(+Declan) let's have a dance

« Cela tombe bien, j’aime rien faire comme tout le monde et contrairement à Valentin car je présume que l’allusion est pour lui, je sais réfléchir avec ma tête et non avec mon entrejambe »haussais-je les épaules. Verena n’était pas la première à croire que j’allais tromper ma femme –tous les amis de Mallory s’attendent à ce que je commette un impair du genre à croire qu’à Harvard, rendre cocu son prochain est un sport national. J’aimais ma jolie blonde et rien ni personne ne pourrait rivaliser avec elle. « En somme, je sens qu’on va devoir faire avec. La dernière fois que j’ai parlée à Amy, elle était toujours amoureuse de lui et le pire, c’est que je sais qu’elle serait prête à lui pardonner. Elle tend toujours l’autre joue, c’est à en désespérer d’être aussi gentille »soupirais-je. Je voulais protéger la jolie Dunster mais comment faire quand elle-même n’avait pas une once de jugeote. Elle était bien trop gentille et à certains égards, elle me faisait penser à ma cousine Thaïs. « Pas évident de protéger une personne d’elle-même »

« Tu sais, il n’y a pas que les hommes qui font cocu les femmes. Il faut arrêter, vous n’avez pas le monopole de la souffrance ni même de la fidélité. Je le dis pas contre toi mais vous nous prenez le plus souvent pour des gros connards à mettre dans le même panier mais il faudrait un peu vous regarder dans la glace, vous êtes pas exempts de tout reproche alors les mecs ils sont tous nuls, les mecs ceci ou cela… Sérieux, c’est vieux comme le féminisme » lui dis-je sans méchanceté mais plus avec amusement. Les femmes aimaient se plaindre des hommes mais si nous faisions pareil, nous passions pour des crevards insensibles. J’avais connu des femmes adorables comme Amy à de belles grosses salopes si vous me passez cette expression. Et pourtant, je ne rangeais pas toutes les femmes dans le même panier. « Quelque chose me dit que tu as quand même dû en baver avec un mec pour être aussi méfiante… Tu ressembles à une chatte prête à mordre dès qu’on l’approche » ajoutais-je avant d’hausser les épaules au sujet de notre problème commun. « Je pourrais toujours lui péter les deux genoux si jamais il la fait souffrir à nouveau »

« Ne présume pas de ma vie, tu ignores dans quoi tu mettrais les pieds. Je pars simplement du principe que si je résonnais comme toi, j’aurais tout simplement toujours envie de flinguer tous ceux qui passerait à portée de mains. Ce n’est pas parce qu’une poignée de personne t’a blessé que le reste du monde va le faire sinon, je te préconise de t’enterrer dans un trou perdu » lui répondis-je sur un ton toujours aussi amusé. J’avais toujours eu tendance à prendre les choses  à la légère et il valait mieux tant ma vie était des plus sinistres. Je vivais du crime alors effectivement, un peu de légèreté ne tuait personne. Cette Verena était bien trop sérieuse et méfiante des hommes, une future vieille fille aux trente-six chats. « Tu sais, les contes de fées existent pour ceux qui veulent y croire. Certes, ce n’est pas l’amour fou tous les jours mais à trop se fermer aux autres, c’est ton cœur que tu vas y laisser et tu risques d’empoissonner celui d’Amy avec tes propres doutes et colères. Je ne dis pas que tu n’as pas raison de te méfier mais si tu te laisses guider par ta peur, elle te bouffera aussi surement que le pire des poisons et quand elle en aura fini avec toi, elle s’attaquera à tes proches » répondis-je cette fois-ci mortellement sérieux. Amy était un ange au cœur pur et si par moment, je le regrettais, dans le fond, je ne voulais pas la pervertir avec ma propre violence. « En fait, t’es une sadique ma parole ! »rigolais-je d’un coup d’un seul.

« J’ai jamais dit que j’étais un puits de sagesse maintenant, prends les hommes pour des cons ou des monstres si ça te chante… C’est pas comme si j’avais dans l’intention de faire ami ami avec toi blondinette » lâchais-je avant de la regarder sérieusement. « J’ai déjà été cocu si ça peut te faire plaisir mais battu non. Si une femme avait l’audace de le faire crois-moi, elle ne recommencerait pas »lâchais-je avec une certaine froideur. En même temps, je n’avais pas les mêmes préoccupations que Verena. Dans mon monde, on tuait, on ne battait pas. Enfin, Mallory appartenait un peu moins au même monde que moi mais mon expérience faisait que quoiqu’il arrive, les problèmes de Verena ne seraient jamais à ma portée. Chacun sa merde comme qui dirait l’autre. « C’est tout ce que j’ai besoin de savoir… Tant que tu laisses Amy en dehors de tes désillusions, le reste, ma foi : c’est ton problème. Tu peux continuer à en vouloir à la Terre entière si tu le souhaites »haussais-je les épaules. Finalement, la trêve n’aura été que de courte durée entre nous –un signe que nous n’étions pas près de nous entendre. « Ah mais j’ai retenu la leçon, je ne présume rien de ta vie, je me base sur des faits et pour l’heure, tu me fais plutôt penser à Xena la guerrière qu’à l’adorable petit chaton sur youtube »

« Non vraiment ?! Je crois que tu es une des rares personnes qui ne veulent pas ma mort ces derniers temps »lâchais-je avec ironie. Je faisais bien sûr référence aux amis de ma femme qui aimeraient tellement me voir six pieds sous terre ou très loin d’elle et cela sans même me connaître. Tiens, le dernier en date, Kenny ! Il avait traité nos enfants de bâtards tout cela parce qu’il n’approuvait pas notre mariage car il n’avait pas donné sa bénédiction. Je crois que c’est peut-être pour cela que j’avais vivement réagi face à Verena. J’en avais ma claque qu’on colle une étiquette sans même me laisser en placer une. « Oh mais de rien ! » continuais-je sur le même ton. Je crois que j’étais fatigué ce soir ; Fatigué de devoir me battre dès que je rentrais en contact avec l’ami d’un de mes proches. « C’est mignon les chatons. Je préfères quand même les chiens » haussais-je les épaules avant de me passer la main sur la nuque, pour la masser, essayant de me détendre. « Ecoute Verena, on a pris un mauvais départ tous les deux mais pour tout avouer, j’en ai un peu ras le cul qu’on me juge sans me connaitre. T’es pas la première qui le fait et surement pas la dernière mais être mis sur le banc des accusés parce que j’apprécie quelqu’un, ça me brise les couilles et c’est toi qui a pris ce soir » soupirais-je. On ne pouvait pas dire que je ne faisais pas d’efforts.