(+ Declan) Highway to paradise... or not ~ FB

Mallory eut un éclat de rire plus franc. « Je ne pense pas vraiment être une pleurnicheuse » avoua-t-elle car son père avait fait en sorte qu’elle soit surtout une poule aux œufs d’or sans volonté. Seulement voilà, elle en avait, elle possédait même beaucoup de valeur mais personne n’avait jamais su s’en rendre compte en dehors de sa mère… « Je pense que tu méritais mon compliment. Au moins, il était sincère et pas fait juste pour te caresser dans le sens du poil, tu peux compter dessus… hem… je t’aurais bien proposé quelque chose de précieux mais tu dois être quelqu’un à qui beaucoup de femmes offrent ce genre de choses, alors… je vais réfléchir. Tu m’accordes cinq minutes ? En attendant je vais te chercher une couverture dans la pièce d’à côté » fit-elle sans trembler, sans le quitter des yeux, et sans chercher à fuir. Mallory se contenta de se pencher souplement pour atteindre le dernier tiroir d’une grande commode dans la pièce d’à côté pour y chercher une couverture…

« Non tu as plutôt l’air d’être le genre de nénette qui obtient toujours ce qu’elle veut d’une manière ou d’une autre »rétorquais-je avec un fin sourire amusé qui me donnait véritablement une tête à connerie. J’étais tout de même sceptique concernant le souhait de l’anglaise car elle était restée assez vague. « Je sais pas de quoi tu parles mais on va dire que tout est toujours bon à prendre »haussais-je les épaules surtout que je n’étais pas vraiment non plus le genre à fréquenter beaucoup de femmes. En même temps à seize balais, je pensais avant tout à me perfectionner dans l’art de tuer. « J’ai bien cinq minutes devant moi » ajoutais-je en la suivant du regard non sans me relever pour ne pas la perdre de vue. Bon sang, elle m’offrait une vue magnifique. « T’es souple toi ! » commentais-je.

« Détrompe-toi, je suis plutôt celle qu’on ne regarde jamais dans les yeux et qu’on ne prend pas au sérieux » avoua-t-elle sans oser soupirer car envers et contre tout, Mallory n’en n’était pas à se plaindre pour autant. « De quoi je parlais ? De ma virginité. Mais ça n'a pas d'importance. Faut lire entre les lignes si tu veux tout savoir sur les femmes… » s’amusa-t-elle à répondre mais sans aller jusqu’à dire qu’elle la lui donnerait. Tant pis, dans le pire des cas elle mourrait vierge. « J’aime bien la gymnastique… ça aide… tu es plutôt du genre frileux ou bouillotte ? En fonction je te donne une ou deux couvertures » reprit-elle, très sérieuse, en revenant auprès de lui une couverture pliée entre les bras.

« C’est pour ça que tu dis que t’es genre la prisonnière d’alcatraz ici ? » essayais-je de comprendre avant de me racler la gorge. Je ne l’avais pas vu venir celle-là. En fait, elle me demandait tout simplement de coucher avec elle ?! Oula. Alerte rouge. Je ne l’avais pour l’heure jamais fait –en même temps, faudrait me dire où trouver le temps de trouver une petite-amie alors que je passais mon temps à m’entrainer avec mes parents et mon oncle. « T’es quand même en train de me demander de perdre ma..enfin avec toi quoi » marmonnais-je en essayant de lui avouer maladroitement mon état de puceau sexy. Je savais embrasser mais je m’étais entrainé avec une copine… ouaw vla l’expérience de feu de dieu. « Bouillotte ! »marmonnais-je une nouvelle fois et pour l’heure, j’avais très chaud.

« Alcatraz c’est un peu exagéré… disons surtout que j’ai pas forcément voie au chapitre. Mes parents, ma sœur et mon frère sont en vacances dans une maison de campagne et moi je dois rester ici et bosser… » avoua-t-elle en grimaçant avant de manquer de s’étrangler alors que son compagnon de fortune venait de lui avouer quelque chose à laquelle elle ne s’attendait pas du tout. Pour le coup, elle rougit violemment et en fit tomber la couverture au sol. « Oh pardon je suis vraiment désolée… tu peux juste… oublier ce que j’ai dis il n’y a pas longtemps ? Que je me sente pas trop ridicule pendant les prochaines minutes ? Je suis pas un morceau de choix vaut mieux que… enfin tu le feras avec quelqu’un d’important et voilà » fit-elle en se baissant pour ramasser la couverture tout en s’insultant au passage.

Le bagne en somme. Je lui rendais peut-être service en la tuant, au moins, je lui permettais de s’en aller la tête haute et faire un fuck au passage à ses parents. L’idée ne me plaisait pas pourtant pour une raison qui m’échappait encore mais en même temps, avec cette histoire de première fois, j’avais la tête un peu ailleurs. Je rigolais en secouant la tête pour mieux l’aider à ramasser la couverture. « Tiens donc, c’est parce que je suis puceau, tu veux plus de moi ?! Hey, je suis certain que je peux assurer comme une bête même sans expérience »râlais-je un peu pour la frime mais c’était une façon de camoufler mon émotion. « Tu peux déstresser hein, y a pas mort d’hommes ! »

Mallory redressa la tête tout en la secouant négativement. « Ce n’est pas ça ! Mais je pense que tu veux donner ça à quelqu’un de plus important qu’une nénette qui t’a recousu et que tu vas tuer, non ? » fit-elle remarquer en se redressant de concert avec lui, la couverture en main. « J’en doute pas que tu puisses assurer mais moi je demande rien. Tu sais quoi, m’accorde pas de vœu, reprends des forces et c’est tout » soupira-t-elle en revenant dans le salon pour étaler la couverture et ramener des coussins présents sur les divers fauteuils de la pièce.

Je secouais la tête en soupirant, la choppant par le poignet pour la ramener vers moi, l’empêchant de s’échapper pour mieux ravir ses lèvres dans un autre baiser qui nous laissa sans le souffle. « Je crois que le courant passe bien entre nous non ? » murmurais-je avec un sourire amusé mais on pouvait y déceler une touche plus importante de timidité. « Ce que je comprends pas c’est pourquoi tu veux le faire avec moi ? Je veux dire, je pourrais très bien te laisser filer pour que tu rejoignes le premier venu alors pourquoi vouloir te donner à ce qui va te tuer ? Quant à moi, tu es belle, piquante à souhait et je dois avouer que je n’avais pas ressenti une sorte d’attraction aussi forte pour le sexe opposé alors on peut dire que pour ma part, j’ai tout à y gagner »

Mallory fut la première surprise à être attrapée par le poignet pour mieux être embrassée par ce presque inconnu, mais elle n’opposa aucune restriction à la chose, bien au contraire. « C’est ça le truc, je n’ai pas envie de le donner au premier venu et j’exècre la plupart des gens que mon père me laisse côtoyer parce qu’ils sont exactement comme lui » avoua-t-elle tandis que son regard laissait parfaitement entendre de combien elle était touchée par ses mots. Voilà pourquoi elle s’empara de l’une de ses mains pour la placer sur son cœur. « Tu sens comme il bat ? Je pourrais dire que puisque tu m’as pris mon premier baiser tu pourrais prendre le reste aussi mais ce n’est pas ça… il se passe quelque chose quand tu me touches et ce n’est pas de la peur. Tu es magnifique, délicieusement exaspérant et j’ai tout à y gagner aussi. » Mallory caressa doucement sa joue. « Quitte à mourir demain autant que cette nuit soit inoubliable, non ? »

Je sentais que cette rencontre serait décisive pour moi et je n’en mesurais pas à quel point. Pour le moment, je voyais surtout une jeune femme aussi adorable qu’émouvante et magnifique. Je crois que bon nombre tuerait pour pouvoir lui ravir son innocence et pourtant, c’était moi, son ange de la mort qu’elle choisissait. Elle attrapa ma main pour la poser sur son cœur qui battait à la chamade. Un battement que je ferais bientôt cesser et nous le savions tous les deux. Etrange comme je sentais comme un arrière-gout amer à cette pensée. « Oui même si tu me colles The pression ! T’imagine, va falloir que j’assure pour que tu partes sur un bon souvenir »plaisantais-je non sans déposer un baiser sur son front avant de la soulever pour l’asseoir sur le haut du canapé. « Tu le regretteras pas »murmurais-je avant de l’embrasser à nouveau mais la sonnette retentit alors et je fronçais les sourcils. « Tu attends de la visite ?! »