[x Theophyl] ­─ « un mois plus tard »

Le saviez-vous? Toute cette scène s'est déroulée dans une rue. Pour une personne comme moi qui déteste se faire remarquer, j'avais encore eu la chance de ne pas élever la voix. C'aurait pu devenir une situation encore plus gênante. Néanmoins, cela s'arrangeait, non? « Je n'osais pas venir m'excuser non plus tu sais...Je pensais que tu me repousserais. Surtout après ce que j'avais osé te faire. J'aurais vraiment du essayer de comprendre ce qu'il t'arrivait au lieu de me mettre à te crier dessus et à traiter comme je l'ai fait. Mais j'ai passé pas mal de temps à retourner la dispute dans tous les sens et je n'avais jamais compris pourquoi elle avait débuté...Je suis heureux de t'avouer que je me sens vraiment soulagé maintenant. » J'aurai réagi pareil, si quelqu'un avait agi avec moi comme je l'avais fait avec lui. C'est vrai que dans ce genre de moment, on réagit par pulsion, beaucoup moins par raison, malheureusement. « Osé me faire? » répétais-je plus bas, réfléchissant pour moi même. J'accorde tellement d'attention aux paroles que j'ai toujours tendance à faire moins attention lorsqu'il s'agissait des actes. « Je suis heureuse que ce soit terminé, moi aussi. » répondis-je sincèrement. Oui, ça me faisait vraiment plaisir. Il me tira alors vers le muret sur lequel j'étais précédemment assise, avant de s'y asseoir aussi. « Après tout ce temps tu devrais avoir des choses à me dire non ? Je t'écoutes. » En y réfléchissant, ça avait été plutôt calme, ces derniers temps. « En fait.. pas tellement, parce qu'après cette soirée là, j'ai pas bougé énormément jusqu'au summer camp, j'ai travaillé tout les jours. Et pour ce qui est du summer camp.. comme c'est mon premier, je peux pas réellement juger, mais ça me plait bien! Et puis, ça permet de voyager un peu! » J'étais vraiment enthousiaste à cette idée. L'an précédent, j'avais loupé le summer camp parce que j'avais pris du retard dans mes études pour problèmes de santé, mais cette année, j'étais bien décidée à m'éclater. Enfin, si on excluait le fait que j'avais envie de tuer le capitaine de mon équipe, tout se passait plutôt bien, au fond. « Et toi? Quoi de neuf? »

Bon au moins contre toute attente, nous n'étions pas en train de nous disputé ni en train de nous crier milles horreurs comme lors de notre dernière conversation. Je regrettais néanmoins d'avoir mis autant de temps avant que telle rencontre n'ait lieu et si en un principe j'avais eu envie de prendre mes jambes à mon cou, les choses avaient bien changé. Je m'excusais donc de m'être comporté comme je l'avais fait alors qu'elle aussi avait daigné me présenter la première des excuses et je ne pouvais donc être qu'admiratif. « Osé me faire? » Le ton qu'elle avait employé me fit froncer les sourcils, comme si elle avait déjà tout oublié. « Je t'ai embrassé contre ton gré...J'aurais préféré le faire avec ton consentement, crois-moi... » Étais-je en train de lui dire que j'aurais apprécié l'embrasser ? Plutôt oui, en espérant qu'elle ne fasse pas attention à mes paroles. L'entraînant ensuite avec moi, je m’asseyais sur le muret là où je l'avais trouvé. « Je suis heureuse que ce soit terminé, moi aussi. » Je réalisais alors un sourire dans sa direction avant de lui demander de me raconter sa vie, depuis notre dispute j'imaginais que des choses nouvelles avaient du s'y produire. D'autant plus avec le commencement du Summer Camp. « En fait.. pas tellement, parce qu'après cette soirée là, j'ai pas bougé énormément jusqu'au summer camp, j'ai travaillé tout les jours. Et pour ce qui est du summer camp.. comme c'est mon premier, je peux pas réellement juger, mais ça me plait bien! Et puis, ça permet de voyager un peu! Et toi? Quoi de neuf? » Hochant la tête, je regardais droit devant moi, observant les gens passer devant nous. J'avais le sentiment d'avoir retrouvé une amie très chère et je me sentais bien avec ce genre de nouvelle. Comme si cela avait embelli ma soirée. « Moi non plus...Ah si j'ai découvert que j'avais un demi-frère. Et la fille qui me plaisait est parti d'Harvard, je ne la reverrais probablement plus jamais...Alors j'apprends à oublier et faire avec. J'ai aussi été nominé co-capitaine de mon équipe... » Je marquais une pause. « J'espère que tu t'amuses bien..C'est le principal durant un Summer Camp. » Réalisant un sourire, je me souvins alors d'une chose que j'aurais du lui avouer depuis que je l'avais récupéré. « J'ai aussi retrouvé la mémoire, Despe... »

Rappelez-moi de prêter attention à tout ce qui se passe autour de moi, la prochaine fois que je me dispute avec quelqu'un, parce que c'en est ridicule, que de devoir y réfléchir après une réconciliation. « Je t'ai embrassé contre ton gré...J'aurais préféré le faire avec ton consentement, crois-moi... » L'épisode me revint alors en mémoire. « Ah, oui, ça.. » dis-je d'une voix plus basse. Attendez, il aurait préféré avec mon consentement? Enfin.. je n'avais pas envie de m'attarder sur la chose de peur de n'avoir mal comprit, car je n'avais pas envie de m'engager dans une nouvelle conversation existentielle, mais.. Bref, oublions, hein? Assis sur le muret où tout avait commencé, il m'avait demandé de lui parler de ma vie et j'en avais raconté le peu que j'avais fait en un mois, avant de lui retourner la question, curieuse. « Moi non plus...Ah si j'ai découvert que j'avais un demi-frère. Et la fille qui me plaisait est parti d'Harvard, je ne la reverrais probablement plus jamais...Alors j'apprends à oublier et faire avec. J'ai aussi été nominé co-capitaine de mon équipe... » Cela faisait un certain nombre d'informations d'un coup, mais je suivais. « Eh ben, t'as eu un mois chargé, toi! » dis-je dans un petit rire. « Un demi-frère, hein? » répétais-je curieusement. Je crois n'avoir jamais envisagé le fait qu'un jour, je rencontrais soudainement un membre de ma famille qui n'aurait pas été présent par le passé. Les Azlejovitch étaient bien trop occupés pour faire, et éduquer, plus d'un enfant, du moins, je le pensais. « J'espère que tu t'amuses bien..C'est le principal durant un Summer Camp. » Je lui souris, approuvant alors. Oui, je m'amusais. Je revoyais des personnes que je n'avais pas vues depuis parfois plusieurs semaines, et j'avais l'occasion de partager un lieu digne d'un rêve avec celles-ci. Il n'y avait aucun moyen de s'amuser plus, tout simplement. « J'ai aussi retrouvé la mémoire, Despe... » Wow. Ca, par contre, c'est de la nouvelle. J'ai du rester un moment silencieuse, parce que j'avais du mal à réaliser - je l'avais tout de même aidé un certain temps avec cette amnésie, il est vrai qu'on a du mal à croire que ça puisse être temporaire, en fin de compte -, mais je finis par avoir un grand sourire. « Attends, c'est vrai? Mais c'est vraiment génial! Je suis super heureuse pour toi. » dis-je d'un ton enjoué et sincère. Et j'étais honnête, parce que retrouver toute une vie oubliée d'un coup, ça devait bien entendu raviver quelques mauvais souvenirs, mais en même temps.. c'est toute une vie, quoi, et surtout, il n'y a plus ce vide, cette confusion que l'on pouvait sûrement ressentir. Cela me faisait réellement plaisir, d'apprendre cette nouvelle.

« Ah, oui, ça.. » Sa réponse m'arracha alors un froncement de sourcils. Elle me donnait juste l'impression que mes baisers ne valaient pas la peine d'être remémoré et surtout que pour elle, ça avait été si nul qu'elle ne s'en souvenait même pas. En même temps il fallait quand même marqué le comment j'avais osé poser mes lèvres sur les siennes. Haussant les épaules je ne répondais rien, prenant juste place sur un muret, lui demandant de me raconter ce qu'il s'était passé dans sa vie depuis que nous ne nous parlions plus, avant de moi-même lui expliquer ce qu'il s'était passé dans ma propre vie. Je mentionnais la découverte de mon demi-frère, et surtout le fait que j'eus été nommé co-capitaine de mon équipe lors du Summer Camp. Je regrettais d'ailleurs de ne pas avoir été placé dans la même équipe qu'elle. Si tel avait été le cas, j'étais persuadé que nous nous serions réconcilié bien avant.  « Eh ben, t'as eu un mois chargé, toi! Un demi-frère, hein? » Tournant mon visage vers le sien, je tentais un petit sourire en coin. «  C'est exact. Pour être totalement franc, j'ai découvert après avoir passer des tests que je souffrais d'une anomalie sanguine génétique. Celle-ci étant très rare et héréditaire, le campus à découvert que je n'étais pas le seul à la posséder. Cela aurait pu être une simple coïncidence mais cette anomalie comportait elle-même une anomalie qui ne se donne qu'en cas de fraternité, c'est-à-dire qui est héréditaire et qui ne se donne que chez les frères et sœurs. J'ai alors rencontré Diego, -peut-être le connais-tu ? -et après des recherches plus poussé...Bref, je te passe les détails, mon père avait eut une aventure avant de rencontrer ma mère et il s'était bien gardé de le dire. Ou alors il la trompé, j'en sais trop rien à vrai dire. » Je marquais une pause, afin de lui laisser le temps d'assimiler tout cela. Puis finalement, je lui lâchais une autre bombe, celle d'avoir récupéré la mémoire sans lui dire comment.  « Attends, c'est vrai? Mais c'est vraiment génial! Je suis super heureuse pour toi. » Lui rendant le sourire qu'elle m'avait fait, j'hochais la tête sur le côté. « Merci... » Il fallait dire que c'était mon amnésie qui nous avait permis de nous rencontrer et de devenir amis. « C'est sur que c'est bizarre et je pense que dans le fond, ça m'a quelque peu changé... Enfin. Je parle trop de moi. » Marquant une pause en riant doucement, je reprenais dans sa direction. « Rien n'a donc vraiment changé pour toi ? Ni même en amour ? » Même pas cinq minutes que nous nous étions retrouvés que je me montrais déjà bien curieux.

Parfois, j'aurai voulu avoir le pouvoir de lire dans les pensées des autres, pour éviter de faire encore et encore des gaffes. Malheureusement, je ne possédais pas ce pouvoir, et en ma condition humaine, seul semblait possible de faire des erreurs. Encore et encore. Assis sur un muret, il me racontait désormais ce qu'il avait vécu ces dernières semaines et m'expliqua par la suite tout ce qui concernait son demi-frère. Il me fallait suivre, mais j'y arrivais plutôt bien, faisant le lien entre chaque information. Lorsqu'il énonça son nom, j'eus beau réfléchir quelques instants, je ne le connaissais pas. Et pour ce qui était des hypothèses du pourquoi du comment.. il y avait effectivement plusieurs solutions mais.. laquelle donc était la bonne? « Je vois.. C'est.. assez compliqué, tout ça. Cependant, je ne connais personne qui ne se nomme ainsi. Tu l'as.. rencontré, j'imagine? » Parce qu'apprendre était une chose, le voir en était une autre, n'est-ce-pas? Par la suite, il avoua avoir retrouvé la mémoire. Notre amitié s'étant "fondée" sur son amnésie, il est vrai que c'était étrange d'entendre ça aujourd'hui. Cela dit, c'était une nouvelle des plus joyeuses. « C'est sur que c'est bizarre et je pense que dans le fond, ça m'a quelque peu changé... Enfin. Je parle trop de moi. » Changé? Enfin oui, bien sûr, se remémorer de certaines choses peut.. bousculer l'équilibre psychologique, donc engendrer une prise de conscience de certains faits et.. Enfin en tout cas, depuis que notre conversation avait débutée, il ne me semblait pas avoir changé. « Rien n'a donc vraiment changé pour toi ? Ni même en amour ? » Esquissant un sourire, je répondis alors. « Tu es toujours aussi curieux, pour moi, tu n'as pas changé. » ris-je doucement avant de reprendre. « Mais.. non, rien n'a changé pour moi, ou alors je ne m'en suis pas rendue compte. En amour tout particulièrement, c'est un calme plat! » En fait, depuis que j'avais quitté la Pologne - et mon copain, en réalité, bien que nous n'étions jamais restés en contact depuis -, tout ce qui touchait à l'amour me redevenait inconnu. C'est triste dans un sens, mais d'un autre côté, je n'y faisais plus réellement attention, désormais. Je préférais de profondes amitiés qu'un amour superficiel. Et de loin.

Ma vie n'était pas simple à raconter. Enfin, elle n'était pas simple du tout mais à raconter elle était pire que tout. Et la je devais reconnaître et supposer que peut-être Despe finirait-elle par me prendre pour un fou. L'accident qui m'avait coûté un an de ma mémoire n'avait pas été de ma faute certes, et celui qui m'avait permis de la récupérer non plus mais l'expliquer à des personnes externes à ma vie pouvait porter à confusion. En somme, celui qui me raconte de tels trucs, je le prends pour un malade mental. Néanmoins, Despe semblait montrer une certaine compréhension à ce que j'étais en train de lui raconter malgré notre désaccord datant d'il y a un mois et notre réconciliation récente. « Je vois.. C'est.. assez compliqué, tout ça. Cependant, je ne connais personne qui ne se nomme ainsi. Tu l'as.. rencontré, j'imagine? » Hochant la tête, je me rendais compte que l'épisode sur mon frère n'était pas le plus pénible à raconter. « C'est exact...Un charmant jeune homme si tu veux mon avis. Grand et bien foutu. On se ressemble pas du tout physiquement et je ne retrouve aucun trait de ma personnalité en lui mais apparemment nous sommes frères alors bon... Je te le présente si tu veux ? » Haussant plusieurs fois d'affilé les sourcils avec un sourire carnassier, j'apprenais bien qu'après que sa vie sentimentale n'avait pas changé. « Tu es toujours aussi curieux, pour moi, tu n'as pas changé. Mais.. non, rien n'a changé pour moi, ou alors je ne m'en suis pas rendue compte. En amour tout particulièrement, c'est un calme plat! » Je tournais mon visage vers le sien afin de la regarder. « Heureusement que je n'ai pas changé... » Me mettant à rire, je repris : « Quoi que être moins curieux et maladroit, mais plus charmant ce serait pas du luxe. » Je me mis à sourire avant de me lever du petit muret. « Mais comment ça se fait que ce soit le calme plat quoi...Tu es super jolie ! Et tu vaut le coup quoi..» Marquant une pause, je secouais la tête en toussotant en me rendant compte de mes paroles, ne voulant pas la géner. « Tu as du temps devant toi ? On pourrait peut-être fêter nos retrouvailles dignement ? Genre...Aller boire un verre ou quelque chose d'autres ? » En espérant qu'elle veuille bien de ma compagnie évidemment durant ce Summer Camp.

Je suis connue sur le campus pour trois types de choses; être une élève studieuse, être une riche héritière, et être une fille au coeur ouvert. Et si loin de moi était l'envie de juger les personnes qui me contaient leurs histoires, je laissais plutôt les autres le faire; je suis loin d'être une langue de vipère, mes proches peuvent facilement le confirmer. Ainsi, j'avais développé un caractère assez compréhensif face à toute sorte de situations; et puis, après tout, je crois que je commence à m'habituer aux récits de Théophyl, même si pour rien au monde je ne voudrais vivre la même chose. Rien que le fait qu'il réussisse encore à être si enjoué me laissait presque admirative. « C'est exact...Un charmant jeune homme si tu veux mon avis. Grand et bien foutu. On se ressemble pas du tout physiquement et je ne retrouve aucun trait de ma personnalité en lui mais apparemment nous sommes frères alors bon... Je te le présente si tu veux ? » La génétique ne fait pas tout, après tout. Enfin, je pouvais parler, si j'avais eu un frère ou une sœur, son éducation aurait tellement ressemblé à la mienne qu'il aurait finalement eu le même besoin de liberté, et d'aller à l'encontre des règles. A moins d'être un sacré fayot. « Je pense que j'aurai tout le loisir de le rencontrer à l'avenir. » répondis-je en souriant. Après tout, "on a tout le temps devant nous", non? S'il est à Harvard, sûrement tomberai-je sur lui un jour, il n'y avait pas l'ombre d'un doute. « Heureusement que je n'ai pas changé... Quoi que être moins curieux et maladroit, mais plus charmant ce serait pas du luxe. » « T'inquiète pas va, t'es bien comme t'es! » dis-je dans un sourire. En fait, je n'aimais pas que les gens changent sans prendre garde, j'avais toujours eu l'impression de perdre mes repères, même si je connaissais ces personnes depuis toujours. Enfin, par changement, j'entends bien sûr qui se remarque réellement, car tout le monde change, au fil du temps. Je le vis alors se lever du muret, le suivant des yeux avant de croiser son regard. « Mais comment ça se fait que ce soit le calme plat quoi...Tu es super jolie ! Et tu vaut le coup quoi..» Cinq secondes. C'est le temps qu'il m'a fallu pour réagir, après être restée silencieuse, mon regard toujours planté dans le sien. Puis, je baissai la tête, esquissant un sourire. « Ca doit être du au fait que tout le monde ne pense pas comme toi. » répondis-je en relevant la tête. « Tu as du temps devant toi ? On pourrait peut-être fêter nos retrouvailles dignement ? Genre...Aller boire un verre ou quelque chose d'autres ? » Je ne prévoyais jamais rien à l'avance, pour avoir la liberté de changer au dernier moment d'avis. C'était comme ça que je vivais mon summer camp. « J'ai tout mon temps! Et je suis partante, mais je te laisse choisir où tu veux aller, parce que niveau sens de l'orientation, je crois qu'il vaut mieux en pas se fier à moi. » soupirai-je tout en souriant. Ah ça non, j'étais pas une référence lorsqu'il s'agissait de devoir de repérer.

Me retrouver en compagnie de Despe après un mois à avoir pensé qu'elle me détestait était quand même une chose étrange. Je ne pouvais que la fixer avec mon regard vert et lui donner quelques explications sur ma vie et en attendre de la sienne. Oh, je ne voulais certainement pas la brusquer et me montrer trop intrusive dans sa vie personnelle, mais après tout, elle avait toujours été une personne que j'appréciais beaucoup et qui m'avait toujours beaucoup aidé lors de mon amnésie. Lui dire que j'avais récupéré la mémoire n'avait été pour moi, que la suite logique pour pouvoir faire évoluer notre amitié. « Je pense que j'aurai tout le loisir de le rencontrer à l'avenir. » La perspective de rencontrer mon demi-frère ne semblait pas plus l'enchanter que d'aller rendre visite à sa tante la plus ringarde et j'haussais les épaules en lui rendant son sourire, l'observant toujours. Je l'avais toujours considéré comme une jeune femme innocente et mise de côté. Sous le soleil du Summer Camp et avec une robe, elle semblait toute autre. Presque trop désirable d'ailleurs. « T'inquiète pas va, t'es bien comme t'es! » Fronçant les sourcils face à ses paroles, je repris à mon tour : « Merci, je suppose. » Évitant de peu d'exploser de rire. J'étais néanmoins curieux. Lors du bal, elle s’était retrouvée seule sans avoir dansé une seule danse avec un homme, je m'étais alors senti sans la moindre vanité comme un héros qui venait la secourir de son ennui. Notre conversation n'avait pas été très longue ce soir-là, mais elle m'avait permis de me détendre un peu. D'ailleurs, comment ne pas se détendre avec ce genre de fille à nos côtés ? Elle était en définitive, un vrai régale pour les yeux. Régale qu'elle même ne semblait pas voir. « Ca doit être du au fait que tout le monde ne pense pas comme toi. » Le fait de la voir limite fuir mon regard, me fit pencher le visage sur le côté, l'observant toujours plus. « C'est parce que le monde est fou et aveugle. Mais moi, je le pense et entre nous deux, ça suffit. » Lui faisant un clin d’œil, je me relevais en lui proposant d'aller boire un verre, afin de bouger un peu. « J'ai tout mon temps! Et je suis partante, mais je te laisse choisir où tu veux aller, parce que niveau sens de l'orientation, je crois qu'il vaut mieux en pas se fier à moi. » Oui, non parce que je commençais très sérieusement à me faire chier et je voulais un peu changer d'air mais avec la jeune femme, cela ne pouvait être que mieux. « Viens..Il y a l'entrée d'une plage pas très loin, et au milieu, un charmant kiosque qui vends des cocktails de rêve. J'ai vu ça ce matin, en faisant mon jogging. » Me mettant ensuite à marcher en sa compagnie, l'on passa près d'un marchand de glace. « Oh... Ça fait longtemps que je n'en ai pas mangé une ! Viens, je t'invite. » Réalisant un sourire dans son attention, je lui pris la main en me rapprochant de l'endroit comme pour l’empêcher de refuser mon offre.

Lui reparler ainsi, de choses et d'autres sans se soucier de quoi que ce soit, je n'aurai pas pu l'imaginer le soir précédent. Et pourtant, j'étais bien là, avec lui, à parler de ma vie, de la sienne, de tout ce qui avait ponctués nos existences depuis le début, voire avant, du Summer Camp. Et si lui avait sûrement bien plus à dire que moi, j'avoue prendre plaisir à écouter ses anecdotes, auxquelles je prêtais toujours attention. « Merci, je suppose. » Je faisais parti de ces personnes qui aimaient les autres telles qu'elles étaient, avec leurs qualités et leurs défauts. Enfin, bien entendu, il y a avait certaines personnes qui, autant de qualités auraient-elles, ne rentreraient jamais dans mon cercle d'ami, ne m'adresserait seulement jamais la parole; on ne vit pas sans ennemis. « C'est parce que le monde est fou et aveugle. Mais moi, je le pense et entre nous deux, ça suffit. » Certes. Je lui répondis d'un sourire, avant de me lever à sa suite, répliquant également être un certain boulet lorsqu'il s'agissait d'orientation. J'étais sûre de finir par me perdre, un de ces jours. « Viens..Il y a l'entrée d'une plage pas très loin, et au milieu, un charmant kiosque qui vends des cocktails de rêve. J'ai vu ça ce matin, en faisant mon jogging. » Si je ne l'avais pas suivi, qu'aurais-je fait de ma soirée, en réalité? Sûrement pas grand chose. Sûrement aurais-je été retrouver quelqu'un; allez savoir qui, dans un bar en ville, ou serais-je rentrée au bateau rattraper le sommeil que j'avais accumulé à force de rester éveillée jusqu'à pas d'heure. C'est les vacances, que voulez-vous. « Je te suis! » répondis-je d'un ton enjoué. De toute manière, on ne passait jamais que du bon temps qu'en compagnie de personnes que l'on appréciait, non? Être seule ne m'attirait pas, mais alors, pas du tout, alors j'étais bien décidée à profiter de tous les moments que l'on m'offrait en compagnie de personnes que j'appréciais; en l'occurrence, Théophyl, avec qui j'avais 'du temps à rattraper', dans un sens. Tandis que nous marchions, nous passâmes devant un marchand de glace, et Théo attrapa ma main avant de m'y entraîner avec lui. « Oh... Ça fait longtemps que je n'en ai pas mangé une ! Viens, je t'invite. » « Comment dire non à une telle proposition? » répondis-je dans un léger rire. Je crois que pour moi aussi, cela devait faire longtemps que je n'avais pas touché à une glace; disons qu'à Cambridge, ce n'est pas tant de mise, du moins durant l'année scolaire.

Qu'en aurait-il été de ma soirée si jamais je n'aurai pas croisé Despe en ce magnifique moment et lieu avec un soleil qui commençait déjà à aller se coucher ? Qu'en aurait-il de ma soirée si jamais je n'avais décidé de me retourner pour lui faire face en l'entendant prononcer mon prénom ? Aucune idée, mais je me ressentais plutôt satisfait de la tournure que prenait les événements. Après tout, je l'avais toujours apprécié cette jeune femme et l'avoir perdue de mon champs de vision m'avait beaucoup attristé, je devais le reconnaître. Je devais néanmoins constater qu'elle n'était pas très bavarde et que lui faire parler d'elle me coûtais parfois un bras. Mais elle essayait de s'ouvrir et ses façons d'agir n'avaient pas changé pour mon plus grand contentement. Lorsque je lui proposais de changer d'endroit et que plutôt que d'être assit dans un coin, nous pouvions aller boire un cocktail sur la plage, l'attente de réponse me laissa perplexe sur le fait qu'elle n'accepte ou pas et j'attendis un peu en réalisant une grimace indécise pour avoir une réponse de sa part. « Je te suis! » Ainsi, je réalisais un soupire de soulagement, me rendant subitement compte que le fait que Despe accepte, me redonnait une toute autre vision des choses sur notre nouvelle amitié renaissante. Comme un phœnix qui renaîtrait de ses cendres pour mieux vivre sa vie. J’espérais d'ailleurs, que telle amitié dure aussi longtemps que possible et qu'aucune dispute ne revienne l'entraver et alors que nous étions déjà en marche pour changer d'endroit, nous passâmes devant un marchant de glace, lequel me poussa à prendre précipitamment la main de la jeune femme afin de la conduire avec moi devant ledit marchant de glace sans réellement lui demander son avis. « Comment dire non à une telle proposition? » Le léger rire qu'elle laissa échapper ne pus que me faire sourire d'avantage tandis que je me tournais vers elle. « Ah..donc à quelle genre de proposition dirais-tu non ? » Haussant plusieurs fois d'affilé les sourcils avec un sourire suggestif, je faisais pertinemment allusion à une proposition qui ne nécessite deux personnes fortement rapprochées mais je ne cherchais que dans le fond à la taquiner. Saluant ensuite le marchant, je me tournais vers Despe. « Alors quel parfum aimerais-tu ? »