Jackie avait un visage expressif et alors qu'elle se tenait ouverte à la conversation et sympathique quelques minutes plutôt, la fille que j'avais désormais en face de moi semblait tout d'un coup presque méchante, hargneuse. Elle plaisantait pas en tout cas et je sentais limite du reproche dans sa voix. C'en était bien et je tiqua un peu lorsqu'elle me reprocha à voix haute de ne pas l'avoir fait taire. J'étais sensé faire quoi ? Me boucher les oreilles en chantonnant pour pas entendre, ou lui fermer la bouche de force ? C'était absurde. Je te connaissais pas et j'étais aussi touché que toi. J'allais pas te demander de te taire, j'ai le contrôle que sur ma bouche dis-je d'une voix un peu plus dure. J'allais pas la laisser m'attaquer comme ça, encore plus sachant que j'avais rien à me reprocher. Elle s'énerva, laissant exploser sa frustration. Whoa. Qu'est-ce qu'elle me faisait là ? C'était quoi cette façon de réagir ? Je me mordis la lèvre, canalisant tant bien que mal ma frustration. C'est pas dramatique, c'est vraiment pas justifié de réagir comme ça. Je sais tenir ma langue et j'ai aucun intérêt à dire quoi que ce soit. Vraiment, j'étais pas du genre à raconter ma vie à tout va et celle des autres encore moins. Alors la voir me la jouer théâtrale, je trouvais ça vraiment surfait.
En soi rien n'était de sa faute et pourtant je ressentais un profond m’éprit. Pourquoi m’avait-il laissé parler ? Pourquoi avait-il ressenti de la compassion pour moi. Je n’en voulais pas. Il me regardait droit dans les yeux, répondant à ma critique. « Je te connaissais pas et j’étais aussi touché que toi. J’allais pas te demander de te taire, j’ai le contrôle que sur ma bouche. » Je grimaçais, je n’aimais pas ça. César était donc au courant du mariage qui allait bientôt unir ma mère et le père d’Aidan. Il était au courant pour ma sœur jumelle, peut-être même au courant de ce qui se passait avec Aidan. " T'aurais du ! " Mes secrets avaient été lâcher. Il prit à nouveau la parole : « ce n'est pas dramatique, ce n'est vraiment pas justifié de réagir comme ça. Je sais tenir ma langue et je n'ai aucun intérêt à dire quoi ce soit. » mes yeux se froncèrent et je lui fis rapidement : « ce n'est pas dramatique ?! Tu te fiches de moi… tu sais tout de moi. Tout ce que je m’efforce de cacher, tu le sais ! Je ne te connais même pas et toi tu connais tout de moi. C’est effrayant. » dis-je sur la défensive tout en le fusillant des yeux. « T’aurais aimé que je sache tous tes problèmes actuels ? Sincèrement ! »
J'avais toujours eu du mal à supporter les gens trop théâtrales. Ma mère y était pour quelque chose, entre moue offusquée et commentaire à tout va. Il suffisait de si peu pour la faire sortir de ses gonds. Je ne voulais pas avoir à marcher sur des oeufs avec les gens et voilà que Jackie s'avérait être une de ces comédiennes en herbe, qui poussait des exclamations à tout va et qui se mettait dans tous ses états pour rien. Je ne répondais pas lorsqu'elle insista pour me dire que, si, j'aurais dut la faire taire. Elle m'avait pas non plus fichu une main dans la bouche pour me faire taire, alors son blabla me passait au dessus de la tête. Je ne voulais cependant pas alimenter une dispute qu'elle avait l'air de vouloir pourtant. Dieu sait pourtant que, pour ma part, j'avais pas envie de lever la voix, encore moins chez les roses, là où ma soeur était susceptible de débarquer d'une minute à l'autre. Pour autant, je pouvais pas me résoudre à m'aplatir. Elle se croyait où, au juste, pour s'énerver comme ça après moi ? Elle me fusillait carrément du regard et je trouvais ça franchement ridicule. J'essaya même pas de le masquer, me retenant à grande peine de lever les yeux au ciel. Si t'avais pas tout oublié, toi aussi, tu serais au courant de plein de choses sur moi et quand je t'ai croisé il y a quelques minutes, je pensais que tu te souvenais tout. Pour autant est-ce que je t'ai sauté à la gorge ? Non répliquais-je d'une voix claquante. Alors ça va deux secondes, mais tu vas te calmer maintenant ajoutais-je. Elle allait mal le prendre, bien sûr, mais bon, elle était franchement mal placée pour me reprocher de ne pas faire dans la dentelle.
Nos visages étaient bien différents que tout à l’heure. Nous étions plus durs, notre discussion prenait une tout autre tournure. Bien moins agréable que convenu. César ne semblait pas apprécier mon comportement et sincèrement je m’en fichais du moins pour le moment. « Si tu’n'avais pas tout oublié, toi aussi, tu serais au courant de plein de choses sur moi et quand je t’ai croisé il y a quelques minutes, je pensais que tu te souvenais de tout. Pour autant est-ce que je t’ai sauté à la gorge ? » César n’avait pas tort mais le reconnaitre était hors de question. Je me mis à soupirer. « Sauf que voilà, je me souviens de rien. » dis-je en le regardant dans les yeux. « Alors ça va deux secondes, mais tu vas te calmer maintenant » je me mis à soupirer et lui fis : « Pardons ?! » dis-je encore plus sur la défensive. « J’en ai ma claque ! » J’en avais marre, marre d’accumuler les conneries. « Va raconter tout les détailles croustillant que j’ai pu te raconter, va-y. Tu verras que ça plaira à pas mal de personnes. » dis-je avant de me lever énervé vers un coin tranquille ou du moins plus tranquille que le salon des cabots. Ma confiance était limitée et je ne voyais pas pourquoi, il n'irait pas crier sur tout les toits ma situation actuelle.
Je détestais le reproche de sa voix, qu'elle ne dissimulait même pas, m'accusant limite ouvertement de l'avoir écouté me parler. C'était stupide et j'espérais qu'elle le réalisait au fond car sinon, c'était grave. Visiblement, elle faisait partie des gens aimant bien avoir leur parterre de secrets. On était tous comme ça, mais là, elle en faisait des caisses. J'haussais les épaules quand elle me répondit qu'elle se souvenait de rien. Et bah j'étais désolé pour elle, mais qu'est-ce qu'elle voulait que j'y fasse ? J'aurais put instaurer à nouveau l'équilibre en déblatérant sur mes parents et ma vie, mais pas maintenant, pas alors qu'elle commençait sérieusement à me taper sur le système. A l'instant ou je m'étais entendu lui demander de se calmer, j'avais sut qu'elle serait plus capable de se contenir. C'était un peu sec, surtout vu la fille en face de moi, mais je n'avais pas envie d'être une carpette. Je fronça les sourcils. Elle délirait, vraiment. Elle me connaissait pas, mais est-ce qu'elle pouvait franchement penser qu'on trouve un intérêt quelconque à crier sur tous les toits la vie des autres ? Elle se mit à marcher, comme pour s'isoler et je la suivis un peu à reculons. Cette conversation avait viré de l'agréable à l'imbuvable. Une fois à nouveau Jackie à portée de voix, je rouvris la bouche. Je vais rien dire. Pourquoi je le ferais ? J'ai aucun intérêt à y retirer dis-je d'une voix toujours tendue, car même si j'essayais de me contenir, j'étais franchement irritable et sur les nerfs. Pas autant qu'elle cependant, alors je faisais des efforts. Je la trouvais parano de penser que tout le monde ne pouvait qu'être animé de mauvaises intentions à son égard.
La fuite était pour moi le meilleur des moyens pour stopper cette discussion. Je ne pensais pas être rattrapé par le jeune student. En fait, je pensais l’avoir assez dégouté pour qu’il ne poursuive cette discussion. « je ne vais rien dire. Pourquoi je le ferais ? Je n'ai aucun intérêt à y retirer » je me retournais et le regardais avec insistance dans les yeux. « Parce que c’est-ce que fait les gens. Ils parlent sans faire attention et dévoilent les petits secrets des autres. C'est bien connu » aujourd’hui, il était difficile de voir quelqu’un de loyal. Je m’approchais et lui fis : « On se connaît même pas, je veux dire y n'a aucune attache. Ce n'est pas comme si tu allais te sentir coupable si tu le faisais. » dis-je plus calmement que tout à l’heure. La confiance était quelques choses que je n’accordais pas facilement. César ne semblait pas être un gros connard. Il semblait plutôt respectable mais une part moi restait méfiante avec tout le monde.
Elle avait dut avoir de sacrés déceptions pour avoir une vie aussi négative des autres, voilà la première pensée qui me vint en écoutant Jackie me répondre. Elle semblait faire un effort pour se calmer. Heureusement, car si elle s'était remise à m'aboyer dessus, j'aurais pas insister. Fallait pas non plus abuser et peu importe si elle se stressait toute seule en s'imaginant que j'avais rien de mieux à faire que d'aller raconter à tout le monde les confidences qu'elle m'avait fait sous l'effet de l'alcool. Elle avait dut tomber sur plusieurs ordures par le passé, mais je n'étais pas l'une d'elles. Enfin, j'étais pas parfait, très loin de là, mais à ce niveau-là, j'avais pas le moins du monde un mauvais fond. Peut-être car je savais ce que c'était de vouloir garder des trucs pour soit ou encore car j'avais l'habitude de garder des secrets et que par conséquent j'estimais que tout le monde était capable de garder sa bouche fermée. Jackie n'avait pas de raisons de me faire confiance, mais peu importe. Elle avait rien à craindre de moi et tant pis si elle était incapable d'en assimiler l'idée. Il y a des cons partout, mais sur ce point... Enfin, tes secrets sont en sécurité avec moi et crois moi que si je pouvais oublier pour te faire plaisir, je le ferais. Vraiment dis-je, moi aussi calmé. C'était trop bête de s'embrouiller pour ça. Soit, nous n'étions pas amis, mais ça ne voulait pas dire que j'étais d'humeur à me faire des ennemis à tout va.
J’étais plus calme, moins sur la défensive mais toujours sous réserve. César s’adoucissait aussi et heureusement puisqu’il ne me fallait pas grand-chose pour que je parte une nouvelle fois dans les tours. Il me fit sérieusement, assez sérieusement pour que je m’en aperçoive : « Il y a des cons partout, mais sur ce point… Enfin, tes secrets sont en sécurité avec moi et crois- moi que si je pouvais oublier pour te faire plaisir, je le ferais. Vraiment. » Je restais là à le fixer essayant d’évaluer ces paroles. Il semblait sincère du moins assez pour que je lui dise en le pointant du doigt : « Ok... Ok… mais je te préviens si tu dis un truc. Je te fais la misère jeune student ! » dis-je en affichant une petite grimace marquer d’un léger sourire. « Sincèrement, garde ça pour toi. J’ai bien assez de problème comme ça pour avoir une foule de personnes au courant de ma situation. » dis-je en le regardant avant de dire un peu gêner. « excuse moi… enfin je n'ai pas été très sympa » dis-je en grimaçant une nouvelle fois. Les excuses s’étaient par mon truc, c’était même super rare.
Je savais plus trop quoi penser de Jackie bien que, définitivement, c'était à la Jackie d'en ce moment qu'il allait falloir s'habituer. Elle était plus sociable lorsqu'elle était bourrée c'est tout et un tantinet plus hargneuse lorsqu'elle était sobre. Ou peut-être justement les lendemains de cuite. Enfin, peu importe. J'esquissa l'ébauche d'un sourire lorsqu'elle me menaça. J'eu envie de la provoquer, car non elle était pas effrayante pour deux sous, mais je m'abstenu ne trouvant pas ça particulièrement fûté vu la tournure de la conversation prise en quelques minutes. J'acquiesça lorsqu'elle me demanda de garder ça pour moi. J'étais sérieux, oui, j'allais vraiment le dire à personne, mais bon, je savais pas si fallait le répéter, c'était sans doute susceptible de ne rien changer du tout. Chose plus étonnante ensuite, elle s'excusa. Soit, elle devait le faire (bah oui, je m'étais quand même limite fait agressé), mais n'empêche que je ne m'y attendais pas. T'inquiètes, c'est pas grave. J'ai parlé aussi de ma famille hier soir et y a certains trucs qu'on préfère garder pour nous. Ca se comprend dis-je. Certaines choses ont un côté intime et puis les gens n'ont pas à tout savoir. J'en savais surement plus sur elle que de raison, mais c'était une malheureuse circonstance voila tout. Et au pire, si tu veux un jour équilibrer la chose, je te redirais tout ce que je t'ai dis hier, comme ça tu seras pas la seule à t'être officiellement livrée à un inconnu ajoutais-je, pour me montrer sympathique.
« T’inquiète, ce n'est pas grave. J’ai parlé aussi de ma famille hier soir et y a certains trucs qu’on préfère garder pour nous. Ça se comprend. » il résumait assez bien les faits. J’avais mes secrets et les savoirs en danger me faisaient peur. Je pouvais être prise pour une folle mais finalement peu de personnes connaissaient mon passé. J’avais souffert à ma manière et les autres n’avaient pas besoin de le savoir. Des blessures encore trop ouvertes, selon moi. J’affichais un petit oui de la tête avant qu’il ne poursuive : « et au pire, si tu veux un jour équilibrer la chose, je te redirais tout ce que je t’ai dit hier, comme ça tu ne seras pas la seule à t’être officiellement livrée à un inconnu. » je me mis à rire, l’intention était admirable. Je lui fis en affichant un sourire, plus détendu que tout à l’heure : « T’inquiète pas, je t’inviterais un jour et je te servirais de jolies cocktails. Et je te ferais croire que je bois de l’alcool alors qu’en réalité ça sera de l’eau. » dis-je avec un petit sourire au coin. « Je peux être cruelle, faut le savoir ! ».
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Jackie avait un visage expressif et alors qu'elle se tenait ouverte à la conversation et sympathique quelques minutes plutôt, la fille que j'avais désormais en face de moi semblait tout d'un coup presque méchante, hargneuse. Elle plaisantait pas en tout cas et je sentais limite du reproche dans sa voix. C'en était bien et je tiqua un peu lorsqu'elle me reprocha à voix haute de ne pas l'avoir fait taire. J'étais sensé faire quoi ? Me boucher les oreilles en chantonnant pour pas entendre, ou lui fermer la bouche de force ? C'était absurde. Je te connaissais pas et j'étais aussi touché que toi. J'allais pas te demander de te taire, j'ai le contrôle que sur ma bouche dis-je d'une voix un peu plus dure. J'allais pas la laisser m'attaquer comme ça, encore plus sachant que j'avais rien à me reprocher. Elle s'énerva, laissant exploser sa frustration. Whoa. Qu'est-ce qu'elle me faisait là ? C'était quoi cette façon de réagir ? Je me mordis la lèvre, canalisant tant bien que mal ma frustration. C'est pas dramatique, c'est vraiment pas justifié de réagir comme ça. Je sais tenir ma langue et j'ai aucun intérêt à dire quoi que ce soit. Vraiment, j'étais pas du genre à raconter ma vie à tout va et celle des autres encore moins. Alors la voir me la jouer théâtrale, je trouvais ça vraiment surfait.
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