HIPPOLYTE&JACKIE ❥ rêver, verbe transitif, s'absorber dans la pensée d'une chose que l'on désire vivement.

Flûte de flûte, j'y arrive pas. Mais un hippocampe, c'est mignon tu trouves pas ? J'trouve que ça t'vas, Hippocampe. Mieux qu'Pol' ! affirma-t-elle, toute contente d'avoir trouvé un nom qui ressemblait à Hippolyte et qui était plus facile à dire lorsqu'on était bourrée. Elle grogna un peu plus quand il évoqua les gâteaux qu'elle mangeait dans la journée. EH ! Et puis t'es qui pour juger la fermeté d'mon corps, heiin ? Encore une seule remarque et ... j'te mange ! grogna-t-elle, lui donnant une tape sur les fesses cette fois-ci. Manger les gens, c'était la plus graaande menace de Jackie, bourrée ou sobre, sachez le ! Je croyais que tu n'étais pas, je cite, du genre à empiéter sur la vie privée des autres ? dit-elle en mimant un air de riche exagéré, les bras croisés. Mais ouais, il parait que j'suis bavarde. Une vraie piplette ! fit-elle d'un petit air hautain, elle en était fière. Les appels en quoiiii ? PVC ? Polychlorure de Vinyle ? J'crois que tu voulais dire PCV mon p'tit chat. Paiement contre Validation. dit-elle en riant, se foutant ouvertement de sa tronche. Ouais sa langue avait peut-être fourché, mais elle n'allait pas s'en passer croyez moi. C'était pour avoir dit qu'elle n'était pas ferme ça. Et toc ! La Lowell s'était installé tant bien que mal à bord du bolide, ne pouvant contenir une comparaison avec le confort de sa 4L qui trainait à la casse désormais. Sexuellement, non mais arrête, à t'entendre on dirait que j't'ai violé quoi ! Et puis.. tu consultes les voyantes, toi ? demanda-t-elle naïvement, n'ayant jamais cru les dires de ces femmes là. Tu perdras pas ton permis parce que j'suis sûre que t'es du genre à être super tatasse sur la route. Et il avait raison, si Jackie l'avait été tout autant elle n'aurait jamais eu d'accident puisqu'elle n'aurait jamais pris le volant. Ils se mirent à rouler dans les rues de Cambridge. Prends à droite. C'est un raccourci. dit-elle en montrant la petite ruelle du bout du doigt avant de tourner la tête vers Hippolyte. Un vrai raccourci cette fois.. dit-elle en voyait tout de suite la remarquer arriver. Elle habitait Cambridge depuis toute petite, elle en connaissait les moindres recoins par coeur.

« Je te donnerai bien mon second prénom mais je sens que tu auras autant de mal à le prononcer alors appelle moi Hippo comme mes amis » marmonnais-je en faisant contre la mauvaise fortune. Je préférais encore qu’elle me nomme comme cela que comme le cheval des mers bien que j’étais un passionné du monde marin en dehors de la botanique. Je ne me gênais aucunement pour lui faire des remarques désagréables sur son physique histoire de me venger. Certes, elle n’avait pas l’air d’être la plus sportive des femmes mais elle avait une silhouette plaisante surtout pour un homme qui ne supportait pas les mannequins anorexiques. « Me manger ?! C’est tout ce que tu as trouvé et arrête de toucher à mes fesses ! » soupirais-je en levant à nouveau les yeux au ciel. Bon sang, cette femme était quand même un sacré numéro ! « Parce qu’être pipelette, cela appartient à ta vie privée ?! Tu as perdu le droit à toute vie privée en me sautant au cou, tu ne le savais pas ? » rétorquais-je vexé qu’elle me retourne mes propos et je me retins à grande peine de lui mettre une déculottée pour lui apprendre la vie. Le pire fut quand je me trompais dans une abréviation, cela m’arrivait souvent. « Cette langue n’est pas ma langue maternelle alors si tu ne veux pas que je m’exprime uniquement en grec, cesse de te moquer de mon impair sinon je te laisse moisir sur le trottoir » ajoutais-je bien vite carrément vexé, me murant dans un silence quasi religieux, ne répondant même pas à ses questions suivantes.

Je rouvrais la bouche qu’une fois sur la route, lui jetant un regard agacé quand elle me fit une remarque sur ma conduite. « Sache pour information que je respecte les lois de ce pays même en matière de conduite et que je n’ai pas envie d’avoir un accident même si avec de la chance, cela me débarrasserait de toi » lâchais-je avec mauvaise foi avant qu’elle ne m’indique une rue comme raccourci. J’étais sceptique et cela devait se lire sur mon visage mais elle m’affirma que cette fois-ci, c’était véridique. Je prie le pli de la croire et tournais à droite. « Tu connais bien cette ville ? » lui demandais-je avec curiosité.

Va pour Hippo dans ce cas ! dit-elle comme si elle venait de faire l’arrangement du siècle. Non, t'as vraiment pas peur que j'te mange ? Méfie toi, mes dents ont déjà croqué pas mal de monde ! Puis relâche moi si tu veux que j'arrête de te toucher le postérieur ! fit-elle en le lui tapotant une nouvelle fois. Raconter sa vie à tout va ne la dérangeait absolument pas, elle était d'ordinaire tellement bavarde.. Elle haussa les épaules, simplement avant de noter la petite erreur qu'avait commis Hippolyte concernant les appels en PCV.Oh, t'es grec ? Tu sais que j'adoooore les yaourts à la grecque ? dit-elle en se passant la langue sur ses lèvres, sentant l'appelle du ventre à la simple évocation de ce dessert. Le silence s'installa entre les deux Harvardiens. Il boudait ou quoi ? Rohlala. Le beau garçon ne reprit la parole qu'une fois sur la route, évoquant la chance qu'il aurait de pouvoir se débarrasser de Jackie dans un accident. Le sourire sur les lèvres de la Lowell s'estompa. Non, pas d'accident s'te plait. Me parle plus, garde les deux mains sur le volant et ouvre grand les yeux. Puis dit plus ça, compris ? dit-elle soudainement paniquée à l'idée de revivre un nouvel accident. Jackie ne rouvrit la bouche que pour signaler une petite ruelle qui permettait de se rendre plus rapidement à Harvard Square. On peut dire ça. Petite je rêvais même de devenir guide touristique privé pour les grecs. Et regaaarde, mon rêve se réalise enfin ! dit-elle avec humour alors qu'ils s'introduirent dans la petite ruelle qui déboucha sur un nouveau carrefour. La deuxième à gauche puis on y seraaa ! dit-elle, triomphante.

« C’est ridicule, tu es aussi cannibale que je suis pompom boy pour l’équipe de hockey » m’agaçais-je car je trouvais son babillage totalement futile. Pour ma part, je n’aimais pas beaucoup parler, préférant économiser mes mots et ma salive pour des choses bien plus importantes comme mes affaires. Je la reposais au sol. « Oui je suis grec et je ne vois pas le rapport avec le yaourt mais je sens que je vais même pas chercher à comprendre tant que tu ne déformes plus mon prénom » marmonnais-je avant de garder le silence, toujours aussi vexé de m’être ainsi trompé. Ce n’était pas tant une question de fierté mais plutôt une interdiction formelle à l’échec. Je ne supportais pas d’avoir tort et encore moins de me tromper. Je me devais d’être l’homme le plus parfait dans toute son imperfection. Je le devais pour ma mère mais avant tout pour mon grand-père. Le vieil homme n’avait aucun sentiment à mon égard mais je m’étais juré de lui rendre au centuple ce qu’il m’avait donné même si, avec le recul, je n’avais jamais été aussi heureux quand les quartiers pauvres d’Athènes. Je fronçais les sourcils quand elle paniqua littéralement concernant l’accident. « Tu as eu un accident de voiture. Pour ta jambe » compris-je et je lui lançais pour la première fois de la soirée, un regard chaleureux. Je la laissais donc me guider, soupirant de la revoir partir dans ses délires personnels. « Tu n’as pas d’autres rêves sur Terre mise à part un amant imaginaire et servir de guide à un grec ? »lui demandais-je avec un certain dédain dans la manière de m’exprimer. Elle n’avait peut-être aucune ambition ?! Je tournais une deuxième fois à gauche avant de m’arrêter là où elle me le demanda. « Tu habites ici ? »lui demandais-je en me garant en double file avec la bonne intention de ne pas m’éterniser. Après tout, je l’avais ramené à bon port !

Jackie mordait. Pas fort, parcequ'elle ne voulait pas faire mal, mais suffisamment pour que la personne qu'elle mordait comprenne qu'elle était tout à fait capable de recommencer, plus fort cette fois ci. Elle ne savait pas se battre, mordre était son seul moyen de défense. T'es grec.. yaourt à la grecque.. c'est pourtant pas bien compliqué ! Greeeec ! chantonna-t-elle en faisant un petit tour sur elle même. A bord de cette voiture, ses émotions par rapport à un éventuel accident l'avaient trahi. Elle tourna subitement la tête vers son interlocuteur, un air grave sur le visage. Non. lâcha-t-elle en posant son index sur la bouche d'Hippolyte. Balançoire j't'ai dit.. papillonna-t-elle, espérant donner l'illusion qu'il se plantait complètement. Des rêves ? Oh bordel, oui Jackie en avait. Elle était sur le point de toucher le plus important d'entre eux : intégrer les studios Disney à LA. Quelques semaines plus tôt, elle avait décroché un entretient avec the boss qui lui promettait un poste si elle réussissait son année. Jackie n'avait pas été plus heureuse que ce jour là. Tu serais étonné du nombre de personnes qui rêvent de guider les grecs à Cambridge ! répondit-elle en détournant totalement la question d'Hippolyte. La voiture s'arrêta en double file devant l'immeuble où se trouvait l'appartement que Caleb voulait bien lui prêter. Elle regarda, non pas sans une pointe d'envie dans les yeux, le bâtiment puis tourna la tête vers le garçon. En fait.. pas vraiment. avoua-t-elle en se mordillant la lèvre, penchant la tête comme une petite fille. C'est l'appartement d'un copain, il me le prête. J'voulais juste passer voir si l'immeuble n'avait pas bougé.. mais j'habite pas du tout ici. avoua-t-elle en fermant les yeux, cognant sa tête contre l'appui tête du siège.

« C’est bon, c’est bon, j’ai compris le coup du yaourt »protestais-je pour qu’elle arrête de chantonner. C’était un rapide résumé de mon pays mais si elle aimait le yaourt, pourquoi pas après tout. Je la poussais à monter dans la voiture pour mieux démarrer mais rapidement, je me rendais compte qu’elle était bien plus paniquée à l’idée d’avoir un accident que sa légèreté ne le laissait le soupçonner. « Tu mens très mal je t’ai dit également »lâchais-je avec plus de douceur. Je savais ce que cela faisait d’avoir un traumatisme lié à quelque chose de son passé. D’ailleurs, ce n’était pas sans raison que je ne buvais pas une goutte d’alcool et que j’avais tourné le dos à un ami parce qu’il était simplement alcoolique. Je ne pouvais pas, c’était plus fort que moi, cela me rappelait bien trop mon père. « Je vois ça… J’en connais une qui risque de ne pas apprécier que des femmes me sautent au cou impunément »plaisantais-je en faisant référence à ma fiancée Elisandra. Je n’étais en effet vraiment pas certain qu’elle n’égorge pas quelques femmes au passage vu combien elle était jalouse.

On arriva finalement devant une série d’appartement et je me garais en double file pensant l’avoir mené à destination mais fallait-il encore qu’elle sorte une connerie de son chapeau. « Je ne sais pas si je dois m’énerver et te jeter dehors ou tout simplement rigoler. Tu es vraiment un cas spécial Jackie et j’hésite à me dire si c’est un compliment ou non que je te fais »rétorquais-je en me tournant vers elle. « L’appartement ne bougera très certainement pas. Bon… Je fais quoi de toi moi maintenant ?! Je te jette dans un hôtel quelconque ? » lui demandais-je après avoir soupirer.

Jackie ne savait pas mentir, elle n'avait jamais été douée pour ça. Ses mensonges faisaient plus penser à des histoires que Jackie serait capables d'écrire pour un de ses nouveaux romans pour enfant. Y'avait qu'à se souvenir des excuses qu'elle avait sorti pour sa jambe cassé.. Dommage, j'aimais vraiment bien l'idée de tomber d'une balançoire. fit-elle en haussant les épaules. Quit à choisir elle aurait préféré ça plutôt qu'un accident de voiture dans lequel elle perdrait son bébé. De toute façon, on ne pouvait plus changé le passé, il fallait qu'elle vive avec ça. Objection ! fit-elle en levant son index. Pour ma propre défense, je tiens à dire que je n'savais pas que c'était toi. Je pensais que t'étais un autre.. et puis je savais même pas que c'était la réalité ! dit-elle avec un éclat soudain de lucidité. L'alcool s'estompait tout doucement et d'un certain côté ça l'embêtait : elle aimait l'état dans lequel elle était lorsqu'elle était alcoolisée.
La Lowell rouvrit les yeux, se retrouvant face à un Hippolyte qui n'en pouvait certainement plus de supporter Jackie. D'un côté, elle notait à quel point il arrivait à gérer son calme. Plus d'un aurait abandonné l'affaire au moment même où Jackie serait venu leur parler. Rigoler. J'pense que tu dois rire. Parce que j'ai pas encore entendu ton rire et j'me demande vraiment si t'as un rire qui t'vas bien ou pas ? reprit-elle avec son éternelle bonne humeur qu'elle avait lorsqu'elle était saoule. Oui, j'ai dit que l'alcool s'estompait, pas qu'il était parti hein. J'veux pas rentrer. Tu vois, si des gens m'voient dans cet état ça risque de chauffer pour moi, et j'ai pas enviiiiie. Et puiiis, j'trouve ta voiture plutôt confortable tout compte fait. dit-elle en abaissant le dossier du siège. Devant la mine sans expression du garçon, Jackie releva son siège en se pinçant les lèvres. Et puis une nuit dans un hôtel, toute seule, c'est pas drôle ! soupira-t-elle en jouant avec ses pouces.

« Une personne bien plus crédule que moi pourra toujours accepter cette excuse » répondis-je si elle souhaitait se rassurer et s’en tenir à cette excuse. Pour ma part, je n’avais jamais aimé le mensonge sous aucune de ces formes. Oh, je savais déguiser la vérité quand cela me paraissait opportun mais en règle générale, j’étais un homme franc et je ne mâchais guère mes mots. « Donc en somme, ta défense est de dire que tu étais tellement ivre que tu t’es jeté dans les bras d’un amant imaginaire en plein bar ?! Ma foi, je me demande si l’accusation était moins humiliante pour toi » secouais-je la tête avec un léger sourire car Jackie s’enfonçait plus qu’elle ne s’extirpait de ce fâcheux problème.

Néanmoins, malgré le fait que je trouvais sa compagnie aussi agaçante que distrayante, elle restait une épine dans mon pied car je ne savais toujours pas quoi faire d’elle. « Je ne ris que très rarement mais encore faudrait-il que tu dises quelque chose de de drôle et non, ce n’est pas une invitation à faire tout et n’importe quoi » précisais-je car si j’avais bien cerné le personnage, elle serait capable de se mettre en tête de me faire rire. A la place, elle préféra me dire qu’elle n’avait aucune intention de rentrer et pire, je la soupçonnais d’être prête à dormir dans ma voiture. « Tu n’es pas sérieuse ?! Si une personne t’insupporte, dis-le lui et le tour est joué mais ce n’est pas une excuse pour rester dormi dans ma voiture. Je peux te trouver de la compagnie pour ce soir, c’est mon gagne-pain »terminais-je par lui offrir. J’étais même prêt à lui offrir un Escort boy pour la nuit si elle le désirait.

En somme.. En somme.. T'es marrant toi, j'aurais bien voulu t'y voire. T'aurais fait quoi à ma place si la femme parfaite physiquement t'étais apparu sous tes yeux ? Puis m'sors pas que t'as nana est la femme parfaite parce que, même si c'est vrai, c'est trop gnangnan pour mes p'tites oreilles là, tout de suite, maintenant.. fit-elle en bougeant la tête dans tous les sens, comme les petits chiens que l'on met sur les plages arrières des voitures tu sais.
Elle aurait aimé l'entendre rire, plus que l'entendre s'énerver en tout cas. Elle fit une petite mou lorsque Hippolyte lui dit ne rire que très rarement, et elle moua (traduction : faire la mou, sisi j'invente des mots) encore plus lorsqu'il ne l'invita pas à faire et dire n'importe quoi. Pff, c'est mal me connaître. J'fais pas n'importe quoi moi.. soupira-t-elle, de mauvaise fois parce qu'elle s'en savait parfaitement capable. Jackie s'enfonça un peu plus dans le siège de la voiture, jouant toujours autant avec ses pouces. J'ai pas dit que j'voulais dormir ici hein. Juste.. j'profite du p'tit tour. dit-elle innocemment. Et puis personne ne m'insupporte, au contraire d'ailleurs ! Mais.. me trouver d'la compagnie ? Genre qui, quoi ? Qu'est ce que ça veux dire ?

« Ma future femme est une chieuse caractérisée, elle est loin d’être parfaite mais j’aime ses imperfections justement. Tu sais, le physique est une chose mais cela ne fait pas tout. Beaucoup de personne très belle sont de véritables crevures uniquement parce qu’elles savent qu’elles plaisent »haussais-je les épaules. Je savais que je plaisais à la gente féminine, je n’étais ni sourd ni aveugle mais je m’en fichais complétement. « Et pour ta gouverne, si je devais séduire la femme physiquement parfaite, je ne lui sauterai pas au cou en l’appelant avec le prénom d’une autre » plaisantais-je pour me moquer d’elle, gentiment. Oui, je savais être gentil de temps en temps.
« Ah oui ?! Dois-je te faire la liste de toutes les choses invraisemblables que tu as faite depuis que je t’ai rencontré ou cela ne sert à rien ? »lui demandais-je à brûle-pourpoint en lui jetant un regard en coin. Jackie était la femme qui justement, faisait tout et son contraire, surtout son contraire. Pour preuve, elle était prête à se coller à un inconnu sans se demander une seule seconde s’il ne pourrait pas abuser d’elle voire pire. Non, elle était d’une naïveté déconcertante à une époque où les femmes sont perçues comme de vulgaires réceptacles à sexe masculin. « Il faudra bien à un moment donné que tu rentres chez toi…Et je parle d’une compagnie masculine. Je suis propriétaire d’une agence d’Escort. Je pourrais très bien t’offrir une compagnie pour la nuit même si je t’arrête de suite, mes employés ont interdiction d’avoir le moindre rapport sexuel avec leur client »