Peut-être avais-je été trop dure avec lui? Je veux dire, il n'avait rien dit, il s'était juste levé et s'était éloigné. Je me mordis la lèvre. Matthéo était venu me voire d'une bonne intention et moi, je l'envoyais jarter comme un malpropre. Je soupirais alors avant de me lever et de le rejoindre à la fenêtre. Je ne le regardais pas, posant mes yeux sur ce ciel qui changeait progressivement de couleur. Bientôt, le soleil sera remplacé par la rondeur de la lune, et demain, je serais de retour à New York City. une nouvelle fois, je lâchais un soupire. « Désolé. »
Le silence régnait dans la Mather House, comme un silence désagréable qui m'oppressait quelque peu, en réalité depuis les heures passées à regarder ma soeur dans le coma à l'hopital je ne supportais plus le silence. Quelques fois j'espérais que mon téléphone sonne pour que ma soeur sorte enfin du coma, comme un appel au secours, une envie d'échanger ma vie à la sienne, de souffrir à sa place et c'était bien pour cela que je comprenais pas pourquoi Elysia pouvait être si malheureuse, bien que je ne savais pas ce qu'elle avait. Elle venait de se poster à côté de moi, en laissant échapper un simple désolé, je ne répondais pas.
Je tournais mes yeux vers lui voyant qu'il ne réagissait pas. Je fronçais tout de suite les sourcils. C'est bon, je m'étais excusée, qu'est-ce qu'il voulait de plus hein? Qu'il était chiant ce Matthéo. Je grinçais limite des dents tandis que je reportais une nouvelle fois mon attention sur l'extérieur. Peut-être que quelque chose n'allait vraiment pas chez lui? C'était possible non? Après tout, il est venu me voir sans même me faire chier mais plutôt pour me demander si j'allais bien. Et moi, je l'avais juste envoyé chier. Je pinçais les lèvres. Bon d'accord, c'était un peu ma faute mais je viens de m'excuser et monsieur ne réagit même pas! Tant pis pour lui. Je pris alors une mine boudeuse et lui enfonça un coude dans les côtes. « J'm'excuse et tu réagis même pas! Tes parents ne t'ont jamais appris la politesse? »
Elysia se trouvait être un mystère à elle seule, une énigme et pourtant je restais là à côté d'elle pendant que son humeur changeait d'une minute à l'autre, je sentais alors son coude s'enfoncer dans mes côtes, grimaçant un instant je finissais par me tourner vers elle la mine grinçante. Désolée mon père est un connard alors vaut mieux pas que je prenne modèle sur lui. Et toi pas trop dur d'être lunatique ? Comment dire qu'on était loin de passer un bon moment, les coups partaient d'un côté puis de l'autre, comme si personne ne souhaitait lâcher l'affaire. Qu'est ce qui t'arrive pour déprimer comme cela ? dis je d'un ton calme et rassurant.
Okay d'accord, peut-être que je n'aurais pas dû lui parler ainsi. Mais d'un côté, je ne pouvais pas savoir qu'il ne s'entendait pas bien avec son père! Et puis, sa mère alors hein? Enfin, je préférais quand même ne pas poser la question, on ne sait jamais si il y a un autre problème caché dessous. Je lui jetais quand même un regard noir quand il me traita de lunatique. Je ne l'étais pas! C'est juste que je n'allais pas super bien, c'est tout. Et cette mauvaise humeur ne faisait certainement pas de moi une lunatique! Il me demanda ensuite ce qui m'arrivait. Je ne fis que soupirer. Je n'osais pas en parler, tout simplement. « J'rentre à New York demain... » C'était tout ce que je pouvais dire.
La tension entre Elysia et moi était toujours palpable, comme si jamais nous n'arriverions à communiquer normalement, c'était étrange, c'était bien l'une des seule qui me mettait dans un tel état. Mais sa voix se faisait de plus en plus faible comme si sa déprime était tellement intense qu'elle avait du mal à mettre des mots dessus, à faire sortir tout ce qu'elle ressentait. New York ! Tout le monde se ferait un plaisir d'y aller et pourtant Ely était loin d'être comblée ... Tu rentres pour combien de temps ? Tu restes pas avec les harvardiens de tout l'été ? Elle semblait triste, j'aurais aimé la prendre un peu dans mes bras pour la réconforter mais j'étais loin d'être assez proche d'elle pour le faire.
Si ça n'en tenait qu'à moi, j'aurais aimé ne pas devoir y retourner. En fait, j'aurais aimé que cette semaine n'existe même pas, ou qu'elle défile en une seconde. Je voulais juste pouvoir l'oublier mais c'était impossible, comme si elle avait été gravée sur ma peau tel un tatouage. Une nouvelle fois, je soupirais. Non, ce n'était qu'une semaine, mais c'était la pire de toute mon existence. Heureusement que je pourrais un peu oublier tout ce mois grâce au Summer Camp. « J'y retourne pour une semaine, je serais présente pour le summer camp. » Bref, il fallait quand même que j'essaie d'oublier un peu. Ou du moins, faire semblant. « Et toi? Qu'est-ce qui se passe? Et ne me dis pas que t'as rien. Si c'était le cas, tu serais déjà en train de m'ennuyer. »
Tu pourras rapidement oublier cette semaine que tu redoutes tellement alors ... et puis une semaine ça peut passer vite ... Tout dépendait ce qu'elle allait faire à New york en réalité, mais en fait si elle voulait pas y aller c'est qu'elle devait s'y rendre ou retrouver des personnes qu'elle n'appréciait pas réellement. Puis quelques secondes plus tard, elle s'étonna de me voir si calme et loin de vouloir la faire chier... Ca te manque en fait que je t'embêtes c'est ça ... C'est pas le top dans ma vie, des problèmes de famille mais ça existe dans toutes les familles... dis je en baissant un instant là tête, j'avais pas réellement envie d'en parler à dire vrai.
J'espérais pouvoir l'oublier aussi facilement qu'il le dit mais je savais que c'était impossible. Et je savais aussi qu'elle allait passer bien trop rapidement. Je ne fis que sourire tristement avant de reporter mon regard sur l'extérieur. Je lui demandais ensuite ce qui se passait chez lui. Je me doutais bien qu'il avait quelque chose. Je veux dire, Matthéo est toujours le premier à m'ennuyer et s'il restait calme comme maintenant, ça voulait bien dire qu'il cachait un truc. En l'entendant s'expliquer, je me tournais à nouveau vers lui, acquiesçant légèrement. « C'est aussi pour des problèmes de famille que je retourne à New York... J'espère que ça va s'arranger. » Je passais une main dans mes cheveux avant de lui sourire. « Et non, tes conneries ne me manquent pas du tout. »
Nous nous trouvions là comme des déprimés à regarder la vie dérouler devant nous sans qu'on puisse réellement agir dessus, soumis à notre existence, à notre misère du moment. Il fallait qu'on se change les idées, qu'on essaye de penser à autre chose et pourtant pour le moment j'avais du mal à trouver une bonne idée ... Dommage parce que cela aurait pu me redonner le moral ... ça te dirait pas qu'on sorte un peu, qu'on se change les idées ? Je me tournais un peu pour la regarder, en réalité je ne savais où on pourrait aller mais qui sait peut être qu' Ely allait trouver une idées brillantes.
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Peut-être avais-je été trop dure avec lui? Je veux dire, il n'avait rien dit, il s'était juste levé et s'était éloigné. Je me mordis la lèvre. Matthéo était venu me voire d'une bonne intention et moi, je l'envoyais jarter comme un malpropre. Je soupirais alors avant de me lever et de le rejoindre à la fenêtre. Je ne le regardais pas, posant mes yeux sur ce ciel qui changeait progressivement de couleur. Bientôt, le soleil sera remplacé par la rondeur de la lune, et demain, je serais de retour à New York City. une nouvelle fois, je lâchais un soupire. « Désolé. »
