[x Theophyl] ­─ « un mois plus tard »

Enfin, le soleil commençait à se coucher, et la température commençait lentement à baisser. Après avoir passé l'après-midi à la plage avec Ric, je retournais un peu en ville, seule. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mit de talons, je me sentais plus grande, d'un coup. Enfin, c'est pas comme si j'étais minuscule non plus. Ma peau de polonaise avait prit quelques couleurs, le genre de choses qui me faisait plaisir à voir. Bref, marchant dans les rues peuplées de touristes, je décidais d'aller m'asseoir sur un muret, le temps de reposer mes pieds. En plus, il me faudra rentrer au bateau plus tard, et voir Jorden, je n'en avais pas spécialement envie à ce moment précis. En fait, même si ces vacances prévoyaient d'être vraiment extra, je m'étais fourrée dans des situations pas possibles, encore une fois. Je relevais mes lunettes de soleil pour les poser sur mon front, les ayant gardé sur le nez le temps que le soleil ne disparaisse totalement. Le ciel avait une belle teinte rosée, et il était agréable à regarder. Tandis que je vérifiais mes messages, répondant rapidement à quelques demandes diverses de la part d'une amie, je relevais la tête, avant d'observer les gens passer. Il y en avait de toutes sortes. Des touristes totalement étrangers aux étudiants venant d'Harvard. Et puis à un moment, je remarquais quelqu'un qui passait près de moi, allant dans une direction sûrement décidée. « Théo.. » dis-je à haute-voix sans réellement le réaliser, lorsque dans ma tête un nom se posa sur cette personne désormais dos à moi. Je peux prier pour qu'il ne m'ait pas entendue? Pitié, ce n'est pas le moment, j'suis pas prête à faire face à mes propres conneries, encore.

Me passant une main sur le front, j'essuyais les dernières traces que le soleil avait laissé sur ma peau avant de jeter un coup d’œil à ma montre, me rendant alors compte qu'il me restait une bonne heure avant d'aller à mon rendez-vous avec mon meilleur ami et de retourner sur nos bateaux respectifs pour la nuit. Ce Summer Camp n'avait pas commencé comme je l’espérais mais si je ne commençais pas une adaptation rapide, j'allais rapidement finir dans la paille avec mes remords. Néanmoins, j'avais décidé en cet après-midi de faire du tourisme seul dans les rues de Bahamas et pour dire la vérité, je ne m'étais pas ennuyé un seul instant, profitant de l'endroit et du moment, rencontrant de nouvelles personnes et parlant avec elles dans leur langue natale. Remontant les lunettes de soleil qui se trouvait sur mon nez, je me sentais totalement à l'aise dans mon pantalon marron et mon tee-shirt beige, profitant désormais au maximum de la température qui commençait à chuter grâce au soleil qui commençait à changer d'horizon. Je marchais alors toujours droit devant moi, décidant de me rendre sur la plage pour tuer la dernière heure qu'il me restait, comptant ensuite envoyer un message à Wyatt pour qu'il m'y rejoigne. Nous pourrions toujours par la suite boire une bière quelque part. Tandis que je passais près d'un muret, une voix retentit jusqu'à mes oreilles. D'abord inaudible et pensant l'avoir rêvé, je m'arrêtais instantanément. « Théo.. » Fronçant les sourcils, je me retournais tranquillement pour faire face à cela, tombant nez-à-nez avec Despe. Fermant les yeux un instant, je soupirais par la suite. Je n'avais plus eut de contact avec elle depuis le cinéma en plein air que les Winthrop avaient organisés et depuis notre fameuse dispute et surtout, le baiser que je lui avais planté. « Despe... » J'avais limite envie de repartir dans ma direction et de la snober littéralement ne souhaitant pas me prendre la tête en cette soirée tranquille. «  Hum...Ça va ? » Je tentais juste d'être poli tandis que je me passais une main derrière la nuque, gêné.

Dans ce genre de moment, les premières choses auxquelles on pense.. ce sont forcément le pourquoi du comment on en est arrivé là. Et même si j'avais pas spécialement envie de m'en souvenir, parce que j'étais en tord, j'avais fais une connerie, j'étais bien obligée. L'avoir face à moi n'arrangeait rien, de plus, parce que j'avais encore moins de courage. J'aurais du faire comme Wyatt m'avait dit et lui envoyer un message, rétablir la situation rapidement au lieu de laisser trainer. Mais bien entendu, j'avais laissé trainer. Moi qui espérait qu'il ne m'avait pas entendu, j'eus le déplaisir de le voir se retourner vers moi. « Despe... » J'aurai tellement préféré qu'il ne continue sa route, j'aurais voulu fermer ma gueule, là, remonter le temps, et ne même pas m'asseoir ici. Il avait sûrement mieux à faire, en plus, et cette situation, c'était le genre de truc que j'voulais pas. Chaque soir, j'allais me prendre la tête avec quelqu'un de différent? A devoir après ruminer regret après regret en me disant que j'suis foutrement conne, et que seule, j'serais bien mieux. « Hum...Ça va ? » « Euh.. ouais, ça va.. et toi? » répondis-je, regardant ailleurs. Pourquoi j'peux pas simplement m'excuser? Dire qu'effectivement, j'suis en tort, et que je veux qu'on se reparle comme avant, parce que notre relation me plaisait? On s'entendait bien, on déconnait ensemble, et ça me manque, parce que j'aime pas voir les gens s'éloigner de moi. J'suis pourtant pas quelqu'un de fière, mais.. j'arrive pas, parce que j'ai peur, parce que j'appréhende, j'suis pas sereine pour ce genre de choses-là. Je passais une main dans mes cheveux. « Je.. » commençai-je avant de me mordre la lèvre. Forte, je le serai jamais assez pour regarde quelqu'un dans les yeux et lui dire "je suis désolée, s'il te plait, reprenons tout comme avant". Jamais.

En me promenant dans les rues des Bahamas, j'aurai pu penser tomber nez-à-nez avec n'importe qui et certainement des personnes que je n’appréciais pas plus que ça, mais certainement pas sur Despe. Son prénom était le dernier qui me serait définitivement venu à l'esprit. Pourquoi ? Car je considérais que notre amitié était belle et bien morte et que de ce fait nous n'avions plus rien du tout à faire ensemble. Ni même à se dire. J'en étais même le premier étonné à ne pas comprendre pourquoi je m'étais retourné pour engager la conversation au lieu de prendre mes jambes à mon cou et me tirer hors de sa portée. Je me rappelais pas vraiment bien les circonstances de notre dispute mais je me souvenais assez bien qu'elle avait commencé à me chercher la première des noises. « Euh.. ouais, ça va.. et toi? » Conversation pourrie et basique, bonsoir. Je la fixais durant de brèves secondes avant de croiser mes bras sur ma poitrine. « Ça va, merci. » Je me souvenais alors de notre moment passé lors du bal et je restais un peu déconfis. Nous nous entendions si bien à la base, alors pourquoi les choses avaient-elles dérapé à ce point ? Mystère et grosse boule de gomme. Je songeais alors déjà à hocher la tête pour la saluer et à tourner les talons quand sa voix me cloua sur place. « Je.. » Ne terminant pas sa phrase, je l'observais juste se mordre la lèvre inférieure. « Tu.. ? » Ça avait été plus fort que moi. Voulait-elle me dire autre chose ? S'excuser ? Aucune idée et je n'étais pas vraiment sur de vouloir le découvrir. Je n'étais pas prêt à me prendre d'autres remarques en tête.

« Ça va, merci. » Quelle conversation, c'était digne d'un grand débat politique, tout ça, dis donc. Mais en même temps, je savais qu'au fond de moi, j'étais quand même contente. Qu'il m'adresse juste la parole. J'avais commencé ma phrase, ou du moins j'avais dit un mot, donc c'était bien que je comptais dire quelque chose. Il s'apprêtait à repartir en plus, j'allais pouvoir retarder encore et encore le fait de faire face à la réalité, mais j'avais parlé. « Tu.. ? » Au final, est-ce qu'il attendait encore de moi des excuses? On s'était clairement dit, au cinéma en plein air, ne plus jamais vouloir se revoir, alors, est-ce qu'il attendait encore quelque chose de moi? « J'aime pas.. cette situation. » dis-je alors, de façon totalement aléatoire. C'était stupide, je le concevais bien, c'était n'importe quoi de dire ça, personne n'aime ce genre de situations. « Là forcément, je sais que tu te dis que c'est moi qui l'ait cherché, et en même temps, t'aurais pas tort, pas tort du tout, mais.. » Depuis tout à l'heure, mes yeux étaient rivés sur un point fixe, je n'arrivais pas à décrocher le regard, c'était plus fort que tout, plus fort que moi. « Mais.. » répétais-je tandis que je cherchais comment continuer ma phrase. En fait, je savais précisément ce que je voulais dire, mais pas de quelle façon. Intérieurement, je me sentais tellement mal. J'étais honteuse, et en pleine appréhension en même temps. Autant dire que je me torturais, ça irait plus vite. Des mots, juste quelques mots en plus. Du courage, juste un peu plus. Ce n'était pas m'excuser qui me faisait peur, mais sa réaction. S'il me disait qu'il n'en avait plus rien à faire, qu'est ce que je ferais? Je voulais pas que ça arrive, je voulais pas que ça se passe comme ça. C'est pourquoi je restais en suspend, indéfiniment. Encore quelques mots. Et la culpabilité arrêtera de me ronger.

Je fixais toujours la jeune femme qui se retrouvait dans une position hésitante, comme si elle ne savait pas vraiment si elle devait s'aventurer à me parler ou pas du tout. Je m'étais finalement arrêter par pure courtoisie et politesse car, après l'avoir entendu murmurer mon prénom et m'être retourné pour la reconnaître, j'aurais parfaitement pu prendre mes jambes à mon cou et lui dire d'aller se faire voir chez les Grecs. Néanmoins, je n'avais rien fait de tout cela, préférant quand même engager une conversation avec elle, banale certes, mais qui était bien là. J'attendais de plus à ce qu'elle continue de me parler alors qu'elle semblait partir sur une lancée indécise. Je n'avais pas envie de recommencer une nouvelle dispute avec elle, car je savais que la chose finirait tôt ou tard par m’attrister mais franchement, plutôt crever que de le lui avouer. « J'aime pas.. cette situation. » Mon premier réflexe fut de froncer les sourcils, me souvenant pertinemment des dernières paroles qu'elle avait prononcé à mon égard. Me demandait-elle donc de quitter l'endroit et de la laisser tranquille ? « Je comprends...Tu avais souhaité ne plus jamais me revoir, je ne vais pas plus t'embêter. » Je baissais la tête, m'apprêtant une nouvelle fois à repartir lorsqu'elle continua : « Là forcément, je sais que tu te dis que c'est moi qui l'ait cherché, et en même temps, t'aurais pas tort, pas tort du tout, mais.. » Je restais stoïque, indécis et perplexe, cherchant à comprendre les mots qu'elle m'avait dit juste avant. Je les avais donc mal interpréter ? Par 'situation' parlait-elle du fait que nous ne nous parlions plus comme nous le faisions avant ? Je restais alors silencieux face à son mais. « Mais.. » Fronçant une fois de plus les sourcils, je fixais la jeune femme qui faisait tout pour ne pas me voir. « Mais ? » Allais-je systématiquement reprendre ses phrases ? Ça me semblait bien le cas. Soupirant, je m'avouais comme vaincu. « Écoutes...Je t'avoue que la situation entre nous m'a dépassé. La dispute aussi. Pour être totalement franc, je ne l'ai toujours pas compris. Ni le pourquoi, ni le comment. » Je marquais une pause, reprenant. « Mais ça fait un mois maintenant, tu as peut-être quelque chose à me dire que tu avais oublié la dernière fois ? » Mon ton n'était pas ironique, seulement préoccupé.

Je m'étais mise dans une situation assez particulière, cela dit. Avoir la chance de s'excuser, il y a des fois où ça n'arrive pas. Il y a des fois où les choses passent, et les gens disparaissent, puis changent, puis vous oublient, et on en reste là. Je connaissais bien ce genre de situations. « Je comprends...Tu avais souhaité ne plus jamais me revoir, je ne vais pas plus t'embêter. » Lorsqu'il eut prononcé ces mots, je sentis d'un coup comme un grand vide m'envahir. Non, non, non. C'était pas ça, ça l'avait jamais été. Je voulais pas qu'il ne comprenne mal ce que j'avais dit, c'était encore la dernière chose que je souhaitais. « Mais ? » Je l'attendais presque, ce mot qui me ramènerait à la réalité du fait qu'il faut que je la termine, cette phrase. Mais je dis quoi, au final? Néanmoins, avant que je n'eus le temps de parler, il prit la parole. « Écoutes...Je t'avoue que la situation entre nous m'a dépassé. La dispute aussi. Pour être totalement franc, je ne l'ai toujours pas compris. Ni le pourquoi, ni le comment. » Je crois que moi non plus, j'avais pas tout comprit. Après une pause, il reprit. « Mais ça fait un mois maintenant, tu as peut-être quelque chose à me dire que tu avais oublié la dernière fois ? » Il ne disait pas ça de sorte à plaisanter, non, et cette question était dans un sens, assez horrible, quand on y pensait. C'était demander à une personne qui aurait pu vous dire vos quatre vérité, si elle avait quelque chose à rajouter, avant de mettre le point final à tout ce qui lie ces personnes. « Oui, j'ai oublié quelque chose.. » commençai-je, avant de croiser son regard. « J'ai oublié de te rattraper, oublié de m'excuser, oublié de te dire que je suis particulièrement stupide. J'aurai peut-être pas du oublier auparavant de te dire que je me torturais l'esprit avec vingt milles autres choses, oublié de te dire qu'il n'aurait peut-être pas fallu venir me poser cette question. Et avant que je n'oublie encore autre chose, je suis désolée pour tout ce que j'ai dit, j'veux pas qu'on se revoit plus jamais, moi, c'est bien la dernière chose que je veux, t'es une personne que j'apprécie beaucoup, et j'aime pas quand je fais ce genre de choses, quand je fais ce genre d'erreurs, et que je suis incapable de les réparer.. » Je baissai les yeux. Non mais c'est presque que j'en aurai les larmes aux yeux, moi. J'ai toujours eu tellement peur de l'abandon et de la solitude, que ça me crève de me dire qu'une personne s'en va. « Mais.. comme t'avais l'air d'aller quelque part, et que j'ai dit.. tout ce que j'avais à dire, je vais pas te retenir plus longtemps. Bonne soirée. » repris-je aussi rapidement, avant de me lever et de partir dans l'autre direction. Affronter ce genre de choses, j'en étais capable. Assumer ce qui pouvait se passer par la suite, beaucoup moins. Je suis faible, lâche peut-être aussi. Mais sur le moment, je ne rêvais que de fuir.

La situation que j'étais en train de vivre ne m'enchantais gère. Après tout, je ne m'étais comporté que comme un simple touriste toute l'après-midi pour finalement achever mon voyage par ma rencontre avec Despe. Pour elle, j'avais jouer les fantômes depuis notre dernière dispute et la voyant ouvrir la bouche pour me dire quelque chose et finalement s'arrêter d'une façon incertaine, j'avais plutôt l'impression d'être là en train d'attendre ma sentence. Je me demandais carrément si elle avait autre chose à me dire qu'elle eut oublié de me crier la dernière fois et je n'étais pas réellement sur d'avoir envie d'entendre de nouveaux reproches. « Oui, j'ai oublié quelque chose.. » Fronçant les sourcils, son regard croisa alors le mien. « J'ai oublié de te rattraper, oublié de m'excuser, oublié de te dire que je suis particulièrement stupide. J'aurai peut-être pas du oublier auparavant de te dire que je me torturais l'esprit avec vingt milles autres choses, oublié de te dire qu'il n'aurait peut-être pas fallu venir me poser cette question. Et avant que je n'oublie encore autre chose, je suis désolée pour tout ce que j'ai dit, j'veux pas qu'on se revoit plus jamais, moi, c'est bien la dernière chose que je veux, t'es une personne que j'apprécie beaucoup, et j'aime pas quand je fais ce genre de choses, quand je fais ce genre d'erreurs, et que je suis incapable de les réparer.. » Pardon ? J'en restais alors bouche-bée, elle aurait pu m'annoncer qu'elle était enceinte de moi que j'aurai eu la même expression. Mon cerveau commença alors a chauffer tellement mes pensées se percutaient entre elles, cherchant les mots qui convenaient pour m'excuser à mon tour. Car j'étais tout aussi fautif par les mots que j'avais bien pu lui dire. Néanmoins, elle ne me laissa pas le temps de me dire quoique ce soit, qu'elle surenchérit : « Mais.. comme t'avais l'air d'aller quelque part, et que j'ai dit.. tout ce que j'avais à dire, je vais pas te retenir plus longtemps. Bonne soirée. » S'étant déjà retournée pour partir, je ne pus que compter sur mes réflexes rapides pour la rattraper par le bras et la retourner vers moi. « Ne t'en vas pas... » furent les seuls mots qui s'échappèrent de mes lèvres avant que mes bras ne viennent entourer son buste, la ramener vers moi dans une étreinte peu certaine. Je n'avais pas envie qu'elle me repousse bien qu'elle en avait tout à fait le droit, mais je voulais que par ce câlin, elle comprenne que la guerre était finie. « On signe l'armistice ? » Un sourire s'était dessiné sur mes lèvres lorsque je m'étais reculé. C'était à mon tour de parler. « Je suis désolé moi aussi tu sais...J'aurai du chercher à comprendre ce qu'il t'arrivait au lieu de te répondre comme je l'ai fait...Et surtout, je n'aurais pas du t'embrasser contre ton gré. C'était vraiment quelque chose de très stupide. Je ne voulais pas te faire du mal. »

Je venais de sortir une tirade dans laquelle le mot oublier devait faire autant d'apparitions que la lettre e dans une phrase normale, et même si je me sentais bien mieux d'avoir enfin avoué tout ce que j'avais sur le cœur, il me prenait maintenant l'envie de fuir, non-certaine de la réaction de Théophyl. A ce genre de propos, les gens peuvent réagir de façons différentes; certains en profiteront pour mettre un point final à tout, d'autres laisseront une seconde chance, d'autres encore renchériront sur la dispute passée et cela mène dans un véritable engrenage infernal. En réalité, je ne savais même pas à quel schéma j'allais avoir à faire, du moins avant que je ne sente une main rattraper mon bras. « Ne t'en vas pas... » Dans les secondes qui suivirent, j'étais dans ses bras. Est-ce que ça voulais dire? Que tout était fini? Que ce mois de silence s'était enfin terminé? Est-ce que notre amitié était à nouveau à l'ordre du jour? Derrière les milliers de questions qui me taraudaient la tête, une part de moi était heureuse. Je me sentais rassurée. Par tout. « On signe l'armistice ? » Nous étions désormais face à face, et c'est lui qui reprit alors la parole. « Je suis désolé moi aussi tu sais...J'aurai du chercher à comprendre ce qu'il t'arrivait au lieu de te répondre comme je l'ai fait...Et surtout, je n'aurais pas du t'embrasser contre ton gré. C'était vraiment quelque chose de très stupide. Je ne voulais pas te faire du mal. » Oui, tout était bien fini, cette situation s'achevait enfin, tout allait pouvoir reprendre ses allures habituelles, à quelques détails près, bien sûr. Un sourire de remerciement s'afficha sur mon visage. « Merci, Théo.. Si j'ai mis si longtemps à m'excuser, c'est surtout.. parce que j'avais peur que tu mettes un point final à notre amitié, après ça, et.. c'est vraiment pas une chose que je souhaitais. » Je fis une courte pause, puis reprit. « Mais je ne pense pas que toi, tu aies à t'excuser, parce que si je ne l'avais pas chercher, tu n'aurais rien dit.. ou rien fait. Et sache.. que moi non plus, je ne tenais pas à te blesser. » Je l'avais sûrement fait inconsciemment, je ne me rappelais plus réellement de la dispute en elle-même, mais j'espérais n'avoir rien dit de blessant, car je ne souhaitais absolument pas lui faire de mal non plus. Mais c'était terminé, après tout. Et désormais, je pouvais classer cette dispute sur le compte d'un mauvais souvenir.

Je n'avais pas pu me résoudre à laisser la jeune femme s'enfuir surtout après ce qu'elle m'avait dit. Elle avait au moins tenté de s'excuser et je me rendais compte que j'aurai pu faire le premier pas si je n'avais pas été persuadé qu'elle aurait fini par me rejeter si tel aurait été le cas. La voyant donc s'enfuir, je l'avais retenu par le bras avant de la serrer dans les miens afin de lui prouver que notre bataille était finie, elle qui avait déjà duré assez longtemps et qui était partie d'un rien, comme tentait de me l'expliquer Despe. « Merci, Théo.. Si j'ai mis si longtemps à m'excuser, c'est surtout.. parce que j'avais peur que tu mettes un point final à notre amitié, après ça, et.. c'est vraiment pas une chose que je souhaitais. Mais je ne pense pas que toi, tu aies à t'excuser, parce que si je ne l'avais pas chercher, tu n'aurais rien dit.. ou rien fait. Et sache.. que moi non plus, je ne tenais pas à te blesser. » Le sourire qui était apparut sur ses lèvres me fit comprendre que j'avais bien eus raison de la serrer dans mes bras et qu'entre nous, les choses reprenaient leur cours normal. « Je n'osais pas venir m'excuser non plus tu sais...Je pensais que tu me repousserais. Surtout après ce que j'avais osé te faire. J'aurais vraiment du essayer de comprendre ce qu'il t'arrivait au lieu de me mettre à te crier dessus et à traiter comme je l'ai fait. » Je marquais à mon tour une courte pause avant de reprendre avec un petit sourire en coin. « Mais j'ai passé pas mal de temps à retourner la dispute dans tous les sens et je n'avais jamais compris pourquoi elle avait débuté...Je suis heureux de t'avouer que je me sens vraiment soulagé maintenant. » Souriant vraiment, je l'attrapais par le bras afin de retourner avec elle sur le muret ou je l'avais trouvé. M’asseyant dessus, je tournais mon visage vers elle. « Après tout ce temps tu devrais avoir des choses à me dire non ? Je t'écoutes. » Finalement, je me félicitais de ne pas être parti après l'avoir retrouvé.