(+Declan) let's have a dance

Le bal battait son plein et je venais de quitter ma cousine avec qui j’avais dansé quelques danses. Je lui devais bien ça, elle avait passé des heures et des heures à m’apprendre à danser pour que je puisse offrir à ma femme une soirée mémorable. D’ailleurs, j’ignorais où elle se trouvait mais d’après Thais, Caleb avait certainement dû la rejoindre. Je ne m’en faisais pas trop ; J’aperçus quelques connaissances dont Amy et je m’apprêtais à la rejoindre quand je bousculais une jeune femme. Elle était brune, plutôt petite –mais en même temps, vu ma hauteur, toutes les femmes me paraissaient petites en dehors de ma meilleure amie. « Excusez-moi ! » lui présentais-je mes excuses mais je m’aperçus rapidement que nous allions au même endroit. « Vous êtes une amie d’Amy ? » demandais-je méfiant. La jolie Dunster était si gentille que j’avais appris à me méfier de ceux et celles qui tournaient autour d’elle. Elle serait du genre à se faire entourlouper en un rien de temps pour dire ouf.

C’était qui cette naine ? Non mais je voulais bien être gentil mais elle n’allait quand même pas me la jouer à qui a la plus grosse ?! « Il est vrai que je ne lui ai pas changé le cul quand elle était gosse mais j’ai été présent pour Amy ces derniers temps… Tu peux en dire autant ? » l’interrogeais-je avec une moue assez moqueuse. J’étais consciemment repassé au tutoiement car pour l’heure, elle venait de perdre tout crédit à mes yeux. Les nanas toutes gentilles qui se transformaient en marâtre, ce n’était pas trop mon truc –à moins que ce soit mon esprit de compétition qui se réveillait face à sa précédente remarque. « Declan. » lâchais-je par la suite sans rien donner d’autres comme indication. Ainsi donc, c’était une vieille amie d’Amy. J’étais assez sceptique, la jeune femme était bien trop gentille, peut-être que celle-ci en profitait. « Et toi ? » demandais-je par la suite, les mains dans les poches de mon pantalon. Nous étions en plein milieu de la piste de danse mais je m’en fichais bien.

Alerte rouge, chieuse en vue. C’était qui cette nana franchement ? Je l’avais bousculé ok mais à peine avais-je parlé d’Amy qu’elle avait voulu se la jouer à qui a la plus grosse. « Y a un souci avec Amy ou tu as juste un problème de territoire ? Non mais si cela te chante, va lui pisser le long de la jambe pour dire : ma copine, pas la tienne… Tu serais un mec, je serais prêt à parier que tu vas me demander qu’on se compare pour savoir qui a la plus grosse. Je ne connais pas Amy depuis longtemps mais c’est une personne que j’apprécie et j’ai à cœur de veiller sur elle alors on se calme la naine sinon on va pas être potes tous les deux » rétorquais-je avec une certaine froideur mêlée à une faible dose de mépris. Je ne la connaissais pas mais le peu que je voyais me donnait pas vraiment envie d’être cordial avec elle –Verena. D’ordinaire, j’étais bien plus respectueux et gentleman avec les femmes mais lorsqu’on me prenait de haut sans préambule, j’avais tendance à montrer les crocs. « Qu’est-ce que tu penses de son connard d’ex-mari ? » demandais-je subitement. Si Verena était réellement l’amie d’Amy, celle-ci irait dans mon sens à savoir que Valentin ne méritait pas un dixième de l’amour que son ex-femme semblait lui porter.

Je maintenais ce que je disais : cette naine était une chieuse en puissance doublée d’un petit clébard hargneux. J’avais toujours dit que ce n’était pas les gros chiens les plus dangereux. Les clebs de poche sont les plus acharnés. « Donc sous prétexte que c’est un peu comme ta nana sans le sexe, tu vas me gonfler et faire le ménage autour d’elle ? Je savais pas qu’Amy était suffisamment conne pour ne pas savoir s’entourer mais là encore, heureusement qu’il y a la superwoman en string pour voler à son secours. Que cela te chante ou non, Amy est mon amie alors je continuerai de la fréquenter » rétorquais-je en me retenant de dire qu’en prime, si cela la faisait chier, ce serait d’autant plus jouissif. Toutefois, je la lançais sur le sujet de Valentin et le moins qu’on puisse dire, c’est que nous étions d’accord sur son cas –à ceci près que s’il me prenait l’envie de le flinguer, je le ferais sans état d’âme. « On est d’accord, ce type mériterait que je m’occupe de sa grande gueule mais va savoir comment, Amy en est toujours amoureuse »marmonnais-je et cela me faisait bien chier car toucher à son ex ne ferait que la rendre davantage triste.

Je sentais que cette nana me gonflerait toute la soirée si elle le pouvait et une partie de moi me pria de renoncer à cette joute verbale miséreuse. En temps normal, j’aurais continué quitte à être véritablement méchant mais je n’aimais pas faire pleurer une femme. J’étais un paradoxe à moi tout seul : le tueur à gages incapable de résister à une femme en larmes. Pathétique. J’étais pathétique. « C’est bon arrête de me casser les couilles, j’ai compris : Toi chien de garde. Amy est mon amie alors tu vas devoir composer avec moi dans son paysage mais je te rassure de suite, je n’ai aucune vue sur elle. Je suis marié ! » soupirais-je sur un ton las. Mallory me tuerait si jamais je faisais un esclandre en plein bal et ma femme avait quelques arguments de taille. Au moins, la lancer sur Valentin me donna un peu de répit même si j’appréciais sa vision des choses : castrer ce type ne serait pas un crime, loin de là. « Cela dépend si tu sais compartimenter ta vie »haussais-je les épaules et on peut dire que j’étais le roi là-dedans : tuer sans éprouver le moindre scrupule. « Le problème, c’est qu’on ne peut même pas l’attaquer de front, si Amy venait à se remettre avec lui, je te raconte pas les emmerdes qu’on se taperait en prime. On a plus qu’à espérer qu’elle ne commette pas cette connerie »