réponse, je penchais ma glace vers elle, venant frôler son nez avec la glace, lui laissant une trace de chocolat dessus et des éclats de rire plein les oreilles. « Désolé. Ma glace s'est jeté sur toi. Y'a pas qu'elle qui est bonne apparemment. » Je riais toujours autant, attendant une quelconque réaction de la jeune femme.

Si je m'étais seulement dit il y a quelques mois qu'en juillet, je serais aux Bahamas, sûrement ne l'aurais-je jamais cru. Pourtant, c'était bien le cas, et c'était devant un marchand de glace que je me trouvais actuellement. Et pas seule, bien entendu, mais en compagnie d'un ami qui m'a, je dois l'avouer, manqué. Et ses plaisanteries aussi m'avaient manquées, ce à quoi je n'avais pas omis de répondre par la seule chose qui m'était passée par la tête, à savoir qu'il m'était impossible de refuser toute offre comportant une collation dans le lot. Facile à acheter? Je ne vais pas non plus accepter n'importe quoi de n'importe qui, néanmoins, si l'offre vient d'un ami, je ne peux refuser. « J'en prends bonnes notes. » J'éviterai de parler de mon petit faible pour tout ce qui se mange la prochaine fois, qui sait ce que l'on peut comploter dans mon dos pour un tel aveu! En tout cas, après avoir donné le parfum de la glace qui se trouvait être mon favori et de loin, Théo passa la "commande" auprès du marchand. « Glace à la vanille pour la belle demoiselle ! » N'empêche, je me demandais quelle vision Théo avait-il de moi, caractériellement parlant. Lui qui m'avait connu dans l'époque où j'étais la plus studieuse, sûrement ne connaissait-il pas la Despe qui dans les soirées peut paraître une toute autre personne.. bien que je sois très loin d'être fière de ce genre de penchant avéré que j'avais pour les soirées, en réalité. Par la suite, nous nous sommes un peu éloignés du marchand, et je ne résistais pas à l'envie de goûter à ma glace qui s'avérait d'ailleurs délicieuse. Je n'en attendais pas moins, cela dit. Et Théo avait l'air de tout autant apprécier, d'ailleurs. « Hum...c'est bon. Tu veux pas goûter ? Le chocolat est excellent...Avec des gros morceaux et tout. » Il n'attendit pas réellement ma réponse pour tenter de me la faire goûter, sauf que sa trajectoire se dévia de.. quelques millimètres, je suppose. Et tandis qu'il se mettait à rire, moi, j'avais froid au bout du nez. « Désolé. Ma glace s'est jeté sur toi. Y'a pas qu'elle qui est bonne apparemment. » Je soupira, relevant mon regard vers le sien. « Je sais que je vais pas être crédible, mais.. Théooo! » dis-je en prenant un air faussement agacé, qui devait paraître particulièrement ridicule compte-tenu de la situation dans laquelle je me trouvais. Par réflexe, j'aurais bougé ma main libre, mais.. il s'avérait que Théo capturait toujours la mienne, en réalité. « Hmm.. ma main.. je peux..? » demandai-je sans trop savoir quoi dire. En même temps c'est pas le genre de questions que je suis habituée à poser, comment je suis censée savoir quoi demander exactement?

Je pouvais amplement me définir comme étant un garçon simple, sans prise de tête, qui certes s'énervait au quart de tour et aimait que les choses soient très bien faites, mais qui d'un autre côté était du genre très joueur et partenaire de la taquinerie. Et de ces deux derniers traits de ma personnalité, Despe n'allait pas tarder à en faire les frais. En entraînant la jeune femme avec moi en lui prenant la main, devant un marchant de glace, celle-ci m'avoua adorer la glace à la vanille -que je commandais accessoirement pour elle au glacier- avant d'en commander une autre pour ma propre personne au chocolat. Lui tendant ce petit plaisir vacancier, je me décalais un peu avec elle sur le côté, commençant sans véritablement l'attendre, à goûter ce petit pêcher tout en plissant les yeux afin de mieux savourer le contact de ma langue avec l'aliment frais. Néanmoins, alors qu'un espèce de gémissement bien surjoué s'échappait de ma gorge pour démontrer que j'aimais ce que j'étais en train de goûter, une idée germait dans mon esprit et demandant ainsi à la jeune femme si goûter ma glace lui plairait, je n'attendis pas ma réponse avant de venir frôler la boule de glace avec son petit nez. Soupirant, son regard agacé rencontra le mien hilare. « Je sais que je vais pas être crédible, mais.. Théooo! » L'entendre prononcer ainsi mon prénom m'arracha une petite quinte de rire qui me dura durant trois bonnes minutes. « Quoiiii ? » Je l'avais dit, j'étais plutôt du genre joueur et je devais reconnaître que mon petit air angélique et faussement innocent ne devait pas être très crédible. Enfin, peut-être que j'aurais plus de chance avec une auréole, mais je ne comptais pas embêter les petits anges pour m'en dégoter une. « Hmm.. ma main.. je peux..? » Comment ? Fronçant alors les sourcils, je baissais mon regard vers nos mains qui étaient encore liées entre elles. Elle voulait probablement la récuperer pour me taper avec et je ne pouvais pas la blâmer pour vouloir une telle chose après ce que j'avais fait. « Ah oui, pardon. » Ou alors tout con, elle voulait s'essuyer. Pas bête, vraiment. Je la lâchais alors comme si son contact m'avait brûlé, songeant que je m'étais absolument plus souvenu que nos mains étaient en contact, comme si cela avait été une chose totalement normale. Les gens, touristes et autres passants qui nous avaient croisés avaient sûrement du nous prendre pour un couple amoureux et cette simple idée m'arracha un nouveau sourire discret. Reportant à nouveau mon regard sur la jeune femme, je tentais un petit sourire en coin et désolé avant de redéfinir un vrai et pur sourire sur mes lèvres en observant la tâche sombre sur son nez. « Très jolie, ça te va très bien...Cent autres tâches comme ça et je t’appellerais Despe le Dalmatien. » Pas drôle, je sais, mais à moi ça me faisait bien rire.

Je pouvais paraître crédible dans n'importe quel type de situation; avec de l'alcool dans le sang, en faisant mine d'esquiver une conversation, ou même en faisant un faux appel pour me libérer d'une personne qui m'insupportait, mais je supposais qu'avec de la glace sur le nez, toute tentative de paraître crédible s'enfuyait à vue d'oeil. Essayez d'aller ainsi à un entretien, je ne pense pas que les recruteurs ne gardent leurs sérieux plus de cinq minutes. Alors feinter l'agacement, c'était également peine perdue, je m'en rendais rapidement compte. Et c'est en entendant Théophyl rire à ma tentative perdue d'avance que je confirmais mes dires. « Quoiiii ? » Si je devais paraître ridicule, lui semblait bien s'en amuser, à mon profond désespoir - bien que j'aurais réagi de la même façon, dans tout les cas. - « Merciiii, pour la glace. » dis-je avec un grand sourire avant de reprendre aussitôt. « Sauf que si ça s'appelle glace, c'est que c'est un aliment, et un aliment, ça va dans la bouche. » fis-je d'un ton faussement sérieux, comme si j'apprenais à compter à un maternel. Bien entendu que je n'étais pas sérieuse, et cela s'entendait largement au ton que j'avais pris. Par la suite, j'avais tenté de bouger mon bras en me rendant compte que ma main était toujours dans celle de Théophyl, ce à quoi j'avais "demandé" d'une façon aussi vague qu'elle n'était sûrement que très peu concrète à ce qu'il ne me rende la possibilité de bouger la main. « Ah oui, pardon. » Il me relâcha plutôt vivement, et j'en profitais d'abord pour passer une main dans mes cheveux, que je préférais ne pas avoir sur mon visage, car on ne sait jamais, je suis peut-être un aimant à glace, qui sait. Je n'y avais pas réellement fait attention jusque là, parce que ça ne fait pas parti des premières choses qui me sautent aux yeux, et aussi parce que je me préoccupe peu de certains détails quand j'ai autre chose à penser, cela dit je pensais seulement maintenant aux regards qu'avaient pu porter les gens extérieurs sur nous et.. disons que c'est étrange, comme sensation. Relevant les yeux vers Théo, je vis d'abord son sourire en coin puis revint son véritable sourire, tandis qu'il fixait la gaffe qu'il avait lui même commise. En changeant de thème pour mes pensées, j'en avais oublié quelques secondes que j'avais de la glace sur le bout du nez. « Très jolie, ça te va très bien...Cent autres tâches comme ça et je t’appellerais Despe le Dalmatien. » J'affichai alors une moue boudeuse, m'écartant de quelques centimètres. « N'y pense même pas, je ne te laisserais pas faire! » En fait, j'avais beau avoir voulu dire ça d'une manière sérieuse, je n'avais pas pu m'empêcher de rire en m'imaginant seulement en dalmatien, même si bon, ce n'est pas drôle, je le reconnais, je suis très bien en humaine. Mais que serait une attaque sans revanche? Une attaque à la glace mérite une revanche tout aussi glacée, n'est-ce-pas? Discrètement, je passais mon doigt sur le bord de la glace, avant de me rapprocher de Théo et de tracer un trait sur sa joue. « Les ronds, c'est hasbeen, les traits, c'est l'avenir. » dis-je d'un ton joueur. Oui, mes idées sont parfois très enfantines, cela dit, je me plaisais comme j'étais. Je n'allais pas râler juste pour de la glace, non? C'est avec un sourire aux lèvres que je regoûtais alors à la glace, qui restais réellement délicieuse.

Si Despe avait cherché a feindre l'agacement, cela n'avait nullement marcher avec ma personne. Après tout, j'avais été nominé roi des maladroits lors du dernier bal que nous avions vécu et j'avais littéralement voulu prétendre que la glace qui se promenait sur le cône était venue se retrouver sur le nez de la jeune femme par pure volonté propre et que de ce fait cela n'avait aucun lien avec ma maladresse. Je cherchais juste à la taquiner et de ce fait reprendre une certaine complicité avec la jeune femme, rare sentiment que j'avais pu ressentir en sa compagnie lors de nos brèves moments. Et donc comme elle avait feint l'agacement -ou peut-être qu'elle avait réellement voulu se montrer agacer mais que la drôlerie de la situation avait prit le dessus sur ses émotions- j'avais à mon tour feint l'innocence d'un enfant de cinq ans qui ne veut pas reconnaître sa faute pour ne pas se faire punir. Quoique pour ma part, je ne serais absolument pas contre une petite punition de la part de la jeune femme..mais que dis-je ! Je m'égare. « Merciiii, pour la glace. Sauf que si ça s'appelle glace, c'est que c'est un aliment, et un aliment, ça va dans la bouche. » Son ton faussement sérieux et limite un brin ironique m'arracha un nouvel éclat de rire et je pus que riposter de la même façon. « Mais je t'en prie, tout le plaisir est pour moi. Et saches aussi que certain aliment s'étale sur le visage. Genre ce que vous les femmes vous utilisez pour faire des masques de beauté ou...tiens, par exemple, les concombres ! » Oh ouais, j'adorais les concombres, et mon petit air supérieur et suffisant le lui démontrait à la perfection. Je me croyais malin, tout à fait. Lorsqu'elle me demanda si elle pouvait récupérer l'usage de sa main, je lui rendis sa liberté un peu brutalement, ne m'étant absolument pas rendu compte que nos deux mains étaient encore liées, songeant déjà à ce que notre entourage inconnu avait du penser. Mais lorsque mon regard vagabond revint vers la tâche brune qui habitait sa peau, un sourire moqueur se dessina sur mes lèvres et une petit taquinerie s'échappa de ma bouche tandis que la jeune femme affichait une moue boudeuse et adorable, s'écartant par la même occasion de quelques centimètres. « N'y pense même pas, je ne te laisserais pas faire! » Non, bien sur je n'étais pas si cruel et maintenant que je venais de lui rendre sa main, elle pouvait tout à fait se venger comme bon lui semblait. Et c'est d'ailleurs ce qu'elle fit, m'arrachant un ''oh'' rieur lorsque un de ses doigts dessina un trait vanillée sur ma joue. « Les ronds, c'est hasbeen, les traits, c'est l'avenir. » Attrapant son poignet au vol, je l'observais goûter à son tour à sa propre glace tandis que je souriais de toutes mes dents. « Va falloir nettoyer cela ma chère, hors de question que je reste ainsi. » Et n'attire peut-être les insectes. « Alors si tu ne veux pas que ma glace finisse sur le jolie sommet de ton crâne..J'exige un bisou pour effacer toute trace de glace sur ma joue ! » J'avais prononcer ces mots d'un ton vainqueur, relâchant son poignet et croisant les bras sur ma poitrine tout en venant porter ma langue sur ma boule chocolatée en l'observant d'un regard enfantin, innocent presque, mais tout aussi malicieux que celui d'un petit diablotin, attendant une quelconque réaction de sa part.

« Mais je t'en prie, tout le plaisir est pour moi. Et saches aussi que certain aliment s'étale sur le visage. Genre ce que vous les femmes vous utilisez pour faire des masques de beauté ou...tiens, par exemple, les concombres ! » La réplique me tira un éclat de rire. « Excusez-moi monsieur l'esthéticien, j'avais omis ce détail. » dis-je en forçant sur mes mots, tentant vainement de prendre un air quelque peu suffisant ou hautain, chose à laquelle j'étais si peu habituée que même lorsqu'il s'agissait de l'imiter, j'étais sûrement bien à la masse. Je ne suis personnellement pas une grande fan des masques aux fruits écrasés, et je préfère cent fois les crèmes. De toute manière, pour le peu de fois où ça marche, je ne vais pas m'amuser à gâcher de la nourriture rien que pour ça, surtout que les concombres, avec la sauce adéquate, c'est délicieux en salade. Mais on est pas là pour parler gastronomie, certes. Par la suite, je retrouvais la liberté de ma main, et eut le droit à une comparaison avec un dalmatien dans le cas où j'aurais eu droit à d'autres tâches glacées, ce qui me rappelait vaguement les costumes que l'on portait pour le carnaval lorsque j'étais petite et qu'à cette époque, je me métamorphosais moi-même en dalmatien à l'aide d'autocollants. Je m'étais donc décalée comme pour éviter que cela n'arrive, feignant bien sûr ce geste sachant que Théophyl ne ferait rien, avant d'en profiter pour me venger. Eh oui, car je me laisse rarement faire, mais en plus de ça, j'ai la mentalité d'une véritable gamine, alors pour moi, toute attaque vaut sa vengeance. Et bien que j'eus la vingtaine, sûrement n'avais-je pas évolué depuis mes six ans et demi, ce qui ne m'étonnerait pas plus que ça au vu de mon mètre soixante-cinq, taille qui me valait souvent la remarque que j'étais petite. « Va falloir nettoyer cela ma chère, hors de question que je reste ainsi. » Comme il avait mon poignet en sa possession, je tentais la première chose qui me passait par la tête. « On pourrait lancer une nouvelle mode, tu sais? Bientôt tout le monde achètera des glaces pour se les étaler sur le visage.. enfin.. non, vaut mieux pas. » me ravisais-je en pensant au carnage que ce serait. Si j'étais dans la politique, sûrement serais-je une véritable loque, mes arguments ne valant pas un sou. Heureusement que la psychologie ne demande que des arguments fondés sur des faits parce qu'à taper dans les idéaux inventés, je serais sûrement très peu convaincante. Mais Théo reprit alors la parole. « Alors si tu ne veux pas que ma glace finisse sur le jolie sommet de ton crâne..J'exige un bisou pour effacer toute trace de glace sur ma joue ! » La première chose qui me traversa d'abord l'esprit fût "pas mes cheveux". En bonne fille et en fille ayant des cheveux particulièrement longs, je me voyais mal m'amuser à les relaver deux fois dans la même journée avec comme justification, "une glace m'est tombée sur la tête". Surtout que nous n'étions pas près des bateaux et qu'il était hors de question pour moi de me ridiculiser. Mais j'entendis ensuite la suite de la phrase, et vit alors le regard de Théo, qui me fit pousser un soupir. « Personne ne touche à mes cheveux, les pauvres ils ont pas mérités ça. » dis-je tout en regardant les mèches qui se baladaient sur mes épaules. « Donc tu as de la chance, mais tes exigences seront réalisées. » dis-je d'un sourire en coin avant d'approcher mes lèvres de sa joue que j'embrassais par la suite.

« Excusez-moi monsieur l'esthéticien, j'avais omis ce détail. » C'est moi ou la jeune femme voulait totalement me vanner ? Un sourire s'empara de mes lèvres alors qu'un éclat de rire s'était échappé de ses lèvres. Quoi ? J'avais raison et elle le savait. Les concombres étaient de la nourriture que les femmes s'étalaient sur le visage donc le jeu de la maîtresse n'avait pas vraiment marché avec moi et puis de toute façon j'avais réponse à tout. « Monsieur le médecin, non l'esthéticien...Sinon je vais t'en faire de l'esthétique moi tu vas voir... » Montrant ma glace d'un air menaçant, je lui faisais comprendre avec un éclat de rire, la possibilité de voir apparaître sur sa peau une nouvelle tâche sombre. Lorsque la jeune femme s'était à son tour venger en traçant une ligne de crème glacée sur ma joue, je feignais à mon tour l'indifférence mêlé à la colère feinte et joyeuse. Je lui expliquais donc qu'il était hors de question que je ne reste ainsi et qu'elle devait à tout prix réparer ses erreurs sauf si elle voulait voir apparaître cette fois-ci ma glace sur le sommet de son crâne. Évidemment, je n'en ferais rien et je profitais certes légèrement de la situation en lui demandant un baiser. « On pourrait lancer une nouvelle mode, tu sais? Bientôt tout le monde achètera des glaces pour se les étaler sur le visage.. enfin.. non, vaut mieux pas. » Relâchant le poignet de la jeune femme que j'avais gardé en ma possession je prononçais un ''hein ?'' insonore avec une grimace comique bien placée avant de me mettre à rire. « Au secours...J'ai affaire à une folle toute droite sortie d'un asile de fou. » Me mettant doublement à rire, je continuais en lui tendant ma joue et mon due. « Personne ne touche à mes cheveux, les pauvres ils ont pas mérités ça. Donc tu as de la chance, mais tes exigences seront réalisées. » Quand ces lèvres se posèrent sur ladite joue, un sourire vainqueur triompha sur ma bouche et des mots s'échappèrent de mes lèvres. « Bonne petite. » Une de mes mains étaient carrément venue tapoter le sommet de son crâne et je réalisais un clin d’œil, avant de reculer d'un pas, voyant qu'elle pouvait me frapper ou me repousser à tout moment. Évidemment son baiser n'avait rien effacé à la glace et je me passais le revers de la main sur la joue avant d'hausser les épaules et de goûter à nouveau à ma glace. « Alors que fais-ton maintenant ? »

« Monsieur le médecin, non l'esthéticien...Sinon je vais t'en faire de l'esthétique moi tu vas voir... » Le voyant avancer sa glace pour montrer quel serait mon châtiment, je lui fis une grimace. « Je pense que je vais m'en passer, hein! » dis-je en abandonnant et le laissant victorieux. Au final, j'avais tout de même trouver vengeance bien qu'il eut encore trouvé le moyen de reprendre le dessus sur moi. Quand est-ce que j'aurais ma part de victoire, moi aussi? Cela dit, je n'étais pas tentée par le fait de me retrouver avec de la glace sur la tête, et je tentais tout d'abord une méthode de persuasion qui se montra rapidement comme une défaite, mais au moins, j'avais bien fait rire Théophyl. « Au secours...J'ai affaire à une folle toute droite sortie d'un asile de fou. » Mais non, j'ai juste une logique qui diffère de celle de toute les autres personnes sur cette planète, voilà tout. Je m'exécutai alors sur ce qu'il m'avait demandé de faire afin de ne pas me retrouver avec de la glace plein la tête, avant qu'il ne reprenne la parole. « Bonne petite. » J'en avais profiter pour essuyer mon nez également, étant donné que ça n'allait pas disparaître tout seul, avant de regarder Théo avec un air de défi lorsqu'il me tapotait la tête. « Dis-donc, j'suis pas une gamine! » dis-je dans une moue faussement boudeuse. « La prochaine fois que tu me confonds avec une gamine de douze ans, j'te montrerai à qui t'as à faire! » dis-je en riant, moi-même absolument pas convaincue de mes propres paroles. Je fais déjà la taille d'une lycéenne, alors pour ce qui était de prouver que je n'en étais pas une, j'avais peu de ressources. « Alors que fais-ton maintenant ? » Je réfléchissais en balayant la ville - du moins ce que j'en vois depuis l'endroit où nous nous trouvons - des yeux. « Eh bien nous sommes à Nassau, et il va bientôt faire nuit, alors ça laisse peu de choix.. » dis-je tout en réfléchissant. Je n'avais pas vraiment fait le tour de la ville alors j'avais peu d'idées en ce qui concernait tout ce qui s'y trouvait. « Donc on a le choix entre la ville, la plage.. le phare.. » Je ferais un très mauvais guide touristique, il n'y avait pas photo. « Ou sinon on peut trouver un endroit perdu au fin fond de nul part et.. être perdus au fin fond de nul part. » Le pire étant que je réfléchissais sérieusement. Mais en même temps, je n'avais pas tellement envie de mettre fin à cette soirée, peut-être par égoïsme, mais aussi parce que cela faisait tellement longtemps que je n'avais pas pu parler avec Théo que j'essayais d'en profiter, de rattraper un peu, même si je savais que quelques heures ne rattrapaient pas un mois entier de perdu.

« Je pense que je vais m'en passer, hein! » Quoi ? Elle ne voulait pas d'esthétique ? Mais c'était un réel dommage. Je souriais alors en rangeant la glace plus vers mon côté pour ne pas plus l'effrayer. Puis lorsqu'elle se vengea en dessinant un trait de crème glacée sur ma joue, je lui demandais de nettoyer tout ça, ce à quoi elle répondit préalablement par des phrases dont le sens m'échappa totalement. Je lui disais donc qu'elle était folle et qu'elle s'était échappée d'un asile de fous avec un sourire triomphant avant qu'elle n'embrasse ma joue suite à ce que je lui avais demandé. Je lui tapotais donc tranquillement la tête par la suite comme on fait avec les petits chiens pour la remercier en quelque sorte, même si j'avais du utiliser ma propre main pour nettoyer ma joue. « Dis-donc, j'suis pas une gamine! La prochaine fois que tu me confonds avec une gamine de douze ans, j'te montrerai à qui t'as à faire! » Le rire qu'elle laissa échapper ne me donna pas du tout envie de la craindre et je répondais en plissant les yeux, une lueur de défi dans les yeux. « Ah ouais ? Pourquoi attendre ? Prouves-moi tout de suite que tu n'es pas une gamine. » Souriant alors, je lui demandais par la suite ce que nous pouvions faire à présent, et peut-être pas uniquement que se regarder dans les blanc des yeux durant les moments à venir. Nous étions néanmoins dans une ville paradisiaque et il y avait sûrement beaucoup de chose à faire par ici. « Eh bien nous sommes à Nassau, et il va bientôt faire nuit, alors ça laisse peu de choix.. Donc on a le choix entre la ville, la plage.. le phare.. Ou sinon on peut trouver un endroit perdu au fin fond de nul part et.. être perdus au fin fond de nul part. » Être perdu au fin fond de nul part avec elle m'enchantait bien. « J'aime bien la dernière option. Ou alors on pourrait se dégoter une chambre et passer la nuit qui va commencer ensemble ? » La regardant avec un grand sourire, je guettais volontairement son expression et sa façon de prendre les choses. Reculant, je jetais ma glace dans une poubelle publique, n'ayant finalement pas envie de la manger, en espérant que le marchant de glace ne m'ait pas vu. « Paniques pas, je plaisante. » Je savais pertinemment qu'elle dirait non dans tous les cas si ma proposition avait été sérieuse. Je me mis alors à rire avant de demande innocemment. « Allons à la plage ? »