Théo & Diego - PUDDING

Entrant dans le cabinet, j’allais automatiquement retrouver ma place sur une des chaises. Si ça continuait comme ça, j’allais pouvoir écrire mon nom sur la chaise. Un peu comme les chaises d’acteurs sur les tournages. « Bien messieurs...Nous avons alors les résultats de vos analyses.. » Les mains croisées, elle allait enfin nous donner la réponse tant attendu. « Et l'anomalie génétique à aussi été confirmée. Comme vous possédez tous deux la même anomalie très rare, nous avons prit la peine de faire un test d'ADN. Vos gènes correspondent, permettez-moi de vous informer que vous faites partis de la même famille. » Pendant un instant, je crus qu’il y avait une caméra cachée quelque part. Je ne voyais pas d’autre possibilité face à ce qu’elle venait de me sortir. Théo fut le premier à réagir. « Hein, quoi comment ? Vous vendez des tapis ? Mais ça va pas ! » Ce con, trouvait le moyen de vous sortir un truc pourri en plein milieu d’une phrase dramatique. J’étais tenté de rire en disant qu’elle plaisantait, mais je ne pus m’y résoudre. Pourquoi ? A cause de la tronche qu’elle nous tirait. Elle était vraiment sérieuse et c’est ça qui me faisait le plus peur. Je sentais une boule m’enserrer la gorge comme une vraie gonzesse. « Vous savez c’que je crois ? C’est que vous avez fait une grosse erreur ! » Je me levais, passant une main dans mes cheveux pour les dégager en arrière. « Vous n’avez même pas un vrai labo ici ! » On reste calme et on ne casse rien. Comment pouvais-je rester calme avec ce merdier ! Ça ne serait pas la première fois que les médecins faisaient des erreurs. « Je regrette, les résultats sont formels. Vous faite bien partie de la même famille. Qui plus est, nous penchons pour des cousins ou des frères » Quoi ?! C’était complètement absurde. « Pardon, mais vous déraillez ma petite dame »

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Je n'avais certainement pas envie de croire l'infirmière qui se trouvait face à moi. Non parce que à mon humble avis, elle ne disait que de la merde et puis c'est tout ! Comment pouvait-elle prétendre que Diego et moi-même étions de la même famille ? Cela n'avait ni queue ni tête. D'ailleurs, je m'étais tout de suite emporté en lui disant ma façon de penser, ce à quoi Diego me succèda rapidement. « Vous savez c’que je crois ? C’est que vous avez fait une grosse erreur ! » Et voilà, exactement ! Qu'elle aille repasser son diplôme celle-là. Je n'avais pas autant perdu mon temps et ne m'étais pas fait autant fait pomper le sang pour apprendre ce genre de chose., en somme de la merde et des âneries. Manquait plus que ça ! « Vous n’avez même pas un vrai labo ici ! » Je me tournais vers Diego avec un drôle de regard, je savais que les résultats n'étaient pas fait ici mais à l'hôpital le plus proche, pour avoir réaliser un stage ici. Mais je ne disais rien, reprenant la parole. « Écoutez, il doit certainement y avoir une erreur et pas qu'une petite ! Vous avez peut-être confondu nos dossiers avec d'autres personnes ! » Ou pas. « Je regrette, les résultats sont formels. Vous faite bien partie de la même famille. Qui plus est, nous penchons pour des cousins ou des frères » Des quoi ? Subitement l'image de Cordélia me vint en mémoire. S'il était mon cousin -hypothétiquement parlant- et que nous faisions parti de la même famille, se pourrait-il qu'elle soit elle aussi ma … ? J'allais vomir. Je secouais la tête en me levant et tout en me passant une main sur le visage. « Pardon, mais vous déraillez ma petite dame » Plus dix mille pour sa façon de penser à celui-là. «  Ne vous méprenez pas...Vous devriez être heureux de découvrir que vous avez de la famille non sans compter votre petite anomalie. » J'allais la frapper si elle continuait. « C'est ça.. Tout à fait madame ! Vous êtes gutten vous aussi ! » Ouvrant la porte, je me faufilais dehors j'avais besoin d'air. Tout n'était pas si tiré par les cheveux pour moi au final, je considérais que tout était possible, mais la dernière pensée que j'avais eu m'avait littéralement tué l'esprit. Et maintenant j'avais juste envie de tout casser ou de m'asseoir et me calmer au choix.

« Ne vous méprenez pas...Vous devriez être heureux de découvrir que vous avez de la famille non sans compter votre petite anomalie. » Heureux ? Elle était sérieuse, lorsqu’elle disait ça ?! Se rendait-elle compte du bordel que cela pouvait mettre dans nos vies respectives ? « C'est ça.. Tout à fait madame ! Vous êtes gutten vous aussi ! » Gutten ? Je riais nerveusement, alors que l’autre nous sortait de l’Allemand. « Vous vous êtes plantés. On est pas de la même famille ! » Sans en comprendre davantage, je quittais le cabinet, tout en ayant claquer la porte contre le mur en l’ouvrant. Oui, j’étais énervé et oui, j’avais envie de frapper quelqu’un. Ce que venais de nous dire l’infirmière, était complètement absurde. Nous ne venions même pas du même continent avec Théo, alors comment cela aurait été possible ? Puis, ça voulait dire quoi ? Que l’un de nous, n’était pas avec les bons parents ?! Dépassé, je sortais de l’infirmerie, me dirigeant avec de grands pas vers ma moto. Arrivé près de celle-ci, je m’apprêtais à mettre mon casque, lorsque je vis Théo sortir à ma suite. Le pauvre vieux, il devait être autant déboussolé que moi. « Ils sont fous ses américains ! » Quand je disais, que ses gens avaient un goût prononcé pour les histoires dramatiques ! J’avais bien raison ! Mais alors, cette fois-ci, ils s’étaient dépassés. C’était du grand art cette fois !

- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Cette situation ne me plaisait guère, voir même pas du tout. Pourquoi est-ce que cette infirmière avait osé nous dire que nous étions désormais de la même famille ? Ne voyait donc t-elle pas que ce genre de chose était impossible ? Enfin, pas tant que ça en considérant l'adoption mais j'étais bien le fils de mes parents, sans aucun doute. Après, pour l'histoire de cousin, pourquoi mais...Non, mais je déraillais totalement ! « Vous vous êtes plantés. On est pas de la même famille ! » Voilà, il avait tout dit. Je m'étais alors levé de la chaise et j'étais sorti dehors assez sonné par les révélations. La situation était devenue très inconfortable et Diego me rejoigna l'air aussi choqué que moi. Mais il me dépassa simplement afin de sortir du bâtiment et se diriger vers sa moto. Lorsque j'arrivais finalement à sa hauteur, il avait déjà son casque en main. Mais entre temps, une idée avait germé dans mon esprit. « Ils sont fous ses américains ! » J'hochais la tête alors que je me passais la main derrière la nuque. «  J'te l'fais pas dire. » Je marquais une pause avant de reprendre, une lueur espiègle dans le regard. « Écoutes...Je sais pas ce que tu penses de tout ça..Mais moi j'aimerais vraiment avoir des réponses. » J'avais désormais un plan. Mais Diego était-il aussi fou que moi pour me suivre dedans ? « Qu'est-ce que tu dirais de m'accompagner en douce à l'hosto afin que je puisses faire moi même ces tests pour qu'on puisse bien voir l'erreur et la coller sous le pif de cette idiote d'infirmière ? » Fou, moi ? Pas du tout. « Ok, c'est tiré par les cheveux, mais cette hypothèse est ridicule. Et si on ne fait rien, ça va se propager comme rumeur sur le campus, surtout en ce qui concerne notre anomalie. » Que les gens le sachent ? Non merci. J'étais le vp des rouges en plus qui étaient plus caractérisés comme étant très sportifs. Vive la réputation que ça allait me faire, en plus de celle d'amnésique. Je parlais trop mais j’espérais bien que Diego soit avec moi.

En sortant du cabinet, j’avais dépassé Théo sans m’arrêter. C’est en arrivant prêt de ma moto, que j’avais daigné lui parler. J’avais le droit d’être énervé, mais lui n’y était pour rien. On était dans la même merde. Alors, autant la partager à deux. Il s’était donc rapproché de moi, le regard lumineux. Qu’est-ce qu’il avait en tête ? « Écoutes...Je sais pas ce que tu penses de tout ça..Mais moi j'aimerais vraiment avoir des réponses. » Super, voilà qu’il se la jouait petit orphelin en manque de réponse. Pour moi, c’était déjà clair : nous n’avions rien en commun. Nous n’étions pas frère ou cousin. C’était complètement absurde. Alors, pourquoi en faire tout un monstre ? « J’crois pas que ça soit nécessaire » J’enjambais déjà ma moto, lorsqu’il continuait : « Qu'est-ce que tu dirais de m'accompagner en douce à l'hosto afin que je puisses faire moi-même ces tests pour qu'on puisse bien voir l'erreur et la coller sous le pif de cette idiote d'infirmière ? » Je m’apprêtais à mettre mon casque, mais en entendant ses mots, je m’arrêtais net. Il était vraiment sérieux là ? Ok, c'est tiré par les cheveux, mais cette hypothèse est ridicule. Et si on ne fait rien, ça va se propager comme rumeur sur le campus, surtout en ce qui concerne notre anomalie. » Pas de doute, il était sérieux. Ce n’était pas un acte anodin, que de rentrer en douce dans un hôpital pour faire des tests. J’avais déjà un sacré casier et je n’avais pas envie de me faire pincer. Il me restait encore quelques mois, avant que mon casier soit nettoyé. C’était un accord que j’avais passé avec un juge. D’un autre côté, j’avais envie d’en finir avec cette histoire. Rien que d’imaginer la tête que ferait l’infirmière en voyant qu’elle avait eu tort, je fus tenté d’accepté. Néanmoins, je restais méfiant. « Ça dépend. Tu comptes me faire rentrer comment ? » Ouais, parce que je ne passais pas inaperçu. Oh non, il n’espérait tout de même pas me déguiser en médecin ? « N’y pense même pas ! Si jamais, on me prend pour faire une intervention et que j’y connais rien ? C’est trop risqué » J’étais quand même tenté de le faire. « Expose ton plan »

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« Sois je vole un badge et une blouse soit...on passe par le conduit d'aération. » Je n’étais même pas sur de passer dans le conduit d’aération. Mes épaules étaient trop larges. Je ne lui répondais pas, préférant écouter la suite de son récit. « Non ne t'inquiètes pas. Je suis fou mais saint d'esprit. » Pour le coup, j’avais des doutes. « Permets-moi d’en douter » Assis sur ma moto, je regardais le petit Théo se débattre avec son plan. Ce mec était complètement dingue, mais je devais reconnaitre, que son plan était plutôt bien fait. « Voilà ce que je te propose, demain je serais en consultation privée l'après-midi à l'hosto. J'inscris ton nom comme mon prochain patient. Tu te ramène et je te colle une blouse blanche sur le dos. Ensuite on se dirige ni vu ni connu vers le labo. Une goutte de ton sang plus une goutte du mien, un microscope et j'analyse tout ça et toi...Ben toi tu fais le vigile. J'en aurais pour dix minutes tout au plus. Ça peut marcher.» Je ferais le vigile en costume de médecin. Moué, je ne pensais pas avoir vraiment le choix. Réfléchissant, je me demandais ce que j’avais de prévu demain. A ma connaissance, rien de spécial. « Alors ? Qu'en penses-tu ? » J’aurais très bien pu ne rien faire et oublier ce que nous avait dit l’infirmière, mais inconsciemment, je voulais en avoir le cœur net. Si nous ne faisions rien, le doute allait devenir persistant. Puis, de quoi avais-je peur ? Du résultat ? Pour moi, il me semblait être logique qu’aucun lien du sang ne nous liait. « A quel heure l’aprem ? » ça c’était mon accord pour son plan foireux. Il avait l’air tellement sûr de lui, que j’arrivais à lui faire confiance. Néanmoins, j’émettais quelques réserves, quand à la réussite de notre opération. « J’te préviens, si on me demande de faire une consultation, t’auras intérêt à empêcher ça ! »

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