Visite guidée (Verena)

C’était beau de constater à quel point une amitié était forte et capable de résister au temps et à la distance. Pourtant, la relation particulière qu’entretenait Verena avec Amy ne laissait rien présager de bon quand à son opinion à l’égard de mon propre meilleur ami dont elle finit d’ailleurs par me demander le nom. Je ne pouvais pas mentir, ou simplement faire comme si je n’avais pas entendu la question. Je n’avais pas honte de mon amitié pour Val. J’étais fier de mon meilleur pote et je restais persuadé que c’était un gars bien, il avait simplement fait une erreur voilà tout. Le sourire de mon interlocutrice s’effaça pourtant dès que j’eus décliné l’identité de mon grand ami. Son expression changea, comme je l’avais craint. Je fus presque soulagé de voir la porte de l’ascenceur s’ouvrir sur le couloir du premier étage et de pouvoir ainsi me dérober au regard glacial que me lançait la jeune femme en me demandant si j’étais encore son ami. « On est arrivé dans le service de médecine. » expliquai-je en avançant dans le couloir et espérant que la reprise de la visite serait une parfaite diversion.  Je ne voulais pas me lancer dans un débat sans fin où j’allais devoir jouer les avocats de Val… Pourtant, je sentais bien que Verena n’était pas du genre à lâcher le morceau facilement…

Il était ami avec ce mec ? Elle n'arrivait pas à le croire, il avait brisé le coeur d'une fille complètement parfaite et adorable en mille morceaux et il arrivait à être son meilleur pote ? Elle espérait qu'elle l'avait au moins engueuler, mais même là, elle avait des doutes franchement, il était encore son meilleur pote, elle ne comprenait vraiment pas. Bon, bien sur il évita sa question ce qui répondait bien à celle-ci. Elle fut encore plus outrée. Elle le suivit malgré tout quand les portes s'ouvrirent et il tenta de faire direction. b] « Franchement je comprend pas comme tu fais, pour être copain avec un crétin pareil, je veux dire, Amy, clairement est la fille parfaite et lui il va tout foutre en l'air et lui brise le coeur et t'es pas mieux à rester copain avec lui c'est comme si tu l'encourageais! »[/b] Non, la jolie blonde ne lachais jamais le morceaux surtout quand il était question de Amy, c'était sa personne Amy, son amour, sa vie, être homo, elle l'aurait déja marié, bref, elle avait perdu d'intérêt sur la visite tout d'un coup.

Comme je l'avais craint, la diversion ne suffit pas. Verena me suivit pourtant et sortit de l’ascenseur à ma suite mais elle renchérit aussitôt sur le sujet Valentin, s’étonnant du fait que je puisse être ami avec « un crétin pareil » ajoutant qu’en ne coupant pas les ponts avec lui c’était comme si je l’encourageais. Je ne pouvais pas poursuivre la visite comme si de rien n’était et la laisser insulter mon meilleur pote ainsi. Je me tournai donc vers elle et commençai à défendre l’italien : « Tu le connais pas. Tu le juges sur ce qu’il a fait. Il a conscience que c’était une connerie, et crois-moi il regrette. On est tous humains, on fait tous des erreurs, tu crois que pour la peine je devrais le rayer de ma vie ? » m’emportai-je. Je ne pouvais pas imaginer une situation pareille, une situation où Valou me décevrait tellement qu’il cesserait d’être le frère qu’il était à mes yeux. Même après sa terrible erreur, même après avoir brisé le cœur d’Amy, s’être comporté comme un homme qu’il n’était pas en la trompant dans les bras d’une autre, je restais là pour lui, pour le soutenir et essayer de lui faire remonter la pente, et peut être l’empêcher de refaire à nouveau de mauvais choix.

Pauvre Priape, il était bien mal tombé il faut dire. Non seulement Verena était la meilleure amie d’enfance de Amy, mais elle était aussi très protectrice et elle avait tendance à détester les hommes. Il était le meilleur ami d’un des mecs qu’elle détestait le plus sur terre, alors le pauvre il s’ajoutait à la liste des mec qu’elle mettrait bien six pieds sous terre. Bien sur, il tenta de défendre son ami, mais Verena s’en fichait pas mal. « Il aurait peut-être du prendre conscience avant hein, qu’est-ce t’en pense ? En plus, il a pas fait la connerie juste une fois, franchement, je vois pas pourquoi tu défends un mec qui joue sur deux tableaux en même temps. Je crois surtout que si tu reste ami avec un mec comme ça, tu devrais peut-être te faire un petit examen de conscience! » C’est aussi con de défendre l’imbécilité que de la commettre, oh il avait conscience de son erreur, pauve con, il aurait du comprendre avant, c’est pas le genre de choses qui arrivaient par accident en plus, on se le dira.

« C’est le truc avec les erreurs, on se rend compte de combien on se trompait qu’après coup… » répondis-je à sa question sur un ton sec. Valentin était mon meilleur ami, comme un frère pour moi. En aucun cas, je ne le lâcherai, même si objectivement je ne pouvais pas être d’accord avec le comportement qu’il avait eu avec Amy et Rosalia. Bien sûr, je n’étais pas pour l’adultère, le mensonge etc… Mais Val payait suffisamment le prix en étant au plus mal ces derniers temps. Pas besoin que j’en rajoute avec des sermons moralisateurs, et il n’avait pas besoin d’en entendre de la part de Verena non plus. « Un examen de conscience sérieusement ? Alors toi t’es le genre de fille qui lâche ses amis dès qu’elle n’ait pas d’accord avec le choix de ses potes ? » demandai-je avec énervement. « Sérieusement, je reste ami avec Valentin parce que dans le fond c’est un mec génial. Les conneries qu’il a pu faire avec Amy, j’ai choisi de ne pas les laisser entraver notre amitié. Tu laisserais tomber Amy toi si un jour elle faisait quelque chose que tu n’approuves pas ? »

Verena y allait fort ces temps, en fait, elle y allait à coup de massu sur tout ceux qui avait pu être pris entre Val et Amy et au final, Amy avait été blessé et pour elle c’était un peu la faute de la terre entière. C’Était pas rationnel, mais la rationnalité ne collait pas trop à Verena depuis quelques temps. « Mouais, mais ça il aurait dû le comprendre avant le moment où il l’a fait, on peut s’entendre la dessus non, il a mit du temps à piger! » En fait, il aurait du comprendre avant même de toucher les lèvres de cette autre fille, que Verena ne blâmait pas, tant qu’à elle, cette fille est aussi une victime. Enfin, Priape et Verena ne voyait pas du tout du même œil et ca fit soupier la blonde. « Ben franchement, y a des limites, c’est pas juste que tu approuves pas, mais tu te rend compte de ce qui lui a fait bordel ? Elle est détruite en mille morceaux et il ne fait rien pour ramasser la chose, il fait juste empirer les choses avec elle. Elle est pas fait solide, pas pour ce genre de truc bordel! C’est pas juste une question d’approbation, mais si Amy faisait quelque chose avec de si grandes conséquences pour une autre personne, crois-moi, ca irait mal, elle aurait changé du tout au tout pour aller là. Faut croire que c’est peut-être juste un trait de racatère chez ton copain! » Elle était un peu méchante, mais bon, en même temps avec ce qu’il avait fait à sa belle Amy. Au fond, Verena ne laisserait jamais Amy de côté peu importe ce qu’elle ferait.

Verena ne semblait pas prête de pardonner à Valentin. Elle semblait presque plus remontée contre lui qu’Amy. J’avais eu l’occasion de discuter avec l’ex femme de Valou et cette dernière m’avait semblée nettement moins en colère et haineuse que sa meilleure amie… « Je me rends compte, c’est horrible et je souhaite de vivre ça à personne… » expliquai-je. Je n’étais pas un cœur de pierre, et je m’entendais plutôt bien avec Amy, ce qui me rendait encore plus sensible à sa peine devant la trahison de mon meilleur pote. Seulement voilà, je ne pouvais pas le lâcher lui au moindre faux pas. Notre amitié était plus forte que ça. « Il s’en veut, je t’assure… Il ferait n’importe quoi pour pouvoir se rattraper ! » défendis-je mon ami alors que Verena l’accusait de ne rien faire pour améliorer les choses. La visite de l’hosto qui avait pourtant bien commencé virait au cauchemar et nos éclats de voix nous firent nous attirer les regards réprobateurs des médecins et infirmiers qui passaient dans le couloir pendant notre discussion houleuse…

Verena était surement plus remontée qu’Amy, parce qu’au final, V n’était pas encore amoureuse de Valentin, elle ne le connaissait même pas, ça rendait la haine beaucoup plus facile à ce niveau là. Enfin, la jolie blonde écoutait Priape et elle ne pu s’empêcher de rouler les yeux au cial, mouais, elle y croyait pas trop bien franchement. Faut dire, Verena ne croyait plus vraiment les hommes après Franz, c’était assez difficile vu la situation Enfin, elle finit par tout de même baissé le ton histoire de pas déranger l’hosto au complet. « Il essait pas de la bonne manière alors bordel! Faut pas juste qu’il parle tu sais, il dois agir un peu! » Les paroles c’étaient bon à rien au final, les gens ils voulaient que les actes aille avec ces dites paroles. Et puis on parlait de Amy, c’était pas la fille qui pardonnait le plus difficilement hein.

Verena m’écoutait mais semblait très perplexe. Et lorsqu’elle reprit la parole, son discours me fit réaliser que c’était peine perdue, elle en voulait trop à Val. Il allait devoir faire plus que simplement se repentir pour réussir à obtenir un peu de clémence venant de la meilleure amie de son ex femme. Selon elle, il devait bouger, agir, ne pas juste s’apitoyer sur lui même. « Agir tu dis ? » Parce qu’après l’avoir trompée et mis enceinte une autre, je trouvais que le repli et la discrétion était peut être une solution plus judicieuse que le rentre dedans… Mais je n’avais aucune idée de ce que pouvait attendre Amy, je n’étais pas une femme. J’avais du mal à me mettre à sa place. Mais la blondinette en face de moi devait très certainement le savoir, c’était sa meilleure amie, elle devait donc très bien la connaître et savoir ce qui pourrait aider. Autant profiter de cette petite explication houleuse entre nous pour essayer d’obtenir quelques renseignements. « Et qu’est-ce que tu crois qu’il devrait faire pour améliorer les choses ? »

Ca partait mal sa première année à Harvard cette engulade là, mais franchement, elle n’avait pas renctré Valentin encore, alors fallait bien qu’elle se défoule sur quelqu’un d’autre. Elle voulait bien que Val ne fasse pas du rente dedans à sa copine, mais en même temps, ne rien faire ça n’aidait à rien, tout ce que Amy croyait, c’était qu’elle ne valait rien du tout, qu’il ne voulait plus d’elle. Priape ne semblait pas d’accord avec sa solution et lui demanda plus de détail ce qui fit rire Verena. « Déjà faudrait qu’il trouve lui-même tu penses pas ? C’est pas à toi, ni à moi de trouver ou de lui dire ce qu’il devrait faire, il la connais un peu non ? » Il avait eu le temps de comprendre qui elle était avec tout ça ou même pas ? C’était l’intention, la pensée quelque chose, enfin, c’était clairement pas à elle de gérer la chose, pas à Verena.