Visite guidée (Verena)

Verena semblait sûre d’elle : ce n’était pas l’inaction qui allait aider Valentin, alors que moi, naïvement, j’aurais pensé d’emblée que trop insister n’aurait pu qu’accentuer la peine d’Amy. Se laisser un peu de temps et d’espace me paraissait une bonne solution pour ces deux là. Pourtant, je ne pus m’empêcher d’interroger la jeune femme sur ce qui semblerait selon elle le plus judicieux à faire pour Val. Après tout, si je pouvais tirer des conseils de cette dispute, autant le faire. Mais elle se braqua aussitôt, loin de me confier des indices précieux sur le moyen d’adoucir la rancœur d’Amy… « Je pense qu’il trouvera tout seul en effet, il est grand… Il faut leur laisser le temps. C’est pas un simple bouquet de roses qui va arranger leurs problèmes!» assurai-je alors avant d’ajouter, confiant dans leur histoire : « Si ils sont vraiment faits l’un pour l’autre ils finiront par se retrouver… » Pourquoi avais-je le sentiment de sortir cette réplique tout droit d’un film culcul et mielleux à souhait… Il fallait que j’arrête de regarder des films romantiques pour fille moi… « Val y arrivera tu verras. C’est un mec génial, quand tu auras dépassé tes préjugés tu t’en rendras compte et tu regrettas toutes ces paroles horribles que tu viens de proférer contre lui ! »

Tout ce que Verena voyait ses temps-ci c’était sa pauvre Amy qui pleurait parce que Val ne fasait rien, qu’il la poussait encore plus loin et elle ne pouvait plus en prendre. Elle ne comprenait pas qu’il garde les bras croisé pour une fille comme Amy. Bon il faudrait qu’il passe par la rencontre de verena et c’était quelque chose, mais ce n’était pas impossible. « Non tu penses, pas qu’un bouquet de rose ? Tu devrais peut-être arrêter les films pourris à l’eau de rose aussi. » Non, Verena n’y croyait pas à ses conneries, elle n’y croirait jamais, l’amour avait ruiné sa vie et franchement, elle ne laisserait pas la même chose arriver à sa blonde préférée. Finalement, Priape la fit rire. « Je regretterai pas, peu importe ce qui arrive, crois moi, aucun regert, s’il était si génial, il aurait pas mit une autre fille enceinte. » Elle mâchait pas ses mots, mais non, elle ne regretterait pas, elle ne regrettait qu’une chose, Franz et ça serait la seule chose.

Verena était plus que butée… Son petit ton assuré et ses remarques désobligeantes à l’égard de mon meilleur ami avait le don de me mettre hors de moi. Elle ne le connaissait pas et le jugeait sans avoir toutes les cartes en main. « Tu sais ce qu’on dit, il n’y a que les imbéciles qui changent pas d’avis ! » rétorquai-je sur un ton bourru et cassant. Je n’allais pas la laisser descendre mon meilleur pote sans rien dire, même si il n’était pas tout blanc dans cette histoire. « Tu sais qu’il faut être deux pour faire un gamin. Cette autre fille, comme tu l’appelles, elle était également amoureuse de Valentin et elle avait une histoire compliquée avec lui. J’dis pas que ce qu’il a fait est bien, mais tu devrais probablement pas juger sans connaître. » Le ton montait de plus en plus entre nous et une voix s’éleva alors, mettant un instant fin à notre altercation : « Y’a un problèmes Monsieur Zacharias ? » Je relevai la tête vers la personne qui venait de parler : il s’agissait du chef de service. Je déglutissais difficilement, soudain mal à l’aise devant mon supérieur. Je répondis alors : « Oui, il y a un problème. Je viens de me rappeler qu’on avait besoin de moi au bloc. Je ne vais malheureusement pas pouvoir terminer la visite avec Verena… » Il me fallait une excuse pour me débiner, de toute façon ce n’était plus possible de parler calmement avec la jeune femme.