viendra- viendra pas ... with calvin

Sienna marchait calmement sur le trottoir jusqu’au point de rendez-vous qu’elle avait donné à Calvin. Bientôt un an qu’elle ne l’avait pas vu, sans compter qu’elle n’avait pris le temps de l’appeler qu’une seule fois à son arrivée en Ecosse.  Elle n’avait pas touché terre, appris des nouvelles déstabilisantes et s’occuper de son père n’avait pas été chose facile mais ce n’était pas une excuse. La jolie blonde s’était comportée comme une enfant gâtée, et elle avait à présent beaucoup de choses à se faire pardonner. Calvin avait paru plutôt froid au téléphone quand elle lui avait proposé ce rendez-vous et elle ignorait même si il allait s’y rendre. Leur amitié serait sans doute ébranlée mais elle ferait tout pour arranger les choses. Sienna s’avança près de la grande roue.  Celle-ci tournait à vive allure, à lui en donner la nausée,  et les hurlements des petits et grands s’élevaient dans les airs. Il était 20h et il faisait presque déjà nuit mais les ampoules colorées de la grande roue éclairait la rue comme une nuit de pleine lune. Absorbée par ce spectacle, elle sursauta lorsqu’elle sentit une main se poser sur son épaule. Le cœur battant, elle se retourna et tomba nez à nez avec un jeune homme qu’elle reconnut sans peine.  Calvin ! Je n’étais pas sûr que tu viennes… Elle lui sourit honnêtement, plongeant son regard dans celui de Calvin, heureuse de le retrouver. A ce moment elle réalisa que son ami lui avait vraiment manqué.
 
 
 

J’avais été surpris de recevoir un appel d’une vieille amie. Je n’avais pas vu Sienna depuis au moins un an. Elle avait été prise par sa vie en Ecosse et m’avait donné peu de nouvelle. Je ne pouvais pas lui en vouloir, car j’étais aussi fautif qu’elle. Avec tous ce qui c’était passé, je n’avais pas eu le temps de lui envoyer un mail pour prendre des nouvelles, mais pas seulement. Je n’y avais pas non plus pensé, à cause des récents évènements. Entre ma séparation avec Milena, mon mariage et le fait que j’avais quitté mon poste de professeur à Harvard pour m’occuper pleinement de mon entreprise, je n’avais pas eu le temps. Finalement, nous allions nous retrouvé en début de soirée, après un an de séparation. Enfin ! Pour ce soir, j’étais rentré à Central Square pour me changer. Les nuits étaient beaucoup plus fraiche que les après-midi. Surtout que nous étions en juin. C’est donc vêtue d’un fin pantalon noir et d’un t-shirt bordeaux, que je me dirigeais vers le lieu de notre rendez-vous. Sienna avait choisis la grande roue. Un endroit plutôt bruyant, mais appréciable au regard. Rapidement, j’arrivais à la discerner dans la foule avec ses longs cheveux blonds. Posant une main sur son épaule, je la surprenais dans un moment de réflexion. « Calvin ! Je n’étais pas sûr que tu viennes… » Pensait-elle vraiment que je n’allais pas venir ? « Pourquoi manquerais-je l’occasion de te revoir ? » Un fin sourire sur mes lèvres, je déposais un baiser de retrouvaille sur sa joue. Sienne était toujours aussi ravissante que dans mon souvenir.
 
 
 

Les paroles rassurantes de son ami lui donnèrent du baume au cœur, et d’un coup elle fut un peu soulagée. Peut-être que tout se passerait comme s’ils ne s’étaient jamais quittés finalement ? Peut-être qu’elle s’était inquiétée pour rien ? Sienna avait tellement redouté ces retrouvailles de peur qu’elles ne se passent mal que Calvin pouvait sans doute percevoir son cœur battre la chamade. Avec délicatesse il releva son menton, puis il déposa un baisé sur sa joue d’une tendresse inimaginable. Elle avait oublié à quel point cet homme charismatique savait être tendre et elle fut l’espace d’un instant, parcourue par un doux frisson. Elle releva les yeux vers lui et sourit à ses paroles, un peu gênée. « Je ne suis pas très douée pour les excuses mais… je m’en veux te t’avoir laissé sans nouvelle. J’espère que tu n’en veux pas trop. » Sienna n’était pas du genre timide pourtant ce soir elle avait du mal à affronter le regard du jeune homme et ne sentait pas très à l’aise. Sans doute parce que depuis quelques temps beaucoup de choses avaient changé dans sa vie, elle avait appris l’existence de sa sœur, la véritable histoire de sa famille, puis son père était tombé malade… a vrai dire elle ne se sentait plus vraiment bien dans sa peau bien qu’a première vue elle ressemblait à une femme fatale qui s’assumait pleinement. Revoir son vieil ami lui ferait sans doute le plus grand bien. C’était seulement bizarre, de se retrouver ici face à lui après tout ce temps. Sienna se mit à marcher, sans destination précise, vêtue de sa belle robe noire assez moulante qui découvrait ses jambes parfaites. Elle sentit Calvin emboiter le pas à ses côtés. Elle remit délicatement une mèche de ses cheveux blonds derrière ses oreilles, un peu nerveuse. « On a beaucoup de choses à rattraper je crois… qu’est-ce que j’ai loupé pendant mon absence ? »

« Je ne suis pas très douée pour les excuses mais… je m’en veux te t’avoir laissé sans nouvelle. J’espère que tu n’en veux pas trop. » Je ne lui en voulais pas dans la mesure où j’avais fait la même chose. Vraiment, elle n’avait pas à s’inquiéter de cela. « Je suis aussi fautif que toi » Côte à côte, je levais ma tête vers la grande roue. De là, on pouvait voir les lumières qui provenaient des différentes cabanes. Les gens criaient, parlaient et tout cela dans une humeur joyeuse. Ce soir, j’avais la sensation que nous étions comme deux étrangers. Peut-être que cela ne durerait pas. En fait, tout dépendait de Sienna. Elle avait l’aire différente. Ce n’était pas la même femme extravertie et joyeuse. Non, elle était beaucoup plus timide. Du coin de l’œil, je la vis se mettre en mouvement. Aussitôt, je lui emboitais le pas. Le temps que je la rattrape, mon regard c’était posé sur sa robe échancrée sur le côté. De ce côté-là, rien n’avait changé. Elle était toujours aussi séduisante qu’avant. « On a beaucoup de choses à rattraper je crois… qu’est-ce que j’ai loupé pendant mon absence ? » me disait-elle, alors que je la rattrapais enfin. Ah ! La question fatidique. Comment allais-je lui résumé la situation. « Pas mal de chose. J’ai quitté mon poste de professeur en janvier et je suis retourné en Russie pour me marier. A part ça, je dirige complètement l’entreprise familiale avec mon père. Vu que mon grand-père a enfin pris sa retraite. » En fin de compte, son arrêt cardiaque avait eu l’effet de le faire réfléchir. « Ah et je vais prendre des cours à Harvard à la rentrée » J’avais parlé d’une voix calme et sans aucune émotion, car c’était ainsi que je fonctionnais. Je ne voulais pas lui montrer, que j’avais souffert d’avoir rompu avec Milena ou que cette histoire de mariage m’agaçait totalement. « Et toi alors ? Comment va ton père ? »
 
 
 

Oui c’était qu’il était aussi fautif qu’elle. Il n’avait pas non plus de nouvelles mais Sienna avait tellement été occupé durant cette année misérable qu’elle ne s’en était presque pas rendu compte. Il est vrai qu’elle avait souvent pensé à lui. Elle ne parlait jamais à personne de ce qui pouvait parfois se passer entre eux deux, même pas à ses amies les plus proches. Elle s’en faisait un secret fabuleux qu’elle pouvait projeter sur son écran mental certain soir d’insomnie, comme ça avait souvent été le cas cette année. Calvin la suivait tout en lui tenant un bref résumé de cette année, qui visiblement n’avait pas été toute rose pour lui non plus. Elle s’arrêta et se mit face à lui, l’air désolé d’entendre tout ce qu’il venait de lui raconter. Elle se doutait que le sujet Milena n’était pas à aborder, elle savait combien il tenait à elle. Elle ne fit donc aucune remarque à son sujet. Quant à ce mariage, il était seulement envisagé un moment du départ de Sienna. Il s’était donc réellement marié ? Même s’il faisait de son mieux pour masquer ses émotions, Sienna le connaissait assez pour comprendre que toutes ces histoires l’agaçaient au plus haut point et qu’il n’avait sans doute pas envie d’en parler maintenant. Cependant elle essaya de trouver quelques points positifs à mettre en valeur afin qu’aucun blanc ne s’installe entre eux. «Je… suppose que les félicitations sont de rigueur pour le mariage… » Ou pas. Elle changea vite de sujet. « C’est super pour l’entreprise ! Je suis très fière de toi. C’est courageux de reprendre des cours. Je suis sûr que tu seras à la hauteur des espérances de ton père. J’espère que ton grand père va mieux…» Elle reprit sa marche se dirigeant vers une petite buvette qui servait de l’alcool comme il faut à en juger par l’état des quelques demeurés qui titubaient devant. « Tu veux boire quelque chose ? » Elle avait très bien entendu la question de Calvin sur son père seulement il serait sans doute plus simple pour elle de se délier la langue après quelques verres d’alcool.

«Je… suppose que les félicitations sont de rigueur pour le mariage… » Ironique, n’est-ce pas ? De ma bouche, s’élevait un léger rire. En effet, on pouvait me féliciter. Ma femme n’était pas déplaisante. Une jolie blonde aux courbes magnifiques. Seulement, je la trouvais beaucoup trop coincée. Elle était gentille, mais sa personnalité ne me convenait pas. Sans compter, qu’elle adorait être une femme entretenu par son mari. « C’est super pour l’entreprise ! Je suis très fière de toi. C’est courageux de reprendre des cours. Je suis sûr que tu seras à la hauteur des espérances de ton père. J’espère que ton grand père va mieux…» Qu’elle ne s’inquiète pas pour mon grand-père. C’était un dur à cuir. Et honnêtement, j’étais ravie de ne plus l’avoir dans mes pieds. Il était insupportable et autoritaire. «Merci. Oh, il va très bien comme toujours. Je t’avouerais qu’on a eu du mal à lui faire prendre sa retraite. » Il était tenace le vieux ! Alors, que nous marchions, nos regards se posaient en même temps sur un stand d’alcool. « Tu veux boire quelque chose ? » Je n’étais pas contre l’idée. « Pourquoi pas et c’est moi qui invite »[/color] Hors de question qu’une femme paye en ma présence. M’approchant du stand, je la laissais prendre sa commande, tandis que je réclamais une vodka redbull. Payant le vendeur, j’intimais Sienna de me suivre dans un endroit un peu plus tranquille. Posant ma main dans le creux de ses reins, j’avançais à ses côtés, avant de déboucher sur un banc près d’un réverbère. D’ici, on pouvait entendre les clameurs de la foule. « Tu ne m’as pas dit, comment c’était en Ecosse ? » J’étais aussi, très curieux de savoir pourquoi elle était revenue. Est-ce que son père allait mieux ?
 
 
 

« Je t’avouerais qu’on a eu du mal à lui faire prendre sa retraite » Sienna adressa un petit sourire en coin a Calvin lui faisait comprendre qu’elle avait saisi que l’infarctus de son grand père était tombé au bon moment. Elle ne connaissait pas ce vieil homme mais d’après ce que Calvin avait pu lui dire sur lui, il n’avait pas l’air commode ! Sienna commanda sa vodka tonique après avoir fait un petit clin d’œil au serveur et son ami se proposa de payer la commande. Elle avait oublié à quel point Calvin pouvait être galant et bien élevé avec les femmes. [quand il le voulait] C’était aussi pour cela qu’elle l’appréciait autant, avec elle il était toujours très à l’écoute et un respect mutuel s’était peu à peu installé entre les deux jeunes gens. La jolie blonde saisit son verre et bredouilla un « merci » maladroit au moment où elle sentit la main de Calvin au creux de ses reins. Sienna était une femme qui collectionnait les petits amis et les aventures mais il fallait avouer que ça faisait un moment qu’elle n’avait pas été aussi proche d’un homme. Elle avait consacré son année à régler bien d’autres problèmes. Elle le laissa faire, lui adressant un petit sourire. Elle se laissa guider vers un banc un peu à l’écart de toute cette euphorie. C’était reposant. Elle avala la moitié de sa vodka tout en asseyant à ses côtés. Décidément, il insistait. « L’Ecosse c’était… » Elle haussa les épaules. « J’ai passé beaucoup de temps avec mon père. C’est un cancer. Du colon. Il a fait une péritonite la dessus et ça a failli bien mal se finir. Il est resté hospitalisé un bon bout de temps. L’épisode aigu est terminé, le cancer… » Elle haussa nouveau les épaules et termina son verre après quoi elle posa ses yeux sur son ami. « le cancer est en cours de traitement. C’est en bonne voie j’espère. J’ai profité de mon retour pour lui poser pas mal de questions sur Lily, ma mère… Et je suis rentrée. J’ai mes études à terminer, je peux ne pas rester près de lui indéfiniment et puis j’ai eu soudainement envie d’apprendre à connaitre ma sœur. » Lily restait encore pour elle un mystère. Mais si elle devait perdre son père, sa seule famille qui lui reste vraiment, alors il serait bon pour elle de savoir qu’elle peut compter sur quelqu’un d’autre, qu’elle n’est pas seul. « Tu dois me trouver un peu ridicule… »

La jeune femme avait hésité avant de me parler de l’Ecosse. Il est vrai que je pouvais être insistant, mais je ne la forçais en rien à me raconter ce qui c’était passé. Finalement, elle me parlait de son père et de son cancer. La bonne nouvelle, c’est que son père avait l’air de combattre le cancer. C’est la deuxième partie qui me laissait sans voix. Sienna me disait être ici pour se rapprocher de sa sœur Lily. Quelle sœur ? J’avais définitivement raté beaucoup de chose. « Tu ne m’avais pas dit que tu avais une sœur » Mon retour à Cambridge était une bonne chose. J’allais pouvoir rattraper tout mon retard. « Tu dois me trouver un peu ridicule… » Buvant une grande lampée de ma boisson, je posais mon gobelet sur le bord du banc. « Tu n’es pas ridicule. C’est compréhensible de vouloir connaitre sa sœur. Ce n’est pas n’importe qui. » Comment aurais-je réagis, si j’avais appris que j’aurais un frère caché ? Me connaissant, cela ne m’aurait pas empêché de vivre, mais j’aurais tout fait pour le connaitre. A mes yeux, la famille était importante et je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour aider ma sœur ou mon frère.
 
 
 

La jeune femme ecarquilla les yeux comme deux soucoupes. Comment avait-elle pu ne pas lui parler de Lily ? C’était insensé ? Calvin était presque la seule personne à qui elle racontait sa vie et elle avait oublié de mentionner l’existence de sa sœur jumelle ? Elle n’en revenait pas. Les choses s’étaient enchainées si vite… « wahou… comment ai-je pu oublier de parler d’elle ? Elle est ici, à Harvard. Elle n’est pas bien difficile à reconnaitre, c’est la même que moi. Ça ne s’est pas très bien passé entre nous au début. J’étais un peu sous le choc et puis… Elle m’a avoué que notre mère était morte par sa faute. Ca a faut beaucoup de choses a digérer d’un coup. Alors J’ai préféré fuir et partir quelques temps. » Elle soupira. « C’est compliqué les histoires de familles. » Et Calvin en savait quelques choses à ce sujet ! Ils s’étaient bien trouvés ces deux-là. « Et maintenant je suis de retour, et bizarrement J’ai envie de rattraper le temps perdu avec elle. Même si je lui en veux pour pas mal de choses… il faudra que je te la présente ! » Sienna sourit a son ami. Puis se leva d’un bon. Elle n’avait guère envie de s’attarder sur le sujet. Elle lui raconterait tout ça une prochaine fois. Ce soir ils avaient tous les deux besoin de se changer les idées, et ils avaient l’occasion de le faire ensemble. Elle tendit la main vers Calvin. Sa timidité avait disparu et après ce petit temps d’adaptation, Il allait retrouver la Sienna qu’il connaissait. « Tu viens beau gosse ? » Lui lança t’elle en donnant un coup de tête en direction d’un stand ou tout le monde avait l’air de boire, danser, et s’amuser. « je crois qu’on a tous les deux besoin de se changer les idées non ? »

En effet, il c’était passé beaucoup de chose. Sienne m’expliquait donc avoir une sœur jumelle, mais que les choses avaient étés compliqués entre elle. Apparemment, elles tentaient de renouer des liens. « D’accord. Ce retour ne peut donc qu’être positif » disais-je en finissant mon verre. Etant russe, j’étais un adepte de la vodka et celle-là, n’était rien comparé à celle de mon pays. Soudain, la jeune femme se levait du banc, avant de glisser quelques mots dans ma direction. « Tu viens beau gosse ? » On dirait bien que ma Sienna était de retour. Me levant à mon tour, je jetais mon gobelet dans la poubelle derrière moi. « je crois qu’on a tous les deux besoin de se changer les idées non ? » Vu les récents évènements de ses derniers jours, je ne pouvais qu’approuver ce qu’elle me disait. « Vos désirs sont des ordres » Prenant sa main, je l’emmenais vers le bar où déjà, plusieurs personnes c’était réunis.