Je m'étais rendu à la Cabot non sans hésitations. Mon intention première était de trouver ma soeur, pour qu'on ai une conversation qui n'allait pas nous plaire, mais je pensais vraiment qu'il fallait qu'on l'ai sans que l'un de nous deux craque et veuille tout arrêter. Ca devait pas rester comme ça, planant au dessus de nous, susceptible de nous tomber sur le coin du nez à n'importe quel moment. Je savais aussi que c'était susceptible d'être créateur d'une nouvelle dispute, ce qui faisait dire à une voix dans ma tête qu'il était préférable d'avoir des sujets de conversation moins sujet à polémique avec ma soeur. Aussi, la cabot était aussi le lieu de résidence de Leevy à qui je devais parler, je pense. Aucune de ses conversations m'attirait franchement. Ca sentait pas bon. Je me trouvais maintenant dans un endroit commun de la maison, essayant de me remémorer l'emplacement de la chambre de Leevy quand je croisa un visage familier. Sans réfléchir, je saisissais l'occasion de fuir ma situation pas franchement confortable. Salut Jackie lui lançais-je, souriant. On s'était parler qu'une fois et elle avait pas totalement les idées claires, alors c'était peut-être pas très intelligent. M'enfin, c'était fait.
Mes yeux s'ouvrirent doucement, émergeant doucement d'un sommeil profond. La lumière du soleil baignait ma chambre et m'éblouissait. Le réveille avait été difficile, tourmenté par un mal de tête atroce. Je m'étais levée doucement pour prendre un médicament. L'alcool pouvait être sournois. Un instant vous oubliez et l'autre vous souffrez. Une bien triste réalité. Je pris la direction de la salle de bain. Une bonne douche allait me faire du bien. L'eau pouvait être parfois le remède à toutes ces conneries. Pourquoi ma vie était-elle si compliqué aujourd'hui ? J'aimais être insouciante, enfantine et libre. Aujourd'hui, j'avais la sensation d'être enfermé dans un tourbillon infernal. Ma soeur jumelle revenue des morts, ma mère mariée au père de l'homme que j'admirais le plus, un père absent et pourtant aimant. Tout ceci m'avait dérouté. Une fois douché, je partis dans la grande salle, un livre sous le bras. Les examens étaient peut-être terminés mais un peu de culture n'allait pas me faire de mal. Je ne regardais pas autour de moi, du moins jusqu'à ce qu'une voix s'élève : " Salut Jackie " mon visage se releva et apperçu César. Malgré mon mal de tête, je me souvenais de la soirée d'hier soir. Nous ne nous connaissions que très peu. J'affichais un petit sourire et lui fis : " héé César " dis-je en souriant avant de toucher ma tête. " Comment vas-tu depuis hier soir ? " les souvenirs étaient vagues.
J'étais soulagé de croiser Jackie, en grande partie car cela retardait le moment d'avoir une conversation que je n'étais pas franchement désireux d'avoir, que ce soit avec ma soeur comme avec Leevy. Je connaissais Jackie depuis même pas vingt-quatre heures, alors la conversation ne pouvait qu'être moins tendue et plus agréable, non ? Sûrement superficielle aussi, mais ça me ferait pas de mal non plus et puis, on s'était pas mal confié la veille. Dans le fond, c'était pas tant que ça une inconnue pour moi et même si certaines confidences étaient floues, j'estimais avoir garder la tête quand même assez fraiche. Je lui rendis son sourire. Bien et toi ? C'était une bonne soirée en tout cas dis-je. Car oui, ça avait été une bonne soirée, même si assez alcoolisée et m'ayant valu mon léger mal de crâne d'à présent. J'aimais bien faire de nouvelles connaissances, même si 'en donnais pas tout le temps l'impression, voir pas l'impression du tout, depuis mon arrivée à Cambridge et puis, Jackie avait l'air vraiment sympas et ouverte. Bon, la Jackie que j'avais rencontré était aussi légèrement défoncée. J'étais curieux de rencontrer une nouvelle facette : Jackie sobre.
Loin d’imaginer que j’avais ouvert la porte de mes préoccupations à un inconnue. J’affichais un grand sourire. Je gardais un très bon souvenir de la veille même si aujourd’hui mon mal de tête venait chambouler ce bon ressentiment. César était quelqu’un d’intelligent du moins, il m’avait paru très intéressant hier. Il me rendit mon sourire et fit : « Bien et toi ? C’était ne bonne soirée en tout cas. » il n’avait pas tort, la soirée avait été parfaite. Le genre de soirée dont j’avais besoin même si je me souvenais plus de certain détaille. Mes informations le concernant étaient très minces. Je savais qu’il était le frère d’Olympe et après ça je ne savais rien de lui. J’affichai un mince souvenir avant de me cacher les yeux : « J’ai un mal de tête atroce » dis-je en rigolant un peu sachant pertinemment que j’avais entraîne ce beau César dans les vallées profondes de l’alcool. « Et bien ne le prends pas mal hein… mais il se trouve qu’une partie de la soirée et allez aux oubliettes. » dis-je en grimaçant et en me touchant le haut de mon front. C’était toujours gênant d’avouer ce genre de chose. « Tu te rappelles de tout ? »
Je lui rendis un sourire compatissant. Le mien par chance était totalement supportable, sinon je n'aurais même pas songé à sortir de mon lit et encore moins pour me rendre à la Cabot afin d'avoir des discussions susceptibles de l'accroître, le mal de tête en question. Bon, alors que la soirée était plus ou moins claire dans ma mémoire, carrément plus que moins en fait, c'était pas son cas. Je pouvais pas dire que ça me surprenne. Elle était assez bien touchée hier. T'inquiètes, il en faut plus pour me vexer dis-je en riant à mon tour. Je le prenais pas personnellement, ça aurait été particulièrement stupide. Je savais ce que c'était, d'avoir des trous noirs comme ça. Elle se souvenait donc pas de notre conversation étonnamment... Profonde. Oui, ça avait carrément viré au personnel. Je me passa une main sur la nuque, esquissant une petite grimace à mon tour. C'était pas très confortable, comme situation. Tout je sais pas, on s'est quand même dit pas mal de choses, mais je me souviens d'une bonne partie, oui.
« T’inquiète, il en faut plus me vexer » César était un de ces hommes qui ne se vexaient pas pour rien. J’appréciais ça. Je n’avais pas le courage de me prendre la tête, ma tête me laissait doucement. J’affichais un petit sourire, en signe d’amusement et lui fis : « J’en suis ravie » dis-je avec un clin d’œil pour ensuite me mettre à rire doucement. Je ne me souvenais pas de la nuit précédente, du moins pas de toute la soirée. César était quelqu’un d’intelligent et de plutôt marrant. J’avais rigolé, je le savais mais qu’elle avait été la fin de tout ça . Je n’en savais trop rien. Il grimaça et fit : « tout je sais pas, on s’est quand même dit pas mal de choses, mais je me souviens d’une bonne partie, oui » de quoi avais-je pu bien parler ? En règle générale, je ne parlais pas de moi. Je me contentais d’écouter les problèmes des autres en faisant abstraction des miens. Je pris sa main et l’attirai pour qu’on s’assoir confortablement. « J’en avais marre d’être debout » dis-je en souriant avant de lui dire plus sérieuse : « Et on a parlé quoi ? Enfin les grands sujets ? » dis-je en le regardant.
En dépit du mal de crâne, elle avait l'air d'assez bonne humeur. Elle arrivait à se défaire de son mal de tête le temps de rire et de sourire et elle n'avait rien non plus contre une conversation, visiblement. Moi non plus, celle de la veille avait été agréable et je n'avais pas franchement d'alternative plus réjouissante que celle-ci pour les prochaines minutes. Jackie m'attrapa la main, m'invitant à venir m'asseoir à côté d'elle dans la salle commune, au lieu de juste rester plantés debout. Je l'imita, suivant le mouvement et sourit à son commentaire. C'est vrai que c'était plus sympas comme ça. Elle reprit la parole, me demandant de lui faire un petit débriefing de notre conversation de la veille. Je fus pris d'une espèce d'appréhension. J'aimais pas cette situation bizarrement, j'aurais préféré être celui qui avait la tête en bouillie en ce moment. Je poussa un petit soupire en réfléchissant, décidant de rester vague. C'était intentionnel pour certains trucs, moins pour d'autres. Il y avait des contours un peu flous. J'avais visiblement moins bu ou du moins mieux tenu l'alcool, mais j'en avais aussi dans le sang la veille. Pas que de trucs marrants en fait. De nos vies, de la famille, c'était étonnamment profond, alors qu'on planait tous les deux, si ça se trouve tu m'a dis n'importe quoi et mes phrases voulaient peut-être pas dire grand chose non plus dis-je, d'une voix assez évasive.
Ne pensez pas que j’étais devenue une de ces alcooliques depuis que ma vie avait changé. Disons juste que l’alcool me permettait parfois de ne plus penser. J’affichais un sourire à César, le mal de tête était intense mais plus ou moins gérable. Qu’avais-je pu bien dire ? Je ne savais pas et pour tout vous avouez. Il soupira. Mes yeux se froncèrent. Qu’avais-je pu dire ou faire ? « Pas que de trucs marrants en fait. De nos vies, de la famille, c’était étonnamment profond, alors qu’on planait tous les deux, si ça se trouve tu m’as dit n’importe quoi et mes phrases voulaient peut-être ne pas dire grand-chose non plus. » profond ? Une de mes mains se plaquait doucement contre mon front. Ce n’était pas mon genre de dire n’importe quoi. « J’ai parlé de ma famille ? » dis-je un peu sur la défensive. Je ne souriais plus, cette idée-là m’effrayait. Il savait des choses. « Je me suis confié c’est ça ? » dis-je en le regardant sérieusement dans les yeux.
Elle se plaqua une main sur le front en m'entendant qualifier notre conversation d'hier soir de "profonde". Ca voulait dire ce que ça voulait dire et son geste était en l'occurrence tout aussi chargé de sens que mon mot. La petite appréhension qui s'était formée en moi à partir du moment ou elle m'avait signalé qu'elle n'avait pas de souvenirs de ce qu'on avait bien put se raconter la veille se fit plus certaine. Elle ne plaisantait plus tout à coup et je savais que c'était pas seulement dut à son mal de crâne. Elle voulait savoir ce que je savais d'elle. C'est vrai que c'était une situation déséquilibrée car même si je m'étais tout autant confié qu'elle sur ma famille, elle ne s'en souvenait pas, ce qui rendait mes confessions inexistantes. Les siennes en revanche... J'acquiesça en masquant tant bien que mal mon appréhension, mais j'étais indéniablement mal à l'aise. Le fait que son ton se soit endurci et qu'elle me regarde bien dans les yeux n'aidait vraiment pas pour que je me détende. Ouais, tu l'as fait. Acquiesçais-je. Visiblement, ça ne la rendait pas heureuse, mais bon, j'y pouvais rien.
« Ouai, tu l’as fait. » Je me mis à grimacer pour finalement soupirer. Il n’y avait là rien de marrant et César semblait le comprendre. Son regard était tout aussi sérieux que le mien. Les jolis sourires avaient disparu pour laisser place à quelque chose de moins agréable. Je m’étais livré, moi, la peste de service tellement renfermé. J’avais lâché mes problèmes à quelqu’un que je ne connaissais pas. Mon regard déviait doucement sur le côté. « Pourquoi tu m’as pas empêché de faire ça ? » dis-je sérieuse et sur la défensive. Il aurait pu m’arrêter, éviter d’écouter des choses qui finalement ne regardait personne d’autre que moi. Pourtant, j’avais parlé. J’avais beau prétendre que je n’avais besoin de personne au fond hier j’avais eu besoin de quelqu’un à qui parler. « fais chier ! » dis-je énervé.
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Je m'étais rendu à la Cabot non sans hésitations. Mon intention première était de trouver ma soeur, pour qu'on ai une conversation qui n'allait pas nous plaire, mais je pensais vraiment qu'il fallait qu'on l'ai sans que l'un de nous deux craque et veuille tout arrêter. Ca devait pas rester comme ça, planant au dessus de nous, susceptible de nous tomber sur le coin du nez à n'importe quel moment. Je savais aussi que c'était susceptible d'être créateur d'une nouvelle dispute, ce qui faisait dire à une voix dans ma tête qu'il était préférable d'avoir des sujets de conversation moins sujet à polémique avec ma soeur. Aussi, la cabot était aussi le lieu de résidence de Leevy à qui je devais parler, je pense. Aucune de ses conversations m'attirait franchement. Ca sentait pas bon. Je me trouvais maintenant dans un endroit commun de la maison, essayant de me remémorer l'emplacement de la chambre de Leevy quand je croisa un visage familier. Sans réfléchir, je saisissais l'occasion de fuir ma situation pas franchement confortable. Salut Jackie lui lançais-je, souriant. On s'était parler qu'une fois et elle avait pas totalement les idées claires, alors c'était peut-être pas très intelligent. M'enfin, c'était fait.
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