Après l'effort, le réconfort (PANKIRA)

Je savais parfaitement que j'étais en train de le provoquer en étant nue comme ça devant lui. Sans m'en rendre compte on était devenus proches en un temps record lui et moi et peut-être qu'on avait tous les deux besoin d'un moment de réconfort. Mais je ne m'étais pas attendue à ce genre de scénario. Je savais que ça ne servait à rien que je cache ma poitrine alors que tout le reste était visible. Mon cœur ratait un battement quand il s'approcha de moi, je ne savais pas si il tenterait autre chose avec moi mais je n'avais pas peur... J'avais vu pire qu'un rapprochement cet après-midi et on méritait mieux que ça "Je sais...je sais que je te provoque et que je devrais pas...".

Mais pourquoi tu le fais, alors ? Je vais devenir fou, moi. Je fermais un peu les yeux en soufflant ma frustration. J'étais pas un sur-homme; y a un moment où je finirais par céder à la tentation. Et j'crois que ça allait pas tarder. Je plantai de nouveau mon regard dans le sien, la fixant quelques secondes de manière presque agressive. Sauf que c'était un supplice bien particulier que j'avais envie de lui faire subir. Fallait que je sorte. Fallait que je m'éloigne vite fait.

Malheureusement, j'crois que mon corps avait cessé de m'écouter.
Je continuais de me rapprocher malgré moi, jusqu'à effleurer ses lèvres avec les miennes, sa poitrine avec mon torse. Je lui volai un baiser, furtif, puis un second. L'alcool, comme la chaleur, tout ça m'était déjà largement monté à la tête et j'avais bien du mal à me poser des questions. Je posai une main sur sa hanche, crispant mes doigts sur sa peau à mesure qu'elle me faisait perdre la tête.

Il faisait chaud, j'avais chaud et envie de me laisser embrasser par lui... Il rapprochait encore plus son visage du mien et finit par m'embrasser furtivement. Puis il m'embrassait une seconde fois, je ne pouvais que lui rendre son baiser... Les battements de mon cœur s'accéléraient, j'allais perdre la tête et j'avais de plus en plus chaud. Sa main sur ma hanche me fit frissonner malgré la chaleur provoquée par l'eau qui coulait sur nous... Je venais chercher ses lèvres et mes mains se posèrent finalement autour de son cou... "Tu veux me faire perdre la tête toi aussi?"

" Oh que oui. " murmurai-je. J'aurais voulu qu'elle m'arrête, qu'elle me repousse ou me gifle. C'aurait été plus simple. Mais à la place, elle passait ses mains dans ma nuque. J'pensais plus pouvoir faire marche arrière.

Je pensais.
Mais je changeai vite d'avis quand l'eau passa de presque brûlante à un froid... glacier. En une demi-seconde. Ce qui réussit à me rafraîchir les idées et me faire revenir sur terre en un instant. Dans la foulée, je coupai l'eau, sortis rapidement de la douche et attrapai une serviette que je nouai autour de ma taille. Bordel. Ca m'avais surpris. Je passai également une serviette à Pandora. J'devais avoir l'air un peu déstabilisé. Pour le coup, j'comprenais pas ce qu'elle me voulait. Les filles... ce grand mystère. Je soupirai et récupérai ma chère bouteille de tequila.

Je ressentais des frissons malgré la chaleur de nos corps et malgré la chaleur de l'eau qui coulait sur nous. J'avais clairement l'impression que j'allais céder à la tentation et vivre ma première fois avec lui sous la douche. Ce qui serait original je vous l'accorde. Je cherchais son regard, puis on a vite été ramenés à la réalité, de l'eau froide se mit à couler et Akira fut le premier à quitter la douche. Si j'étais frustrée ? Peut-être bien mais je ne voulais pas le montrer. J'attrapais la serviette qu'il me tendais et sortais à mon tour de la salle de bain. J'arrivais près de lui après avoir mis des vêtements propres, ou plutôt un vieux pyjama, un peu inquiète "Qu'est ce qui se passe ?" alors que je récupérais à mon tour ma bouteille de vodka.

J'enfilai mon boxer et le bas de jogging qu'elle m'avait filé avant de replacer plus ou moins mes cheveux mouillés. Quand Pandora revint vers moi, j'eu un regard un peu sévère. " Je ne suis pas ce qu'on appelle un mec bien. Si tu veux coucher avec moi, c'est sans problème, mais faut pas t'attendre à quoi que ce soit de plus. " J'voulais être clair. Sincèrement, je l'aimais bien, elle était pas comme toutes les autres pimbêches de la fac. Mais j'voulais pas d'attache et surtout pas de copine. J'me disais que si j'étais sa première fois, elle chercherait forcément ce genre de trucs, même si au fond je ne savais pas dans quel état d'esprit elle était.
J'étais trop gentil avec elle.

Je ne m'attendais pas à ça, mais c'était pire que la douche froide en fait. Enfin je savais pas trop c'que je ressentais pour lui, mais là il avait tout du parfait abruti qui vous marche et vous écrase le coeur. Enfin je ne dis pas que je suis déjà sous son charme, loin de là, c'est juste que je ne m'attendais pas à ça. Je soupirais avant d'lui lancer un regard neutre " Attends, ça n'est pas parce que on a pris un début de douche ensemble et qu'on s'est embrassés deux trois fois que j'ai forcément envie de coucher avec toi. Je sais que t'es pas un mec pour moi et moi ma première fois j'veux que ce soit avec un mec bien et qui a des principes. T'attends pas à me revoir à poils devant toi." fis-je la gorge serrée, en essayant de me mettre en tête que je ne devais pas céder pour si peu avec lui. "T'as vraiment cru que je voulais coucher avec un type qui n'a que des histoires d'un soir pour ma première fois ? Tu te trompes mon vieux." J'voulais être blessante avec lui tout simplement pour ne pas lui montrer qu'il commençait à me plaire...ne serait-ce qu'un petit peu.

J'me renfermais. C'était vrai, je n'avais eu que les plans d'un soir. J'peux pas dire que ça ne me satisfaisait pas. C'était facile, sans prise de tête. Pas comme là. Et j'avais franchement du mal à la croire quand elle disait ne pas avoir voulu plus que des baisers plus tôt. " Faut croire que je suis un obsédé, pour croire qu'une fille qui se met à poil devant moi a envie de sexe. " J'étais sarcastique. Et je m'énervais. Elle m'énervait.

J'sortais de la salle de bain; ça me saoulait. Elle avec ses soit-disant valeurs à la con. Cette journée toute entière. J'en avais ma claque. Je finis de m'essuyer les cheveux sur son canapé.

Je restais dans la salle de bain, j'avais même pas le courage de me prendre la tête avec lui après cette journée éprouvante. J'en pouvais plus. J'finirais bien par craquer un moment ou un autre. J'aurais jamais dû me mettre à poil devant lui, ça ne me ressemblait pas, tout ça ce n'était pas moi. J'étais énervée, énervée parce que j'étais attachée à lui et qu'il avait été le héros du jour. Je n'étais jamais tombée amoureuse de quelqu'un, parce que j'avais des principes stupides et parce que j'avais peur d'être blessée. Je n'étais même pas amoureuse de Akira mais il avait déjà réussi à me blesser. Je ne savais pas si je devais le rejoindre, s'il allait m'envoyer chier. J'pleurais, putain j'pleure trop en ce moment à cause de lui. Finalement je sors de ma chambre, les yeux rougis, j'lui adresse même pas un regard et je bois des nouvelles gorgées de vodka. Ouais je buvais pour oublier, oublier que le crétin assis sur mon canapé commençait à me plaire.

"Si tu veux passer la nuit ici tu peux dormir sur le canapé. Si tu veux partir, j'te retiens pas non plus... j'veux juste que tu saches que je suis désolée de ne pas être une fille facile comme toutes les autres que tu as pu avoir dans ton lit. J'en ai marre de me prendre la tête avec toi alors que au final on se connait à peine toi et moi. J'apprécie de passer du temps avec toi mais ça s'arrête là. J'ai pas envie d'me mettre à pleurer pour un abruti de ton genre. Et encore moins te donner ce que j'ai de plus précieux."

J'voyais bien qu'elle avait les yeux rouges. J'crois que ça me faisait culpabiliser. Etait-ce elle qui était trop sensible ou moi qui ne l'était pas assez ...? J'en savais rien. J'avais juste envie qu'elle la mette en sourdine. J'pouvais rentrer, j'étais bourré mais ça ne m'avait jamais empêcher de conduire. J'hésitais. A rester ou non. Ca me faisait comme un pincement au coeur de me dire qu'on se quitterait là dessus. Seulement, j'étais convaincu de ne pas être le seul fautif, pour une fois.

J'me relevai et lui pris la vodka des mains. " Tu vas te rendre malade. " Je soupirais en la reposant sur la table. " Et mon but n'est pas de te faire pleurer. Ni de coucher avec toi. J'sais pas ce que je fous ici, à vrai dire. " J'suppose que j'appréciais sa compagnie. On s'amusait bien. Mais voilà, belle comme elle était, si elle se mettait à jouer avec le feu comme elle l'avait fait, je ne pouvais pas garantir de ne rien tenter.