Visite guidée (Verena)

Installé au bureau, j’étais en train de classer les derniers résultats de labo lorsque la voix du chef de service attira mon attention. «Monsieur Zacharias, vous allez être chargé d’accueillir la nouvelle étudiante. Faites lui visiter les locaux. » J’avais l’air d’être une hôtesse d’accueil sérieusement ? J’avais bien sûr une tonne de choses à faire entre classer les bilans, rédiger les courriers en plus de terminer mes observations mais qu’importe le chef avait parlé et tel un soldat bien docile je me levai aussitôt. « Très bien, je suis prêt ! » La petite brune arriva juste après et je m’avançai vers elle. « Salut, t'es la nouvelle c'est ça ? On m’a chargé de te faire faire le tour de l’hôpital. » l’informai-je avec un sourire en essayant de paraître aimable même si la corvée ne tombait pas au meilleur moment et que j’allais surement prendre du retard dans mes autres tâches. La jeune femme n’y était pour rien, et puis elle était plutôt mignonne alors autant essayer de me montrer sympathique.

Verena avait beau ne pas commencer les cours avant septembre, après tout elle avait finit son année en Autriche, elle n'allait pas la faire deux fois pour le pur plaisir de la chose, elle devait visiter l'hopital comme elle avait obtenu un stage pour une partie de l'été. Elle arriva en pantalon gris et une jolie blouse noire prête à visiter les lieux. Elle attendait à l'accueil et finalement un jeune homme arriva, elle lui sourit doucement. « Oui c'est moi, mais tu peux m'appeler Verena. » Le pauvre il avait surement autre chose à faire que ça de lui montrer l'hopital, elle aussi avait du faire ce genre de chose. « J'espère que ça te dérange pas trop, je sais que c'est pas la tâche préféré des gens de faire faire le tour de l'hosto à la nouvelle. » Elle voulait tout de même se montrer un peu compatissante, elle était passer par là en Autriche, elle savait ce que c'était.

La jeune femme acquiesça, elle était bien la nouvelle étudiant fraichement arrivée, et elle se présenta ensuite en souriant. « Enchanté Verena. Moi c’est Priape. Je suis en cinquième année, bientôt sixième, enfin j’espère… » Je n’avais pas l’intention de repiquer mon année, j’avais bossé trop dur pour ça… La jeune femme me parut aussitôt sympathique, elle s’excusa même de me déranger si bien que je m’en voulus presque d’avoir ronchonné intérieurement dans un premier temps. Je souris en lui répondant : « Bah tu sais ce que c’est que de bosser à l’hôpital, on a toujours milles choses à faire… Au moins de te faire visiter ça va me permettre de faire une pause… » Autant voir le bon côté des choses. « Donc euh… Ici c’est le grand hall, comme tu peux le voir.. » expliquai-je en faisant un grand mouvement pour désigner l’entrée du bâtiment où l'on se trouvait actuellement. « Les entrées administratives sont gérées par les secrétaires qui prennent l’identité des patients, les rentrent informatiquement et les dispachent ensuite vers les services où ils ont rendez vous… » J’avançai passant devant le bureau de la secrétaire qui était justement en train d’accueillir un nouveau patient. Je lui adressai un sourire poli au passage avant de continuer plus loin vers une porte vitrée. « Derrière cette porte c’est les urgences. Il y a également une entrée depuis l’extérieur pour la nuit lorsque le hall est verrouillé… » Je ne passais pas la porte, c’était trop le bazar aux urgences, ils n’avaient pas besoin de nous dans leur pattes et Verena aurait bien vite l’occasion d’y faire ses premiers pas. « Ca te va ? T’as pas de questions, on continue ? » demandai-je alors en me dirigeant vers l’ascenseur.

verena était tout de même heureuse d'être tombé sur ce mec, il n'avait pas l'air trop chiant, il se présenta et V souria. « je suis en huitième, enfin, j'ai fini ma huitième et j'entre en neuvième, une petite vieille je te dis! » Autant en rire, verena était assez vieille surtout parce qu'elle voulait se spécialiser et qu'elle voulait aussi terminer sa mineur en photgraphie, mais c'était une autre histoire. Enfin, Priape semblait avoir le même genre de vie que ce qu'elle avait quand elle travailler à l'hosto en autriche et ça la fit sourire, les choses changent, mais se ressemblent. « Ouais je sais, enfin je comprend si tu aimes pas trop hein, j'ai dû faire la même chose, tant mieux si tu peux le voir du bon côté! » Elle se mit à suivre l'homme qui lui présentait les pièces, les hôpitaux ça se ressemblaient au final, jamais rien de bien différent. Entendre parler de l'urgence la fit sourire, verena aimait les urgences, elle voulait se spécialiser en traumatologie, donc en urgence. Elle fut même un peu déçue de pas y aller, mais elle finirait par y mettre les pieds. « non ça va assez bien, j'ai un guide assez efficace, ça fait longtemps que tu travaille ici ? » C'était une corvée visiter l'hosto autant en profiter pour connaitre un futur collègue.

Je sifflai, impressionné. « Du coup, tu seras peut être ma responsable à la rentrée c’est ça ? Faut que je sois sympa aujourd’hui alors. » ajoutai-je en riant. « Tu as choisi quoi comme spécialité ? Moi je veux faire chirurgie pédiatrique. » Je savais que le chemin allait être encore long mais je tenais vraiment à faire de la pédia, et ce depuis que j’avais perdu ma petite sœur.  J’entrainais ensuite Verena à ma suite, lui expliquant les différents lieux qui se trouvaient au nez de chaussée et les décrivant en essayant d’être le plus précis possible. Ce n’était pas facile d’être nouveau, je ne voulais pas que la jeune femme se perde dans les dédales de l’hôpital à la rentrée par ma faute. « J’ai fais ma première année à la fac de Miami et je peux t’assurer que c’était nettement moins classe qu’ici. ». expliquai-je. « Je suis arrivé à Harvard ensuite. Pour suivre mon meilleur ami. » ajoutai-je avec une petite pensée pour mon Valou. Finalement c’était un peu grâce à l’italien que j’étais désormais un étudiant de l’université la plus prestigieuse du monde, j’étais très fier d’avoir été accepté ici. « Et toi alors tu arrives d’où ? » demandai-je avec curiosité après avoir appuyé sur le bouton de l’ascenseur, en patientant pour que celui-ci arrive.

Priape la fit rire avec sa petite remarque et elle tappa son point dans sa main avec un faux air menaçant. « Ouais fais attention à toi mec j'ai une bonne mémoire. » Elle rit doucement et reprit son air habituel, elle était pas du genre chiante faut le dire. « traumatologie, alors la salle des urgences, je l'aime bien en fait... j'ai pensé à pédiatrie, mais disons que les enfants je préfère les voir en santé, enfin, j'aime mieux l'urgence aussi l'ambiance et tout, enfin je suis un peu débile quoi. » Les urgences c'était pas si populaire que ça, stressant, jamais la même chose, toujours un peu le bordel, pas pour tout le monde quoi. La jeune femme se mit à suivre le jeune homme en tentant de tout se remémorer sur ce qu'il lui disait sur les lieux tout en suivant la conversation. « Moi ? J'étais en Autriche, il vient de là l'accent et je suis aussi venu pour ma meilleure amie, Amy ... peut-être que tu l'a connais elle vient d'Autriche aussi. enfin, une histoire pas bien compliqué. » tout le contraire en fait, mais elle ne connaissait pas assez Priape pour lui raconter toute ses histoires de vie, alors autant s'en tenir à la base. Finalement l'ascenseur se pointa le bout du nez et elle y entra avec son guide.

Verena continua sur la plaisanterie en me menaçant tout en riant avant de me répondre plus sérieusement qu’elle avait choisi la traumato, ce qui forçait encore plus mon respect car ce n’était pas la spé la plus simple. « T’es pas débile, t’es courageuse. Réussir à travailler dans l’urgence c’est pas donné à tout le monde. » la complimentai-je. « En tout cas j’imagine que tu vas avoir largement l’occasion de découvrir le service des urgences à la rentrée en tout cas. » fis-je avant de poursuivre notre petit tour. Elle m’expliqua alors qu’elle arrivait d’Autriche, qu’elle était venue ici pour sa meilleure amie, un peu comme moi qui avait suivi Valou ici, cela me fit donc sourire. « On ferait vraiment n’importe quoi pour nos meilleurs potes, pas vrai ? » Une Amy autrichienne, je n’en connaissais qu’une à vrai dire. Harvard avait beau être un grand campus, peut être était-ce effectivement la même. « Amy Von Leiser ? » demandai-je en pénétrant dans l’ascenseur avec la jeune femme. « Je la connais en effet… Je la connais même bien. Elle est dans ma confrérie. » Je m'avançai vers les boutons de commande pour appuyer sur celui du premier étage en souriant. La visite se passait pour l'instant bien, la nouvelle me semblait plutôt sympathique, j'étais loin de me douter que le sujet -Amy- allait jeter un sacré froid entre nous.

Verena elle aimait surtout faire différent bien souvent, du moins, elle aimait prendre des risques et tenter des nouvelles choses. Son père l'avait envoyer en médecine pour qu'elle soit cardiologue, mais elle lui avait bien vite fait comprendre qu'elle voulait bien aller en médecine pour lui, mais que sa spécialité allait être son choix. Non seulement elle adore le trauma mais elle savait que ça dérangerait son père au maximum aussi. « j'espère bien, parce que je trouve ça vachement plus excitant que tout le reste un genre d'adrénaline force mille, enfin, je crois que tu peux comprendre là où je veux en venir. » Elle sourit doucement, après tout il était presque médecin aussi, il avait gouté à la chose et devait comprendre un peu. Enfin, apparement elle n'était pas la seul à faire le tour du monde pour sa meilleure amie. « je ferais le tour du monde pour elle, enfin, c'est un peu comme une âme soeur, on se connait depuis toute petite alors. » Verena se souvenait à peine de ses jours sans Amy et apparement, Priape la connaissait et il était Dunster aussi. « Hey bien le monde est petite! Je suis dunster aussi d'ailleurs! Et ton meilleur ami à toi, il a un nom ? » verena croyait c'être fait un nouvel ami là, sans trop savoir que sa dernière question n'allait pas aider leur cause.

Bien sûr je comprenais complètement, j’hochais donc la tête en souriant pour acquiescer. J’avais eu l’occasion de faire des stages aux urgences, je savais exactement ce que les situations qu’on pouvait rencontrer dans ce service provoquaient : l’adrénaline, mais aussi le stress, et c’était ce que certains n’arrivaient pas à gérer. Visiblement, Verena, elle, c’était ce qui lui plaisait. On parla ensuite de nos meilleurs amis respectifs, chacun d’eux étant finalement la raison de notre présence ici. « Je vois, je ferais n’importe quoi pour mon meilleur ami aussi, il est comme un frère pour moi. » répondis-je après que Verena m’ait confié à quel point elle tenait à sa meilleure pote. Coïncidence, celle qui comptait tant pour la nouvelle étudiante en médecine n’était autre que mon amie Amy. « Le monde est petit en effet… » Si la blondinette et Verena étaient vraiment si proches, c’était impossible que la jeune femme n’ait pas entendu parler de mon propre meilleur ami, puisque ce dernier était l'ex mari d'Amy. Par contre, vu comment les choses avaient tourné entre le couple de jeunes mariés, je n’étais pas certain que révéler cette info à Verena allait la mettre de bonne humeur. Mais elle m’avait demandé son nom, alors une fois montés dans l’ascenseur, je me tournai vers la jeune femme pour lui répondre : « Je pense que t’as du entendre parler de lui… Il a été plutôt proche d’Amy. » commençai-je prudemment avant de lâcher son identité : « C’est Valentin. »

Verena et le stresse, toute une histoire. Dans sa vie, elle n'est pas la meilleure pour gérer le stresse, en fait, elle est nulle pour gérer son stresse personnel et son anxiété, mais pas pour le stresse des urgences, ça elle arrivait et elle ne saurait même pas comment l'expliquer. « Je comprend! Je connais Amy depuis longtemps, on allait à l'école toute petite ensemble et je marchais pour aller jouer avec elle et Jax...» Une pointe de nostalgie dans la voix de la jeune femme, ça lui manquait la simplicité des relations et de juste aller jouer, enfin, ca lui manquait de juste être une petite fille. Priape approuva que le monde était petit, bien petit même. Enfin, elle lui avait demander le nom de ce fameux meilleur ami, sans savoir qu'il était l'ennemi ultime. Elle était dans l'ascenceur et attendait une réponse. Apparemment, elle avait entendu parler de lui, tant mieux, ça la fit même sourire, mais en entendant son nom elle perdit tout sourire et commença à regarder Priape avec un drôle d'air. Comment pouvait-il être ami avec un homme ça ? « et t'es encore son ami ? » Elle était devenue bête d'un seul coup, elle trouvait que ça donnait un drôle de jugement de caractère sur quelqu'un alors qu'il rendait cocu la fille la plus merveilleuse de la planète.